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Présentation des variables

5. Résultats

5.1 Présentation des variables

Pour tester nos différentes hypothèses, nous avons utilisé les données de 98 participants (MÂge = 22,32 ans, SDÂge = 4.56) et effectué nos analyses sur le logiciel R.

29 Nos variables dépendantes sont les suivantes : la précision des estimations de la performance (M = 0,35, SD = 0,04), la précision des estimations de la sympathie (M = 0,28, SD = 0,09), la moyenne des scores obtenus pour chacune des 96 évaluations de la performance (M = 3,11, SD = 0,65) et la moyenne des scores obtenus pour chacune des 12 évaluations de la sympathie (M = 3,28, SD = 0,75).

Nos variables indépendantes sont les suivantes : Les scores réels de performance obtenus par les négociateurs (M = 2,5, SD = 1,17), les scores réels de sympathie des adversaires (M = 4, SD = 0,95), la moyenne des scores obtenus à chacun des quatre sous-tests du GECo, à savoir, la reconnaissance des émotions (M = 0,7, SD = 0,09), la compréhension des émotions (M = 0,74, SD = 0,14), la régulation des émotions (M = 0,55, SD = 0,11) et la gestion des émotions chez autrui (M = 0,5, SD = 0,15), le score moyen obtenu au test GECo dans son intégralité (M = 0,62, SD = 0,08), puis la moyenne de l’auto-évaluation (M = 2,43, SD = 0,72).

Afin d’éviter des problèmes de variances et afin d’égaliser les échelles de mesures, nous avons effectué une transformation des données concernant les estimations des participants sur la performance des négociateurs et les scores réels obtenus sur cette dimension. Pour ce faire nous avons transformé les cinq possibilités du nombre de points acquis qui pouvaient varier de -6'000 à +4000 sur une échelle de 1 à 5 points. Ceci nous a permis de ramener les scores sur la même échelle que les scores de sympathie et ainsi de permettre une meilleure congruence des mesures utilisées dans les analyses.

À propos des scores de précision, nous avons dans un premier temps calculé pour chaque estimation un score de différence en fonction du score réel. Celui-ci pouvait alors varier de 0 (=estimation parfaite) à 4 (=grande différence par rapport au score réel). Puis nous avons divisé la somme de ces différences par 4 (=score maximal de différence) fois le nombre total d’éléments à estimer. Autrement dit, pour la précision des estimations de la performance, la somme totale des différences était divisée par le maximum total possible (384, c’est-à-dire 4 fois 96 =nombre d’estimations de la performance). Pour la précision des estimations de la sympathie, la somme totale des différences a été également divisée par le maximum total possible (48, c’est-à-dire 4 fois 12=nombre d’estimations de la sympathie). Tous ces scores de précision sont ainsi compris entre 0 et 1 avec l’idée que plus le score est proche de 0 meilleure est la précision. Il est important de garder à l’esprit cet aspect pour la compréhension des résultats statistiques qui suivront.

30 5.2 Résultats des analyses statistiques

5.2.1 Objectif de recherche 1

Nous avons postulé deux hypothèses concernant le lien entre la moyenne des estimations pour chaque élément à évaluer et les scores réels obtenus. La première présuppose une corrélation significative entre les estimations de la performance et les scores réels obtenus par les négociateurs. La deuxième prévoit également une corrélation significative entre les estimations de la sympathie et les scores réels évalués par les adversaires. Nous avons préalablement calculé la moyenne des estimations des participants pour chacune des différentes évaluations pour ensuite les comparer avec les scores réels.

Les résultats de corrélations ne permettent pas de confirmer les deux premières hypothèses. En effet, ni la corrélation concernant la performance (r = .11, p = .30), ni celle concernant la sympathie (r = .42, p = .17) n’est significative. Ces résultats sont congruents avec des observations purement exploratoires concernant les scores de différence entre les estimations faites par les participants et les scores réels : pour les estimations de la performance (prise dans leur intégralité), 2'071 sur 9'408 ont été correctes et pour les estimations de la sympathie 353 sur 1'176 ont été correctes.

5.2.2 Objectif de recherche 2

Afin d’évaluer le lien entre les compétences émotionnelles et la précision des estimations faites par les participants, nous avons effectué une analyse de régression. Nous avons émis deux hypothèses : une première qui stipule qu’un niveau élevé de compétence émotionnelle va prédire une meilleure précision des estimations de la performance, et une deuxième qui établit le même lien pour la précision des estimations de la sympathie.

