2.6 Synthèse
3.1.2 Modèle et matériaux
3.1.2.2 Matériaux et géométries
Ces modélisations numériques font intervenir deux matériaux.
Le bois (dont les propriétés élastiques et mécaniques vont évoluer suivant l’orientation
des fibres) est considéré comme isotrope transverse. Les propriétés élastiques dans les
di-rections R et T étant relativement similaires, il est fait le choix de les considérer comme
équivalentes. Cette isotropie transverse et le fait que la pente de fil soit considérée comme
primaire pour les MEF sollicitées en flexion et en traction permettent de considérer les
modélisations uniquement dans le plan LT.
L’autre matériau intervenant dans le modèle numérique est le bois constituant le noeud,
qui sera estimé comme isotrope, puisqu’il est sollicité le plan RT (où il est fait l’hypothèse
que les propriétés mécaniques sont équivalentes dans ces deux directions).
Propriétés élastiques des deux composants
De plus, par simplicité de modélisation, seul des noeuds adhérents ont été simulés au
cours de cette étude. L’adhérence du noeud au matériau bois a été prise en compte
numériquement par le fait que les éléments en contact avec la circonférence du noeud
appartenait soit au matériau "bois", soit au matériau "noeud" suivant son emplacement.
Modélisation du comportement mécanique en zone pré-nodale 102
Les propriétés élastiques de ce dernier (module d’élasticité et coefficient de Poisson), se
basent sur les résultats obtenus par Bendahmane [23] et Pugel [22] Tab.3.1:
Table 3.1: Propriétés élastiques du noeud dans les modélisations éléments finis
Propriétés Modèles
ER
N=ET
N(MPa) 400
GRT
N(MPa) 143
νRT
N0.4
Le module de cisaillement a été estimé à partir de la relation intégrant le module
d’élas-ticité et le coefficient de Poisson dans le cas d’un matériau isotrope, eq.3.1.
G= E
2(1 +ν) (3.1)
Les propriétés élastiques affectées au matériau bois sont estimées à partir de la base
de données expérimentale et des ratios d’orthotropie obtenus par Guitard [2] pour un
résineux standard.
Le module d’élasticité longitudinal global moyen obtenu sur les poutres de structure de
la base de données est de 10 000 MPa.
Bien que cette valeur moyenne intègre la présence des noeuds et donc d’une pente de fil
irrégulière, il sera affecté ce MOE longitudinal en entrée du modèle EF pour un matériau
sollicité dans ses axes d’orthotropie à pente de fil nulle. Ce choix se justifie par le fait
que le tronçon de poutre modélisé est d’une longueur minimale de 1 m et il ne présente
qu’un noeud de 20 mm de diamètre. Par conséquent, les propriétés globales élastiques
du matériau ne devraient pas être trop affectées par le défaut. Les propriétés élastiques
dans les autres directions, sont données dans le Tab.3.2.
Table 3.2: Propriétés élastiques du bois sans défaut sollicité dans ses axes (définies
dans le modèle EF)
Modèles initiaux
EL
B(MPa) 10 000
ET
B= ER
B(MPa) 760
GLT
B658
νLT
B=νLR
B0,39
νRT
B0,51
A partir des propriétés élastiques des deux matériaux, un ratio appelé degré d’inclusion,
Di, est défini comme étant le rapport entre le MOE longitudinal du bois, EL
B, et le MOE
radial du nœud, ER
N, eq.3.2.
Di = EL
BER
N(3.2)
Ce paramètre sera amené à évoluer par la suite afin d’étudier l’effet de l’interaction des
propriétés élastiques bois/nœud sur la réponse mécanique du bois de structure.
Intégration de la pente de fil
Les propriétés élastiques données dans le tableau 3.2 ne sont valables que si le
maté-riau est considéré comme homogène et sollicité dans ses axes d’orthotropie.
Cependant, il a été souligné qu’en présence de noeud, la direction des fibres est
pertur-bée, ce qui entraine une diminution des propriétés élastiques et mécaniques du matériau.
De nombreux auteurs [26], [23], [31], [32], [33] et [34] se sont alors inspirés de la mécanique
des fluides, en assimilant la pente de fil à l’écoulement d’un fluide laminaire stationnaire
autour d’un objet sphérique idéalisant le noeud. Toutefois, l’efficacité de cette approche
a été remise en question par les travaux de Bano et al. [42]. Dans leur étude la distorsion
des fibres a été intégrée dans leurs modèles éléments finis à partir de photographies prises
en zone pré-nodale (cf. Fig.1.28). De ces orientations matérielles, la corrélation obtenue
entre leurs essais expérimentaux et leurs modélisations numériques menait à un R2 de
0.88. Ces informations montrent qu’il est important d’intégrer l’orientation des fibres sur
un tronçon de poutre dans un modèle éléments finis, mais que la forme de l’équation
importe peu. Nous faisons donc le choix dans notre étude de modéliser la pente de fil de
manière approximative à partir d’une équation de type exponentielle, inspirée de la loi
normale ou de Gauss, eq.3.3. L’équation 3.3 présente donc l’avantage d’être facilement
paramétrable et de permettre une génération aisée d’un maillage implémentable dans le
code éléments finis (CastemR).
y= √a
πe
−x2b.r2
+c (3.3)
Les facteurs a, b et c sont paramétrés par rapport à un rayon du noeud, r, de référence
de 10 mm et le numéro de la ligne du fil (direction L), i. Les valeurs de ces facteurs sont
données dans le tableau suivant Tab.3.3.
Modélisation du comportement mécanique en zone pré-nodale 104
Table 3.3:Coefficients de l’équation paramétrée par rapport au rayon de référence du
noeud de 10 mm et le numéro de la ligne du fil du bois (direction L), i.
i6 r
2 i>
r
2
c= i c=i
−7 +i
4
b=
3
2
i
b=
3
2
i
a= 70
4 a=
c
2 −20
L’arrêt des itérations se fait lorsque i vaut 3
2.r−1. Cette condition repose sur les travaux
menés par Chazelas [21], qui stipule que la pente de fil est perturbée jusqu’à trois fois le
rayon du noeud.
Au delà de cette distance (et donc de cette itération), le repère global du tronçon de
poutre est égal au repère d’orthotropie du matériau. L’équation de type exponentielle
n’est donc plus nécessaire.
La figure 3.2 illustre l’allure des lignes du fil du bois en fonction des coefficients de
l’équation énoncés dans le tableau Tab.3.3 qui seront donc incorporées dans le modèle
EF. L’avantage de travailler sur une équation à plusieurs coefficients (a,b et c), est qu’il
est possible de contrôler l’allure de chacune de ces lignes de fil (distance entre elles,
apla-tissement de l’équation, ...) en ajustant ces coefficients en fonction de la forme du noeud
et de l’itération.
Figure 3.2:Allure des lignes de courant de type exponentielle
Le maillage EF autour du noeud est obtenu à partir de la discrétisation des lignes du
fil suivant un pas de 5 mm dans la direction horizontale. Les éléments ainsi créés ont
pour direction d’orthotropie, la moyenne des angles des deux lignes de fils inférieure (i)
et supérieure (i+1) à l’élément (cf. Fig.3.3).
Figure 3.3: Elément du maillage et angle d’orthotropie
Modélisation du comportement mécanique en zone pré-nodale 106
Figure 3.4: Angles affectés aux surfaces discrétisées
Dans le document
Une modélisation de la résistance en flexion du pin maritime utilisé en construction
(Page 114-119)