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Chapitre II : Enjeux mémoriels

II- 3-Mémoire territoriale

Par l’adjectif « territoriale », nous ne visons pas uniquement dans ce titre le territoire au sens d’appartenance, nous visons un sens plus général dans la mesure où non seulement les lieux, mais aussi la langue, le patrimoine oral laissent des traces ineffaçables et distillent un sentiment d’appartenance que même la notion de l’oubli n’arrive pas à annihiler.

Nous aborderons donc à ce point de notre analyse les traces d’une langue maternelle dans le flux des souvenirs mais également une mémoire littéraire qui touche autant aux ouvrages de références qu’aux chansons émaillant notre corpus.

II-3-1-La mémoire des lieux

Le territoire est-il un lieu mémoire ? Lire le territoire comme un lieu de mémoire apporte-t-il un plus ? Si l’on pose que la mémoire crée ou inspire un espace distinct et singulier et que l’espace rend la mémoire durable, tout territoire n’en devient pas pour autant un lieu de mémoire simple à définir. Il s’inscrit en effet dans une pluralité de taille, il relève d’une pluralité d’acteurs et répond à une pluralité de rythmes temporels. Ces derniers apparaissent, chacun, simultanément déconstructeurs et constructeurs : « La thématique du

lieu de mémoire donne donc aux représentations incluses dans la notion de territoire-comme celles incluses dans les notions connexes de lieu, de haut-lieu et de paysages-un supplément de sens »309

La topographie possède une grande importance pour se mettre sur la piste d’un souvenir:« chaque quartier, chaque rue d’une ville, évoque un souvenir, une rencontre, un moment du bonheur »310 ; en passant dans un endroit précis, un souvenir passé revient à notre esprit, une trace de chacun surgit à travers un endroit où il vivait. Les lieux ont fortement le

309PIVETEAU, Jean-Luc, "Le territoire est-il un lieu de mémoire ?", In: Espace géographique, tome 24, n°2, 1995. pp. 113-123 in www.persee.fr/doc/spgeo_0046-2497_1995_num_24_2_3364

pouvoir de dévoiler un souvenir du passé : « Grâce à la topographie d’une ville, c’est toute votre vie qui vous revient à la mémoire par couches successives comme si vous pouviez déchiffrer les écritures superposées d’un palimpseste».311

Dans Surtout ne te retourne pas, Maïssa Bey énonce des adresses pouvant paraître anonymes et en même temps révélatrices, car pouvant correspondre à n’importe quelle adresse dans une ville algérienne. Cette situation paradoxale s’impose comme un fil, tissant et consolidant l’identité, donc la mémoire d’Amina/Wahida, le personnage principal :

« Au centre de la cité des 140 logements » (SNTRP, p. 120) renvoie à l’ancienne adresse, c’est-à-dire celle de Wahida, il va sans dire que la localisation est bien vague, correspondant au refus de la jeune fille d’assumer son ancienne existence, donc sa mémoire. Alors que la « Cité des quatre-vingt logements, bâtiment quatre, quatrième étage (SNTRP, p. 145), une adresse avec tout ce qu’il faut comme chiffres et localisation est on ne peut plus précise, correspondant également à la volonté de la jeune fille de retrouver un semblant de maison d’enfance qui puisse lui restituer sa mémoire perdue, une entreprise vouée à l’échec ou au succès, mais en tout cas qui se précise avec la révélation de l’adresse de sa supposée mère :« Madame B. Dounya, au 20 rue du 20-Août, ex-rue des Glycines. »(SNTRP, p. 145), où l’ancien nom apparaît, symptôme de la confrontation de la mémoire coloniale et de celle, algérienne et qui se donne à lire également dans cette diatribe contre les lieux, comme seuls garants de la mémoire :

