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: Identification de dromadaire

1. Généralités sur le dromadaire 1.1 Origine du dromadaire

Le dromadaire vit dans les régions chaudes, arides et semi-arides de la planète. Il serait originaire de l’Amérique du Nord où le plus ancien fossile de Camelidae a été trouvé et d’où il aurait rejoint l’Asie et l’Afrique, à la suite des glaciations qui sévirent dans pratiquement la quasi totalité de l’hémisphère nord de la planète durant l’ère tertiaire (ZEUNER, 1963).

L’aire d’origine du dromadaire actuel est la péninsule arabique où il aurait été domestiqué vers 2000 avant JC. Il n’aurait pénétré dans la zone saharienne qu’au début de la désertification de la région, soit environ au début de l’ère chrétienne (Epstein 1971), bien qu’un ancêtre du genre camelus, ait été identifié en Afrique du Nord : des restes osseux d’un Camelus thomasi ont été datés de 22 000 ans avant JC (Lhote, 1987). Comparativement aux autres espèces polygastriques, l’utilisation du dromadaire comme animal d’élevage est donc relativement récente.

1.2 Taxonomie

Le dromadaire appartient au genre Camelus et à la famille des Camélidés (figure 1). Musa (1990) et Faye (1997) ont signalé que les Camélidés d’Asie, confrontés au froid et à l’aridité comme dans le désert de Gobi, évoluèrent en chameau à deux bosses : le chameau de Bactriane.

Ceux qui se déplacèrent dans les régions chaudes et arides, (Afrique et Moyen-Orient) évoluèrent en chameau à une bosse : le dromadaire.

Figure 1 :Classification scientifique du dromadaire (Musa, 1990; Faye, 1997) Règne : Animal

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1.3 Distribution dans le monde

L’aire de distribution du dromadaire est associée aux caractéristiques climatiques. Les meilleures performances de cette espèce ont été réalisées dans les zones arides. En plus des conditions climatiques, l’aire de distribution est influencée par son rôle social comme animal du nomade, célébré comme tel par le Coran (Faye, 1997).

Le dromadaire se trouve dans 35 pays dits originaires s’étendant du Sénégal à l’Inde et du Kenya à la Turquie. 80% des dromadaires se trouvent dans la ceinture désertique et semi-aride d’Afrique et d’Asie (Faye, 1997).

Selon l’estimation de la FAO, les effectifs de la population cameline ont connu une stabilité dans les environs de 24 millions des têtes (Tableau 1). Ces statistiques ne peuvent être que des estimations car le système d’élevage complexe et l’absence de sa vaccination obligatoire rendant difficile son recensement.

Tableau 1 : Evolution des effectifs de la population caméline (FAO, 2008)

2004 2005 2006 2007 2008

Monde 23.397.667 23.517.490 24.109.924 24.265.916 24.732.032 Afrique 19.915.813 20.032.070 20.323.086 20.557.532 21.024.649

Asie 3.474.462 3.478.016 3.779.749 3.701.199 3.700.227

2. Elevage du dromadaire au Maroc

2.1 Effectifs du dromadaire à l’échelle nationale

L’effectif des dromadaires a évolué ces quatre dernières décennies selon deux tendances en raison des fluctuations climatiques qu’a connues le pays. Ainsi, l’effectif a connu une diminution très marquée entre 1975 et 1990, en passant de 220.000 à seulement 27.000 dromadaires. La sécheresse persistante qu'a connue le pays au cours des années 80 a constitué la cause principale. À partir de 1990, le cheptel a commencé à se reconstituer, atteignant en 2009 environ 190.000 dromadaires (MAPM, 2011).

Le tableau 2 ci-dessous donne les effectifs de dromadaires recensés dans les différentes provinces sahariennes. On peut voir que celles-ci concentrent plus de 90% du cheptel national. La province de Laâyoune compte à elle seule environ la moitié du cheptel national.

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Tableau 2 : Effectifs du cheptel camelin dans les provinces sahariennes.

Province Effectif camelin

Boujdour (D.P.A) 18 928 2.2 Types et races de dromadaires au Maroc

Différents critères sont utilisés pour désigner les types de camelin à savoir le couleur de la robe, l'origine tribale, le relief et les caractères phénotypiques et de performances. Au Maroc il existe deux types de dromadaire: Sahraoui et Jebli (Ezzahiri, 1988). La différence entre ces deux types se manifeste principalement au niveau de la taille et la conformation des animaux.

Le type Sahraoui est plus grand, et la hauteur à la bosse est en moyenne de 2m. Quant au type Jebli, il est de petite taille et mince avec une hauteur à la bosse de 1,85m. La chamelle Jebli n'est pratiquement pas traite, alors que la Sahraoui est une assez bonne laitière et s'engraisse plus rapidement.

Le type Sahraoui est rencontré dans toutes les régions sahariennes du Maroc, et est subdivisé en 3 souches ou "races", selon des caractères phénotypiques et de performances:

- Guerzni: c'est la race la mieux adaptée aux conditions d'élevage difficiles. Les animaux sont de bonne conformation malgré leur petite taille, mais sa production laitière est faible par rapport à la race Marmouri (2 à 3 L/j). Elle ne possède pas de robe caractéristique.

- Marmouri: c'est un type de plaine, de taille moyenne. Il est utilisé comme animal de selle et de transport. La femelle est appréciée par les éleveurs pour ses bonnes aptitudes laitières (10 L/j en moyenne) permettant une croissance rapide des jeunes et l'approvisionnement de la famille en lait. Les robes dominantes du Marmouri sont l'aubère clair et le louvet clair.

