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Cette recherche, ainsi que tous ses aspects méthodologiques ont été soumis et validés auprès de la Commission d’éthique de la Faculté de Psychologie et Sciences de l’Education de l’Université de Genève. Nous avons recruté à travers la plateforme sona-system cent participants étudiant-e-s en Bachelor de psychologie à l’Université de Genève, qui, afin de valider leur cours de Psychologie de l’Émotion effectuent un certain nombre d’heures d’expériences. Nous n’avons pas spécifié de critère d’inclusion ou d’exclusion particulier, toutefois l’expérience étant en français, nous avons vérifié leur niveau langagier avec une question spécifique dans un bref questionnaire démographique qu’ils ont rempli au début de l’expérience.

Figure 7. Représentation de l’effet de médiation du score total au GECo attendu dans la relation entre l’auto-évaluation et la précision des estimations de la performance.

Figure 8. Représentation de l’effet de médiation du score total au GECo attendu dans la relation entre l’auto-évaluation et la précision des estimations de la sympathie.

H4.1

H4.2

26 4.2 Procédure

L’intégralité de l’étude s’est effectuée en ligne sur la plateforme Qualtrics, pour laquelle une licence a été fournie par la FPSE, et a pu être directement complétée depuis les ordinateurs personnels des étudiants. L’étude s’est déroulée en deux parties : une première phase a consisté à passer un bref questionnaire démographique sur le niveau de français ainsi que le questionnaire GECo, puis une deuxième phase à effectuer la tâche d’analyse vidéo. Afin de garantir la confidentialité des données, les résultats pour chaque participant aux deux parties de l’étude ont été liés uniquement grâce à leur identifiant sona-system.

Au début du premier questionnaire, des informations concernant l’étude ont été présentées et leur consentement demandé. Les participants pouvaient ensuite réaliser le GECo pour une durée d’environ 50 minutes. À la suite de cette première phase, ils pouvaient s’inscrire à la deuxième partie de l’étude pour réaliser la tâche d’analyse vidéo. À noter que si les participants ne souhaitaient réaliser que la première partie concernant le questionnaire GECo en ligne sans effectuer la tâche d’analyse vidéo, ils le pouvaient, leurs données étaient toutefois quand même conservées dans le cas où une autre étude à laquelle ils pouvaient participer nécessitait des données sur leurs compétences émotionnelles mesurées avec ce questionnaire. Concernant la deuxième partie, ils commençaient également par lire les informations et remplir le formulaire de consentement. La tâche d’analyse vidéo pouvait alors démarrer pour une durée de maximum 1h. À la fin de l’expérience, les participants étaient informés des objectifs de l’étude et remerciés pour leur participation. Chacune des deux parties de l’étude a permis aux participants d’acquérir un crédit d’expérience pour valider leur cours (2 crédits au total pour l’intégralité de l’étude).

4.3 Matériel

4.2.1 1ère partie : Geneva Emotional Competences test (GECo ; Schlegel & Mortillaro, 2019) Le GECo se compose de quatre sous-tests évaluant les quatre compétences émotionnelles suivantes : la reconnaissance des émotions, la compréhension des émotions, la régulation émotionnelle ainsi que la gestion des émotions.

Le premier sous-test de reconnaissance des émotions correspond à la version abrégée du GERT-S (Schlegel & Scherer, 2016). Il se compose de 42 film-vidéos d’une durée de 1 à 3 secondes dans lesquelles différents acteurs expriment l’une des 14 émotions suivantes : joie, fierté, amusement, plaisir, soulagement, intérêt, surprise, colère, irritation, dégoût, tristesse, désespoir, peur et inquiétude. Afin de permettre un focus plus établi sur les aspects non-verbaux de l’expression émotionnelle, ce sont des pseudo-phrases standardisées sans signification qui

27 sont prononcées. Les participants doivent alors choisir parmi les 14 émotions laquelle représente le mieux celle qui est exprimée.

Le second sous-test de compréhension des émotions est constitué de 20 items qui correspondent à des vignettes décrivant une situation émotionnelle expérimentée par une autre personne. Les participants doivent choisir parmi les 14 émotions suivantes celle qui décrit le mieux ce que la personne ressent : fierté, joie, intérêt, soulagement, ennui, tristesse, honte, culpabilité, inquiétude, peur, dégoût, mépris, irritation et colère.