Figure 9. Représentation de l’effet entre les estimations de la performance et les scores réels obtenus avec le coefficient de corrélation *p<.05.

Figure 10. Représentation de l’effet entre les estimations de la sympathie et les scores réels de l’adversaire avec le coefficient de corrélation *p<.05.

.11

31 Les résultats ont montré un lien non-significatif entre les compétences émotionnelles et la précision des estimations de la performance (β = .052 ; t(94) = 1.044, p >.05). Par conséquent, un bon niveau en compétences émotionnelles ne permet pas de prédire la précision des estimations de la performance. En revanche, les résultats ont montré un lien significatif entre les compétences émotionnelles et la précision des estimations de la sympathie ((β = -.264 ; t(94)

= -2.341, p <.05). Une valeur négative ici, indique qu’un niveau élevé de compétence émotionnelle implique une meilleure précision. Cela signifie que le niveau de compétences émotionnelles est un bon prédicteur uniquement pour la précision des estimations de la sympathie.

5.2.3 Objectif de recherche 3

Pour tester nos deux hypothèses sur le lien prédictif des différents sous-tests envers les scores de précisions des estimations nous avons effectué une régression multiple. Nos hypothèses présupposaient que chacun des quatre sous-tests aurait une valeur prédictive significative sur les scores de précisions, avec toutefois une prévalence pour la reconnaissance des émotions.

Les résultats pour la précision des estimations de la performance ont montré un lien non significatif avec les quatre sous-tests : reconnaissance des émotions (β = .021 ; t(91) = .484 ; p

>.05), compréhension des émotions (β = .029 ; t(91) = .960 ; p >.05), gestion des émotions chez autrui (β = .000 ; t(91) = .002 ; p >.05) et régulation des émotions (β = .002 ; t(91) = .054 ; p

>.05). Les différents sous-tests ne permettent pas de prédire la précision des estimations de la performance.

Figure 11. Représentation du lien de prédiction entre le score total obtenu au GECo et la précision des estimations de la performance avec le coefficient de régression *p<.05.

Figure 12. Représentation du lien de prédiction entre le score total obtenu au GECo et la précision des estimations de la sympathie avec le coefficient de régression *p<.05.

.05

-.26*

32 Les résultats pour la précision des estimations de la sympathie n’ont montré qu’un seul lien significatif avec les quatre soustests : reconnaissance des émotions (β = .190 ; t(91) = -1.966 ; p <.05), compréhension des émotions (β = -.106 ; t(91) = -1.583 ; p >.05), gestion des émotions chez autrui (β = -.011 ; t(91) = -.174 ; p >.05) et régulation des émotions (β = .062 ; t(91) = .838 ; p >.05). Il n’y a que le sous-test de reconnaissance des émotions qui permet de prédire la précision des estimations de la sympathie. Les autres sous-tests ne le permettent pas.

Figure 13. Représentation du lien de prédiction entre les différents sous-tests du GECo et la précision des estimations de la performance avec les coefficients de régression *p<.05.

Figure 14. Représentation du lien de prédiction entre les différents sous-tests du GECo et la précision des estimations de la sympathie avec les coefficients de régression *p<.05.

.03 .02

.00 .00

-.19*

-.11 .06 -.01

33 5.2.4 Objectif de recherche 4

Pour explorer si le score total au GECo est un médiateur du lien entre l’auto-évaluation et les scores réels en négociation nous avons effectué une analyse de médiation. Nos hypothèses stipulaient que la relation entre l’auto-évaluation et la précision des estimations tant pour la performance que pour la sympathie est médiée par le score total obtenu au GECo.

Les résultats n’ont montré aucun lien de médiation significatif des compétences émotionnelles dans la relation entre l’auto-évaluation et la précision des estimations de la performance (β = -.000 ; t(93) = -.118 ; p >.05) ni dans la relation entre l’auto-évaluation et la précision des estimations de la sympathie (β = .004 ; t(93) = 1.246 ; p >.05). Cela signifie que les compétences émotionnelles ne sont pas un médiateur dans la relation entre l’auto-évaluation et la précision des estimations. De même, si l’on regarde les liens directs de l’auto-évaluation sur les précisions des estimations, ils ne sont pas non plus significatifs (β = .009 ; t(93) = -1.73 ; p >.05) et (β = -.022 ; t(93) = -1.777 ; p >.05). Par conséquent, l’auto-évaluation n’est pas un bon prédicteur de la précision des estimations.

