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1. Syndrome diarrhée du chamelon

Les diarrhées du chamelon sont signalées partout en Afrique. Elles auraient une responsabilité importante dans les forts taux de mortalité observés entre 0 et 1 an en élevage semi-nomade.

Plusieurs agents pathogènes sont susceptibles d’être concernés en interaction avec des facteurs tels que le taux d’infestation parasitaire et le statut nutritionnel des animaux

Au Maroc, pendant l’hiver 1996-1997, plus de 30% des chamelons de moins de 1 an ont été affectés par des entérites colibacillaires associées à des viroses non-identifiées, aboutissant à la mort dans un tiers des cas. Le rôle des pratiques d’élevage (distribution ou non du colostrum) et le statut nutritionnel de la mère semblent jouer un rôle prépondérant.

2. Les maladies parasitaires externes (ectoparasitoses) 2.1 La gale sarcoptique

Considérée comme la principale maladie du dromadaire depuis longtemps et par de nombreux pathologistes, elle reste, avec la trypanosomiase, l’une des pathologies les plus répandues et les plus redoutées des éleveurs. La femelle du Sarcoptes scabiei var. cameli, creuse dans l’épiderme des galeries dans lesquelles elle dépose ses œufs. Le cycle complet se déroule sur l’animal en 4 à 5 semaines. La dermatose se manifeste par un prurit violent, l’apparition des pustules et de dépilations au niveau des épaules, des flancs, du cou et de la tête.

Tout le corps est atteint en 1 mois. La peau devient hyperkératosique (aspect sec et plissé, épaississement du derme) et l’animal peut succomber si aucun traitement n’est mis en place en particulier quand il s’agit de jeunes animaux très souvent sévèrement touchés.

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La gale sarcoptique touche préférentiellement les animaux mal entretenus en saison chaude et humide. Elle est très contagieuse et se transmet par contact aux lieux de rassemblement, comme autour des points d’eau.

2.2 La teigne et autres mycoses

Il s’agit d’une dermatose contagieuse provoquée par Trichophyton ssp. Elle se manifeste par l’apparition de zones dépilées, circulaires, non prurigineuses, recouvertes secondairement par une croûte épaisse. Les lésions surviennent préférentiellement sur le cou, la tête, les épaules et les flancs. Bien connue des éleveurs, qui cependant la confondent parfois avec la gale sarcoptique. Le tableau 4 présente la différenciation entre la gale et la teigne.

La transmission peu étudiée, s’effectue probablement par contact direct lors de rassemblements.

Tableau 4 : Différenciation entre la gale et la teigne.(Pacholek et Vias, 1991)

Gale Teigne

Apparaît pendant la saison froide

Attaque les jeunes et les adultes

Apparaît sous forme des plaques rouges et humides évoluant en petites croûtes

localisation sur la tête et les flancs

Grattage

Cause une dépilation de forme ronde

Localisation sur le cou, les épaules et essentiellement du genre Hyalomma. Les tiques sont généralement plus caractéristiques des zones géographiques que d’une espèce animale déterminée.

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Les tiques femelles pondent leurs œufs en des endroits ombragés. Les larves, les nymphes, puis les adultes (chaque stade de développement du parasite nécessite un repas de sang sur un hôte) patientent sur la végétation jusqu’au passage de l’animal.

Les tiques sont présentes toute l’année sur le dromadaire, mais l’infestation est maximale en saison humide, où les conditions sont réunies pour l’éclosion des œufs et la survie des différents stades dans le milieu extérieur ou sur d’autres hôtes.

3. Les maladies parasitaires internes 3.1 Les helminthoses digestives

Les helminthoses gastro-intestinales perturbent plus l’animal en diminuant leur capacité d'ingestion et leur appétit (Blajan et Lasnami, 1989).Elles constituent un volet très important de la pathologie du dromadaire, d’une part du fait de leur fréquence qui peut être importante et d’autre part du fait de leur gravité, tout particulièrement pour l’haemonchose, qui représente une des principales causes de morbidité et de mortalité chez le dromadaire.

3.2 La trypanosomose

La trypanosomose est la première maladie du dromadaire (Blajan et al., 1989). Elle est due à un protozoaire Trypanosoma evansi, dont la transmission est assurée par des taons et stomoxes, qui agissent comme des vecteurs mécaniques. Après inoculation il y a multiplication du parasite au site d’injection, puis passage dans le sang, et au bout d’une quinzaine de jours passage dans le liquide céphalorachidien, les articulations, les nœuds lymphatiques… Dans la forme aiguë les symptômes sont : fièvre, inappétence, faiblesse, poil terne, chute de la production laitière, larmoiement. L’animal s’isole et peut finir par mourir.

4. Les maladies bactériennes et virales 4.1 Brucellose

La brucellose du bétail une pathologie infectieuse due à Brucella abortus ou B. melitensis, entraîne des pertes directes et indirectes par le biais d'avortements, mort-né, la métrite et jusqu'à 25% de la réduction du lait (Saleem et al, 2010). Les taux d'infection enregistrés sont très variables : de 1,6% à 5,2 % en Ethiopie, 1,75% au Soudan, 1,2% à 10,75% au Tchad, 10,4% en Somalie et 8,3% au Niger. D'une manière générale, la prévalence de l'infection chez le dromadaire est inférieure à celle des bovins et supérieure à celle des petits ruminants

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4.2 Variole

C'est la maladie virale la plus importante chez le dromadaire. Le virus responsable de la maladie appartient au groupe des O r tho po x v i ru s ( or t ho po x v i ru s ca m e li) . Les jeunes sont exclusivement frappés surtout entre 4 et 6 mois, avec une morbidité de 25 voire 100 % contre 5 à 25 % chez les adultes (Bahdou, 2003).

La pathologie constitue donc un frein considérable à l'élevage du dromadaire en milieu extensif.

Elle affecte la fertilité des femelles, engendre une forte mortalité chez les chamelons, et sévit de manière souvent chronique et inapparente chez les adultes.

4.3 Ecthyma contagieux

Cette maladie a longtemps été confondue avec la variole cameline du fait de la similitude des lésions. C’est en Russie, en 1972, que l’agent causal, un parapoxvirus spécifique du dromadaire, a été identifié.

Après un délai de 20 à 25 jours après contamination, les lésions se concentrent autour des lèvres et des naseaux des jeunes dromadaires de 6 mois à 2 ans. La contagion est élevée, la mortalité est absente ou faible et l’immunité naturelle est solide après guérison.

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