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Essai d’amélioration de la quantité du lait par la complémentation en concentrés azoté

Partie III :Résultats et Discussion

I. Essai d’amélioration de la quantité du lait par la complémentation en concentrés azoté

1. Objectif du travail

L’objectif de l’essai est d’étudier l’effet d’une complémentation des chamelles en lactation avec du concentré à deux niveaux d’azote sur les performances de production de lait. L’essai a été mené dans la province de Es-Smara.

2. Méthode de travail

2.1. Animaux de l’expérimentation

L’étude a porté sur 24 chamelles de race Marmouri et Guerzeni, âgées de 5 à 22 ans. Ces chamelles ont été réparties en trois lots homogènes (7 chamelles pour le lot témoin, 9 chamelles pour le lot 16% PB et 8 chamelles pour le lot à 14 % PB).

2.2. Distribution des aliment

Durant les premiers jours de l’essai , la quantité de l’aliment distribué est à raison de 4 kg de MS/chamelle/jour, par la suite les quantités on augmentés pour atteindre 5 kg de MS par chamelle par jour ;

 Le lot témoin a reçu de l’orge avec une quantité de 4 à 4,5 Kg /chamelle/jour

 Le deuxième lot recevait un concentré protéique composé de céréales, des issues de céréales, tourteaux d’oléagineux et CMV avec un taux de protéines brutes égale à 14%

 Le troisième lot a reçu un concentré protéique avec un taux de protéines brutes égale à 16%.s

L’essai a duré 40 jours, précédé par une période d’adaptation. Les aliments concentrés sont distribués à l’arrivée des chamelles du parcours à 18h

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Photo 1 : le concentré azoté de complémentation (16% PB

Photo 2 : le lot témoin (supplémenté avec l’orge)

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Photo 3 : lot 3 alimenté avec du concentré de 16% de protéine brute

2.3 Valeur nutritive du concentré

La composition chimique et la valeur nutritive des aliments utilisés au niveau de l’essai est résumée dans le tableau 5 .

Tableau 5 : composition chimique et valeur nutritive des concentrés utilisés

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2.4 Suivi de la

production de lait

La traite des chamelles a été réalisée 2 fois par jour (traite matinale vers 5h et celle de soir vers 23h). Les chamelons ont été empêchés de téter leur mères Sauf lorsque l'on veut stimuler la mamelle juste avant la traite.

Afin de mesurer la quantité du lait produite, une vase graduées d’une capacité de 5 litres a été utilisé. Les quantités récoltées le matin et le soir étaient mesurées immédiatement et la production journalière totale est la somme des deux quantités.

2.5 Apport de parcours

Nutriments Unités Concentré

de 14%

PB

Concentré de 16%

PB

Energie UFL 0,88 0,88

MG brute % 3,39 3,82

Cellulose ana % 11,99 11,99

Protéine brute % 14 16

PDIN g 95,85 108,45

PDIE g 92,31 95,56

CENDRE BRUTE % 8,03 7,96

CALCIUM % 1,61 1,42

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La production profitable du troupeau sur parcours dépend largement de la quantité et la qualité du fourrage produit et de l'efficacité de l'animal à prélever et à utiliser ce fourrage. Ainsi, l’animal montre au pâturage un certain nombre d’activités : pâturage, déplacement, repos, abreuvement et rumination...

Pour estimer les quantités ingérées, on a utilisé la méthode des « coups de mâchoires ». Les quantités ingérées sont données par la relation suivante:

QI = TP * NCD * TCD

QI : Quantités ingérées (en g MS/animal/jour) / TP : Temps de pâturage (en min/animal/jour)

NCD : (Nombre de coups de mâchoires /min ) / TCD : Taille de coups de mâchoires (en g MS) 3 Les paramètres étudiés

Les paramètres étudiés sont :

La production laitière : Le contrôle de la production laitière est effectué 2 fois/jour. Comme il est connu que lors de la traite des chamelles la présence du chamelon est obligatoire, la traite a concernée deux quartiers, l’un postérieur et l’autre antérieur et les deux autres quartiers sont réservés au chamelon. La quantité de lait obtenue de chaque chamelle est la quantité obtenue à partir des deux quartiers multipliée par deux.

La composition chimique du lait : Cette analyse a porté sur trois échantillons du mélange de chaque lot, et ce à la fin de l’essai :

 La matière grasse

 Extrait sec dégraissé

 Les protéines

 Le lactose

 Cendres

4 Analyse statistique

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L’analyse des données recueillies a été réalisée en utilisant la statistique descriptive et le test d’analyse de la variance à un facteur ( ANOVA1) et la comparaison des moyennes en utilisant le logiciel SPSS version 20.

