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Méthodologie de redécoupage des MET et positionnement des stations de suivi

Les points abordés dans cette partie ont tous été discutés lors de la réunion intermédiaire de l’étude qui s’est tenue le vendredi 13 janvier 2012.

1.7.1 Facteurs à prendre en compte pour le redécoupage des MET

Plusieurs facteurs caractérisant les MET ont été relevés sur le terrain et lors de la phase bibliographique. Il s’agit des limites amont des peuplements représentatifs de Rhizophora, des mesures des remontées de sel à marée haute (complétées par des mesures de conductivité et de turbidité) et du repérage des maximums d’influence du marnage. Il a été convenu lors de la réunion intermédiaire de l’étude que la limite retenue pour le redécoupage des MET sera la limite amont des peuplements représentatifs de Rhizophora.

Ceci se justifie par le fait que, par rapport à d’autres MET telles que celles rencontrées en métropole, le sel ne remonte que très peu dans les fleuves guyanais (alors que l’influence de la mer se fait ressentir bien au-delà, notamment d’un point de vue dynamique – spécificités topographiques de la Guyane). De plus, une limite qui serait fixée par la limite d’influence du marnage aboutirait à des MET beaucoup trop étendues par rapport aux réalités de terrain.

D’autre part, avec une telle limite, bon nombre de stations actuelles du « réseau DCE eau douce » se retrouveraient en MET.

Prendre une limite calée sur les derniers peuplements représentatifs de Rhizophora apparaît donc comme un compromis adapté entre salinité et marnage. A la lecture des résultats de l’expertise terrain, cette règle de redécoupage apparaît être la plus logique et peut être appliquée à chaque cours d’eau ; excepté à l’Iracoubo, où les remontées maximum de sel connues vont au-delà des derniers rhizophoras. Il sera donc élaboré une règle spécifique pour cette MET. A contrario, le travail sera parfois simplifié comme pour l’Oyapock, où la limite amont des rhizophoras correspond à la limite d’influence du marnage.

Afin de pouvoir suivre sur le long terme les différents milieux rencontrés dans les MET (milieu influencé par le sel et milieu ou le sel n’est plus présent, mais où Rhizophora est remarquable en population significative), il a été décidé de diviser chaque MET en deux « sous-MET ».

Ainsi, les deux « sous-classes » de MET seront :

ƒ une zone où l’influence du sel est présente, ainsi que la majeure partie des peuplements de Rhizophora - « sous-MET sel » ;

ƒ une zone où le sel ne remonte pas, mais où Rhizophora est présent en peuplements représentatifs, ou « sous-MET mangrove ».

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1.7.2 Positionnement des stations

Trois stations de suivi de la qualité de l’eau doivent être positionnées dans le cadre de la mise en œuvre de la DCE. Il a été convenu que les stations seraient placées de la façon suivante : - une station dans la zone influencée par le sel ;

- une station dans la zone non influencée par le sel mais où la présence de Rhizophora est importante ;

- une troisième station en fonction des réalités de terrain (pression anthropique, affluent important, etc.).

1.7.3 Cartographie

Les polygones représentant les MET ont été réalisés à partir des polygones de la BD Carthage, via des fusions et agrandissements (rajouts de sommets, etc.). Cependant, étant donné que la BD Carthage s’arrête à cinquante mètres de large pour les données surfaciques, il a été convenu que, lorsque les limites amont seront dans des zones non couvertes par les polygones existants (type petit affluent), le découpage se réaliserait à partir des fonds de carte IGN.

Néanmoins, pour les cours d’eau principaux, la question ne se pose pas car les limites amont se situent systématiquement dans des portions de cours d’eau dont la largeur dépasse cinquante mètres. Cependant, pour bon nombre de petits affluents, leur représentation sur les cartes IGN passe du « surfacique » au « linéaire », dés lors que le cours d’eau devient de taille modeste.

Lorsque ces cas se sont présentés, la digitalisation s’est arrêtée là ou la représentation des cours d’eau devenait linéaire.

D’autre part, en plus des couches stipulées dans le CCP, les couches liées au zonage en lui-même ont été divisées de la manière suivante :

- 1 couche représentant chaque MET dans sa globalité - 1 couche pour les « sous-MET mangrove »

- 1 couche pour les « sous-MET sel »

- 1 couche pour chaque « sous-zone » salée (1 « zone oligohaline », 1 « zone mésohaline » et 1 « zone polyhaline »).

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2 METHODE D’EXTRAPOLATION POUR LA SALINITE

Comme nous l’avons exposé dans la première partie, l’objectif des mesures physico-chimiques est de délimiter les différentes zones de salinité (oligohaline, mesohaline et polyhaline). Hors, sur les trois plus importants cours d’eaux (Maroni, Approuague et Oyapock), il n’a pas été possible d’atteindre les limites de 20 et 30 g/L, du fait d’une mer trop agitée et des risques induits lorsqu’on se trouve à bord d’une embarcation prévue pour les rivières. Il a donc été décidé que, pour ces fleuves, les limites n’ayant pu être atteintes sur le terrain seront calculées par extrapolation.