En lisant, je me fais la réflexion, absurde et déplacée en cet instant que bon nombre de cités, de rues, de places, de stades, récents ou débaptisés, ne portent plus que des numéros, des chiffres censés permettre au peuple de garder la mémoire des hauts faits de notre histoire. Rien ne rassure plus nos gouvernements que les chiffres et les dates, les commémorations et les références à l’histoire, et plus particulièrement au passé révolutionnaire du pays dans lequel nombre d’entre eux puisent de nos jours encore une légitimité de plus en plus contestée. Une toponymie révélatrice. Une manière comme une autre de tenir des comptes. A défaut d’en rendre. (SNTRP, p. 146)

Les lieux, comme dans la littérature romantique, semblent refléter les états d’âme des personnages: «J’avance et je m’enfonce dans la ville défaite, décomposée, désagrégée, disloquée » (SNTRP, p.13)

Dans Entendez-vous dans les montagnes :

Sous ses paupières baissées défilent des étendues de terre rocailleuses, empoussiérées, balayées par des vents que rien n’arrête. Et puis des forêts, des maquis, des sentiers envahis de ronce. Et de temps à autre, sur les terrains vagues aux abords des villes et des villages, semblables à des excroissances, des monticules entourés de pierres blanches ou grises entassées sans soin pour délimiter les tombes[…] Ça et là, à peine quelques arbres squelettiques et poussiéreux, disséminés au hasard des caprices d’une nature trop avare de faveurs. Rares sont ceux qui donnent de l’ombre. Les ciels là-bas sont presque toujours sans nuages. (EVDLM, p. 13)

Tout territoire est un lieu de mémoire. Au cœur de la notion de territoire, on trouve les deux sens de l’identité : territoire du souvenir et territoire de l´oubli, la topographie devient territoire de la mémoire, est-ce alors la mémoire qui est fautive ou les lieux qui ont changé ?

A l’époque, Per et moi vivions encore à Copenhague et juan à Mexico. Chaque fois que j’allais à New York rendre visite à des amis ou animer des ateliers d’écriture, il m’y rejoignait. Je témoignais même d'une sollicitude inhabituelle à l’égard de mes frères et sœurs tous les deux ou trois mois des voyages en Amérique pour les voir (IDT, p. 148)

Nadia, la narratrice d’Instruments des ténèbres se souvient des lieux ayant jalonné ses histoires de cœur ? Ou est-ce le contraire ? Les noms de lieux constituent des repères qui façonnent ses souvenirs au gré de ses pensées. La mémoire suggère ou façonne un espace distinct et peut parfaitement s’approprier l’espace et le façonner dans les méandres du souvenir et de l’oubli.

A partir de ses textes, l’écrivaine Nancy Huston nous permet de l’associer aux images de « papillon, de navigateur et de pollen »312. Ayant choisi de quitter son pays natal dès sa tendre enfance, Huston a construit sa mémoire par le biais du départ, de la rupture, de la déambulation. En effet, cette coupure envers le Canada figure très profondément dans ses écrits et nous invite à imaginer que « le chtonien et le papillon »313 peuvent être des facettes d’un même être. C’est en quittant son pays d’origine qu’elle a pu rétablir des liens d’identification, ce sont les yeux de la distance qui ont forgé une mémoire du pays natal. Après une longue période, c’est grâce à l’écriture que ce pays lointain abandonne son état d’hibernation.

Si Huston, qui vit à Paris depuis de nombreuses années, a toujours défini l’exil comme une nouvelle connaissance de soi, dans Cantique des plaines, c’est le retour aux racines qui constitue la nouvelle façon de voir le monde. Il s’agit d’un douloureux mais nécessaire voyage vers soi-même pour retrouver ce qui n’a été qu’à moitié effacé par l’exil, ce qui a été mis en suspense ou en silence par la transposition à un autre lieu et une autre langue. Car pour l’auteure, vivre ailleurs, c’est « vivre entre guillemets »314. Retourner au Canada signifie «retrouver l’Ambivalence en personne »315 : c’est là, dit-elle, que j’«éprouve la sensation

troublante, comme dans un rêve, que tout m’y est absolument familier et en même temps légèrement "déplacé"»316.

