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CHAPITRE 2 : CADRE METHODOLOGIQUE

4. Description des mesures évaluatives

4.2. Mesures évaluatives des variables dépendantes liées a la communication orale

4.2.1. Mesures quantitatives

4.2.1.1. Le Nepsy

4.2.1.1.1. Description générale. Afin de mesurer les améliorations sur le plan de la communication orale après l’application des programmes d’intervention, les variables dépendantes liées à la communication orale sont évaluées par la batterie de tests Nepsy (Korkman, Kirk et Kemp, 1997) qui fut traduite en français en 2003. Pour information, une brève présentation du Nepsy a été placée en annexe 13 (page 264). Contrairement aux tests habituellement utilisés dans la littérature scientifique, elle permet d’identifier les déficits primaires auprès d’enfants présentant des troubles d’apprentissage (Actualités orthophoniques, 2015). Elle est donc utile pour effectuer une remédiation ou mettre en place un traitement

(ECPA, 2015). Le Nepsy a été choisi, car il a été standardisé auprès d’enfants TSA. En plus de ses critères de validité et sa rigueur, il a l’avantage d’avoir été traduit et validé en français. Plus précisément, le Nepsy évalue cinq domaines : le langage, la perception, la mémoire, l’attention ainsi que les fonctions exécutives et sensori-motrices. Parmi ces domaines, nous avons sélectionné un sous-test mesurant spécifiquement le langage de l’enfant.

4.2.1.1.2. Description des tâches. L’échelle langagière contient au départ sept sous-tests. Toutefois, nous n’en avons sélectionné deux : celui relatif aux processus phonologiques (langage expressif) et celui lié à la compréhension de consignes (langage réceptif). Ceux-ci ont été choisis car ils s’appliquaient tant aux enfants de 4 ans qu’à ceux âgés de 5 ans.

Lors du subtest phonologique, l’évaluateur identifie oralement trois images (par exemple, crayon/avion/vélo). Il pointe par la suite une des 3 images en prononçant un segment du mot (exemple : __vion). L’enfant doit dès lors nommer le mot en entier représenté par l’image (exemple : avion).

Figure 6 - Exemple d’items du Nepsy (sous-test phonologique)

La tâche liée à la compréhension de consignes consiste à suivre les consignes verbales de complexité syntaxique croissante et à y répondre rapidement. Pour les items les plus simples, l’évaluateur pointe des lapins en fonction de leur taille, de leur couleur et de leur expression faciale. Par exemple, l’évaluateur demande à l’enfant : « Montre-moi… un lapin bleu ». L’enfant doit pointer le lapin correspondant aux consignes de l’évaluateur. Pour les items plus complexes, l’enfant doit pointer des formes géométriques selon leur couleur, leur position et leurs relations aux autres figures.

4.2.1.1.3. Administration du test. Le subtest langagier du Nepsy est administré par un neuropsychologue22 avant et après le programme musical. Des conseils spécifiques au TSA sont fournis à l’évaluateur : tels que passer plus de temps avec l’enfant pour le familiariser à sa présence, proposer des pauses fréquentes, établir un nombre plus important de séances ainsi que la présentation des consignes à

l’égard de l’évaluateur pour améliorer la compréhension des consignes chez l’enfant. Cette version a une durée approximative de 8 à 10 minutes.

4.2.1.1.4. Qualités psychométriques. Le Nepsy semble être un outil valide puisque ces résultats sont corrélés avec les résultats d’autres tests cognitifs tels que les échelles de Weschler (WIS-III, la WPPSI-R), de Benton, la BSID-II, l’ECOSSE, la Wisconsin, la CMS et la N-EEL. En outre, ce test a également été validé sur une population de 1000 enfants de 3 à 12 ans aux Etats-Unis (ECPA, 2015). L’adaptation française du Nepsy a aussi été validée auprès de 325 enfants sans troubles particuliers âgés de 3 à 12 ans ainsi qu’auprès de 120 enfants âgés de 5 à 12 ans présentant des troubles du langage oral, du langage écrit, TDA/H et présentant de l’épilepsie. De surcroît, le Nepsy a été administré à 23 enfants présentant de l’autisme (répondant aux critères diagnostiques du DSM-IV sans déficience intellectuelle). Le Nepsy semble avoir une bonne consistence interne et une bonne fidélité test-retest et inter-cotateurs. Il possède également une bonne validité de contenu, conceptuelle et critérielle (ECPA, 2015).

4.2.1.2. Grille de fréquences de mots. Un des trois enfants n’a pas pu effectuer la passation du Nepsy tant au pré-test qu’au post-test. Une grille a donc été conçue pour évaluer son évolution sur le plan de la communication expressive. Celle-ci compilait et comptait le nombre d’énoncés selon une échelle de Lickert émis verbalement par l’enfant pendant le déroulement du programme musical (de la première à la septième semaine). Cette grille était remplie par le parent de l’enfant de manière journalière. Cette grille est placée en annexe 15 (page 267).