Les résultats comparés sont :

 La quantité du lait produite par lot

 La composition chimique du lait par lot

II. Caractérisation de la qualité physico-chimique et microbiologique

de lait de dromadaire dans la région de Guelmim

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1. Objectif de l’étude

La production d’un lait de bonne qualité microbiologique est une condition nécessaire pour réussir sa transformation en lait pasteurisé ou stérilisé, qui sont des moyens envisagés pour le prolongement de la durée de conservation de ce produit. Cependant, les données disponibles sur le niveau de contamination du lait de chamelle sont rares. La présente étude vise à avoir une meilleure connaissance du lait issu de quelques implantés dans la région de Guelmim. Ainsi, pour pouvoir atteindre ces objectifs, la présente étude s’articule autour de 2 volets :

 Détermination de la composition physico-chimique du lait de chamelle.

 Etude de la qualité microbiologique du lait camelin.

2. Echantillonnage

2.1 Description de la traite

Afin de réussir la traite, les éleveurs essaient de limiter les mouvement des chamelles en ligotant un membre antérieur par une corde. La traite des chamelles se fait une par une et il faut deux trayeurs par chamelle. Les trayeurs font lever la chamelle, retirent le « chmal » et laissent téter le petit. Après quelques instants, le petit est repoussé sur le côté et une personne trait et l’autre met le récipient sous la mamelle. Après la traite le « chmal » est remis en place jusqu’à la prochaine traite. Le lait est versé du récipient dans le bidon de stockage.

2.2 Collecte du lait

L’étude à été réalisée sur 20 échantillons appartiennent à 5 éleveurs. Dans chaque troupeau, le lait des cinq premières chamelles traites a été collecté. La collecte des échantillons pour la détermination de la qualité du lait se faisait juste après la traite matinale et concernait exclusivement le lait de cette traite. Après l’initiation de la traite par le petit, on extrait quelques jets de chaque pis dans une plaque à quatre cupules pour White Side Test (WST) et on ajoute un peu de soude molaire afin de s’assurer de l’absence la mammite. A la fin de la traite et après homogénéisation du lait, quatre tubes de 50 ml sont remplis à partir du récipient de traite, deux tubes sont posés dans une glacière contenant de la glace et les deux derniers sont conservés à

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température ambiante pendant une durée de 4 heures. A l’arrivée au laboratoire de l’INRA de Rabat Les échantillons ont été stockés dans un réfrigérateur à 4 °C et analysés.

2.3 Enquête

Les éleveurs ayant participé à cette étude ont répondu à des questions d’un questionnaire concernant les chamelles prélevées afin d’avoir une idée sur des facteurs de variation comme l’âge, types, stade de lactation, etc. qui peuvent expliquer certains résultats.

Pour chaque élevage, nous avons suivi le déroulement de la traite et une fiche est remplie pour vérifier s’il existe un lien entre les pratiques de traite d’un éleveur et la qualité sanitaire du lait produit par ses chamelles.

3. Etude des caractéristiques du lait de chamelles collecté 3.1 Analyses physico-chimiques

Concernant le pH et l’acidité titrable exprimé en degrés Dornic, ils étaient déterminés respectivement à l’aide d’un pH mètre électronique, muni d’une électrode combinée et préalablement étalonnée , et par un titrage volumétrique effectué sur 10 ml de lait par une solution d’hydroxyde de sodium (0,1 N) en présence de la phénolphtaléine à 1% qui est utilisée comme un indicateur coloré (AFNOR, 1999).

L’appareil « LactoscanSL » nous a permis de déterminer la densité et les pourcentage de certains composants y compris ;

 L’extrait sec dégraissé ; comprend les protéines, les hydrates de carbone (lactose) et les cendres. Les deux compositions majeures qui restent sont l’eau et la matière grasse.

 La matière grasse

 Les protéines

 Le lactose

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 Les cendres

3.2 Analyse microbiologique

Dans cette partie on a fait le dénombrement des coliformes totaux, staphylocoques et FMAT.

3.2.1 Protocole expérimentale

Le dénombrement de la flore mésophile aérobie totale (FMAT) est fait sur le milieu PCA, on procède à un ensemencement en profondeur de 1 ml des dilutions préparées. L’incubation est faite à 30 °C en aérobiose pendant 2 jours.

Les Coliformes sont dénombrés sur le milieu Violet Red Bile Agar (VRBA) en ensemençant en profondeur 1 ml des dilutions.

L’incubation est conduite en aérobie pendant 24 h à 30 °C pour les Coliformes totaux.

Les staphylocoques ont été dénombrés sur le milieu Chapman au mannitol, l’incubation a été faite en aérobiose pendant 48 h à 37 °C, seul les colonies jaunes sont comptées.

