Méthodologie adoptée pour l’évaluation de la gestion des services d’eau potable

de la phase construction et de la phase évaluation (Figure III.1).

Figure III.1 : Méthodologie d’évaluation de la gestion des services d’eau potable adoptée pour l’évaluation de la performance du service d’eau potable Algérien

Notre démarche s'est inspirée de la définition de Brugman sur l’évaluation de la durabilité : « l’évaluation de la durabilité de la gestion des ressources en eau nécessite un cadre

approprié d'indicateurs, qui peut idéalement, décrire et communiquer les conditions actuelles, favoriser la réflexion critique sur les mesures correctives nécessaires et faciliter la participation des diverses parties prenantes dans les processus décisionnels » (Brugman,

1997).

Sous Objectifs liés aux Objectifs Objectifs liés à la durabilité des SEP

Critères liés aux Sous Objectifs

Sous Critères liés aux Critères

Identification des Indicateurs de performance Phase de construction : Description des Indicateurs de

performance liée au SEP

Durabilité des SEP

Phase d’évaluation : Evaluation de la performance du SEP

Prise de décision

Performance des Indicateurs

Données brutes sur le SEP Performance des Sous Objectifs et des Objectifs

Dans la phase construction, nous avons engagé une

prenantes et les acteurs en liens avec les ressources en eaux (services communaux, Algérienne Des Eaux, Direction des Ressources en E

universitaires). Cette première démarche a pour but d'id

prioritaires liés à la gestion durable du service d’eau potable en Algérie. C

particulièrement difficile ; elle nous a pris beaucoup de temps mais elle est d’un intérêt cruciale afin d’identifier des objectif

suite, les objectives prioritaires sont subdivisés en sous objectifs afin de mieux cerner le sens de leur définition. Chaque sous objectif est

indicateurs de performances adaptés à la situation et au contexte actuel de la gestion du service d’eau potable Algérien.

La phase évaluation commence par une collecte d'une base de données issue des compagnes de mesure nécessaire au calcul des indicateurs défin

sont transposées sur des échelles de performance pour obtenir les notes de performance de chaque indicateur.

La performance des critères est déduite par pondération et agrégation des notes de performances des indicateurs

fournira ainsi la performance des sous objectifs. Enfin, l'agrégation de ces derniers permet l'obtention de la performance de chaque objectif. La méthodologie développée a pour objet d’être intégrée dans un outil d’aide à la décision. L

outil, apporterait aux gestionnaires de l'ADE une clairvoyance et une lucidité dans œuvre de dispositifs techniques et organisationnels de

façon globale, la qualité du service rendu aux consommateurs.

Figure III.2 : Etapes d’évaluation de la performance des objectifs du SEP Algérien

Dans la phase construction, nous avons engagé une large consultation avec

prenantes et les acteurs en liens avec les ressources en eaux (services communaux, Algérienne Ressources en Eau de la wilaya, bureaux d'études techniques, experts ). Cette première démarche a pour but d'identifier les différents objectifs liés à la gestion durable du service d’eau potable en Algérie. C

; elle nous a pris beaucoup de temps mais elle est d’un intérêt objectifs admis et accepté par tous (Milman et Short, 2008 suite, les objectives prioritaires sont subdivisés en sous objectifs afin de mieux cerner le sens de leur définition. Chaque sous objectif est défini par un ensemble de critères évalués par des teurs de performances adaptés à la situation et au contexte actuel de la gestion du service d’eau potable Algérien.

commence par une collecte d'une base de données issue des compagnes de mesure nécessaire au calcul des indicateurs définis lors de la phase précédente. Les valeurs sont transposées sur des échelles de performance pour obtenir les notes de performance de

La performance des critères est déduite par pondération et agrégation des notes de indicateurs (Figure III.2). L'agrégation de la performance des critères fournira ainsi la performance des sous objectifs. Enfin, l'agrégation de ces derniers permet

la performance de chaque objectif. La méthodologie développée a pour objet ’être intégrée dans un outil d’aide à la décision. L'aide à la décision, fournie à travers cet outil, apporterait aux gestionnaires de l'ADE une clairvoyance et une lucidité dans

œuvre de dispositifs techniques et organisationnels de leur service en vue façon globale, la qualité du service rendu aux consommateurs.