Maïssa Bey n’est pas partie d’Algérie pour écrire, contrairement à Nancy Huston. Mais que penser de son récit Entendez-vous dans les montagnes, présenté comme une autobiographie, mais qui présente la narratrice comme un auteur ayant quitté son pays natal, en l’occurrence l’Algérie, pour fuir la horde terroriste ? Que dire également de son autre récit

Surtout ne te retourne pas, présentant Amina, le personnage principal, comme une apatride, ne trouvant son salut qu’au sein d’un camp de réfugiés après le séisme ayant frappé la région de Boumerdès en 2002 ? Le déplacement d’un espace à un autre constitue donc une dynamique récurrente dans ces récits qui va de pair avec celle de la mémoire. Pourrait-on, dès

312MASSONI DA ROCHA, Vanessa, « Les enjeux de la mémoire du pays natal chez Nancy Huston », Études canadiennes / Canadian Studies [article en ligne], 74 | 2013 in http://eccs.revues.org/244

313Ibid.

314SEBBAR, Leïla, HUSTON, Nancy, Lettres parisiennes : Autopsie de l’exil, op. cit., p. 172

315TALAHITE-MOODLEY, Anissa ; GONFOND, Claude, op. cit.

lors, parler d’un départ symbolique vers, comme le désigne Philippe Gasparini « un lieu

rhétorique qui joue un rôle important [où] l’auteur engage ses lieux et en reproduit le pathos » ?317

Elle est assise au bord d’un étang. Penchée sur l’eau, elle observe les bouillonnements qui de temps à autre viennent troubler la surface stagnante. Des bulles éclatent de part en part, se résolvent en ondes concentriques et presque aussitôt l’eau se referme, pour un instant. Sous la mince pellicule verdâtre, elle devine les profondeurs, la vie souterraine, le grouillement secret, les palpitations qui affleurent en légers remous très vite effacés, et ne dérangent en rien le calme apparent qui règne en ce lieu.(EVDLM, pp. 63/64)

Dans cet extrait de Maïssa Bey, nous décelons dans le mouvement de l’eau, espace en mouvement et à la dynamique symbolique des soubresauts de la mémoire, des métaphores renvoyant au mouvement des souvenirs. Ces tentatives de retrouver des bribes d’une histoire personnelle, mais qui lui échappe par certains côtés sombres, la narratrice ne sait si elle a la volonté de les éclaircir, telle que cette recherche perpétuelle du bourreau de son père, qu’elle croit reconnaître dans chaque homme qu’elle croise.

Nancy Huston, à travers ses textes, se permet de peindre en nouvelles couleurs un passé abandonné et se réapproprie son histoire. Les longues saisons d’apathie et de silence sont emportées par un mouvement de reconquête, indiquant que l’acte de nier et de taire ne suffit pas pour faire le deuil d’un passé, décidée à transformer son passé canadien en paysage et en thème de ses productions. Contre l’oubli il est nécessaire de faire émerger les forces du souvenir, il faut parler, remémorer, partager, mettre à jour ce qui pourrait autrement disparaître. Toutefois, la mémoire et l’oubli ne semblent guère être des instances rivales. En effet, comme le souligne Marc Augé, « la mémoire et l’oubli sont solidaires, tous deux nécessaires au plein emploi du temps »318une complémentarité soulignée également dans cette citation : « la mémoire et l’oubli entretiennent en quelque sorte le même rapport que la vie et

317 GASPARINI, Philippe, Est-il je ?, op., cit., p.109.

la mort »319 Dans ce sens, il est clair que le rapport d’interdépendance qui fait croiser ces forces vitales a un autre rapport avec le passage du temps.

