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Chapitre I : Ecriture intime et mémoire

I- 2- Autres écritures…autres moi

Il ressort de l’aperçu théorique précédent qu’il semble que la plus grande prudence soit de mise lorsqu´on manie les termes d´autobiographie, d´autofiction ou de roman autobiographique, tant les frontières entre ces termes semblent floues. Lejeune lui-même reconnaît dans une pirouette l´impossibilité de l´autobiographie : « Dire la vérité sur soi, se

constituer comme sujet plein –c´est un imaginaire. L´autobiographie a beau être impossible, ça ne l´empêche nullement d´exister97 ». Que dire alors si ces genres sont traversés par d’autres, remettant totalement le pacte en cause le pacte de lecture ? Nous verrons donc que notre corpus est émaillé par des renvois à une écriture diariste, aux récits de naissance et à d’autres pratiques scripturaires qui font que l’expression d’écritures du moi n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît.

I-2-1-Le journal intime, mémoire fragmentée

L’équilibre généré par l’alternance dans Instruments des ténèbres de deux récits,

Sonate de la résurrection et Carnet Scordatura promène le lecteur entre le XVIème siècle français et les réflexions littéraires étroitement liées au monde intellectuel du XXème siècle : n’empêche, ces réflexions se déroulent tel un journal intime, retraçant la vie de Nadia l’écrivain ainsi que ses réflexions sur le travail d’écriture et sur sa conception de la littérature. En parallèle donc, Nadia la narratrice tient un journal intime où elle narre son passé avec sa

96SCHMITT, Arnaud, La perspective de l’autonarration, Poétique, n° 149 (février), 2007, p. 20.

mère ainsi que son processus d’écriture. Ce qui nous conduit par la présente analyse, à non pas faire ressortir une quelconque opposition se profilant entre ces deux genres, roman pour Sonate

de la résurrection et journal intime pour Carnet Scordatura mais plutôt les effets sur l’afflux de la mémoire généré par leur cohabitation au sein d’un même texte.

Ayant relevé ces caractéristiques inhérentes à l’écriture du journal intime dans

Instruments des ténèbres, et plus précisément aux débuts des chapitres appartenant à la partie intitulée Carnet Scordatura, nous croyons nécessaire de faire un détour par les aspects de l’écriture diariste en général et par la dynamique qu’elle insuffle au processus de la mémoire dans l’écriture de Nancy Huston en particulier.

Le Carnet Scordatura qui recueille toutes les impressions, les sentiments et les réflexions d’un écrivain en pleine production littéraire devient donc une sorte de journal intime retraçant le double parcours de Nadia, qui d’une part se remémore son enfance et sa jeunesse tandis que d’autre part elle définit et assume ses choix d’écriture. Ce dédoublement est perceptible à tous les niveaux : celui de la cohabitation des genres littéraires et du roman à l'intérieur de l'écriture et de la structure du récit de Nada, il est aussi identitaire. Tout d'abord, le journal, représenté par Le Carnet Scordatura, constitue le lieu de l'intime, du silence, du je, du quotidien, du présent, de l'immédiateté, de la vérité, du souvenir, et des dialogues avec le

daimôn98. En quête de mémoire, l'écriture, rattrapée par le temps, veut ainsi éviter ainsi les dangers de l'oubli : «Lake House. 14 avril, 4 heures du matin»99(IDT, p. 143). Nadia tente de déchiffrer son moi personnel à travers son journal tout en ne pouvant s’empêcher de remonter loin dans le temps pour retracer la vie de ses parents, pour comprendre cette mère violoniste, qui a renoncé à sa carrière pour son mari et ses enfants et ce père qui a tout fait pour empêcher sa femme de s’épanouir dans sa passion ; le journal devient ainsi le lieu d’une revendication, celle de ne jamais se laisser prendre au piège de la maternité.

Le ton est annoncé dès la première page du récit :

98En italique dans le texte. Sorte de muse inspiratrice qui régit la vie et la création de la narratrice et avec lequel elle dialogue tout au long de la rédaction du journal intime Le Carnet Scordatura. Ses réparties sont visibles grâce aux caractères rédigés en italique : « Ce que dit, pense, fait mon daimôn est sublime, immaculé, d’une beauté surhumaine. Dès que moi j’interviens, le texte est souillé, vicié, rendu malade et banal… », HUSTON, Nancy, Instruments des ténèbres, p. 18.