Etapes d’évaluation de la performance des objectifs du SEP Algérien Prise

de décision

83 large consultation avec les parties prenantes et les acteurs en liens avec les ressources en eaux (services communaux, Algérienne de la wilaya, bureaux d'études techniques, experts entifier les différents objectifs liés à la gestion durable du service d’eau potable en Algérie. Cette étape est ; elle nous a pris beaucoup de temps mais elle est d’un intérêt Milman et Short, 2008). En suite, les objectives prioritaires sont subdivisés en sous objectifs afin de mieux cerner le sens ensemble de critères évalués par des teurs de performances adaptés à la situation et au contexte actuel de la gestion du

commence par une collecte d'une base de données issue des compagnes is lors de la phase précédente. Les valeurs sont transposées sur des échelles de performance pour obtenir les notes de performance de

La performance des critères est déduite par pondération et agrégation des notes de . L'agrégation de la performance des critères fournira ainsi la performance des sous objectifs. Enfin, l'agrégation de ces derniers permet la performance de chaque objectif. La méthodologie développée a pour objet , fournie à travers cet outil, apporterait aux gestionnaires de l'ADE une clairvoyance et une lucidité dans la mise en en vue d'améliorer, de

84 III.2.1/ Frontières du système

En Algérie comme partout ailleurs dans le monde, la ville se compose d’un ensemble de service divers. Celui de l'alimentation en eau potable est considéré comme étant le plus vital. Il occupe une position stratégique dans la préservation de la santé publique et la croissance (Rasekh et Brumbelow, 2015). Sa gestion est un défi majeur pour les sociétés (Varis et Somlyody, 1997). Il se situe à l'intersection entre la ville et son environnement (Pizzol et al., 2013). Les composants de ce système interagissent entre eux d'une manière complexe. Par conséquent, l’adoption d’une approche de gestion globale intégrant tous les composants du système est nécessaire (Benzerra et al., 2012; Cherqui et al., 2013). Cette gestion prend en considération, d'une manière équitable, les contraintes, les besoins et les attentes de chaque élément. Plusieurs études, sur la gestion durable des infrastructures d'eaux urbaines, ont démontré que le choix des frontières du système est crucial pour l'identification des aspects importants pour la promotion des actions vers des objectifs de développement durable (Lundin et Morrison, 2002; Lienert et al., 2013). A cet effet, « l’eau et les villes » est l’une des recommandations retenues lors des différents forums mondiaux sur l’eau. Comment est perçue cette recommandation en Algérie ?

La majorité de la population algérienne réside dans les centres urbains, ce qui a provoqué le phénomène de littoralisation du territoire (MATE, 2001). L’Algérie fait face à une augmentation rapide de sa population. Son environnement urbain souhaite une meilleure prise en charge en le rendant viable à travers l’instauration d’une meilleure gestion des services d’eau. En tant que centres d'activité économique et sociale, les villes rassemblent une masse exceptionnelle de compétences et de possibilités extrêmement productives qui dynamisent le développement (WWAP, 2001). A cet effet, l’eau dans les villes passe au premier plan des programmes politiques ceci à plusieurs niveaux : l’eau potable, les eaux usées, l’eau pluviale, les eaux de rivières et les eaux dédiées aux loisirs. La gestion de ces eaux renvoie à des problématiques quantitatives et qualitatives ainsi que d’équité entre les personnes. De fait, les villes sont grandes et la gestion de ces eaux diffère selon les quartiers, ce qui génère des problèmes sociaux (Payen, 2012).

Satisfaire les demandes concurrentes des utilisateurs commerciaux, domestiques et industriels signifie exercer des pressions immenses sur les ressources en eau douce. Ce qui pousse, à creuser sans cesse plus profond, à la recherche de sources d'eau souterraines. Les responsables des services d’eau sont contraints d’aller de plus en plus loin pour capter des eaux de surface à des coûts insoutenables. De ce fait, les frontières des réseaux d’eau potable dépassent celle des villes. Les villes, sans cesse plus exigeantes en eau, sont en concurrence avec les agricultures des zones périurbaines et des régions rurales (WWAP, 2001). En plus, les citadins pauvres ouvrent droit à un approvisionnement en une eau saine à des prix abordables. La dégradation et l'épuisement des ressources en eau douce menacent la survie des villes et la poursuite du développement économique et social (WWAP, 2001). Alors, il est important d’instaurer une meilleure gouvernance de l'eau dans les villes.