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- Khouari: c'est un type intermédiaire entre les 2 types de dromadaires et possède plutôt les caractéristiques du Marmouri que celles du Guerzni.

3. Particularités morphologique et physiologique du dromadaire 3.1. Morphologie générale

La morphologie générale du dromadaire est suffisamment particulière par rapport aux autres animaux domestiques, avec sa bosse sur le dos fort caractéristique de l'espèce et son cou démesurément long. Voici une brève caractérisation anatomique du dromadaire (Faye, 1997):

La bosse, est un tissu adipeux, blanc et de consistance douce, susceptible de varier en volume en vertu de l’état nutritionnel de l’animal ;

Le pied est dépourvu de sabot, ce qui range le dromadaire dans le groupe des digitigrades et non des onguligrades. Cependant si la composition et la nature du pied facilitent au dromadaire le déplacement dans les dunes et les sols sableux, elles rendent la progression dans les zones caillouteuses difficile et traumatisante ;

Des coussinets se situent préférentiellement sur les membres, mais le plus important est le coussinet sternal, qui permet à l’animal d’assurer une certaine "assiette" de tout le corps lorsque l’animal est en décubitus sternal ;

La peau épaisse, contrairement aux autres herbivores, est peu mobile ce qui désavantage considérablement l’espèce dans les zones à fortes densités d’insectes piqueurs ou simplement volants, d’autant plus que l’animal est muni d’une queue courte, inefficace pour chasser les importuns ;

Le système respiratoire se distingue par la présence d’une cavité nasale ample. Le dromadaire présente en particulier un sac sinusal aveugle latéral qui n’est observé chez aucune autre espèce. Une telle anatomie permet au dromadaire de récupérer une part importante de l’eau au moment de l’expiration par les voies nasales. Celles-ci sont par ailleurs reliées à l’extérieur par des naseaux pouvant se fermer complètement, évitant ainsi un assèchement de la muqueuse nasale et donc préservant d’une atmosphère humide dans les voies respiratoires ;

Les glandes sudoripares sont éparpillées sur l’ensemble du corps et participent, de par leur relative rareté, à la limitation des pertes hydriques par transpiration. Les glandes

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occipitales situées à l’arrière de la tête, émettent un liquide riche en stéroïdes et reconnaissable à son odeur. Elles sont particulièrement actives chez le mâle lors de la période du rut.

3.2 Physiologie générale (Faye, 1997) 3.2.1 Adaptation à la chaleur

La bosse du dromadaire n’est pas une réserve d’eau, mais d’énergie. La concentration des réserves adipeuses dans la bosse et sur les dos, limite leur répartition sous la peau et donc facilite la dissipation cutanée de la chaleur.

Lorsque la température ambiante décroît, la température interne du dromadaire peut descendre à 34°C, alors que durant les heures les plus chaudes, la température rectale peut atteindre 42°C sans que l’on puisse parler de fièvre. Cette particularité autorise à considérer que l’animal n’est pas un strict homéotherme.

Le comportement du dromadaire signe aussi son adaptation à la chaleur. Aux heures chaudes, le dromadaire se tient préférentiellement face au soleil afin d’exposer la plus faible superficie possible au rayonnement solaire maximal.

Avec l'augmentation de la chaleur externe, la production de chaleur métabolique augmente en effet de l'intensité d'activité thyroïdienne, jusqu’à la situation "coup de chaleur" parfois mortel.

À l’inverse, le dromadaire est capable de déprimer la production de chaleur interne lorsqu’il est en contact avec les rayons du soleil aux heures les plus chaudes, en diminuant la consommation d’oxygène; indicateur d’une diminution générale du métabolisme. De fait, dans cette espèce, la chaleur et la déshydratation dépriment l’activité thyroïdienne, ralentissant ainsi le métabolisme général, notamment par l’effet d'augmentation de production de bromure.

Il faut noter par ailleurs que ces processus de refroidissement corporel, contribuent à économiser l’énergie nécessaire au maintien de la température interne.

La couleur de la robe joue également un rôle non négligeable. Les races de dromadaire des zones chaudes, les couleurs claires de la robe, reflètent mieux les rayons du soleil que les pelages foncés. La peau est recouverte d'une toison épaisse en hiver, qui tombe d'elle-même en été. Cette toison de laine constitue un excellent isolant de froid d'hiver.

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3.2.2 Adaptation à la sécheresse

Le volume sanguin (volémie) chez le dromadaire est de 93 ml par kg de poids corporel, soit une valeur supérieure à celle observée chez la plupart des autres espèces domestiques. Lors de la déshydratation, le sang du dromadaire reste fluide, ce qui lui permet de maintenir sa fonction de transfert de chaleur de la périphérie (plus fraîche du fait de l’évaporation) au cœur.

Seul le dromadaire, parmi les mammifères domestiques, est capable de perdre un tiers de son poids en eau sans mettre sa vie en danger. Le poids corporel diminue progressivement avec l'avancement de période de déshydratation. La perte du poids est plus lente chez le dromadaire (Huda M. Shaheen, 2001 in GAHLOT, 2004).

L’organe central de la régulation hydrique est le rein. C’est en effet à son niveau que se situe l’essentiel de l’activité de réabsorption de l’eau en limitant au maximum l’excrétion urinaire.

Le dromadaire déshydraté excrète une urine extrêmement concentrée, rendue possible grâce à l’anatomie particulière du rein munie de longues "anses de Henlé", zones de réabsorption privilégiée de l’eau et des électrolytes.

Par ailleurs, la diminution du métabolisme de base chez le dromadaire déshydraté se traduit par une diminution du rythme respiratoire et une réduction de la consommation d’oxygène.