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Les autres maçonneries et creusements

III. LES RESULTATS

III.3 Autour du 1 er bâtiment : l’enceinte du castrum, les annexes, le fossé et divers

III.3.4 Les autres maçonneries et creusements

Un certain nombre d’autres maçonneries et de structures en creux, principalement dans les ES 1 et 3, peuvent être attribuées à cette phase sans plus de précisions (pl. 45).

• Structures en creux

La fosse oblongue US 8414, de 1,1 m de long sur 0,77 m de large, a un fond marquant un ressaut creusé dans le substrat (pl.31). C’est la seule à détenir ce type de profil. Cette fosse a livré du mobilier à majorité médiéval, plutôt contemporain des maçonneries médiévales que des autres creusements du haut Moyen Age. Il fait aussi signaler son orientation Nord/Sud, comme celle du donjon et non comme les saignées antiques.

Suivant la même orientation, la fosse US 8393 mesure 1,32 m de long pour 0,64 m de large au maximum (pl. 56). Profonde de 0,34 m au maximum, c’est une des rares structures en creux à

avoir été aperçue et fouillée très tôt, et surtout avant d’atteindre le substrat. C’est d’ailleurs la seule à ne pas avoir été installée dans le calcaire, mais uniquement dans les niveaux plus anciens. Son comblement (US 8375) très caillouteux se distinguait bien de son encaissant (pl. 56-B). Avec cette structure, fonctionne peut-être le niveau de terre noire 8323, considéré comme une occupation, relativement riche en céramique médiévale et torchis.

• Maçonneries

Plusieurs petits massifs de maçonneries sont aussi associés à cette phase ; il s’agit notamment des UA 8025 et 8026. L’UA 8025 recouvre en partie la fosse US 8452 (pl. 32), elle aussi médiévale. Elle devait la recouvrir entièrement avant le décaissement présent en bordure orientale de la fouille (US 8387). Cette maçonnerie dont seul le parement sud a été repéré est antérieure à la chemise du donjon UA 8005, qui la recoupe à l’ouest. Installée en tranchée étroite (US 8479), elle ne subsiste que sur une assise, de 20 à 30 cm d’épaisseur. La largeur minimale est de 1 m, mais, comme la fosse sous-jacente, elle pouvait être plus large. La relation chronologique avec la chemise était délicate : l’examen sur le terrain a permis d’observer le mortier de la seconde, recouvrant les blocs de l’UA 8025, et non l’inverse. L’examen des prélèvements n’a pas permis de le confirmer : les mortiers sont très proches, pour ne pas dire identiques. Seules des analyses permettraient de régler ce problème. Actuellement, nous restons sur la première lecture, due semble-t-il à des conditions idéales d’humidité, permettant de dissocier les deux mortiers.

Un problème analogue se pose pour l’UA 8026. Elle repose sur la fosse médiévale US 8434, et recoupe en partie la saignée antique US 8450 (pl. 57-B). Cette structure semble peu épaisse sur son pourtour (environ 10 à 20 cm) mais elle peut être fondée plus profondément en son centre. Elle a été arasée à la cote de 38 – 38,05 m NGF. Elle ne subsiste qu’en partie puisqu’elle également a été recoupée par l’une des piles de l’escalier d’accès au donjon construit à la fin du XIXe siècle. Son plan semble pouvoir être restitué : entre le rectangle et le demi-cercle. La

longueur nord-sud est de 1,55 m, pour une largeur de 0,95 m (petits côtés) à 1,37 m (dans l’axe). Sa bordure ouest, recoupée, semble bien rectiligne. Elle coïncide avec le parement ouest du mur Est de la chemise du donjon (UA 8018). Cette dernière n’est matérialisée presque uniquement que par sa tranchée de fondation : large de 2,3 m au nord de l’UA 8026, elle est réduite à 1,8 m au sud. Le ressaut (ou l’angle) devait être formé par l’UA 8026, englobée dans les maçonneries de la chemise. Vue de l’esprit ou réalité, comme pour l’UA 8025, un problème se pose après observation des mortiers prélevés, également identiques. Le fait que cette structure entame nettement le substrat rocheux, contrairement à l’ensemble des fondations de la chemise et se situe sous le fond de tranchée de fondation de cette dernière, plaide plutôt pour son existence, comme structure antérieure à la chemise et non comme un lambeau de cette dernière.

Il pourrait s’agir, par sa forme, d’une fondation de pile ou pilier, associée à une structure suffisamment marquante pour dicter l’implantation de la chemise du donjon.

La maçonnerie UA 8027 est située à l’angle nord-est de la première turris, auquel elle est postérieure, de même qu’à l’annexe intérieure UA 8010 (pl. 58-A). Comme les maçonneries précédentes, elle prend place dans le comblement d’un creusement médiéval préexistant (US 8471) débordant de 2 m par rapport au mur nord de la turris. Il ne semble pas s’agir de sa tranchée de fondation, bien plus large que dans les ES 4, 6 ou 7. Les relations entre ce creusement préexistant et l’annexe intérieure demeurent incertaines. En fond de creusement, l’US 8470 est trop fine pour déterminer la chronologie relative. Au-dessus, l’US 8469, composée de cailloux et de débris de mortiers divers (beige à gris), prend appui sur l’UA 8010 mais sa nature est relativement proche de celle du comblement de la tranchée de fondation de cette dernière (US 8420, en partie basse, avec blocs et écoulement de mortier), laissant planer le doute. L’US 8468 contient également de nombreux blocs mêlés à de la terre noire, prenant appui sur l’UA 8010 (pl. 58-B). L’étude du mobilier céramique doit être affinée mais permet d’envisager une datation des XIe – XIIe siècles.

La maçonnerie UA 8027 prend place à travers ce dernier comblement. Elle consiste en un blocage à base de mortier jaune et d’un parement en petit à moyen appareil de moellons. Large de

80 cm, le parement amorce un retour vers le sud à son extrémité Est (largeur estimée du retour 1,18 m). Il prend appui à l’ouest sur l’annexe intérieure. La structure cerne ainsi l’angle nord-est de la première turris, contre le parement de laquelle elle s’appuie. Elle est antérieure à l’UA 8020, fondation de l’épaississement du mur nord de l’actuel donjon. Elle ne ressemble en rien à ce qui a pu être observé par ailleurs.

Il ne semble pas s’agir d’un renfort de l’angle du donjon, la maçonnerie semblant bien légère et mal fondée. Il peut s’agir de la base d’une structure, peut-être légère, prenant appui sur le donjon.

Il est assez tentant d’associer cette maçonnerie UA 8027 ou le creusement antérieur US 8471 avec la pile UA 8026 et le creusement US 8393, presque alignés. L’UA 8027 semble toutefois à part, décalée par rapport à l’axe défini par les deux autres. Ces derniers pourraient correspondre à une structure d’accès à l’annexe intérieure, et par là même, à la première turris : pile et poteau pouvant porter une passerelle menant à une éventuelle ouverture en hauteur. Cela est cohérent avec le fait que la partie basse de l’annexe intérieure semble avoir été aveugle, ou pour le moins, sans accès vers la turris en partie basse. Il n’est pas inintéressant de signaler que les trois maçonneries (UA 8025, 8026 et 8027) sont installées sur d’anciennes structures en creux médiévales, dont nous ignorons la fonction. Peut-être y a-t-il un lien, voire une continuité, entre ces différentes phases d’occupation, notamment dans l’organisation du site.