Dans les textes de Huston, il est question d’illuminer la mémoire, de re-signifier le Canada et de prendre un regard critique et créatif envers les ambigüités entre l’origine et la vie contemporaine. Cantique des plaines évoque le désir de fuite, d’échappement de la petite fille ne coïncidant pas avec le territoire qui l’entoure, il privilégie le retour au premier Canada, celui de la naissance du pays. Il s’organise comme un carnet de voyage où sont notées toutes les impressions de cette traversée troublante et complexe où il était impératif de revivre les souvenirs, ces derniers ne lui appartenant étrangement pas et dont elle use de cette liberté créatrice avec profusion. Alors qu’Instruments de ténèbres met en lumière toute la verve littéraire et créatrice de la narratrice, non pas pour créer d’autres souvenirs inhérents au pays d’origine (la narratrice est américaine et non canadienne), mais la mémoire des lieux est dépeinte dans ce récit d’une manière sporadique, comme pour mieux souligner une autre fracture, identitaire celle-là. En fait, les deux documents, de différentes typologies textuelles, mettent en scène une écrivaine mettant sa verve littéraire au service de l’affirmation identitaire et du récit des souvenirs.

Nancy Huston et Maïssa Bey privilégient les thèmes de la représentation du départ et du malaise envers le territoire dans leurs textes centrés, en grande partie, sur des expériences familiales conflictuelles. Des familles traumatisées, reconfigurées, marquées par le départ, temporaire ou non, par les abandons et par les départs successifs défilent au long de leurs productions : l'expérience du déplacement, symbolique ou réel est perçue comme une invitation aux réinventions identitaires pour se faire peau neuve.

La narratrice dans Entendez-vous dans les montagnes de Maïssa Bey évolue dans ce qu’on appelle des espaces romanesques : « Elle sera ailleurs peut-être. Ce sera un autre jour

peut-être. Elle fera d’autres voyages (C’est comme si l’histoire recommençait, qu’elle allait faire d’autres rencontres déterminantes, sous d’autres cieux, et qui s’inscriront en lettres de feu dans sa mémoire) » (EVDLM, p. 71). Par ailleurs, nous n’avons pu nous empêcher de remarquer que ces espaces se rattachent directement à la quête d’une mémoire torturée, fuyante, ce qui nous offre une représentation binaire et antagoniste de l’espace, l’ancien et le nouveau, en perpétuel changement.

En mars 1994 Nancy Huston présentait une communication à l’Université de Montréal, centrée sur son retour l’année précédente au Canada. Avec le sous-titre de Notes

autour d’un voyage aux sources, l’article tiré de la communication met en scène la visite de

Nancy à sa terre natale et la présentation de celle-ci à ses deux enfants et à son mari. A propos de ce retour, Pamela Sing écrit que « revenir en Alberta n’est donc pas un retour au doux foyer, mais une épreuve en plus. (…) Entreprise délicate qui consiste en une prise de conscience de sa double particularité d’enfant et de traumatisée»320. Huston en était certainement consciente. Son côté pollen, papillon et navigateur s’est très tôt imposé et a sensiblement conditionné son rapport complexe envers le Canada, un pays qu’il fallait absolument laisser derrière soi.

Un autre exemple de cette réécriture du territoire : Nancy Huston supprime de sa description de l’Alberta quelques éléments : L’écrivaine a écrit une version possible de l’Alberta, comme l’importance de la culture western et le rôle de quelques personnalités, comme le père Lacombe : ces éléments détonnaient-ils au milieu de l’idée positive qu’elle se fait de sa province, en court-circuitant sa construction identitaire à travers une mémoire sélective ? Ainsi, l’écriture du territoire de Nancy Huston était, dès le début, condamnée à s’éloigner de la dite réalité, parce que ses propres souvenirs étaient fragmentaires, nourris par la distance géographique et temporelle ouvrant la voie à plusieurs possibilités. Mais, surtout, en réécrivant son territoire, elle réécrit en même temps son passé, le réinvente, le forge à nouveau. Pamela Sing parle de cette réécriture du passé dans ces termes : « Elle a tenté

l’impossible : écrire un retour en Alberta qui soit en même temps un irrémédiable éloignement de cet espace»321

L’Alberta décrit dans le roman Cantique des plaines est un territoire imaginaire, puisant sa source dans la fiction et s’adaptant aux désirs de l’auteur elle-même. En visitant la province canadienne avant même l’écriture de son récit, Nancy Huston a trouvé un immense hiatus entre ses souvenirs et la réalité qui l’entourait. Ce rendez-vous manqué annonce son désarroi envers la ville et la fait transparaître cet espace urbain en une série de défaites, d’hypocrisies et de déceptions. Bref, le retour au Canada ne risque plus d’apparaitre comme

320 SING, Pamela, op. cit., p. 65

un retour de l’enfant prodige, au contraire, il n’a fait que rendre un peu plus vivant son ambiguïté d’appartenance et les doubles exclusions vécues dans les pratiques quotidiennes.

