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DIRECTION DE L ENVIRONNEMENT DE L AMENAGEMENT ET DU LOGEMENT DE LA GUYANE

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A : CAYENNE Le : 16 FEVRIER 2012 Département : ETUDES Siège social :

5, Résidence Océane–Route de Montabo 97 337 CAYENNE

SARL N.B.C BP 743 - 97 337 CAYENNE 05 94 29 07 70 - Fax : 05 94 29 07 70 M@il : nicolas.brehm@wanadoo.fr

Entreprise lauréate 2004

Organisé par le Ministère de la Recherche.

Entreprise lauréate 2005 Concours de l’entreprise innovante et du

développement durable Organisé par la JCE, Guyane

technopole, CCIG, Région…

Entreprise lauréate 2006

du programme national d’échanges

de jeunes entrepreneurs entre la France et la Chine

Organisé par le Ministère français des

Affaires Etrangères.

Entreprise lauréate 2007

des actions de développement

durable les plus remarquables de l’année à l’échelon national

Entreprise nominée 2008

Organisé par le Ministère de la Recherche.

DIRECTION DE L’ENVIRONNEMENT DE

L’AMENAGEMENT ET DU LOGEMENT DE LA GUYANE

R EDECOUPAGE DES MASSES D EAU DE TRANSITION DANS LE CADRE DE LA DIRECTIVE EUROPEENNE CADRE SUR L EAU

Ra R ap pp po or r t t f fi in n al a l

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www.nbcsarl.com p.3

FICHE SIGNALETIQUE

CLIENT…

Raison sociale Ö DEDEAALL

Coordonnées Ö Service Milieux naturels, Biodiversité, Sites et Paysages

33 rue Félix Eboué – BP 6003 97306 Cayenne Cedex

: 05 94 29 80 24 - FAX : 05 94 37 89 81

Mail : myriam.debris@developpement-durable.gouv.fr

Nombre d’exemplaires envoyés Ö 1

Pièces jointes Ö /

Destinataires Ö Myriam Debris

Date d’envoi du document Ö 16/02/2012

Lieu d’intervention et département Ö Guyane

Famille d’activité Ö Etudes - analyses

Milieu Ö Aquatique

DOCUMENT…

Nature du document Ö Rapport final

Révision Ö 1

Nom du chargé d’affaires Ö A. HABERT

CONTROLE QUALITE

N° devis Ö AHA/ 250811

Document élaboré par :

Nom : Fonction : Date : Signature :

Rédigé: A. HABERT Chargé de projet 16/02/2012

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SOMMAIRE

1 PRESENTATION DE L’ETUDE ET DU CONTEXTE ... 6

1.1 Objet de l’étude ... 6

1.2 Zones concernées ... 7

1.3 Méthodologie de l’étude ... 8

1.3.1 Analyse préliminaire / Phase de bibliographie ... 8

1.3.1.1 Etude cartographique... 8

1.3.1.2 Etude sur la salinité ... 8

1.3.1.3 Etude sur la mangrove à Rhizophora... 9

1.3.1.4 Etude concernant le marnage... 9

1.3.1.5 Survol aérien des zones d’étude ... 9

1.3.2 Synthèse bibliographique succincte sur la mangrove à Rhizophora... 10

1.3.3 Réalisation d’une expertise terrain et mesures physico-chimiques ... 11

1.3.3.1 Les relevés GPS des derniers peuplements de mangrove à Rhizophora... 12

1.3.3.2 Les relevés GPS concernant les limites d’influence du marnage ... 12

1.3.3.3 Les mesures physico-chimiques ... 13

1.3.4 Matériel utilisé ... 16

1.4 Calendrier effectif... 17

1.5 Contexte pluviométrique ... 18

1.6 Difficultés rencontrées ... 19

1.6.1 Difficultés liées aux repérages des derniers peuplements représentatifs de Rhizophora... 19

1.6.2 Difficultés liées aux mesures de salinité ... 19

1.6.3 Exploitation des données de turbidité ... 20

1.6.4 Difficultés liées au repérage des limites d’influence du marnage ... 20

1.7 Méthodologie de redécoupage des MET et positionnement des stations de suivi... 21

1.7.1 Facteurs à prendre en compte pour le redécoupage des MET ... 21

1.7.2 Positionnement des stations ... 22

1.7.3 Cartographie... 22

2 METHODE D’EXTRAPOLATION POUR LA SALINITE ... 23

3 LE MAHURY ET SES AFFLUENTS... 26

3.1 Mesures physico-chimiques... 26

3.2 Mangrove à Rhizophora... 31

3.3 Photos aériennes ... 33

3.4 Découpage de la MET Mahury et stations de suivi ... 35

4 LA MONTSINERY... 37

4.1 Mesures physico-chimiques... 37

4.2 Mangrove à Rhizophora... 41

4.3 Photos aériennes ... 44

4.4 Découpage de la MET Montsinéry et stations de suivi ... 47

5 LE KOUROU ... 49

5.1 Mesures physico-chimiques... 49

5.2 Mangrove à Rhizophora... 52

5.3 Photos aériennes ... 54

5.4 Découpage de la MET Kourou et stations de suivi ... 54

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6 LE SINNAMARY ... 56

6.1 Mesures physico-chimiques... 56

6.2 Mangrove à Rhizophora... 61

6.3 Photos aériennes ... 62

6.4 Découpage de la MET du Sinnamary et stations de suivi ... 63

7 L’IRACOUBO ... 64

7.1 Mesures physico-chimiques... 64

7.2 Mangrove à Rhizophora... 69

7.3 Photos aériennes ... 70

7.4 Découpage de la MET Iracoubo et stations de suivi ... 73

8 LA MANA... 74

8.1 Mesures physico-chimiques... 74

8.2 Mangrove à Rhizophora... 77

8.3 Photos aériennes ... 78

8.4 Découpage de la MET Mana et stations de suivi ... 81

9 LE MARONI ... 83

9.1 Mesures physico-chimiques... 83

9.2 Mangrove à Rhizophora... 88

9.3 Photos aériennes ... 90

9.4 Découpage de la MET Maroni et stations de suivi ... 95

10 L’APPROUAGUE ... 97

10.1 Mesures physico-chimiques... 97

10.2 Mangrove à Rhizophora... 101

10.3 Photos aériennes ... 103

10.4 Découpage de la MET Approuague et stations de suivi ... 106

11 L’OYAPOCK ... 108

11.1 Mesures physico-chimiques... 108

11.2 Mangrove à Rhizophora... 112

11.3 Photos aériennes ... 114

11.4 Découpage de la MET Oyapock et stations de suivi... 119

12 Les hydroécorégions ... 121

13 Cartographie associée à l’étude... 124

14 Conclusion / Discussion sur le redécoupage proposé ... 125

Bibliographie ... 129

15 Annexes ... 130

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1 PRESENTATION DE L’ETUDE ET DU CONTEXTE

1.1 Objet de l’étude

Dans le cadre de la Directive européenne Cadre sur l'Eau (DCE), l'arrêté du 12 janvier 2010, relatif aux méthodes et aux critères à mettre en oeuvre pour délimiter et classer les masses d’eau et dresser l’état des lieux, définit les « Eaux de transition » : les eaux de surface à proximité des embouchures de rivières, qui sont partiellement salines en raison de leur proximité des eaux côtières, mais qui sont fondamentalement influencées par des courants d’eau douce.

Une « Masse d’Eau de Transition » (MET), est une masse d’eau de surface constituée d’eau de transition. Les MET correspondent donc aux estuaires des fleuves qui sont soumis aux courants de marée.

