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Chapitre 4 Validation de l’échelle CPOT et de l’échelle RASS chez les personnes sous

4.2 Méthode

4.2.1 Design et échantillon

Une étude visant à implanter et à évaluer l’échelle CPOT et l’échelle RASS pour les patients en fin de vie sous SPC a été réalisée dans un centre hospitalier de Québec. La collecte de données a été effectuée à partir de l’analyse de dossiers de 54 patients décédés sur une unité de soins palliatifs. Les critères d’inclusion étaient les patients âgés de 18 ans et plus, tous diagnostics confondus, sous SPC, incapables de communiquer et ayant un pronostic de fin de vie (moins de 2 semaines). Le fait de s’attarder exclusivement aux patients sous SPC s’inscrivait dans la foulée des travaux associés à la Loi concernant les soins de fin de vie et des directives cliniques provenant du MSSQ visant l’implantation d’échelles destinées à l’évaluation de la douleur et de la sédation des patients sous SPC. Les critères d’exclusion étaient de ne pas recevoir une SPC, d’être âgés de moins de 18 ans, d’être capables de communiquer et d’avoir un pronostic supérieur à 2 semaines. Une approbation éthique a

été émise par le comité d’éthique de la recherche du centre hospitalier où s’est déroulée l’étude. Les dossiers ont été identifiés par une conseillère en soins infirmiers, une archiviste ainsi qu’une infirmière clinicienne du centre hospitalier. Les infirmières du milieu participant ont reçu une formation sur l’utilisation de l’échelle CPOT et de l’échelle RASS par une conseillère cadre en soins infirmiers avant le début de l’étude.

4.2.2 Collecte de données et procédures

Les données relatives aux scores de l’échelle CPOT et de l’échelle RASS ont été collectées lors de l’analyse des 53 dossiers. Elles étaient issues d’évaluations faites par les infirmières responsables du patient entre décembre 2016 et janvier 2019. Lorsque qu’une SPC était en cours, l’échelle CPOT et l’échelle RASS étaient remplies simultanément par une infirmière avant toute intervention susceptible de générer de la douleur, avant un opioïde ou au besoin. L’infirmière était encouragée à prendre une seconde mesure de l’échelle CPOT et de l’échelle RASS selon le pic d’action et la voie sélectionnée des médicaments administrés, soit environ 30 minutes dans le cas d’une administration sous-cutanée et 10 minutes dans le cas d’une médication intraveineuse, pour s’assurer de l’efficacité de l’intervention pharmacologique. Toutes les observations ont été notées au niveau d’un même formulaire. En contexte de SPC, elles évaluaient ces mêmes deux critères avant le début de la SPC et aux 15 minutes jusqu’à l’atteinte du niveau souhaité de sédation. Cinq variables sociodémographiques ont été documentées : le genre du patient, le mode d’administration de la SPC, l’âge, le diagnostic du patient et la durée de l’administration de la SPC. Les données ont été extraites des dossiers médicaux des patients entre février 2018 et janvier 2019 par un auxiliaire de recherche et une infirmière clinicienne du centre participant.

4.2.3

Analyse des données

La fidélité de l’échelle CPOT a été évaluée par l’entremise de la mesure de la cohérence interne. Cette mesure permet d’évaluer l’intercorrélation moyenne entre les items afin de connaitre l’homogénéité de l’échelle de mesure (61). Puisqu’ils sont censés évaluer le même construit, on s’attend à ce que les items d’un instrument soient corrélés entre eux sans toutefois être identiques (61). Dans le cas de l’échelle CPOT, la cohérence interne permet de mesurer si l’échelle évalue la douleur de façon globale à l’aide de ses quatre items (expression faciale, mouvements corporels, tension musculaire et vocalisation). La

cohérence interne se détermine au moyen du calcul de l’alpha de Cronbach (61). Un alpha de Cronbach supérieur à 0.70 est considéré comme acceptable (p<0.05). Le calcul de l’alpha de Cronbach des items permet d’observer leur performance de façon individuelle. L’alpha de Cronbach du score total mesure l’homogénéité globale de l’échelle. La cohérence interne de l’échelle RASS n’a pas été mesurée puisque cette échelle n’a qu’un item (122).

La validité discriminante permet quant à elle d’évaluer la capacité d’une échelle à faire la distinction entre la présence ou non de douleur en se reflétant par un score élevé (présence de douleur) ou faible (absence de douleur). Dans le cas de cette étude, les scores totaux respectivement de l’échelle CPOT et de l’échelle RASS en pré-administration ont été comparés avec les mêmes variables en post-administration. Ce type de validité a été mesurée par le test de Friedman. Ce test non-paramétrique permet de comparer les données de groupes ayant des similitudes. Il est aussi conseillé de faire un test de Friedman lorsque les mesures sont répétées et que celles-ci proviennent de données ordinales (123, 124). Un chi-carré supérieur à zéro signifie qu’il y a une différence entre les deux éléments comparés. Si la valeur de probabilité du chi-carré est inférieure à la valeur alpha (0.05), cela permet de rejeter l’hypothèse nulle4 et de confirmer la capacité de discrimination de l’échelle.

Un seuil de signification inférieur à 0.05 était visé. Une analyse de fréquence de l’échelle CPOT a été réalisée en fonction d’un score RASS entre -4 et -5 pour mesurer la validité discriminante de l’échelle CPOT chez des patients fortement sédationnés en pré et en post administration. Le test de Friedman a aussi été mesuré pour tester la relation entre les scores de l’échelle CPOT en pré-administration avec ceux en post-administration chez les patients avec un score RASS entre -4 et -5. Toutes les analyses statistiques ont été réalisées avec le logiciel SAS version 9.4 par un biostatisticien du centre de recherche d’attache des auteurs. Des analyses complémentaires ont été réalisées par l’auteur principal avec le logiciel SPSS version 26.

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