Pour la régulation émotionnelle qui est le troisième sous-test, il y a 28 items constituant des vignettes dans lesquelles notre propre personne se retrouve dans une situation avec une émotion négative ressentie. La tâche consiste à choisir deux options sur quatre où chaque possibilité décrit une pensée représentant l’une des principales stratégies de régulation. Parmi les quatre propositions, deux options reflètent des stratégies adaptatives et deux autres options reflètent des stratégies non-adaptatives.

Pour terminer, le dernier sous-test de gestion des émotions consiste à lire 20 vignettes qui mettent en jeu une interaction avec une tierce personne éprouvant une émotion négative ou un bonheur inapproprié2. Le participant doit alors choisir parmi cinq options quelle stratégie comportementale il souhaite adopter en vue de la situation. Pour rappel, les cinq stratégies comportementales de gestion de conflit sont : la concurrence, la collaboration, le compromis, l’évitement et l’accommodement (Thomas, 1992).

Au total le GECo se compose alors de 110 items et dure approximativement 50 minutes. A la fin de l’expérience, les scores pour les quatre sous-tests ainsi qu’un score total nous sont automatiquement calculés et remis.

4.2.2 2ème partie : Tâche d’analyse vidéo Stimuli

Au total 96 stimuli-vidéos d’une durée de 15 secondes ont été créés à partir d’une tâche de négociation fictive. Dans cette tâche, des étudiants ont incarné par paire le rôle d’un employé et d’un responsable des ressources humaines avec comme objectif de parvenir à un accord sur différentes thématiques afin d’établir un nouveau contrat de travail. De ce fait, ils avaient 30min à leur disposition pour négocier 8 points : le 1er jour de travail, le bonus annuel, le nombre de jours de congé, le salaire, l’assurance, le bâtiment, le remboursement de déménagement et lieu.

Pour chacun de ces thèmes, cinq options représentant des gains (0 à 4000) ou des pertes (0 à

-2 Tel que défini dans le GECo, un bonheur inapproprié se réfère à la situation où un état affectif positif est ressenti face au malheur de quelqu’un d’autre. Par exemple en contexte organisationnel, une personne pourrait se réjouir d’un licenciement d’un de ses collègues ce qui n’est pas éthiquement moral.

28 6'000) sont proposées différentiellement à l’employé et au responsable RH. Les rôles ont été attribués aléatoirement et chaque individu avait pour but de maximiser ses propres gains. Nous avions demandé l'autorisation de les filmer et d'utiliser ces vidéos comme stimuli dans d'autres études selon les indications du comité d'éthique. De plus, l’accord ainsi qu’une autorisation de diffusion des vidéos a été remplie par tous les participants ayant accepté d’être filmés.

Les vidéos obtenues ont été traitées avec le logiciel Movavi Video Editor Plus 2020 afin de modifier le cadrage, la durée ainsi que la qualité des images. Le cadrage a été modifié pour ne présenter qu’un seul des négociateurs à la fois et dans le but de cibler la partie supérieure du corps en privilégiant la visualisation du visage. Le son a été coupé pour permettre un focus sur les aspects non-verbaux visuels uniquement. Nous avons choisi d’inclure seulement les 15 dernières secondes de chaque point négocié afin de ne présenter que le moment où l’accord est établi et où le comportement émotionnel du négociateur est le plus fort. En effet, les négociateurs avaient comme consigne de formuler explicitement leur accord final avant de passer au thème suivant et il s’agit du moment où nous nous attendons à ce que le comportement émotionnel de la personne concernant le résultat du point négocié soit le plus visible.

Parmi toutes les négociations filmées, nous avons souhaité retenir un nombre égal de négociations en faveur de l’employé et en faveur de l’employeur afin d’éviter tout biais potentiel. Nous avons donc choisi les 3 vidéos où l’employé a remporté la négociation avec le plus grand écart de points et les 3 vidéos où le responsable RH a obtenu le plus de points également. Cela a donné lieu à 12 vidéos chacune composée de huit séquences (chaque vidéo correspondait à un négociateur pour les huit thématiques discutées).

Tâche d’analyse à effectuer

La tâche demandée aux participants de notre étude était d’estimer dans un premier temps le nombre de points acquis par le négociateur qu’il voyait sur la vidéo et ce pour les 96 stimuli.

Après l’analyse des huit séquences pour un même négociateur, deux autres questions leur étaient posées. L’une portait sur une auto-évaluation des estimations faites, et l’autre leur demandait sur une échelle à 5 points à combien ils estimaient que le négociateur ait été jugé sympathique par son adversaire.

Dans le document Le comportement non-verbal en négociation (Page 26-29)

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