Pour cela, dans un premier temps, les tailles des différentes zones halines ont été calculées pour chaque fleuve:

Cours d'eau Taille de la zone polyhaline (30-20)

Taille de la zone mesohaline (20-5)

Taille de la zone oligohaline (5-0,5)

Comté/Mahury 6,9 11,5 4,1

Montsinnery 11,4 10,1 2,4

Montsinéry/Cascade 9,9 5,4

Kourou 6,9 8 4,9

Iracoubo 2,6 7,8 4,1

Mana 4 3 4

Maroni 11 11

Approuague 8 7

Oyapock 10

Ouanary 10,2

Sinnamary 0,07 0,5 4,8

Moyenne 5,31 7,76 6,17

affluent

mesure manquante Figure 9 : taille (en km) des différentes zones halines par fleuve

Ce tableau nous montre les disparités importantes qui existent d’un fleuve à l’autre. Pour exemple, la longueur de la zone polyhaline varie de 4 à 11,4 kilomètres entre l’Iracoubo et la Montsinéry. Il en va de même pour les autres types de zones. De ce fait, les moyennes calculées ne sont pas exploitables : extrapoler à partir de ces données donnerait des résultats erronés.

Néanmoins, ce tableau fait ressortir le fonctionnement atypique du Sinnamary qui est, comme nous le verrons plus loin, un estuaire a coin salé (Cf. § 1.3.3.3). De ce fait, vu son fonctionnement unique en Guyane, les données du Sinnamary ne seront pas exploitées dans la suite de l’élaboration de la méthode d’extrapolation.

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une évolution de la salinité de 1g/L, dans chaque type de zone haline. L’idée était d’observer si, suivant la distance à laquelle on se trouvait depuis l’océan, cette distance diminuait ou augmentait. En comparant les données au sein d’un même fleuve et entre les fleuves, il a été mis en évidence que les variations de salinité ne répondaient à aucune règle définie. Pour exemple, voici des graphiques montrant l’évolution de la distance nécessaire à une variation de la salinité de 1g/L, pour le Mahury et pour le Kourou :

M ahury/Comté

Points de m esures

Figure 10 : exemple de l’évolution de la distance (en kilomètres) nécessaire à une variation de la salinité de 1g/L, entre deux points de mesures (la distance entre deux points de mesure est variable)

On voit bien sur ces graphiques la complexité du phénomène. Sur le Mahury, la distance permettant d’observer une évolution de 1g/L, varie entre 0.37 et 5 kilomètres. Aucune tendance d’évolution d’aval (M2) en amont (M17) n’est remarquée. Il en va de même pour le Kourou, où les distances varient entre 0.26 et 2.45 kilomètres et où aucune tendance n’apparaît clairement.

Les données de tous les fleuves, sur chaque zone haline, ont également été confrontées. Il ne ressort aucune loi de spatialisation aval/amont.

Ainsi, aucune règle n’a pu être définie concernant une évolution aval/amont de la distance nécessaire à l’observation d’une variation de salinité de 1g/L.

Il a alors été décidé de combiner toutes les données de tous les fleuves, donnant le tableau de moyennes suivant :

Cours d'eau Distance moyenne pour une baisse de salinité de 1g/L

Mahury 1,46

Figure 11 : distance moyenne (en kilomètres) pour observer une baisse de salinité de 1g/L, pour chaque fleuve

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Tous les points de mesures ont été intégrés dans les calculs (Cf. annexe 1), afin d’élaborer une méthode d’extrapolation se basant sur un maximum de données. Encore une fois, il apparaît que les valeurs varient de manière significative d’un fleuve à l’autre : 0.51 kilomètres en moyenne pour la Mana et 1.62 pour le Maroni. La moyenne de tous les fleuves étant de 1.08 kilomètres.

Ceci s’explique par le fait que le fonctionnement hydraulique des estuaires est extrêmement complexe. En effet, il fait rentrer en jeu un grand nombre de facteurs, tels que le débit du cours d’eau, les coefficients de marée, la courantologie, la densité des eaux (MES, salinité…), etc. Nous constaterons également ceci dans les transects de salinité, grâces auxquels nous verrons que le mode de pénétration de la masse d’eau saline dans l’eau douce, au moment de la marée haute, varie considérablement selon le cours d’eau considéré. Ainsi, chaque estuaire possède son propre fonctionnement hydraulique et ceci se retrouve dans les calculs exposés ci-dessus.

Concernant la méthode d’extrapolation, il est évident que le facteur à prendre en compte est la distance nécessaire à une évolution d’une unité de salinité. Etant donné qu’aucune variation aval/amont de cette valeur n’a été mise en évidence et que les variations d’un estuaire à l’autre sont importantes, la méthode la plus opportune semble d’appliquer sa propre moyenne à chaque fleuve (1.62 pour le Maroni, 0.96 pour l’Approuague et 1.55 pour l’Oyapock).

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3 LE MAHURY ET SES AFFLUENTS

Les mesures physico-chimiques sur le Mahury et ses affluents ont été prises le 28 octobre 2011, entre 06h58 et 10h55, alors que la marée haute au Larivot était à 05h54 – coefficient de 3,4 mètres (données publiques SHOM) et prévue à 08h40 avec la modélisation du SHOM.

L’enregistreur a été posé ce même jour et récupéré le 02 novembre, jour où les prospections liées aux Rhizophora ont été menées.