Les estuaires sont constitués de mélange d’eau et de gradients chimiques formant un continuum entre les eaux douces fluviales et les eaux océaniques. Les bornes de l’estuaire, délimitant la zone de possible mélange d’eau sont respectivement, en amont, les eaux strictement continentales et en aval, les eaux océaniques. Ces « bornes » sont spatialement mobiles en fonction des conditions océanographiques liées au cycle des marées (alternances vive-eau/morte-eau et basse-mer/haute-mer) et des bilans climatiques et hydrologiques (alternances saisonnière et interannuelle entre périodes de crue et d’étiage fluviales).

Dans un tel contexte d’instabilité et de variabilité, il est illusoire de penser pouvoir délimiter de manière figée, les frontières respectives des eaux continentales, de transition et côtière sur des considérations hydrologique et hydrochimique.

En Guyane, l'état des lieux (2006) a définit 8 MET: Maroni-Mana, Iracoubo, Sinnamary, Kourou, Rivière de Cayenne, Mahury, Approuague et Oyapock. Ce premier découpage a été revu lors de la révision du SDAGE. Le principe retenu pour la limite amont des masses d’eau de transition s’est basé sur deux critères écologiques : la limite amont de la mangrove à Avicenia et la répartition, issue de la bibliographie, des poissons, dont certaines familles sont caractéristiques des eaux douces et d’autres se rencontrent dans les eaux salées.

Cependant les limites des MET, basées en partie sur des fonds cartographiques, doivent être réactualisées - c’est l’objet de la présente étude -. En effet, la dynamique hydrosédimentaire du littoral entraîne des modifications importantes ; par exemple, la MET Maroni-Mana correspond aujourd’hui à 2 estuaires distincts. De plus, les limites amont initialement définies

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ne sont pas représentatives de la limite de l’influence du sel. Ceci a été vérifié par certains prélèvements aval dans le cadre du réseau de surveillance des cours d’eau.

Une approche écosystémique des peuplements de mangrove en fonction de leur caractère halotolérant a donc été retenue pour redécouper les MET. D’autres facteurs, tels que l’influence de la salinité, la présence d’un bouchon vaseux ou l’influence du marnage peuvent également être influents dans la définition des nouvelles limites. C’est pourquoi il est primordial d’également les étudier, dans le but de les comparer et d’aboutir à un redécoupage le plus logique possible par rapport aux réalités de terrain et aux réalités écologiques de ces milieux.

La présente étude vise donc à mettre en oeuvre une expertise terrain avec relevés GPS et mesures physico-chimiques, ainsi qu’une analyse cartographique et une interprétation des données récoltées sur le terrain. En détail, notre travail présenté ici, a consisté à réaliser :

- Une analyse préliminaire visant à optimiser la phase de terrain. Ce travail a été réalisé sur des bases cartographiques et bibliographiques, ainsi qu’en consultant des personnes ressources ayant l’expérience requise.

- Une phase de terrain visant à relever un certain nombre de données (repérage de la limite amont de mangrove à Rhizophora ainsi que du niveau maximum d’influence du marnage de la marée, mesures physico-chimiques de l’eau, relevés GPS, etc.).

- Une phase d’analyse cartographique des résultats du terrain et interprétation, visant à redécouper les MET et proposer 3 stations de suivi.

1.2 Zones concernées

L’étude concerne 9 fleuves, le Maroni, la Mana, l’Iracoubo, le Sinnamary, la rivière de Cayenne, le Mahury, l’Approuague et l’Oyapock. Initialement, l’étendue du chevelu à étudier dans le cadre de cette étude, était basée sur les cartes fournies en annexe du CCP du marché d’étude. La sélection des cours d’eau à prospecter, représentée sur ces cartes, est issue du découpage des « masses d’eau » réalisé dans le cadre de l’Etat des lieux de 2006 et de la révision du SDAGE de 2009. D’autres cours d’eau, non identifiés comme « masses d’eau », on été sélectionnés en plus.

Cependant, cette sélection a été donnée à titre indicatif. Il a été décidé d’étendre la zone de prospection à tout affluent de taille conséquente (permettant une navigation en pirogue) compris entre la limite aval (l’océan) et les limites amont de salinité et de peuplement représentatif de Rhizophora des bras principaux.

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temps à prendre les mesures sur le cours d’eau principal, de manière à définir ses limites amont (limites liées à la salinité et limites liées à la présence de Rhizophora). Puis, nous avons sillonné les affluents se situant entre ces limites amont et l’embouchure.

1.3 Méthodologie de l’étude

1.3.1 Analyse préliminaire / Phase de bibliographie

1.3.1.1 Etude cartographique

La phase d’analyse préliminaire a débuté par une étude cartographique approfondie de chaque MET, à l’aide des fonds de carte IGN 25 000ième, 50 000ième, 100 000ième, 500 000ième, ainsi que la BD ortho. La majorité du littoral guyanais étant couverte par les cartes au 25 000ième et la BD ortho (pour le repérage des premiers sauts, matérialisant généralement les limites d’influence du marnage), cette première analyse a pu être relativement fine. Cette phase a permis d’affiner les zones de prospection, que se soit concernant les limites amont (présence de saut, etc.) ou la sélection des affluents à prospecter.

1.3.1.2 Etude sur la salinité

Cette phase d’étude cartographique a été complétée par une analyse bibliographique concernant les remontés d’eau salée. Nous avons ainsi consulté un maximum de publication des organismes travaillant dans le domaine d’étude et notamment les archives publiques du BRGM.

Plusieurs travaux réalisés par cet organisme renferment de précieuses données sur l’influence de la marée dans les cours d’eau. Citons notamment les études suivantes du BRGM :

« Evaluation des remontées salines en saison sèche sur les fleuves Comté, Mana et Kourou » - 2007 ou « Evaluation des ressources en eaux souterraines du littoral – Zone d’Iracoubo – Partie Mesures de salinité » - 1997. Les résultats des campagnes de suivi de la salinité/conductivité, réalisées par le BRGM sur les fleuves Oyapock, Approuague, Comté, Kourou et Maroni, dans le cadre de l’étiage sévère de 2009, ont également été exploités, ainsi que le suivi permanent réalisé depuis quelques années sur la Comté, le Maroni et le Kourou.

De nombreuses autres études existantes, telles que l’étude réalisée par la SARL NBC sur le fleuve Kourou (2006) et celle sur le fleuve Maroni (2004 et 2005) ont également été analysées en fonction des récents évènements salins connus.

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Ce travail a permis de mieux connaître les zones étudiées et d’optimiser la phase de terrain.

Il résulte de cette phase bibliographique une couche SIG, réalisée par nos soins, recensant tous les maximums de remontées d’eau salée connus. Nous verrons également qu’il a permis d’affiner certaines nouvelles limites de MET, notamment en ce qui concerne le fleuve Iracoubo.

1.3.1.3 Etude sur la mangrove à Rhizophora

L’étude bibliographique a également porté sur la mangrove à Rhizophora et sa spatialisation.

Un des critères pressenti pour fixer les nouvelles limites des MET est « le dernier peuplement représentatif de mangrove à rhizophora ». Au cours de la phase préliminaire, il a donc été tenté de définir ce que représente un « peuplement représentatif » de mangrove à Rhizophora.

Pour cela plusieurs publications concernant la mangrove guyanaise ont été consultées. Il a également été fait appel aux connaissances de chercheurs de l’IRD reconnus dans le domaine, Mrs. PROIZY et GUIRAL.