85 Le système d’eau potable Algérien peut être représenté par trois sujets importants. Ils interagissent dans la problématique de l’alimentation en eau potable. Nous avons le Client, le Patrimoine et l’Opérateur (Figure III.3).

Figure III.3 : Problématique de l’alimentation en eau potable en Algérie. (Inspiré de Guerin-Schneider, 2001)

Le gestionnaire qui oriente le service d’eau potable vers une gestion durable nécessite la prise en considération des exigences des clients et l’amélioration sans cesse des connaissances sur la ressource eau et le réseau d’eau potable.

A travers cette base, l’opérateur répond aux exigences des clients en leur assurant une eau de qualité, en quantité et améliore le service rendu. L’opérateur cherche une meilleure maitrise du patrimoine à travers le suivi et l’entretien du réseau, l’exploitation et la protection de la ressource. Une ressource humaine qualifiée est indispensable au service d’eau potable afin de mener à bien les tâches qui lui ont été confiées.

Client (Abonné) : selon la réglementation Algérienne, l'article 2 de la police d’abonnement,

l’abonné représente : «tout usager désireux d’être alimenté en eau potable doit souscrire

auprès du service des eaux une demande d’abonnement conforme au modèle figurant dans le présent règlement. La fourniture de l’eau aux usagers se fait uniquement au moyen de branchement munis de compteurs» (Annexe 1). Dans son article 5, les demandes

d’abonnement : « sont établies et signés par les personnes physiques ou représentants des

personnes morales, suivant un formulaire qui leur est délivré dans les bureaux du service des eaux de leur localités» (Annexe 1). Le client peut souscrire plusieurs abonnements. Il peut

être titulaire de plusieurs abonnements, sur le même service, en des lieux géographiques distincts. L’article 3 stipule les différents abonnements existent : « abonnement ordinaire ;

abonnement temporaire; abonnement incendie; abonnement spécial; abonnement forfaitaire»

(Annexe 1).

Le client sera bénéficiaire du service en contrepartie duquel il paie un prix. Il permet de contribuer au recouvrement des coûts d’exploitation et de renouvellement. Le paiement du service est proportionnel au volume d’eau consommé. Le client perd sa qualité d’abonné lorsque le service est stoppé, quelle que soit sa situation vis-à-vis de la facturation.

Opérateur ou gestionnaire : par opérateur, nous désignons l’organisme qui assure tout ou

une partie des tâches de gestion du service public de l'eau. En Algérie, auparavant, la gestion

Gestion ? Demande ? Offre ? Etat ? Maitrise ? Client Opérateur Patrimoine Exigences ? Satisfaction ?

86 est effectuée par les communes. Actuellement, la gestion de l’eau potable est confiée, d’une façon graduelle, à l’Algérienne Des Eaux. Sa mission est la mise en œuvre de la politique nationale de l'eau potable dans tous ses volets.

Dans le contexte du partenariat public privé dans la gestion des services d’eau potable Algériens, le secteur de l’eau a été règlementé par la nouvelle loi sur l’eau promulguée en août 2005 (Marin, 2009). Sur le terrain, ce partenariat public privé a été mis en place dans certaines grandes villes Algérienne (Khelladi, 2004).

Patrimoine (Eau+réseau) : en Algérie, la ressource eau est inégalement répartie par rapport

à l’espace et par rapport aux temps. Elle a justifié la construction des barrages, la réalisation de grands transferts régionaux et la création d’unités de dessalement, etc. Ces infrastructures de base ont permis l’obtention d’un certain équilibre dans la disponibilité de l’eau à travers le territoire national.