4.2.1.3. La grille d’observation. Quatre séances d’observation sont filmées pour observer les interactions naturelles de l’enfant avec son parent au quotidien. Afin d’objectiver au mieux l’observation, une grille, élaborée par Pepper et Weitzman (2004), adaptée par Addy-Laird (2014) et ensuite par la chercheuse, est utilisée à cet effet. Les modifications apportées à la grille par la chercheuse consistent à la modification d’un item (comportement « en faisant des comportements inappropriés ») par l’item « autres comportements » ainsi que la suppression d’un item (« en cherchant à établir un contact visuel »). Cette modification a été ajoutée car selon le point de vue de la chercheuse, l’item initial contenait un jugement (normo-centré) sur l’enfant et non une observation objective. De plus, la modification de cette catégorie (« autres comportements ») permet de proposer une catégorie plus ouverte et spécifique à l’enfant observé. Aussi, l’item « en cherchant à établir un contact visuel » a été supprimé. Celui-ci avait une connotation normo-centrée et se confondait avec l’item « en regardant la personne ». L’item semblait donc inutile.

Cette grille d’observation catégorise des comportements de communication émis lors des périodes d’observation filmées. L’observateur doit indiquer la fréquence du comportement observé dans la case appropriée. Suite au visionnement de chaque séance, cet outil est complété pour chaque enfant par la

chercheuse. La chercheuse relève le nombre de comportements communicationnels observés pour chaque catégorie séparée de comportements. Cette grille a été placée en annexe 12 (page 262.).

Deux heures d’observation recueillies en présence de la chercheuse, sont prévues chaque semaine dans chaque famille, et ce, durant deux semaines. Les moments d’observation sont déterminés selon les besoins émis par les parents. Néanmoins, de manière générale, ces périodes doivent inclure notamment un moment privilégié ainsi qu’un moment critique quant aux interactions de communication quotidienne entre l’enfant et son parent. L’observation s’effectue en deux temps : 2 semaines avant et 2 semaines après le programme musical.

4.2.2. Mesures qualitatives

.

4.2.2.1. Les outils d’observation. Outre l’utilisation de la grille d’observation décrite plus haut, la chercheuse s’emploie à une prise de notes des données non compilables par la grille. La chercheuse y note ses observations, ses impressions et ses conversations vécues lors des séances d’observation. Ces écrits qualitatifs viennent compléter les comportements consignés par la grille d’observation. Ils suivent donc les mêmes modalités de fréquence que la grille d’observation explicitée ci-dessus.

De plus, la chercheuse tient un journal de bord, ce qui permet de venir nourrir l’interprétation des données. Les réflexions de la chercheuse et les événements (anecdotiques, par exemple), ne pouvant être consignés dans les autres outils, y sont rapportés. De manière générale, le journal de bord permet d’établir une certaine distanciation objective par rapport à l’observation. Il est tenu tout au long de la récolte et de l’analyse des données. Dans notre recherche, le journal de bord nous permet de suivre la progression de chaque participant de manière qualitative. Aussi, le journal de bord est comparé aux autres outils de mesures tant quantitatifs que qualitatifs au pré et au post-tests. Ces comparaisons permettent de valider qualitativement les résultats des tests quantitatifs. Un modèle de journal de bord a été placé en annexe 10 (page 260).

4.2.2.2. Les entrevues. Deux entrevues semi-dirigées sont menées au domicile familial auprès du parent participant ou auprès des deux parents (selon leurs disponibilités respectives). Si le(s) parent(s) marque(nt) leur accord, les entrevues sont enregistrées à l’audio. En outre, la chercheuse prend des notes durant les entrevues. Ce type d’entrevues (semi-dirigées) a été privilégié par la chercheuse pour plusieurs raisons. Elles permettent de cerner les réponses avec plus de précision ainsi que de modifier l’ordre des questions. Elles semblent donc combiner flexibilité, objectivité et profondeur des sujets abordés (Lamoureux, 2000). Les entrevues semi-dirigées contiennent des questions ouvertes et quelques questions fermées. Un plan incluant les thèmes de l’entrevue est élaboré à cette fin. De manière générale, l’entrevue comporte des questions générales pour mettre à l’aise le parent participant (de type : « qu’est-ce qui vous

amène à participer à cette recherche ? ») puis des questions spécifiques à la musique et à la communication orale. Les questions abordant l’aspect musical visent à connaître les habitudes musicales de la famille (de type : « quelles sont les chansons que votre enfant connaît ? »). Les questions touchant à la communication orale abordent les interactions communicationnelles du quotidien de la famille tant sur les difficultés que sur les capacités orales de l’enfant (de type : « Quel est le moment qui représente le plus de défi sur le plan de la communication orale avec votre enfant dans votre quotidien ? »). Pour plus de précisions, le plan des entrevues est placé en annexe 9 (page 255).

Tout comme les séances d’observation, les entrevues sont effectuées en deux phases : une entrevue avant et une entrevue après le programme musical. La durée approximative de chaque entrevue est de 45 minutes. Dans un premier temps, les entrevues tentent d’évaluer les besoins des parents et de leur enfant afin de préparer le programme musical adapté et individualisé à chaque famille. Dans un deuxième temps, les entrevues permettent d’évaluer qualitativement, selon le point de vue des parents, les progrès des enfants dans leurs habiletés d’interaction. Elles permettent également de mesurer dans quelles proportions les besoins cités au départ par les parents ont été comblés. À cette fin, une comparaison des données entre les deux phases est donc effectuée. En effet, les besoins cités dans l’entrevue du pré-test par les parents sont comparés aux besoins comblés (ou non) des parents dans l’entrevue du. post-test.

Finalement, les verbatim des parents ont été validés par les parents après les séances d’intervention afin de valider les données.

4.3. Mesures évaluatives de la variable contrôle liée aux habiletés cognitives