1.3.1.4 Etude concernant le marnage

Afin de recenser les limites d’influence du marnage connu, notamment sur les bras principaux, un certain nombre de personnes ressources, ayant une connaissance approfondie du réseau hydrographique guyanais, ont été consultées. Un tableau, reprenant tous les cours d’eau et leurs affluents, leur a été envoyé afin d’être complété par leurs soins. Il a ainsi été possible de recueillir toutes les limites d’influence du marnage pour les cours d’eau principaux et pour certains affluents.

1.3.1.5 Survol aérien des zones d’étude

Enfin, un survol aérien des zones d’étude a été réalisé, dans le but de prendre des clichés photographiques actualisés des grandes formations végétales en place, des évènements hydrographiques majeurs et des implantations anthropiques. Ce « dégrossissement » à échelle moyenne fût un outil important, tant dans la planification des missions de terrain que dans l’analyse des résultats finaux.

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1.3.2 Synthèse bibliographique succincte sur la mangrove à Rhizophora

L’espèce du genre Rhizophora présente en Guyane est le Rhizophora racemosa. Parmi les 3 espèces de palétuviers que l’on rencontre sur le département (Avicenia germinens, Rhizophora mangle et Laguncularia racemosa), il s’agit de celle qui se développe le plus en amont des estuaires. C’est donc en partie sur la base de ce critère floristique que les limites des MET seront établies. De par sa nature à vivre en milieu estuarien et donc halin, il s’agit d’un bioindicateur de premier choix de la limite des remontées d’eaux salines.

Concernant la spatialisation de la mangrove à rhizophora, la disparition progressive de la mangrove, qui s’observe lorsque l’on s’éloigne d’un estuaire, peut laisser la place aux palmiers pinot (Euterpe oleracea Martius), auxquels vont se mêler d’autres arbres caractéristiques de la ripisylve d'eau douce. Cette disparition de la mangrove peut également arriver plus ou moins brutalement, selon une ligne très droite, à cause de variations pédologiques (avec formation d'un chenier) ou topographiques soudaines. La mangrove laisse alors la place à un marais à Montrichardia arborescens (Linnaeus) comme à Tonate, à Typha angustifolia (Linnaeus) (Kourou et environs de Cayenne), à une formation herbeuse périodiquement inondée où subsistent des îlots de Rhizophora racemosa en formation dense et basse (route de l'Anse, Organabo), à des lagunes d'eau saumâtre avec une végétation flottante composée de Cyperaceae (Pointe Isère, Sinnamary), à une forêt marécageuse plus ou moins basse à Pterocarpus officinalis (Jacquin) (digues de Corossony, crique Malmanoury ou Karouabo) ou encore à une végétation anthropisée sur cordon sableux (Counamama, Iracoubo, Brigandin) (BETOULLE, 1998).

De plus, dans la publication de l’IRD « Les mangroves Guyanaise » – par JP.LESCURE et O.TOSTAIN, 1988 - on peut noter le passage suivant :

« Quant aux Rhizophora, on les trouve généralement en Guyane, présents en arrière mangrove ou en bordure de rivière où ils constituent une lisière entre l'espace ouvert du fleuve et Ia forêt d'Avicenia. Encore faut-il, pour les rencontrer, remonter de 1 à 3 km en amont de l'estuaire […]. On rencontrera les Rhizophora très en amont sur les rives des fleuves, d'abord en population monospécifique, puis de plus en plus dispersés et mêlés à d'autres espèces, parmi lesquelles on citera les Palmiers Euterpe oleracea et Bactris major, la Papilionaceae Pterocarpus officinalis, l'Araceae Montrichardia arborescens, puis plus haut, la Clusiaceae Symphonia globidifera, la Myristicaceae Virola surinamensis, la Meliaceae Carapa guianensis,

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etc. Le Rhizophora se maintient ainsi le long des berges jusqu'aux premiers sauts, c'est-à-dire jusqu'à la limite de l'influence de la marée, bien au-delà de la présence des eaux salées ».

Figure 1 : transect schématique de la mer à la pinotière à Kaw Sources : Les mangroves guyanaises – JP.LESCURE et O.TOSTAIN

On retiendra donc que l’on peut retrouver des individus isolés de Rhizophora bien au-delà de l’influence des milieux halins. Nous pouvons donc appréhender la complexité de définir la limite amont de mangrove à Rhizophora, à travers le repérage du dernier « peuplement représentatif ».

Le peu de bibliographie disponible sur le sujet de la spécialisation « amont-aval » de la mangrove, combiné au fait que l’évolution est très variable suivant les estuaires, n’ont pas permis de définir un « peuplement représentatif type », avant la réalisation de la phase terrain. Il a donc été décidé que la définition se ferait au cas par cas, en fonction des réalités de terrain, en observant attentivement l’évolution des peuplements lors des remontés des cours d’eaux.

1.3.3 Réalisation d’une expertise terrain et mesures physico-chimiques

Pour chacun des estuaires et leurs affluents, la campagne de terrain a été réalisée en saison sèche, à marée haute (+ ou – 2 heures) pour les mesures de salinité. Le décalage entre les horaires de marée à l’océan et ceux à l’intérieur des fleuves a été pris en compte. Pour chaque campagne, les horaires de marée, ainsi que les coefficients de marée correspondants ont été notés, d’après les données du SHOM.

L’objectif de cette phase de terrain était double :

- Réalisation de divers relevés GPS (mangrove à Rhizophora, remontées de sel et marnage) ; - Réalisation de mesures physico-chimiques.

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Figure 2 : racines de Rhizophora Premièrement, conformément au CCP, les limites amont

de mangrove à Rhizophora (peuplement représentatif) au niveau de chaque berge, rive droite et rive gauche, ont été relevées. Concernant ce point, comme vu précédemment, il n’a pas été possible de définir, lors de la phase bibliographique de l’étude, ce qu’était un

« peuplement représentatif ».

Ainsi, la méthodologie employée sur le terrain a été de remonter le cours d’eau principal, depuis l’océan vers l’amont, en observant l’évolution des mangroves à

rhizophora. Le début et la fin des forêts monospécifiques ont été notés, puis les évolutions en amont de ces forêts. Ainsi, différentes transitions on pu être observées, comme par exemple sur le Maroni, où des peuplements de plusieurs centaines d’individus sont présents bien en amont de la forêt monospécifique, alors que sur le Sinnamary, les peuplements ne dépassent pas la dizaine d’individus dès lors que la forêt monospécifique à disparue. C’est en se basant sur ces observations que les derniers « peuplements représentatifs » ont été définis et relevés.

Compte tenu de ses caractéristiques morphologiques (racines en échasse – Cf. photo ci-dessus), l’identification des Rhizophora a pu se réaliser aisément. Aucune confusion n’a été possible avec les autres espèces de palétuviers. En effet, l’Avicenia et le Laguncularia racemosa possèdent des pneumatophores sortant au plus de quelques dizaines de centimètres à la verticale du substrat. De plus, la répartition naturelle aval/amont des 3 espèces (Laguncularia, Avicennia puis Rhyzophora) est un autre critère qui n’a pas permis d’erreur d’identification, la présence des deux autres espèces ne remontant pas jusqu’aux limites recherchées.

1.3.3.2 Les relevés GPS concernant les limites d’influence du marnage

Le CCP de l’étude prévoyait la réalisation de relevés GPS du niveau maximum d’influence du marnage, pour les cours d’eau dont la limite n’est pas explicitement connue (absence d’un saut). Pour la majeure partie des cours d’eau principaux, cette limite (saut ou autre seuil naturel) est nette : Saut Hermina pour le Maroni, Saut Maman Valentin pour la Mana, Saut Maripa pour l’Oyapock, Saut Bief pour la Comté, etc. Ainsi, pour cette catégorie de cours d’eau, la donnée a été relevée uniquement sur base du recueil d’information réalisé lors de la phase bibliographique.

