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4. ENQUÊTE SUR LES PERCEPTIONS DES GESTIONNAIRES À L’ÉGARD DE LA

4.1 Méthodologie : Enquête sur le terrain

Rappelons que le but de ce segment de l’étude est de rapporter les perceptions d’organisations ayant opté pour un ou des projets de végétalisation du bâtiment entre 2003 et 2017, notamment en s’intéressant aux motivations, aux préoccupations et à leur satisfaction à l’égard de cette phytotechnologie. Pour élargir la collecte d’information, les limites de la végétalisation du bâtiment au Québec sont aussi abordées.

4.1.1 Technique de recherche

Pour y parvenir, l’entrevue de recherche semi-dirigée de type individuel est la technique d’investigation directe sélectionnée pour l’enquête. Figurant en annexe 15, un questionnaire et un exercice en ligne à l’intention des répondants ont été créés. Plusieurs motifs justifient le choix de l’entrevue semi-dirigée. Tout d’abord, en formulant des questions ouvertes cela évite de contraindre le répondant puisqu’il est invité à élaborer librement sa réponse. Miser sur des questions ouvertes ne contraint pas le répondant dans l’élaboration de sa réponse puisqu’il n’a pas à choisir parmi des choix de réponses prédéterminés. Celui-ci peut sélectionner les renseignements qu’ils désirent partager. Lorsqu’une réponse requiert des éclaircissements, il est possible pour l’intervieweur de formuler une question de relance pour obtenir des précisions. La flexibilité de l’approche et les réponses nuancées constituent un atout, car elle permet au répondant de bien décrire son expérience. Finalement, l’approche est appropriée puisqu’elle facilite les échanges bidirectionnels entre l’intervieweur et le répondant. (Angers, 2009)

Pour ce qui est de l’exercice en ligne réalisé à la fin de l’entrevue, les enjeux abordés dans la revue de littérature ont été énumérés à l’intérieur d’un sondage accessible en ligne à l’aide de l’outil Survey Monkey. Étant des questions fermées à choix multiples, le répondant devait effectuer des choix parmi les réponses fournies. D’abord, celui-ci devait identifier cinq enjeux de DD auxquels il croit que la végétalisation du bâtiment contribue le plus. Le but de cette question est d’identifier les enjeux qui semblent le plus contribuer aux yeux des répondants. Établir une limite de cinq réponses par répondant est nécessaire non seulement pour identifier plus facilement les tendances, mais aussi pour éviter qu’ils cochent toutes les réponses. Restreindre le nombre de choix oblige le répondant à hiérarchiser les enjeux ce qui vient accroitre la valeur des résultats obtenus. Le répondant devait ensuite identifier les enjeux auxquels il a le sentiment de peu connaître. Le but de cette question est d’identifier les enjeux qui semblent moins connus des gestionnaires. Aucune limite de réponses n’a été fixée pour cette question.

En termes d’échantillonnage, un minimum de cinq et un maximum de dix organisations a été fixé. Le tri expertisé et le tri boule de neige sont les deux procédés non probabilistes utilisés dans le processus de sélection des organisations correspondant aux critères de recherche (Angers, 2009). Pour le premier procédé d’échantillonnage, des choix ont été proposés par des contacts susceptibles de donner des renseignements sur des organisations composant la population. Par exemple, les premières organisations approchées ont été suggérées par le fabricant Soprema et l’installateur La ligne Verte. Pour le deuxième procédé, les choix ont été faits à l’aide des participants à l’enquête. Ces deux procédés sont motivés par le fait que la végétalisation du bâtiment est une technologie en émergence. L’état des lieux effectué au début de ce travail en témoigne. De plus, l’intégration de cette phytotechnologie repose sur des décisions qui sont généralement prises par les membres de la haute direction. Pouvant être des gestionnaires difficilement accessibles, miser sur les différents contacts pouvait faciliter l’approche et conséquemment, accroitre le taux de réponse. De plus, les organisations affichant fièrement et publiquement qu’elles possèdent cette phytotechnologie ont été privilégiées, car elles sont plus susceptibles de répondre favorablement à la demande d’entrevue. Dans la sélection des organisations, l’important était que l’organisation respecte les critères d’admissibilité à l’étude, soit d’être une entreprise, une institution ou un OBNL possédant une toiture ou un mur végétalisé intérieur ou extérieur construit entre 2003 et 2017 dans de la province du Québec. Avant de faire l’entrevue, il était important que le gestionnaire puisse représenter l’organisation et répondre en toute conformité aux questions. C’est pourquoi un formulaire de consentement libre et éclairé a été élaboré. Celui-ci devait être rempli avant l’entrevue (voir annexe 16).