Lake House, 31 août

Fin de l’été. Je note cela

Mais ajoute aussitôt : la nature, je m’en fous éperdument, je n’ai jamais collectionné de feuilles, même étant enfant100 (IDT, p. 9)

Ces indications de l’endroit, la date et de quelques sensations fugaces appartiennent sans conteste au genre adopté par les diaristes101 et figurent au début des chapitres du récit

Instruments des ténèbres, chapitres intitulés par Nancy Huston Carnet Scordatura. Nancy Huston emprunte donc une caractéristique du journal intime dans les touts premiers énoncés de son texte, un clin d’œil au bouillon de souvenirs qui l’assaillent de toute part, puisque la narratrice Nadia, écrivain, est en train de, non seulement plonger dans ses propres souvenirs mais aussi de tenter une restitution d’un fait véridique, appartenant de ce fait au patrimoine de la région berrichonne, région ou s’est installée justement Nancy Huston.

Le journal intime, une autre variante donc des écritures du moi et qui fait irruption dans notre analyse. L’écriture diariste, une immersion de plus dans les méandres de la vie intérieure, mais dont la construction n'est pas rétrospective : elle est définie par S. Hubier comme « une

étape importante sur la voie de la privatisation et de la laïcisation de l'introspection littéraire, un genre que définit sa fragmentation102 », même si selon P Lejeune103,il est l'ennemi de la mémoire, car empêchant notre passé d'évoluer. Béatrice Didier104 retient quelques principes touchant à ce genre dont la périodicité, la propension morale et une position incertaine et paradoxale du destinataire. Pour Jean Rousset105, espèce mixte qui ne sait trop où prendre

100 Nous relevons dans l’extrait proposé plus haut une constante dans l’écriture de Nancy Huston et même celle de Maïssa Bey, la mémoire relative à l’enfance, un point que nous traiterons dans notre deuxième chapitre.

101 « Nom donné aux personnes qui écrivent un journal intime ou personnel », ALLAM, Malik, Journaux intimes

: une sociologie de l'écriture ordinaire, Paris, l'Harmattan, coll. « Logiques sociales », 1996, p. 17.

102 HUBIER, Sébastien, op. cit., p. 59

103LEJEUNE, Philippe, Signes de vie, op. cit., p. 65.

104 DIDIER, Beatrice. Le journal intime. Tunis : Ceres éditions, coll. « Critica », 1998, p. 110.

105ROUSSET, Jean. Narcisse romancier : essai sur la première personne dans le roman. Paris, Corti, 1973, cité par S. Hubier, op. cit., p. 96.

place dans les classifications littéraires, il est qualifié par B. Didier106 de « réceptacle de tous

les types d'écriture, pratiquement sans limite».

Pour Y. Stalloni107, il n'existe pas dans le journal intime de distance théorique entre le vécu et le narré, à la différence de l'autobiographie. Il appartient au monde du discontinu, contrairement à l'autobiographie dont les mots clés semblent être, et dans l'ordre : le passage du temps, rétrospection, reconstruction et réflexion, autant de notions théoriquement absentes de la pratique du journal.

Malik Allam108offre un tableau encore plus exhaustif du journal intime puisqu'il lui attribue une fonction sociale et le restitue dans le contexte d'un itinéraire personnel mais aussi d'une trajectoire sociale: «dans l'intime, cherchez le social109 » comme l'affirme Philippe Lejeune. Ce dernier parle de la pratique du journal comme110 d'une entreprise qui tend à renouer le lien entre le diariste et son moi profond et M. Allam va plus loin en conférant au journal, d'autre fonctions, telles que la détermination de la place que pourrait prendre la pratique de l'écriture intime dans la vie publique et privée d'une personne, la possibilité d'amorcer une réflexion sur l'existence et l'établissement d'un lieu dialectique d'avec le réel.

L’écriture du récit de Nancy Huston suppose un travail de recherche historique et sociologique que le personnage de Nadia ne manque pas de consigner dans son Carnet

Scordatura «journal intime dans lequel elle relate, classe et fait finalement la paix avec de nombreux souvenirs»111. La structure de toute écriture étant liée au temps, son histoire se met donc en place, ajoutant une dimension sociale à sa mémoire ; un état de fait du à la relation particulière entretenue par le diariste avec le temps et ses représentations sociales. La mémoire est restituée dans un cadre social et cette opération se fait en lien avec la mémoire collective : «Au travers de l'écriture de son journal, la diariste se construit une représentation de son

106 DIDIER, Béatrice, op.cit.,p. 186.

107STALLONI, Yves, Les genres littéraires, op. cit., p. 110

108 ALLAM, Malik, op. cit.,p. 8.

109 Ibid.

110 Ibid., p. 15.

111GÉLINAS, Marie-Claude, « La représentation de la femme dans Instruments des ténèbres et L’empreinte de l’ange de Nancy Huston » [Mémoire en ligne], Université du Québec, février 2004, p. 9 in http://depot-e.uqtr.ca/4688/1/000108610.pdf

histoire, une mémoire particulière112 ». Pour M. Al1am113, en plus de remplir des fonctions intimes ou personnelles pour son diariste, le journal intime est assimilée à une pratique de l'écriture en tant que fait social, touchant des réalités contemporaines et passées bien diverses : « Pourtant, le journal n'est-il pas le lieu de la mise au monde et de la représentation d'une

relation problématique du moi à la société? »114. Ses bouleversements dans l'histoire sont autant de formes dont il est difficile de tirer une structure minimum commune.