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Relever cette donnée sur le terrain pour tous les affluents est un travail qui aurait demandé beaucoup plus de temps que celui qui était initialement prévu au début de l’étude. De plus, dans la plupart des cas, cette limite se situe au-delà des limites de navigabilités (présence de chablis, niveau d’eau trop bas, etc.). Par conséquent, il n’a pas été possible de la relever.

1.3.3.3 Les mesures physico-chimiques

► Délimitation des différentes zones de salinité

Afin de déterminer les limites des MET de Guyane, en complément de la limite amont de mangrove à Rhizophora, il est important de se baser sur certains paramètres physico-chimiques de l’eau. Pour chacun des fleuves concernés et leurs affluents principaux, une campagne de mesures de la salinité a donc été réalisée. L’objectif de ces mesures étant de définir les limites des zones suivantes (par relevés GPS) :

Zones Salinité (g/l)

« Eau douce » < 0.5 Oligohaline De 0.5 à 5-6 Mésohaline De 5-6 à 18-20

Polyhaline De 18-20 à 20-30

Ainsi, pour chaque cours d’eau et ses affluents, à marée haute + ou – 2 heures, un suivi de la salinité au fil de l’eau (en pirogue), de l’estuaire jusqu’à l’ « eau douce », a été mis en oeuvre. La fréquence de mesure de base a été d’une mesure tous les kilomètres (guidage à l’aide du GPS). Cette dernière a évolué en fonction des réalités de terrain, l’objectif restant de déterminer les différentes zones citées ci-dessus. Les mesures de salinité ont été réalisées à la surface de l’eau, au milieu des cours d’eau. Dans les zones proches du biseau salé (limite entre les milieux oligohalin et « eau douce »), ces mesures ont également été faites en profondeur et en rives, pour identifier la position du biseau.

Pour chaque point de mesure, le point GPS, la température, la turbidité et la conductivité ont également été relevés.

► Etude du fonctionnement des estuaires

En complément du travail précédemment décrit et spécifiquement énoncé dans le CCP, d’autres facteurs liés à la remontée des eaux marines dans les fleuves, et qui pourraient apporter des informations supplémentaires pour la délimitation des MET, ont été étudiés. Il s’agit du fonctionnement des estuaires. En effet, les modalités de pénétration de la marée

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estuaires en deux grandes catégories, selon la classification de D.W.Pritchard :

• Les estuaires à coin salé : C'est le cas lorsque le fleuve, par son débit, a plus de puissance que la marée : l'eau douce fluviale s'écoule au-dessus de l'intrusion saline. Entre l'eau salée et l'eau douce, un fort gradient de densité et de salinité caractérise l'halocline. Des échanges diffusifs se produisent à l'interface mais ne perturbent pas fondamentalement la stratification et le gradient de salinité reste suffisamment élevé pour donner naissance à des courants de densité. Il en résulte une circulation résiduelle étagée qui représente le mouvement des masses d'eau, abstraction faite des allers et venues liés aux courants de flot et de jusant.

L'écoulement se fait vers l'amont au fond, sur environ le tiers ou le quart de la hauteur de la tranche d'eau, avec une vitesse décroissante (Cf. schéma ci-dessous).

Les estuaires partiellement mélangés (Cf. schéma ci-contre) : le gradient vertical de salinité est réduit dans ce cas. Dans ce

type d’estuaire, suivant l’effet de la force de Coriolis (hémisphère nord ou sud), la concentration d’eau plus salée se répartira préférentiellement sur la rive droite ou la rive gauche.

Ainsi, dans le cas des estuaires à coin salé, une variation importante de la salinité peut être observée entre le fond du cours d’eau et la surface (la salinité sera plus importante au fond) ainsi qu’entre les rives gauche et droite.

Ainsi, au niveau des limites amont de salinité, les mesures de surface ont été complétées par des mesures en profondeur. Ces relevés ont été réalisés en 3 points, selon un transect rive

Figure 3 :

fonctionnement d’un estuaire à coin salé

Figure 4 : fonctionnement d’un estuaire partiellement mélangé

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Enregistrement au point K13 - Kourou

2,91 3,05

2,9 3,06

2,88 3,05

2,84 3,02

0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600

9/11/11 17:5

4 10/11/1

1 0:24 10/11/1

1 6:54 10/11/1

1 13:24 10/11/11

19:54 11/11/11

2:24 11/11/1

1 8:54 11/11/11

15:24 11/11/1

1 21:54 12/11/1

1 4:24 12/11/1

1 10:54 12/11

/11 1 7:24 12/11/1

1 23:54 13/11

/11 6:2 4 13/11

/11 12:54 13/11/1

1 19:24

conductivité

conductivité hauteur de marée

Figure 5 : exemple de transect de conductivité

Figure 6 : exemple d’enregistrement de la conductivité droite / centre / rive gauche, tout d’abord en surface, puis une mesure tout les mètres en descendant jusqu’au fond, lorsque cela fut possible (la sonde permettant d’effectuer des mesures jusqu’à une profondeur maximum de 10 mètres). Les données ont alors été présentées sur des transects comme celui représenté ci-dessous.

Ce travail permet de voir s’il existe une variation importante entre les limites de salinité définies par les mesures de surface et celles qui correspondraient aux mesures en profondeur. Lorsque cela fut le cas, la limite en profondeur a alors été recherchée. Il s’avère que plusieurs kilomètres peuvent séparer la limite en surface et celle en profondeur (cas du Sinnamary).

► Affinage de la limite amont via des enregistrements Afin d’affiner les limites amont

de salinité (0,5 g/L), mesurées à un instant « t » et susceptibles de varier suivant les coefficients de marée, le débit du cours d’eau, etc., des enregistrements ont été réalisés sur chaque cours d’eau.

Ces enregistrements ont été mis en œuvre au point de remontée maximum du biseau salé, rencontré lors des

mesures au fil de l’eau. Les appareils ont été laissés sur place pendant 3 jours minimum, permettant ainsi de suivre l’évolution pendant 6 cycles de marées.

Il a ainsi été possible de produire le type de graphiques présenté ci-dessus. On peut alors aisément voir si le biseau salé remonte plus en amont que la première valeur mesurée.

Il était initialement prévu de mesurer les valeurs de salinité, mais étant donné que la limite de lecture inférieure des appareils est de 0,1 g/L, alors qu’en dessous de cette valeur la conductivité correspondante montre qu’il y a encore une influence de la mer (les eaux douces

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dés le troisième enregistrement de mesurer la conductivité plutôt que la salinité (en accord avec la maîtrise d’ouvrage).

► Etude du positionnement du bouchon vaseux

En complément de la délimitation des différentes zones de salinité, le mécanisme sédimentaire des estuaires a également été étudié. Il s’agissait de définir la position du bouchon vaseux, à l’aide des relevés de la turbidité (ceci ne demande donc pas de relevés terrains supplémentaires).

