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3. Outils méthodologiques

3.4 Le matériel

3.4.1 La vidéo

L’observation est enregistrée par vidéo à l’aide d’un caméscope numérique. Le caméscope est posé sur un trépied afin d’être au niveau du bébé et de sa mère. Le plan américain est fixe. Le cadre rassemble le bébé en entier et les hémisphères supérieurs de la mère, et les nôtres lorsque l’une d’entre nous est présente. (Phase 1 et 2 de chaque temps)

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Généralement, le bébé est tenu par la maman dans une position naturelle et confortable. Nous avons fait le choix de filmer les rencontres, car d’après Le Camus, seule l’analyse des enregistrements par caméra permet de « suivre le dialogue comportemental [sur un couple interactionnel], c’est-à-dire la simultanéité ou la succession des comportements communicatifs », et « d’objectiver la position, les trajets, les gestes, les mimiques et les paroles de tous les sujets en même temps »141.

3.4.2 Objets

Pour la phase 1 de notre protocole, nous avons donc choisi 4 objets-jouets, différents pour chaque temps. Nous avons ainsi mis en place une mallette standardisée contenant les objets choisis, et utilisée avec tous les bébés des dyades témoins et d’étude. Cette mallette a également été utilisée par Adeline Fritz et Frédérique Miller.

- Le 1er objet : un hochet

Il s’agit d’un hochet constitué de deux parties reliées par de petites anses. D’un côté, une boule multicolore qui contient de petites billes qui s’entrechoquent quand on l’agite ou la fait tourner. De l’autre coté une boule fixe avec un bouton poussoir qui fait un bruit de klaxon. Sa préhension est assez facile, les bruits et les couleurs sont très attrayants.

L’intérêt de ce jouet est qu’il est léger, petit, très coloré, constitué de différentes textures. Il permet ainsi diverses stimulations : sonores (le son du bouton et le bruit des billes dans la boule), tactiles (du plastique lisse et de la gomme) et visuelles (hochet multicolore).

Les réactions attendues sont l'attention au bruit, à la voix et l'accroche du regard face à l'adulte.

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LE CAMUS J., (1985). Fondements théoriques et méthodologiques, in Les relations et les interactions du jeune

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- Le 2ème objet : un hochet sonore et lumineux

Il s’agit d’un hochet plus volumineux et plus perfectionné, composé de deux anses facilitant sa préhension. Ses deux larges anses rouges, facilement préhensibles, forment le contour d’une pomme. Chacune des anses est également entourées d’anneaux multicolores mobiles. Une chenille au centre du hochet s’illumine quand on secoue le jouet. Des mélodies, des chansons ou des bruitages se déclenchent dès qu’on secoue l’objet.

L’intérêt de ce jouet est qu’il propose diverses stimulations : sonores (chansons, paroles), tactiles (différentes formes, textures) et visuelles (signal lumineux). Il est plus stimulant que le jouet précédent qui, si on ne l’agitait pas, ne produisait aucun son. Les mélodies et le signal lumineux interpellent directement le bébé et stimulent l’attention et la poursuite visuelle.

L’enfant est désormais capable de suivre l’objet des yeux, de le mettre à la bouche.

- Le 3ème objet : la marionnette

Il s’agit d’une marionnette-peluche : un pingouin noir et blanc de la longueur d’une main d’adulte. Notre choix s’est porté sur cette marionnette car elle est constituée d’un tissu très doux et agréable au toucher, ce qui nous permet de caresser les mains et le visage de l’enfant et de verbaliser ses sensations (« C’est tout doux ! », « Oulala, ça chatouille »). De plus, elle est très facilement manipulable (bras et tête peuvent être articulés), ce qui facilite le jeu de petites saynètes et la représentation des sentiments. Par ailleurs, ce petit pingouin a une tête qui se rapproche du visage humain : il a deux yeux ronds et noirs, un bec qui rappelle à la fois le nez et la bouche. Cela attire sans nul doute l’attention du bébé.

L’intérêt de la marionnette est qu’elle permet de stimuler les mimiques faciales par imitation de celui qui manipule et qui simule différentes émotions telles que la joie, l’étonnement, la moue…

Les réactions attendues sont l'attention conjointe, l'apparition de mimiques par imitation et l'exploration du jouet par le nourrisson, avec les mains et la bouche.

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- Le 4ème objet : le serpentin vibrant

Nous avons choisi un objet vibrant. Il s’agit d’une peluche bleue, le corps est constitué d’un serpentin qui vibre si l’on tire sur sa queue. La tête de la peluche est surmontée d’une couronne à boules jaunes. De petites ailes contenant du papier crépitant agrémentent la peluche.

Cet objet constitue une nouvelle découverte tactile par sa texture et par les vibrations, mais également une stimulation auditive et cénesthésique : l’enfant peut éventuellement faire le lien entre l’élément tactile et l’élément auditif (le crépitement lorsque l’on touche les ailes, la vibration lorsque l’on tire la queue). Cependant, il est difficile pour un bébé de tirer lui-même sur le corps du papillon, la maman doit le faire pour lui. Ceci instaure alors un jeu entre la maman et son enfant : « Je tire sur l’animal et je te fais découvrir ce que cela provoque ».

L’intérêt est d’observer les réactions de l’enfant face aux vibrations inattendues, et d’évaluer sa force pour tenir le serpentin pendant que l’adulte tire dessus pour le faire vibrer.

Il est intéressant d’introduire un nouvel objet à chaque temps dans la mesure où cela nous permet à la fois d’observer les réactions de l’enfant et celles de la maman. Nous pouvons alors analyser comment la maman attire l’attention de son bébé sur ce nouvel objet et quelles stratégies communicationnelles elle met en place pour parler de cet objet.

La situation provoquée est donc toujours inédite et par ce fait, initiatrice d’échanges. De plus, elle permet d’introduire plus naturellement notre présence au sein de la dyade maman-bébé.

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