Les réseaux représentent l’ensemble des équipements publics : réservoirs, équipements hydrauliques, conduites de transfert, conduites d’adduction, conduite de distribution et ouvrages annexes. Ils acheminent de manière gravitaire ou sous pression l'eau potable issue des unités de potabilisation jusqu'aux points de raccordement des branchements (abonnés, appareils publics, points de livraison d'eau en gros).

En effet, il est nécessaire de comprendre le contexte dans lequel une entreprise comme l'Algérienne Des Eaux fournie des services à ses clients. Nous cherchons à définir les attentes, les contraintes, les frontières administratives, les interactions, les besoins et l’utilisation efficace des ressources financières de l’entreprise (Alegre et al., 2000). Divers acteurs concernés par la question de l’eau sont impliqués. L'ampleur des efforts à fournir pour communiquer et interagir avec eux et surtout trouver un consensus avec tous les acteurs concernés est énorme. Le système étudié comprend : le réseau et ses accessoires, les sources d’alimentations en eau, l’organisation technique et politique gérant le système.

III.2.2/ Phase de construction

L’identification des objectifs prioritaires, sous objectifs, critères, sous critères et indicateurs de performance du service d’eau potable Algérien a été menée sur la base des papiers relatifs à la problématique de l’eau en Algérie. A cela, s’ajoute les différents rapports gouvernementaux (Conseil National Economique et Social ; Ministère des Ressources en Eau ; Objectifs Millénaires pour le Développement ; Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement). Au niveau international, nous avons profité des travaux plus techniques traitant l'identification et l’utilisation des indicateurs de durabilité (Alegre et al., 2000; Guérin-Schneider, 2001).

La définition de Brugman nous a orienté vers l’analyse du service d’eau potable sous ses différents aspects. Cette tâche a nécessité l’utilisation d’une approche descriptive. Elle a pour vocation de situer le système étudié vis-à-vis de ses besoins les plus pressants : préservation et exploitation des ressources en eau, qualité de l’eau distribuée, réhabilitation des

87 infrastructures, service au client enfin la gestion financière et des ressources humaine du service.

Les aspects qui contribuent à l'amélioration de la performance du service d'eau potable sont très variés. Cependant, les modes de contrôles de l'application de l'ensemble des exigences du service d'eau potable peuvent s'avérer très difficile. Les facteurs limitants, pouvant être identifiés, reviendraient en partie au manque de personnels compétents et aux équipements de mesure nécessaires pour assurer les conditions de contrôle. Par conséquent, nous voulons « Commencer petit » comme nous le conseille Peter Stahre, auteur de l'avant propos du manuel de Matos et al., (2003). Les différents débats au sein du groupe de travail nous ont mené à retenir un nombre restreints d’objectifs prioritaires. Chacun des objectifs choisis a été sélectionné sur la base d'une définition simple et claire et d’une analyse critique détaillée. Par la suite, associer à chaque objectif un ensemble de sous objectifs qui représentent les exigences fonctionnelles prioritaires pour le gestionnaire du service. Chaque objectif correspond à une fonction de base du service d’eau potable.

III.2.2.1/ Identification des objectifs prioritaires

Toutes les entreprises, peu importe leur taille, est la coordination rationnelle d’un certain nombre de personnes et de moyens en vue d’atteindre les objectifs qu’elle s’est fixée. La question qui se pose alors est celle de ces objectifs : quels buts les entreprises cherchent-elles à atteindre ? Dans la littérature, il n’y a pas de réponse unique et il s’agit d’ailleurs d’un vif débat entre spécialistes. Les objectifs diffèrent selon le regard des différents acteurs. L’approche des économistes : l’objectif est la maximisation du profit.

Le regard des gestionnaires : maximisation du profit ou de la taille de l’entreprise.

Le point de vue de la société : les objectifs des entreprises devaient répondre aux attentes de la société.

Concernant les services d’eau potables, la même question a été posée aux gestionnaires du service d’eau potable de la ville de Béjaïa. Selon eux, les objectifs prioritaires auxquels les services d’eau potable en Algérie doivent répondre, sont récapitulé dans la figure suivante (Figure III.4).

Figure III.4 : Synthèses des objectifs prioritaires et sous objectifs retenus