En effet, dans la plupart des estuaires, il existe une zone où les sédiments fins en suspension sont fortement concentrés. Cette zone de turbidité maximale est appelée bouchon vaseux (L.GLANGEAUD, 1977). Elle se situe généralement dans la zone centrale de l’estuaire, à l’amont de l’intrusion saline, au niveau du point nodal (point de convergence où s'annule le courant de fond qui remonte l'estuaire et le courant fluvial qui, sur toute la tranche d'eau, le descend) qu’elle suit dans ses

migrations longitudinales, au gré des variations de débit fluvial et de marée (Cf. figure ci-contre). Le positionnement du bouchon vaseux, aisé à réaliser en plaçant les résultats de la turbidité sur un graphique Excel, apporte donc une information complémentaire sur la limite des zones halines et peut être pris en compte dans le redécoupage

des MET. Figure 7 : fonctionnement du bouchon vaseux d’un estuaire

1.3.4 Matériel utilisé

Tous les relevés GPS ont été réalisés avec un GPS Garmin 62s, possédant une précision à plus ou moins 2 mètres et ayant la capacité de capter les satellites sous un couvert végétal important.

Pour réaliser le travail de mesures physico-chimiques, le matériel suivant a été utilisé : Î Conductimètre portable WTW LF340 équipé de la sonde Tetracon A325

Î Multiparamètre Hanna HI9828 Î Turbidimètre HANNA HI 93703

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1.4 Calendrier effectif

Comme stipulé dans le CCP de l’étude, l’expertise terrain a été réalisée à la saison sèche 2011.

Comme en témoigne le planning ci-dessous, toutes les sorties se sont déroulées entre fin octobre et mi-décembre.

S 1 M 1 J 1

D 2 M 2 Mahury 2 ‐ 10h34 V 2 Maroni 2 ‐ 10h27

L 3 J 3 Cayenne 1 ‐ 11h43 S 3

M 4 V 4 D 4

M 5 S 5 L 5 Approuague 1 ‐ 13h34

J 6 D 6 M 6 Ouanary 1 ‐ 14h20

V 7 L 7 Cayenne 2 ‐  15h01 M 7 Oyapock 1 ‐ 15h02

S 8 M 8 Kourou 1 ‐  15h30 J 8

D 9 M 9 V 9

L 10 J 10 S 10

M 11 V 11 D 11

M 12 S 12 L 12

J 13 D 13 M 13

V 14 L 14 Kourou 2 ‐  06h40 ‐ 18h40 M 14 Approuague 2 ‐ 07h20/19h19

S 15 M 15 J 15 Oyapock 2 ‐ 08h04/20h05

D 16 M 16 Sinnamary 1 ‐ 08h07 V 16 Montsynneri 3 ‐ 08h53

L 17 J 17 Iracoubo 1 ‐ 09h02 S 17

M 18 V 18 D 18

M 19 S 19 L 19 Montsynnery 4 ‐ 12h02

J 20 D 20 M 20

V 21 L 21 Sinnamary & Iracoubo 2 ‐ 13h20 M 21

S 22 M 22 Mana 1 ‐ 14h23 J 22

D 23 M 23 V 23

L 24 J 24 S 24

M 25 V 25 D 25

M 56 S 26 L 26

J 27 D 27 M 27

V 28 Mahury 1 ‐ 05h54 L 28 Mana 2 ‐ 19h13 M 28

S 29 M 29 Maroni 1 ‐ 07h50 J 29

D 30 M 30 V 30

L 31 S 31

Octobre Novembre Décembre

Analyse préliminaire

Analyse préliminaire

Analyse préliminaire

Figure 8 : calendrier effectif de la mission de terrain

Les horaires indiqués dans le tableau sont les horaires de marée haute du SHOM des points les plus proches des fleuves (« Le Larivot » pour l’Oyapock, l’Approuague, le Mahury et la Montsinéry, « Les Iles du Salut » pour le Kourou, le Sinnamary et l’Iracoubo et « Les Hattes » pour la Mana et le Maroni).

En moyenne, 2 jours complets de terrain par fleuve ont été nécessaires à la récolte des données, avec minimum 3 jours de battement entre 2 sorties sur un même fleuve, en raison des enregistrements.

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1.5 Contexte pluviométrique

(Sources : bulletins météorologiques mensuels de Météo France - www.meteo.gp)

Comme nous l’avons évoqué ci-avant, les mesures de remontées d’eau salée à marée haute sont caractéristiques d’un instant « t ». Les résultats émanant de cette étude sont ainsi conditionnés par 2 facteurs principaux que sont les coefficients de marée et le débit des cours d’eau. Concernant les coefficients de marée, nous verrons dans l’exposé des résultats que les variations du maximum de remontée du biseau salé ne sont pas forcément influencées de manière très importante par ce facteur (via les enregistrements). Il n’en est pas de même pour le débit des cours d’eau, lui-même conditionné par les pluies enregistrées sur les bassins versants concernés. Il convient donc dès à présent de replacer la présente étude dans son contexte pluviométrique.

La pluie d'octobre 2011 pour l'ensemble de la Guyane est de 136,7 millimètres, pour une normale de 66,9 millimètres (1981/2010), soit le double. Plusieurs localités ont reçu plus de 3 fois les pluies habituelles d'octobre, le poste le plus arrosé étant Cacao avec 304,5 millimètres (record d'octobre pour ce poste). Le mois d’octobre, qui marque la fin de la saison sèche 2011, est ainsi globalement atypique, étant relativement bien arrosé sur les trois décades.

Malgré un mois de novembre quasiment normal à l’échelle de la Guyane (-2% par rapport à la moyenne mensuelle), on relève géographiquement des disparités marquées avec des déficits mensuels jusqu'à -50% (Camopi) et de forts excédents ponctuels (plus de 2 fois la moyenne sur la montagne de Kaw). De même, la première quinzaine laissait penser que la saison des pluies arrivait de façon précoce, puis la Zone Intertropicale de Convergence (ZIC) s’est éloignée vers le milieu du mois. Ainsi, Après un mois d’octobre atypique, novembre marque un retour à la normale du point de vue des perturbations observées.

Le mois de décembre est quant à lui caractérisé par un déficit régional de -20%. Se sont essentiellement les régions continentales qui sont déficitaires (Saint-Georges -40%, Saül -33%), les excédents ponctuels (Sinnamary) ne pouvant compenser. Dans l'ensemble, la ZIC n'apporte pas de pluies importantes, à l'exception de quelques journées isolées.

En prenant en considération toute la période concernée par l’expertise terrain (de fin octobre à mi décembre), on remarque que la pluviométrie est proche de la normale, voire légèrement déficitaire. Le contexte pluviométrique dans lequel l’étude a été menée peut donc être considéré comme représentatif de la « normale ».

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1.6 Difficultés rencontrées

1.6.1 Difficultés liées aux repérages des derniers peuplements représentatifs de Rhizophora

Aucune difficulté n’a entravé le repérage des limites amont des mangroves à Rhizophora pour les bras principaux. La définition du « dernier peuplement représentatif de mangrove à Rhizophora » s’est faite au cas par cas. En effet, suivant les affluents, la disparition peut être assez nette : immédiatement après la forêt monospécifique (rencontrée en zone salée), il n’y a plus que quelques groupements isolés de quelques individus, voire de quelques dizaines d’individus. Au contraire, pour certains fleuves, des groupements de plusieurs dizaines, voire centaines d’individus, persistent bien après la fin de la forêt monospécifique. Il a donc fallu définir le dernier peuplement au cas par cas, en fonction de l’évolution rencontrée sur les berges de chaque cours d’eau.

Concernant les affluents, la même méthodologie de prospection a été appliquée. Pour certains petits affluents, les limites de navigabilité (présence de chablis, niveau d’eau trop bas, etc.) on été atteintes et ont empêché d’atteindre avec exactitude le dernier peuplement. Mais, dans la plupart des cas, la diminution de la densité étant flagrante au niveau des limites de navigabilité, les limites des MET pourront être positionnées avec une précision relativement bonne.