3.2.2 Préparation des dilutions

Pour les échantillons de lait, la dilution 10-1 est obtenue en transférant 1 ml de la solution mère dans un tube à essai stérilisé contenant 9 ml d’eau physiologique stérile (eau distillée à 9 pour mille de l’NaCl). On mélange soigneusement cette dilution à l’aide de l’agitateur pendant 5 à 10s.

Des dilutions successives sont obtenues en transférant 1 ml de la dilution la plus faible à un tube à essai contenant 9 ml d’eau physiologique stérile (AFNOR, 1999)

Les dilutions décimales sont obtenues en introduisant 1 ml de la solution mère dans un tube à essai stérilisé contenant 9 ml de diluant, on obtient alors une dilution à 10-1. On continue de la même façon pour obtenir les dilutions 10-3, 10-4 jusqu'à 10-8.

Deux boites sont ensemencées pour chaque dilution.

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3.2.3 Technique de recherche des différents germes

Le type d’ensemencement effectué était celui par incorporation (en profondeur), on transfère 1ml des dilutions retenues dans des boites de Pétri stériles, puis on coule 12 à 15 ml de milieu fondu à 95 °C et refroidi à 45 °C. Puis on mélange l’inoculum au milieu. On laisse solidifier en posant les boites en position horizontale. On incube alors les boites retournées aux températures choisies.

Signalons que ces analyses étaient faites dans des conditions aseptiques, sous une hôte à flux laminaire.

4. Analyses statistiques

Les analyses statistiques réalisées sont les analyses descriptives pour le calcul des moyennes, des écart types, des paramètres étudiés. Ultérieurement, la comparaison des moyennes des paramètres de qualité du lait par rapport à des valeurs considérées comme normales a été réalisée.

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Partie III :Résultats et Discussion

I.

Essai d’amélioration de la quantité du lait par la complémentation en concentrés azoté

L’intérêt de la complémentation des chamelles en lactation pendant les périodes d’appauvrissement des parcours demeure peu étudié au Maroc. Parmi les aspects qui méritent d’être abordés dans le cadre de l’étude de la complémentation, on peut évoquer la teneur

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protéique de l’aliment concentré, car en période estivale, les éleveurs font recours, quand leurs moyens le permettent à une complémentation basé sur les céréales (grains d’orge et pain sec) Ainsi, il s’avère nécessaire de s’attacher à cet aspect dans le souci proposer une complémentation tenant compte des particularités de la chamelle et de son stade physiologique.

Le raisonnement d’une complémentation de la chamelle en cette période estivale doit tenir compte, du double impératif suivant ;

 Impératif d’apporter une quantité élevée de protéines pour faire face à l’appauvrissement des plantes pastorales en été

 L’impératif de limiter l’apport protéique du fait que le dromadaire dispose d’un système efficient de recyclage de l’azote lui permettant de surmonter le déficit d’azote

C’est ainsi que deux niveaux protéiques ont été retenus dans le cadre de cet essai ; 14% et 16%, dans l’objectifs de montrer leurs effets sur les performances de production du lait des chamelles en lactation.

1. Quantités ingérés du concentré

Durant les premiers jours de l’essai, la quantité de l’aliment distribué était à raison de 4 kg de MS/chamelle/jour, par la suite les quantités ont augmentées pour atteindre 5 kg de MS par chamelle par jour ;

 Le lot témoin a reçu de l’orge avec une quantité de 4 à 4,5 Kg /chamelle/jour.

 Le deuxième lot recevait un concentré contenant 14% de protéines et constitué de céréales, d’issues de céréales, tourteaux d’oléagineux et de CMV.

 Le troisième lot a reçu un concentré 16% de MAT et constitué de céréales, d’issues de céréales, tourteaux d’oléagineux et de CMV.

2. Apport du parcours

Il est bien établit que le dromadaire broute en marchant, Pour déterminer les durées des temps de pâturage, de repos et de déplacement trois dromadaire sont par observés sur 2 jours successifs. Deux répétitions de 15 minutes ont été effectuées pour chaque animal retenu et pour chaque jour d'observation.

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L’observation des dromadaires au parcours permet de déterminer d’une manière approximative les plantes du parcours broutées ainsi que les quantités ingérées.

Le suivi des animaux nous a permis de déterminer les durés exacte de pâturages qui sont entre 9 et 10 heures par jour.

La quantité ingérée est située entre 8 et 11 kg par jour. Ces résultats sont proche de celles rapportés par Ait Hamou (1993) qui a montré que les quantités de matières sèches ingérées par le dromadaire sont en moyenne de 11,3 Kg par jour pour la saison humide et 10,8 Kg par jour pour la saison sèche. Ces niveaux d’ingestion sont aussi en accord avec ceux rapportés par Moumen (1991) dans la région d’Ouarzazate (2,5 Kg par 100 Kg de poids vif pendant 10 heures de pâturage). Le tableau 6 présente les espèces broutées par les dromadaires et la part qu’elles constituent dans la ration pendant la période d’essai.