Figure 15. Représentation de l’effet de médiation du score total au GECo dans la relation entre l’auto-évaluation et la précision des estimations de la performance avec les coefficients de régression *p<.05.

Figure 16. Représentation de l’effet de médiation du score total au GECo dans la relation entre l’auto-évaluation et la précision des estimations de la sympathie avec les coefficients de régression *p<.05.

-.01

-.02 .01

-.00

.00

-.28*

-.02 -.02

34 6. Discussion et conclusion

Dans la présente étude, nous avons cherché à déterminer si les signaux du visage permettaient à des observateurs externes d’obtenir des informations précises dans un contexte de négociation quant aux résultats obtenus des négociateurs et quant à la sympathie ressentie par leurs adversaires. Puis nous avons évalué le rôle des compétences émotionnelles des observateurs sur leur capacité à estimer correctement ces différents éléments. Enfin, nous voulions investiguer le rôle indirect de ces compétences émotionnelles dans la relation entre l’auto-évaluation des observateurs et la précision de leurs estimations.

Les résultats ont démontré que les estimations faites par les participants ne corrèlent pas de manière significative avec les scores réels de performance des négociateurs et ceux de sympathie des adversaires. De plus, les compétences émotionnelles ont permis de prédire la précision des estimations de la sympathie uniquement, mais pas la précision des estimations de la performance. En regardant les différentes composantes des compétences émotionnelles, seul le sous-test de reconnaissance des émotions a une valeur prédictive significative concernant la précision des estimations de la sympathie. Pour terminer, aucun lien de médiation n’a été trouvé pour les compétences émotionnelles dans la relation de l’auto-évaluation et des scores de précisions des estimations.

6.1 Retour sur les hypothèses théoriques Estimations et scores réels

Notre hypothèse théorique de départ était que les signaux du visage permettraient aux observateurs de faire des estimations précises sur le nombre de points acquis par les négociateurs ainsi que sur la sympathie de leurs homologues. Cependant, les résultats ne permettent pas de confirmer cette hypothèse. En effet, aucune corrélation significative n’a été trouvée entre les estimations des participants et les scores réels obtenus en négociation. Cela signifie probablement que les signaux du visage, ou du moins, les indices présents dans les vidéos ne permettent pas de faire des estimations aussi précises. Seulement peu d’études se sont concentrées sur un type d’inférence similaire, il est donc problématique de comparer nos résultats à une large littérature. En effet, la plupart des études ont étudié des caractéristiques liées à la personne (émotion, préférence, évaluation, intention) et non à une performance (De Melo et al., 2013 ; Ekman & Friesen, 2010 ; Pietroni et al., 2008 ; Scherer & Mortillaro, 2018).

Il est intéressant néanmoins de faire un lien avec l’étude de Pietroni et al. (2008) qui a démontré que les émotions exprimées par le négociateur était un très bon indice de la valeur qu’il attribue à la question traitée. En suivant cette approche et dans le cadre de notre étude nous nous sommes

35 demandé si le comportement émotionnel pourrait aussi nous renseigner sur le résultat du thème négocié. Or, il semblerait alors que nous ne soyons pas enclins à faire ce type d’estimations, soit parce que les indices faciaux ne nous le permettent pas de manière générale, soit parce que le matériel utilisé pour faire cette étude n’est pas adéquat. Les limites concernant ce dernier point sont discutées plus loin.