1.6.2 Difficultés liées aux mesures de salinité

Deux types de difficultés ont été rencontrés pour la partie de l’expertise terrain liée aux mesures de remontées du sel :

- impossibilité de mesurer des limites aval du fait d’une mer trop agitée (Maroni, Approuague et Oyapock) ;

- difficulté à positionner certaines limites amont en raison de mesures prématurées par rapport aux remontées maximum du sel (la clause du CCP stipulant que les mesures devaient être réalisées à marée haute plus ou moins 2 heures a été strictement respectée ; cette clause a même été affinée, puisque la tranche horaire des mesures a systématiquement été : marée haute + 2 heures). Ce problème concerne la Montsinéry et l’Iracoubo. Pour la Montsinéry, il a été possible de réaliser de nouvelles mesures et la limite a pu être fixée de manière exacte. Ce qui n’est pas le cas pour l’Iracoubo.

Ainsi, il a été proposé de réaliser une extrapolation (méthode détaillée au paragraphe suivant), pour la fixation des limites aval du Maroni, de l’Approuague et de l’Oyapock. Il a ainsi été convenu, lors de la réunion intermédiaire de l’étude, que la position des limites aval non

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façon relativement exacte les nouvelles limites aval des MET.

Concernant les limites amont des remontées du sel, le problème ne se pose que pour l’Iracoubo. Les recherches bibliographiques ayant permis de trouver des mesures réalisées en 1998 par le BRGM, dans les mêmes conditions que celles de la présente étude (marée haute + 2 heures, coefficients de marée importants) et avec une méthodologie équivalente, il a été convenu que ces mesures seraient utilisées pour fixer la limite amont.

Enfin, pour plusieurs estuaires, les limites avals (30g/L) ont été mesurées en mer, loin du trait de côte. Dans ce cas, l’influence de l’eau douce des fleuves se fait ressentir bien en aval, en mer. Etant donné qu’il n’est pas possible, avec les données émanant de la présente étude, de connaître l’étendue latérale de l’influence de l’eau douce sur la mer, il a été décidé que, lorsque ce cas se présente, la limite aval soit fixée au niveau de la continuité du trait de côte.

1.6.3 Exploitation des données de turbidité

L’exploitation des mesures de turbidité devait permettre de positionner le bouchon vaseux de chaque estuaire. Cette donnée supplémentaire aurait pu être un facteur intéressant à prendre en compte dans le redécoupage des MET. Cependant, comme nous le verrons dans l’exposé des résultats, il est apparu que, dans la majorité des estuaires, les valeurs de turbidité variaient de manière aléatoire, phénomène dû à la présence de nappes de turbidités importantes se déplaçant au gré des courants. Ainsi, dans la plupart des estuaires, la représentation du bouchon vaseux na pas été réalisable. Il a donc été décidé de ne pas utiliser cette donnée comme facteur à prendre en compte dans le redécoupage des MET.

1.6.4 Difficultés liées au repérage des limites d’influence du marnage

Les limites d’influence du marnage des affluents n’ont pas pu être repérées partout sur le terrain. Ce travail aurait demandé une prospection de terrain beaucoup plus longue que celle qui était envisagée au démarrage de l’étude. De plus, les limites de navigabilité auraient rendu la prospection impossible. Néanmoins, toutes les limites des cours d’eau principaux sont connues et ont été recensées lors de la phase bibliographique de l’étude. Une couche cartographique sera donc réalisée pour ces données.

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1.7 Méthodologie de redécoupage des MET et positionnement des stations de suivi

Les points abordés dans cette partie ont tous été discutés lors de la réunion intermédiaire de l’étude qui s’est tenue le vendredi 13 janvier 2012.

1.7.1 Facteurs à prendre en compte pour le redécoupage des MET

Plusieurs facteurs caractérisant les MET ont été relevés sur le terrain et lors de la phase bibliographique. Il s’agit des limites amont des peuplements représentatifs de Rhizophora, des mesures des remontées de sel à marée haute (complétées par des mesures de conductivité et de turbidité) et du repérage des maximums d’influence du marnage. Il a été convenu lors de la réunion intermédiaire de l’étude que la limite retenue pour le redécoupage des MET sera la limite amont des peuplements représentatifs de Rhizophora.

Ceci se justifie par le fait que, par rapport à d’autres MET telles que celles rencontrées en métropole, le sel ne remonte que très peu dans les fleuves guyanais (alors que l’influence de la mer se fait ressentir bien au-delà, notamment d’un point de vue dynamique – spécificités topographiques de la Guyane). De plus, une limite qui serait fixée par la limite d’influence du marnage aboutirait à des MET beaucoup trop étendues par rapport aux réalités de terrain.

D’autre part, avec une telle limite, bon nombre de stations actuelles du « réseau DCE eau douce » se retrouveraient en MET.

Prendre une limite calée sur les derniers peuplements représentatifs de Rhizophora apparaît donc comme un compromis adapté entre salinité et marnage. A la lecture des résultats de l’expertise terrain, cette règle de redécoupage apparaît être la plus logique et peut être appliquée à chaque cours d’eau ; excepté à l’Iracoubo, où les remontées maximum de sel connues vont au-delà des derniers rhizophoras. Il sera donc élaboré une règle spécifique pour cette MET. A contrario, le travail sera parfois simplifié comme pour l’Oyapock, où la limite amont des rhizophoras correspond à la limite d’influence du marnage.

Afin de pouvoir suivre sur le long terme les différents milieux rencontrés dans les MET (milieu influencé par le sel et milieu ou le sel n’est plus présent, mais où Rhizophora est remarquable en population significative), il a été décidé de diviser chaque MET en deux « sous-MET ».

Ainsi, les deux « sous-classes » de MET seront :

ƒ une zone où l’influence du sel est présente, ainsi que la majeure partie des peuplements de Rhizophora - « sous-MET sel » ;

ƒ une zone où le sel ne remonte pas, mais où Rhizophora est présent en peuplements représentatifs, ou « sous-MET mangrove ».

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1.7.2 Positionnement des stations

Trois stations de suivi de la qualité de l’eau doivent être positionnées dans le cadre de la mise en œuvre de la DCE. Il a été convenu que les stations seraient placées de la façon suivante : - une station dans la zone influencée par le sel ;

- une station dans la zone non influencée par le sel mais où la présence de Rhizophora est importante ;

- une troisième station en fonction des réalités de terrain (pression anthropique, affluent important, etc.).

1.7.3 Cartographie

Les polygones représentant les MET ont été réalisés à partir des polygones de la BD Carthage, via des fusions et agrandissements (rajouts de sommets, etc.). Cependant, étant donné que la BD Carthage s’arrête à cinquante mètres de large pour les données surfaciques, il a été convenu que, lorsque les limites amont seront dans des zones non couvertes par les polygones existants (type petit affluent), le découpage se réaliserait à partir des fonds de carte IGN.

Néanmoins, pour les cours d’eau principaux, la question ne se pose pas car les limites amont se situent systématiquement dans des portions de cours d’eau dont la largeur dépasse cinquante mètres. Cependant, pour bon nombre de petits affluents, leur représentation sur les cartes IGN passe du « surfacique » au « linéaire », dés lors que le cours d’eau devient de taille modeste.

Lorsque ces cas se sont présentés, la digitalisation s’est arrêtée là ou la représentation des cours d’eau devenait linéaire.