Tableau 6: la végétation dominante dans les parcours durant la période de l’essai

Nom scientifique Nom vernaculaire Les % de la MS totale

Les espèces les plus ingérées sont l’acacia le Salsola ambricata, le Retama raetam et le Lycium intricatum. D’après les éleveurs l’espèce la plus préférée par les dromadaires est le Nucularia perrini (Askaf), mais à cause de sa rareté dans les parcours elle n’a représentée que 0 à 23 % de la MS de la ration dans cette étude.

3. La production laitière journalière

Le tableau 7 , présente les valeurs de la production moyenne et les écarts-types pour les 3 lots, ainsi que l’analyse de la variance dans chaque cas. Le type de concentré de complémentation a influencé la production moyenne de lait (7,51 kg/chamelle/j et 8,15 kg/chamelle/j, respectivement pour les lots 2 et 3). L’analyse de la variance a montré une différence hautement

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significative (p<0,01) entre les différents lots. L’analyse des valeurs moyennes a révélé que la quantité de lait produite est significativement plus élevée (p<0,01) pour le lot 3 et Lot 2 par rapport au lot témoin. Ainsi qu’entre le lot 2 et lot 3 (p<0,01).

Tableau 7: Effet du concentré azoté sur la production du lait

moyennes Ecart-type

Lot 1 témoin 6,25 0,92

Lot 2 (14% PB) 7,51 1,25

Lot 3 (16% PB) 8,15 1,12

Comparaison des moyennes des chamelles complémentées avec celle de des chamelles témoins

Tableau 8 : Test de Dunett pour la comparaison multiple des effets des différents concentrés sur la production laitière.

* : La différence des moyennes est significatif au niveau 0.05.

ANOVA

Variable dépendante : Production du lait Sommes

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Ces résultats montrent que les deux concentrés sont significativement différents du témoin (lot 1). La différence entre les concentrés et le témoin augmente avec l’augmentation des taux des protéines dans le concentré.

Tableau 9 : Test SNK pour la comparaison multiple des effets des différents concentrés sur la production laitière.

Le test SNK a permis de classer les trois en 3 sous-groupes, ce qui signifie que les effets des deux concentrés sur la production laitière sont différents entre eux et le grand effet et ce du concentré avec 16% de protéines.

4. La composition chimique du lait collecté

4.1 Analyse des compositions chimiques des échantillons du lait

Le tableau 8 présente les résultats relatifs à la composition chimique du lait des deux lots (lot témoin et lot complémenté par le concentré à 16% de PB). Les valeurs trouvées sont comparées entre eux par le calcul du rapport E/T (rapport entre la valeur du lot expérimental et celle du lot témoin).

Tableau 10: comparaison de la composition chimique du lait des deux lots

Lot témoin (T) Lot Expérimental (16%

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Le lait des chamelles complémentées est plus riche, essentiellement en protéines (41,5 g /l) par rapport au lot témoin ( 30,3 g/l), l’aliment concentré a apporté 1,37 % de protéines par rapport au lot témoin.

Pour les extraits secs dégraissés, la teneur moyenne est plus élevée chez le chamelles complémentées (78,2 g/l) par rapport à celles du lot témoin ( 71,9 g/l),et l’écart entre les deux valeurs est égale à 1,09%.

La valeur moyenne relevée pour la teneur en matière grasse du lot expérimental est de 28,6 g/l, elle est légèrement supérieur en comparaison avec celle du lot témoin (26,3 g/l).De toute façon les deux valeurs restent faibles et ça peut être explique par l’effet dilution du lait dû au rendement laitier élevé (entre 6 et 8 kg/chamelle/ jour).

4.2 Analyse statistique des résultats chimiques

Les résultats de la comparaison des moyennes et l’analyse de variance à un facteur montrent que les différences sont très significatives entres les deux lot (lot témoin et lot ayant reçu le concentré de 16% de PB) pour tous les paramètres étudiés .Le tableau 9 montre les résultats de l’analyse de variance des paramètres ; Extrait sec dégraissé, matière grasse, protéine, lactose et matières minérales.

Tableau 11: comparaison des paramètres chimiques au seuil de 5% (ANOVA 1)

Table d'ANOVA

F Signification

Extrait sec dégraissé 64,721 <0,0001

Protéine 1021,867 <0,0001

MG 73,134 <0,0001

Lactose 70,888 <0,0001

Minéraux 103,214 <0,0001

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I. Caractérisation physico-chimique et microbiologique du lait