Compétences émotionnelles et précision des estimations

Une seconde hypothèse théorique était que les compétences émotionnelles des participants observateurs prédiraient la précision de leurs estimations tant sur la performance des négociateurs que sur l’évaluation de la sympathie des homologues. Les résultats ne confirment que partiellement cette hypothèse en démontrant un lien de prédiction pour la précision des estimations de la sympathie, mais pas pour la précision des estimations de la performance. On peut expliquer ce résultat par la considération que les estimations sur la sympathie ont une dimension affective plus élevée que les estimations quantitatives des résultats à caractère non-émotionnel. Il paraît donc plus logique que les compétences émotionnelles permettent de prédire cette dimension plus fortement. Ces résultats s’inscrivent dans un même ordre de congruence, par exemple avec les résultats de Austin (2005) qui avait démontré que l’intelligence émotionnelle, mesurée sous forme de trait, corrèle avec la performance à différentes tâches émotionnelles de discrimination ou de reconnaissance. De même, Edgar et al. (2012) ont démontré que des scores élevés en intelligence émotionnelle (mesurée sous forme de trait également) sont positivement liés avec la fiabilité de décodage des émotions. Et pour mettre en lien avec une mesure de l’intelligence émotionnelle en termes de capacités, Scherer & Mortillaro (2018) avaient souligné une forte corrélation entre la capacité à interpréter correctement les stimuli synthétisés et la capacité à reconnaître les émotions. Les résultats trouvés dans notre étude soulignent la pertinence de considérer les compétences émotionnelles dans le traitement d’information à caractère affectif.

Composantes des compétences émotionnelles et précision des estimations

Notre troisième hypothèse théorique postulait que le sous-test de reconnaissance des émotions aurait une valeur prédictive plus importante que les autres sous-tests sur les scores de précision. Les résultats ont démontré cet effet uniquement pour la précision de la sympathie, tandis que tout le reste n’était pas significativement prédictif. L’idée était de répliquer en partie les résultats trouvés par Schlegel et al. (2018) sur la qualité prédictive des compétences émotionnelles sur les résultats d’une négociation. En testant indépendamment la capacité de reconnaissance des émotions mesurée avec le GERT puis les capacités d’intelligence émotionnelle prises dans leur globalité avec le test MSCEIT, ils ont démontré une prédiction

36 plus forte et plus précise de la reconnaissance des émotions. Nous nous attendions alors à ce type de résultat également. De plus, le format pour évaluer la reconnaissance des émotions dans le GECo correspond au format de la tâche d’analyse vidéo car les évaluations se font à partir de vidéos, tandis que pour les autres sous-tests le format se rapporte à la lecture de vignettes. Il s’agit d’un second élément qui appuyait notre attente d’une correspondance plus élevée pour ce sous-test-ci.

Compétences émotionnelles, auto-évaluation et précision des estimations

Notre dernière hypothèse théorique prévoyait un lien de médiation des compétences émotionnelles dans la relation entre l’auto-évaluation et la précision des estimations de performance et de sympathie. Ce lien n’a pas été retrouvé. Il est souvent démontré que nous ne soyons pas aptes à estimer correctement notre performance et que bien souvent nos auto-évaluations surestiment ou sous-estiment notre capacité réelle, et ce pour différents domaines (Brackett et al.,2006 ; Dunning et al., 2003). Dans cette étude-ci également, les auto-évaluations n’ont pas permis de prédire les scores de précision des estimations ce qui semble aller dans le même sens. L’idée était d’alors d’entrevoir un lien avec les compétences émotionnelles pour déterminer s’il venait contrer ce résultat. Autrement dit d’observer si un individu avec de bonnes compétences émotionnelles serait moins sujet aux biais d’auto-évaluations. Néanmoins, cela n’a pas pu être démontré dans cette étude.

6.2 Limites et perspectives

Certaines limites peuvent être relevées, notamment concernant le matériel utilisé lors de la tâche d’analyse vidéo. Tout d’abord, l’étude antérieure dans laquelle s’est déroulée la tâche de négociation a été menée en laboratoire avec des étudiants qui ont simulé un processus d’embauche purement fictif. Dans un contexte de réalité concrète, les conséquences d’un tel type de négociation sont manifestement beaucoup plus importantes. De plus, bien qu’il s’agisse d’un aspect qui ait été contrôlé un maximum, certains participants se connaissaient préalablement ne serait-ce que par les cours suivis ensemble. Ces différents éléments peuvent venir contrer l’authenticité des signaux du visage pour un tel contexte (par exemple, rires inappropriés etc.).

Le cadrage des vidéos peut également être discuté. Une seule caméra a été utilisée pour filmer les dyades donnant lieu à un cadrage un trois-quarts. Or, il aurait sans doute été préférable de positionner une caméra sur chacun des visages des négociateurs afin d’obtenir un cadrage centré et ciblé spécifiquement afin de faciliter l’analyse et l’observation des indices faciaux.