D’autre part, en plus des couches stipulées dans le CCP, les couches liées au zonage en lui- même ont été divisées de la manière suivante :

- 1 couche représentant chaque MET dans sa globalité - 1 couche pour les « sous-MET mangrove »

- 1 couche pour les « sous-MET sel »

- 1 couche pour chaque « sous-zone » salée (1 « zone oligohaline », 1 « zone mésohaline » et 1 « zone polyhaline »).

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2 METHODE D’EXTRAPOLATION POUR LA SALINITE

Comme nous l’avons exposé dans la première partie, l’objectif des mesures physico-chimiques est de délimiter les différentes zones de salinité (oligohaline, mesohaline et polyhaline). Hors, sur les trois plus importants cours d’eaux (Maroni, Approuague et Oyapock), il n’a pas été possible d’atteindre les limites de 20 et 30 g/L, du fait d’une mer trop agitée et des risques induits lorsqu’on se trouve à bord d’une embarcation prévue pour les rivières. Il a donc été décidé que, pour ces fleuves, les limites n’ayant pu être atteintes sur le terrain seront calculées par extrapolation.

Pour cela, dans un premier temps, les tailles des différentes zones halines ont été calculées pour chaque fleuve:

Cours d'eau Taille de la zone polyhaline (30-20)

Taille de la zone mesohaline (20-5)

Taille de la zone oligohaline (5-0,5)

Comté/Mahury 6,9 11,5 4,1

Montsinnery 11,4 10,1 2,4

Montsinéry/Cascade 9,9 5,4

Kourou 6,9 8 4,9

Iracoubo 2,6 7,8 4,1

Mana 4 3 4

Maroni 11 11

Approuague 8 7

Oyapock 10

Ouanary 10,2

Sinnamary 0,07 0,5 4,8

Moyenne 5,31 7,76 6,17

affluent

mesure manquante Figure 9 : taille (en km) des différentes zones halines par fleuve

Ce tableau nous montre les disparités importantes qui existent d’un fleuve à l’autre. Pour exemple, la longueur de la zone polyhaline varie de 4 à 11,4 kilomètres entre l’Iracoubo et la Montsinéry. Il en va de même pour les autres types de zones. De ce fait, les moyennes calculées ne sont pas exploitables : extrapoler à partir de ces données donnerait des résultats erronés.

Néanmoins, ce tableau fait ressortir le fonctionnement atypique du Sinnamary qui est, comme nous le verrons plus loin, un estuaire a coin salé (Cf. § 1.3.3.3). De ce fait, vu son fonctionnement unique en Guyane, les données du Sinnamary ne seront pas exploitées dans la suite de l’élaboration de la méthode d’extrapolation.

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une évolution de la salinité de 1g/L, dans chaque type de zone haline. L’idée était d’observer si, suivant la distance à laquelle on se trouvait depuis l’océan, cette distance diminuait ou augmentait. En comparant les données au sein d’un même fleuve et entre les fleuves, il a été mis en évidence que les variations de salinité ne répondaient à aucune règle définie. Pour exemple, voici des graphiques montrant l’évolution de la distance nécessaire à une variation de la salinité de 1g/L, pour le Mahury et pour le Kourou :

M ahury/Comté

0,00 1,00 2,00 3,00 4,00 5,00 6,00

M2 M3 M4 M5 M6 M7

M8 M9 M10

M11M12M13M14

M15M16M17 points de mesure

Kourou

0,00 0,50 1,00 1,50 2,00 2,50 3,00

k4 k5 k6 k7 k8 k9 k10 k11 k12 k13

Points de m esures

Figure 10 : exemple de l’évolution de la distance (en kilomètres) nécessaire à une variation de la salinité de 1g/L, entre deux points de mesures (la distance entre deux points de mesure est variable)

On voit bien sur ces graphiques la complexité du phénomène. Sur le Mahury, la distance permettant d’observer une évolution de 1g/L, varie entre 0.37 et 5 kilomètres. Aucune tendance d’évolution d’aval (M2) en amont (M17) n’est remarquée. Il en va de même pour le Kourou, où les distances varient entre 0.26 et 2.45 kilomètres et où aucune tendance n’apparaît clairement.

Les données de tous les fleuves, sur chaque zone haline, ont également été confrontées. Il ne ressort aucune loi de spatialisation aval/amont.

Ainsi, aucune règle n’a pu être définie concernant une évolution aval/amont de la distance nécessaire à l’observation d’une variation de salinité de 1g/L.

Il a alors été décidé de combiner toutes les données de tous les fleuves, donnant le tableau de moyennes suivant :

Cours d'eau Distance moyenne pour une baisse de salinité de 1g/L

Mahury 1,46

Montsinéry 0,95

Kourou 0,96

Iracoubo 0,67

Mana 0,51

Maroni 1,62

Approuague 0,96

Oyapock 1,55

Moyenne 1,08

Figure 11 : distance moyenne (en kilomètres) pour observer une baisse de salinité de 1g/L, pour chaque fleuve

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Tous les points de mesures ont été intégrés dans les calculs (Cf. annexe 1), afin d’élaborer une méthode d’extrapolation se basant sur un maximum de données. Encore une fois, il apparaît que les valeurs varient de manière significative d’un fleuve à l’autre : 0.51 kilomètres en moyenne pour la Mana et 1.62 pour le Maroni. La moyenne de tous les fleuves étant de 1.08 kilomètres.

Ceci s’explique par le fait que le fonctionnement hydraulique des estuaires est extrêmement complexe. En effet, il fait rentrer en jeu un grand nombre de facteurs, tels que le débit du cours d’eau, les coefficients de marée, la courantologie, la densité des eaux (MES, salinité…), etc. Nous constaterons également ceci dans les transects de salinité, grâces auxquels nous verrons que le mode de pénétration de la masse d’eau saline dans l’eau douce, au moment de la marée haute, varie considérablement selon le cours d’eau considéré. Ainsi, chaque estuaire possède son propre fonctionnement hydraulique et ceci se retrouve dans les calculs exposés ci- dessus.

Concernant la méthode d’extrapolation, il est évident que le facteur à prendre en compte est la distance nécessaire à une évolution d’une unité de salinité. Etant donné qu’aucune variation aval/amont de cette valeur n’a été mise en évidence et que les variations d’un estuaire à l’autre sont importantes, la méthode la plus opportune semble d’appliquer sa propre moyenne à chaque fleuve (1.62 pour le Maroni, 0.96 pour l’Approuague et 1.55 pour l’Oyapock).

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3 LE MAHURY ET SES AFFLUENTS

Les mesures physico-chimiques sur le Mahury et ses affluents ont été prises le 28 octobre 2011, entre 06h58 et 10h55, alors que la marée haute au Larivot était à 05h54 – coefficient de 3,4 mètres (données publiques SHOM) et prévue à 08h40 avec la modélisation du SHOM.

L’enregistreur a été posé ce même jour et récupéré le 02 novembre, jour où les prospections liées aux Rhizophora ont été menées.

3.1 Mesures physico-chimiques

La carte suivante représente les points où des mesures physico-chimiques ont été réalisées :

Carte 1 : points de mesures physico-chimiques sur le Mahury

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Salinité Mahury-Comté

0 5 10 15 20 25 30 35

M1 M3 M5 M7 M9 M11 M13 M15 M17

Le graphique ci-contre nous montre l’évolution de la salinité sur le linéaire Mahury/Oyack/Comté (l’intégralité des données, tableaux et graphiques, concernant le Mahury et ses affluents est consultable dans l’annexe 2). La limite des 30 g/L est atteinte au point M4, situé approximativement à mi-chemin entre le pont de Roura et l’embouchure du Mahury.