Car le départ initial du pays d’origine produit, en même temps, des ruptures entre le lieu d’origine et le sentiment d'appartenance dans les nouveaux territoires, Nancy Huston essaie de faire correspondre certaines facettes d'elle-même à la recherche d'une coexistence moins angoissante entre le Canada et la France : « L’enfance canadienne mérite d’être re-signifiée dans le processus de déterritorialisation. Il est question de retravailler cet héritage, de le façonner, de le maîtriser pour, enfin, le surmonter »322

Dans ce tiraillement figurent l’existence embarrassante des papillons et des chtoniens, du pollen et de la pierre, du navigateur et de l’arpenteur : des richesses difficiles à gérer. Les yeux qui partent s’attachent au paysage abandonné, comme des repères fondamentaux de la mémoire d’un pays natal que l’on a dû mal à oublier

Les enjeux de la mémoire du pays natal chez Nancy Huston privilégient le rapport laborieux entre le chemin de l’oubli et la construction des souvenirs dont le point de rencontre figure dans le domaine créatif de l’écriture. Marc Augé nous apprend qu’« il faut oublier pour

rester présent, oublier pour ne pas mourir, oublier pour rester fidèle »323 Il offre un proverbe savoureux qui clôt cet article : « Dis-moi ce que tu oublies, je te dirai qui tu es»324.

Certes, la représentation de cette mémoire se réduit en débris, car des souvenirs se réfèrent dans une certaine mesure aux espaces. Donc, des espaces connotent des souvenirs du temps différent, de telle façon qu’ils renvoient à une métaphore spatio-temporelle, donc la temporalité ici témoigne d’une fragmentation, en même temps, elle fait preuve d’une anti-chronologique.

Donc, le toponyme joue un rôle de repère dans la récupération de ses souvenirs. Du point de départ au point d’arrivée, en attendant, on a vécu avec Paula sa perception de l’enfance, sa frayeur de la guerre et de la mort et sa recherche de l’amour. Pour ainsi dire, la fragmentation de sa mémoire et de celle de son grand-père se traduit aussi par les toponymes qui conduisent le lecteur à une réflexion approfondie sur leur vécu, car le toponyme

322 MASSONI DA ROCHA, Vanessa, op. cit.

323AUGE, Marc, op. cit., p.122.

représente des moments particuliers où se passent ces histoires. En fonction de la théorie dans

La géocritique : réel, fiction, espace325, il y a deux approches fondamentales des espaces perceptibles :

L’une est plutôt abstraite, l’autre davantage concrète ; la première embrasserait l’ < espace > conceptuel (space), la seconde le < lieu >factuel (place). Mais l’une n’est pas exclusive de l’autre, ne serait-ce que parce que la démarcation entre espace et lieu est quelque peu flottante326.

Si l’on s’en réfère aux approches fondamentales en ce qui concerne la topologie, l’espace est au niveau spatial, le lieu propose une réflexion emblématique, et l’une n’est pas exclusive de l’autre. Par exemple, le géographe américain Yi-Fu Tuan voit que dans l’espace une aire de liberté, où la mobilité s’exprime alors que le lieu est un espace clos et humanisé. A son avis, lorsque l’espace prend un sens particulier, il peut se transformer en lieu, auquel les géographes et les sociologues ont appliqué une réflexion théorique. La géographe italienne, Maria De Fanis327, partage sur ces questions l’opinion de l’urbaniste italienne Flavia Schiavo :

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