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Méthodologie : Analyse de la végétalisation du bâtiment comme solution durable

5. ANALYSE DE LA VÉGÉTALISATION DU BÂTIMENT COMME SOLUTION DURABLE

5.1 Méthodologie : Analyse de la végétalisation du bâtiment comme solution durable

Les informations recueillies dans la revue de littérature et lors des entrevues semi-dirigées sur le terrain sont les données utilisées. Un outil d’analyse Excel a également été créé afin de faciliter l’analyse qualitative du sujet. Pour y parvenir, les fondements de la méthodologie reposent sur la définition de la notion de « solution durable » ainsi que le choix du cadre de référence pour effectuer l’analyse.

5.1.1 Définition des principaux concepts

Le fil conducteur de ce travail d’analyse repose sur la notion de solution durable pour les organisations. C’est pourquoi il est essentiel de caractériser les mots « solution », « durable » et « organisation ».

Selon le dictionnaire Usito (s. d.), le mot « solution » réfère à l’ensemble des décisions et des moyens utilisés pour corriger un problème concret ou surmonter une difficulté. Il s’agit de l’action vouée à résoudre quelque chose. Autrement dit, la solution correspond au comment, c’est-à-dire la manière ou les moyens utilisés pour y parvenir (Usito, s. d.). Le mot « durable » quant à lui, correspond aux objets, aux actions ou aux activités visant à satisfaire à des principes de respect à long terme de l’environnement physique, social et économique (OQLF, 2010b). Il s’agit donc des moyens découlant d’une volonté humaine à atteindre la durabilité, soit la finalité d’un développement dit durable (OQLF, 2010c). Compte tenu de ce qui précède, une solution durable est donc un moyen fondé sur des intentions à résoudre durablement et systématiquement plusieurs problématiques ou enjeux environnementaux, sociaux et économiques. À propos des organisations, ce sont des « entités juridiquement constituées, à but lucratif ou non, à caractère privé ou public, visant la réalisation d’objectifs déterminés » (BNQ, 2010).

Dans ces conditions, l’analyse s’effectue en considérant les impacts de la végétalisation du bâtiment à tous les niveaux. En plus de nécessiter une vision globale et systémique structurée, l’approche requière autant la prise en compte des enjeux sociétaux qu’organisationnels.

5.1.2 Choix du cadre d’analyse

Pour effectuer ce travail d’analyse, il faut choisir un cadre de référence se rapprochant le plus possible des pratiques organisationnelles et permettant de traiter du sujet dans sa globalité. Pour ces raisons, les dispositions de la Loi sur le développement durable (LDD) constituent le cadre d’analyse sélectionné. Pour alléger la lecture, le diminutif LDD est utilisé.

Bien qu’il vise l’administration publique québécoise, ce cadre de référence a été choisi puisque s’arrime aux pratiques organisationnelles et repose sur une vision systémique du développement durable. Étant en vigueur et connu depuis une dizaine d’années au Québec, il coïncide avec le périmètre spatiotemporel de l’étude. De plus, il permet de considérer de manière globale l’ensemble des enjeux en lien avec le sujet ce qui facilitera l’atteinte de l’objectif de recherche. La LDD vise d’ailleurs à :

[susciter] le virage nécessaire au sein de la société à l’égard des modes de développement non viable, en intégrant davantage la recherche d’un développement durable, à tous les niveaux et dans toutes les sphères d’intervention, dans les politiques, les programmes et les actions […] (Loi

sur le développement durable).

À la lumière de ce qui précède, les pratiques organisationnelles doivent s’appuyer sur des stratégies de DD et s’exécuter en respectant 16 grands principes, soit ceux figurant dans la Loi. Ces principes sont les critères d’analyses utilisés pour déterminer si la végétalisation du bâtiment apparait ou non comme une solution durable. À quelques reprises, de légères modifications ont été nécessaires, mais seulement dans l’idée d’adapter la définition au contexte de l’étude. Les ajustements ont été faits de manière à ne pas dénaturer le sens du libellé. Par exemple, le principe « partenariat et coopération intergouvernementale » se réfère davantage aux organisations au lieu des gouvernements. Les principes ont également été regroupés par thématique afin de faciliter le traitement des données et l’interprétation des résultats.

Il faut savoir que l’analyse ne s’inscrit pas dans une logique d’étude de cas. Elle aborde plutôt la végétalisation du bâtiment au sens large sans faire de distinction entre les toitures et les murs. Étant donné que le but est orienté sur la capacité d’intervention des organisations exploitant cette technologie, l’analyse repose donc sur une approche globalisante et systémique permettant de considérer l’ensemble des enjeux et des impacts. L’analyse est effectuée qualitativement en s’appuyant sur les données recueillies dans la revue de littérature et dans les entrevues semi-dirigées.

5.1.3 Création de l’outil d’analyse

Figurant dans les annexes 18 à 21, un outil d’analyse a été créé en s’inspirant de la structure de la boussole bernoise en développement durable. Cet outil d’aide à la décision destiné à évaluer les effets environnementaux, économiques et sociétaux d’un projet est reconnu et largement utilisé par les professionnels en DD. Les critères et les indicateurs sont les principes de la Loi. Par exemple, à l’intérieur de la thématique sociale, le principe « accès au savoir » est le critère alors que la définition « encourage la recherche de manière à stimuler l’innovation et susciter les apprentissages en DD » constitue l’indicateur. Or, cinq niveaux composent l’échelle d’évaluation permettant d’établir si l’indicateur compromet ou favorise le DD. L’indice attribué peut être à la fois positif (+) en encourageant le DD ou négatif (-) en compromettant le DD. À titre indicatif, les valeurs se rapportant aux chiffres 1 correspondent au qualificatif « faiblement » et 2 se rapportent au qualificatif « fortement ». L’attribution « NA », désigne non applicable puisque l’indicateur ne peut pas être analysé en raison d’un manque de données.

De manière à comparer à valeur égale les critères entre eux, aucune pondération n’a été utilisée. Ce faisant, chacun des critères possède deux indicateurs affichant la même valeur sauf pour le critère prévention qui comporte un indicateur par thématique. Pendant l’évaluation, la correspondance du libellé de chaque indicateur est analysée à l’aide du modèle de référence formulé antérieurement. Par exemple, pour le critère « santé et qualité de vie », un indice de 2 voudrait dire que la végétalisation du bâtiment favorise fortement le D, car elle « améliore ou protège la qualité de vie de la population », soit l’indicateur énoncé. La somme de chaque critère est rapportée de manière à obtenir la moyenne par principe et par thématique. Rappelons qu’un indice négatif compromet le DD alors qu’un indice positif favorise le DD.

5.1.4 Limites

L’aspect général de la question et de l’objectif de recherche constitue la principale limite de l’étude. Considérer les impacts de ce moyen technologique à tous les niveaux et se pencher sur l’ensemble des enjeux de manière globale ne permet pas de traiter le sujet en fonction d’un contexte donné. Une étude plus spécifique en fonction du contexte et plus approfondie en fonction d’enjeux bien précis pourrait générer des résultats différents. La nature qualitative de l’analyse est également une limite à soulever. En lien avec l’outil d’analyse, l’utilisation des principes de la LDD constitue une limite, car le respect des principes n’est pas facile à juger. Or, un autre évaluateur analysant le sujet en fonction des mêmes principes pourrait arriver à des conclusions différentes en fonction de son interprétation.