La limite des 18-20g/L est située au niveau du point M8, celle des 5g/L au point M14 et enfin celle 0,5g/L au niveau de M17. Pour la branche Orapu, le 0,5g/L est atteint au point M20. La zone polyhaline se situerait donc entre M4 et M8, la zone mesohaline entre M8 et M14 et la zone oligohaline entre M14 et M17 (Comté) et M20 (Orapu). Une limite aval de la MET placée au niveau de M4 semble bien en amont dans le fleuve. Nous verrons par la suite que les mesures au fil de l’eau ont été effectuées lors d’un débit de fleuve plutôt bas, combiné à un coefficient de marée relativement élevé (3,4 mètres). Par conséquent, la limite est trop en amont par rapport aux conditions moyennes (si l’on prend en compte les marées basses, les forts débits de fleuves, etc). Elle est ainsi décalée de façon arbitraire jusqu’au trait de côte.

Concernant la crique du Galion (points M24 à M27), le 0,5g/L n’a pas pu être atteint pour cause de limite de navigabilité. La valeur de la salinité au point M27 était encore de 2g/L, alors que la source était très proche et que la marée était déjà descendante. Nous pouvons donc en conclure que la quasi totalité du Galion se trouve en zone influencée par le sel. La limite des 5g/L est atteinte au niveau de M25.

Enfin, pour ce qui est du Tour de l’île, il a été fait demi-tour au niveau de M30, où la salinité était encore de 4,5g/L et la marée descendante. Ce cours d’eau étant relié, à son extrémité inverse, à la rivière Cayenne (affluent de la Montsinéry), la salinité n’aurait pas diminué beaucoup plus en continuant. Tout le Tour de l’île sera donc intégré dans la zone salée, en zone mesohaline.

Figure 11 : évolution de la salinité sur le linéaire Mahury/Comté

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Enregistrement au point M20 - Orapu

3,6 3,29 3,5

3,14 3,35

2,99 3,17 2,87

0 1 2 3 4 5 6

28/10/11 12:45 28/10/11

18:45 29/10/1

1 0:45 29/10/1

1 6:45 29/10/1

1 12:45 29/10/1

1 18:45 30/10/1

1 0:45 30/10/1

1 6:45 30/10/1

1 12:45 30/10/1

1 18:45 31/10/

11 0:45 31/10/11

6:45 31/10/1

1 12:45 31/10/

11 1 8:45 1/11/11 0:

45 1/11/11 6:

45 1/11/11 12

:45

salinité

salinité hauteur de marée

Figure 12 : enregistrement de la salinité sur l’Orapu au point M20 sont présentés dans le graphique ci-après (la totalité des résultats étant reprise dans l’annexe 2). Les points bleus représentent les heures de marée haute avec les hauteurs indiquées en étiquette.

Il apparaît donc, en début

d’enregistrement

(pendant les 3 premiers cycles de marée), que la limite de 0,5g/L identifiée initialement était trop en aval. En effet, les maximums atteints sont de l’ordre de 5, 1 et 3 g/L. Ceci s’explique par le fait

que les horaires de la mission ont été calés sur les horaires de marée prédits par la modélisation du SHOM sur Degrad Des Cannes ; la marée descendait donc déjà lorsque la limite amont a été atteinte. Au contraire, sur les cycles de marée suivants (5 cycles, soit 2,5 jours), les valeurs enregistrées sont toutes égales à 0g/L, pour des coefficients de marée équivalents.

Par conséquent, le biseau salé ne remontait plus jusqu’à ce point.

Pour comprendre ce phénomène, il faut se reporter au graphique ci-après, présentant le suivi du débit de la Comté (la période nous intéressant est entourée de rouge). Nous pouvons observer qu’une forte augmentation de débit a été enregistrée au niveau de la Comté, à partir du 30 octobre, jour à partir duquel le biseau salé n’atteint plus le point M20. Ainsi, des pluies importantes ont alimenté la totalité du bassin versant du Mahury (branches Comté et Orapu) au moment des enregistrements. Ces bassins versants ont des temps de réaction très courts, du fait de leur petite taille et de leur forme concentrée. Compte tenu de ces données, la limite amont retenue pour la zone de salinité sera celle enregistrée au moment des mesures au fil de l’eau, puisqu’elle semble représenter une médiane.

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Figure 12 : évolution du débit de la Comté à la station Saut Bief

Le transect de salinité a quant à lui été réalisé le 2 octobre, soit après l’augmentation de débit évoqué ci-dessous. A ce moment, la limite de 0,5g/L, quelques heures après la marée haute, était au niveau du bourg de Roura (point M11). C’est à ce niveau que le transect a été réalisé.

Voici le résultat pour le paramètre conductivité (la totalité des données – salinité, conductivité et température - est consultable en annexe 2). Le choix de montrer la conductivité a été conditionné par le fait que les mesures de ce paramètre sont plus fines, les variations sont ainsi plus sensibles qu’avec le paramètre salinité.

Figure 13 : transect de conductivité sur le Mahury, et lignes d’iso-conductivité

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Turbidité Mahury-Comté

0 20 40 60 80 100 120

M1 M3 M5 M7 M9 M11 M13 M15 M17

FTU

étant enregistrées au centre. On retiendra donc que le biseau salé possède un mode de pénétration par le centre du cours d’eau. Cependant, les variations enregistrées sont minimes et on ne peut pas caractériser le Mahury d’estuaire « à coin salé ». Il s’agit donc d’un estuaire partiellement mélangé.

Le dernier paramètre physico-chimique étudié était la turbidité. Le graphique ci-contre reprend les données enregistrées pour le linéaire Mahury/Oyack/Comté. Le Mahury est un des rares fleuves pour lequel le bouchon vaseux est ressorti clairement sur graphique. Il se situe donc entre les points M8 et M14, soit entre le pont de Roura et la confluence

Comté/Orapu. Figure 14 : évolution de la turbidité sur le Mahury

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3.2 Mangrove à Rhizophora

La carte suivante représente les derniers peuplements représentatifs de mangrove à Rhizophora.

Carte 2 : positionnement des derniers peuplements représentatifs de Rhizophora sur la Comté et l’Orapu (CRG : Comté Rive Gauche – CRD : Comté Rive Droite – RMRG : Orapu rive gauche - RMRD : Orapu rive droite)

Pour ce qui est de la Comté, les deux peuplements retenus regroupent 5-6 individus. Pour l’Orapu, une dizaine d’individus.

Concernant la spatialisation, la fin des forêts monospécifiques apparaît sur l’Oyack, bien que des groupements importants persistent bien au delà. En amont de la confluence Orapu-Comté, sur la branche Comté, d’importants îlots de plusieurs dizaines d’individus sont présents jusqu’à 2 kilomètres en amont de la prise d’eau de la Comté (pont de la RN1). Après ce point, les peuplements se font beaucoup plus rares. La limite amont de la MET qui est retenue correspond au point CRG.

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espacés de façon régulière, jusqu’à la confluence Orapu/Kounana. Au-delà, quelques individus isolés persistent, mais la disparition totale est très rapide. Nous retiendrons donc le point RMRD (situé au niveau de la confluence Orapu/Kounana) comme limite amont de la MET, pour ce qui est de la branche Orapu.

Concernant la crique du Galion, les Rhizophora sont encore présents quasiment sous forme de forêt monospécifique au niveau de la limite de navigabilité (Cf. point M27 sur la carte des mesures physico-chimiques).

Enfin, pour le Tour de l’île, la forêt monospécifique est quasiment présente partout sur le cours d’eau, de la Rivière Cayenne au Mahury.

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