4.1.2 Déroulement

Les invitations ont été envoyées par courriel et les relances ont été effectuées par téléphone. En absence de réponse à l’intérieur d’un délai raisonnable, la participation de l’organisation était exclue. Les entrevues semi-dirigées ont été réalisées par téléphone. Une fois l’entrevue complétée, le questionnaire a été révisé et ajusté de manière à bien compléter les portions de texte manquantes. Dans la préparation des données en prévision de l’analyse, les idées maitresses ont été recensées et regroupées en fonction de chacune des questions. Les réponses ayant un sens similaire ont été normalisées de manière à éviter les doublons et faciliter l’interprétation. Cette catégorisation a été effectuée avec prudence afin de conserver la signification de la réponse. Les résultats ont ensuite été regroupés par concept à l’aide de Survey Monkey. Par exemple, les réponses révélant les craintes liées à l’étanchéité et à la capacité structurelle du bâtiment ont été regroupées sous la catégorie « défis liés à la conception/construction ». Cela permet de mieux synthétiser l’information par question. L’outil Survey Monkey est approprié puisque ses fonctionnalités permettent de préparer, filtrer, comparer et afficher efficacement les résultats.

4.1.3 Limites

La méthodologie comprend certaines limites, notamment en ce qui a trait à la technique d’entrevue, l’exercice sur les enjeux et l’échantillonnage.

L’entrevue semi-dirigée comporte certaines limites comme les risques de subjectivité de l’intervieweur et de réticence du répondant. Étant un être humain, l’intervieweur est susceptible d’interpréter de manière subjective les propos ou de porter des jugements à l’égard du répondant. Il est possible que les propos rapportés ne soient pas entièrement représentatifs de la réalité. La méconnaissance du sujet pour le répondant peut aussi générer des réflexes de défense et/ou fausser les résultats. Dans certains cas, le répondant éprouve des difficultés à répondre à la question ou avoir l’impression de ne pas connaître assez le sujet. Les questions ont été formulées de manière simple et concise pour éviter ces situations.

À propos de l’exercice, la principale limite est à la question sur la prise en compte des enjeux, car les choix de réponse sont explicités sans distinguer les différentes formes de végétalisation du bâtiment alors qu’il s’agit de systèmes pouvant s’intégrer dans des contextes différents. Les gestionnaires possédant à la fois une toiture et un mur végétalisé étaient désavantagés, car ils devaient effectuer l’exercice en répondant qu’une seule fois à la question malgré la multitude d’impacts pouvant être considérés. Il a été décidé de conserver la forme générale de la question et le côté restrictif de la réponse afin de rester cohérent avec l’objectif général de l’étude, soit de considérer l’ensemble des impacts de la végétalisation du bâtiment en fonction d’un contexte général. Dans ces conditions, il est impossible de départager comment la réponse obtenue s’attribue à un ou l’autre des formes de végétalisation du bâtiment.

L’échantillonnage comporte aussi certaines limites importantes à soulever. En effet, l’échantillon constitué d’entreprises privées, d’institutions et d’organismes à but non lucratif se veut représentatif de la diversité de types d’organisations ayant implanté cette phytotechnologie. Les constats sont donc généraux sans tenir compte des contextes spécifiques à chacune de ces organisations. Ayant des missions différentes, il est possible que les constats dégagés ne soient pas nécessairement représentatifs d’un secteur d’activité spécifique. À titre d’exemple, la prise en compte des institutions ne fait aucune distinction entre les municipalités et les établissements d’enseignement. Par ailleurs, le fait qu’un OBNL se consacre à l’agriculture urbaine ne veut pas dire que l’ensemble des OBNL possédant une toiture végétalisée s’y intéresse. Encore une fois, il faut interpréter les résultats avec prudence afin d’éviter de présupposer certains éléments. L’hétérogénéité des organisations composant l’échantillon amène aussi un manque de comparabilité entre les réponses pour la majorité des questions. Le nombre d’impondérables élevé, car chacun des répondants était libre d’apporter sa propre réponse. Finalement, quelques répondants ne pouvaient répondre à certaines questions puisqu’ils n’avaient pas l’autorité ou accès à l’information.