Un autre élément encore concerne la difficulté des estimations demandées. Nous avons demandé aux participants de faire différentes évaluations, certaines concernant des résultats

37 quantitatifs de la négociation par rapport au nombre de points acquis par le négociateur, et d’autres concernant des résultats affectifs par rapport à la sympathie éprouvée par l’adversaire.

Bien que les corrélations calculées entre ces deux types d’estimations de différentes natures et les scores réels ne soient pas significatives, si l’on prend un point de vue purement qualitatif et d’exploration, celle pour les estimations de la sympathie est plus élevée que celle pour la performance ce qui pourrait suggérer que les estimations de la sympathie pourraient être mieux réussies par les participants. De plus, le pourcentage de réponses correctes est plus élevé pour les estimations de la sympathie (30%) que pour celles de la performance (22%). Peut-être que les aspects quantitatifs étaient plus difficiles à estimer parce que les participants n’avaient finalement pas toutes les informations précises concernant le déroulement de la tâche de négociation fictive, notamment sur les cinq possibilités de points pour chaque thème négocié.

Bien que des informations leur ont été délivrées, elles n’étaient sans doute pas assez développées pour leur permettre de comprendre pleinement les enjeux et le contexte. En vue de ces différentes limites relatives au matériel utilisé pour l’étude, il serait par conséquent intéressant d’explorer lors de futures recherches les capacités d’analyse et de décodage dans des conditions réelles de négociation, par exemple durant des entretiens d’embauche véridique.

Par ailleurs, certaines études en littérature scientifique ont exploré les compétences émotionnelles et les différences de genre et ont démontré une tendance pour les femmes à avoir un niveau d’intelligence émotionnelle plus élevé que les hommes (par exemple, Brackett et al., 2004 ; Extremera et al., 2006 ; Joseph & Newman, 2010). Il aurait été intéressant d’explorer ce lien dans la présente étude, mais malheureusement le nombre de participants masculins s’est montré largement inférieur et même insuffisant pour toute analyse statistique. De plus, ces anciennes études et méta-analyses mentionnées n’ont investigué cette relation qu’à travers des mesures de l’intelligence émotionnelle effectuées à l’aide du MSCEIT. Pouvoir étendre ce type de résultat avec des mesures effectuées avec le GECo aurait été alors un bon complément et une bonne piste pour de futures recherches.

Dans le même ordre d’investigation, nous pourrions explorer l’évolution des compétences émotionnelles à travers les âges. Parmi l’échantillon utilisé dans la présente étude, la différence d’âge entre les participants n’était pas assez élevée pour entamer ce type de recherche. Néanmoins quelques études antérieures ont démontré un lien positif et significatif, bien que léger, entre ces deux variables (Extremera et al., 2006 ; Fariselli et al., 2008). Cela signifierait-il que ce type de compétences évolue ou s’améliore avec l’âge ? De plus, Fariselli et al. (2008) ont démontré que ce lien ne se confirme que pour certaines composantes de l’intelligence émotionnelles et pas pour d’autres. Il serait alors intéressant pour des recherches

38 ultérieures d’explorer et de discuter ce rapport avec l’âge pour le GECo et les quatre sous-tests qui le composent.

6.3 Conclusion

L’objectif de notre étude était dans un premier temps d’explorer l’aspect communicatif des signaux du visage à travers une tâche d’évaluation de la performance. Nous avons demandé à des participants d’évaluer la performance de négociateurs fictifs en utilisant comme information uniquement leurs réactions émotionnelles visibles. En l’occurrence, ils devaient estimer des résultats quantitatifs précis concernant le nombre de points acquis par un négociateur, puis estimer sur une dimension plus affective, le jugement de la sympathie de

L’objectif de notre étude était dans un premier temps d’explorer l’aspect communicatif des signaux du visage à travers une tâche d’évaluation de la performance. Nous avons demandé à des participants d’évaluer la performance de négociateurs fictifs en utilisant comme information uniquement leurs réactions émotionnelles visibles. En l’occurrence, ils devaient estimer des résultats quantitatifs précis concernant le nombre de points acquis par un négociateur, puis estimer sur une dimension plus affective, le jugement de la sympathie de

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