Selon M. Allam115, la mémoire d'un journal est loin de constituer une réécriture : s'écrivant quotidiennement (sauf quelques exceptions), sa relecture est une manière à se rassurer sur le fait de l'existence d'une évolution dans le cours de la vie et forge une représentation d'un passé heureux dans laquelle des moments idylliques ont une réelle place. Réinventée à chaque fois, elle progresse sur ses propres bases et la transcription des souvenirs prouve l'existence d'une histoire passée, mettant en évidence la forme de cette représentation du passé et de la mémoire constituée dans le journal; l'appréhender dépend de la représentation qu’a le diariste de sa pratique.

Le journal intime note, immédiatement, les évènements du jour ; son imminence s'oppose au recul de l'autobiographie et s'il n'était pas destiné au début à être publié, son caractère intime n'empêche pas la mise à jour d'une réflexion théorique et d'une écriture personnelle élaborée. Alors que le journal correspond au mode de la simple notation, désormais conçu et écrit pour être lu, cela répond néanmoins à une volonté paradoxale de voue et de dévouement successifs et instaure une ambigüité quant aux rapports du diariste et de son lecteur. Ce dernier est placé dans une position « inconfortable » :

De confident, il devient voyeur ; redevenant un alter ego, il retrouve de suite un statut d'étranger mais il ne sera jamais guère plus qu'un étranger

112ALLAM, Malik, op.,cit., p. 163.

113Ibid., pp.16/17.

114MENARD, Sophie, «L'écriture du dédoublement de l'identité dans Instrument des ténèbres de Nancy Huston»,

Postures, Dossier «Voix de femmes de la francophonie», n°5, [En ligne], in http:/ /revuepostures.com/fr/article s/menard-5>, 2003, p. 98.

qui, interprétant dans l'après-coup des sensations qu'il n'a pas lui-même connues, juge, avec plus au moins d'indulgence, celui qui les a consignées116.

Nous retenons dans les diverses analyses de la pratique du journal intime celle de Sébastien Hubier car il distingue le journal fictif et le journal réel, se basant sur les descriptions qu'en fait Valérie Raoul117. La pratique du journal réel révèle au grand jour une crise d’identité n’ayant nullement besoin d’être résolue ; son auteur cherchant à se connaitre, il est aussi moins sujet aux trous de mémoire que ne le serait un récit rétrospectif. Cette variante de l’écriture diariste n’est pas notre objectif à ce point de notre analyse. Nous axons notre analyse sur le journal fictif servant souvent de modèle au roman, pouvant composer quelques fragments d'une fiction ou même occuper une partie d'un roman. Il donne de ce fait de nouveaux possibles au roman et entretient avec lui de ce fait une proximité générique. Et c’est de cela dont il s’agit dans Instruments des ténèbres de Nancy Huston : un enchâssement au sein d'un même roman de procédés inhérents à la narration traditionnelle et d’autres aux journaux intimes, rendant plus efficace le jeu sur les commentaires de l'imagination et sur la distinction de la réalité et de la fiction.

Le caractère fictionnel de ce journal n’empêche nullement qu’il offre une cohérence car présentant l'avantage de présenter des péripéties, en l’occurrence celle de la narratrice Nadia, en prenant soin d'entretenir l'illusion que celles-ci sont finalement sans grande importance. A travers ce mouvement d’oscillation d’un pôle (réel) à l’autre (fiction), se profile une romancière qui écrit un journal fictif où dans le cadre d'un pacte de lecture, Nadia devient elle-même un personnage au elle-même titre que Barbe, son personnage de La Sonate de la

résurrection :

La coexistence d'une situation intradiégétique (Nadia écrivant) et d'une situation extradiégétique (Huston écrivant) marque la dualité intrinsèque du journal fictif. Il s'agit de la représentation du mouvement de l'écriture, c'est-à-dire d'une reproduction de la création autobiographique et fictive.118

116ALLAM, Malik, op. cit., p. 61

117 RAOUL, Valérie. Le journal dans le roman français, Paris, PUF, coll. « Écriture », 1999, n.1, pp. 73-/74

Ce chassé-croisé, l'auteur, N. Huston y expose à son tour ses idées sur le roman, mais ces dernières ne correspondent pas forcément à celles de son personnage fictif; ce qui conduit à ce que la ligne de démarcation entre réalité et fiction se trouve particulièrement atténuée. Le journal de La Scordatura appuierait alors une introspection réelle mais tenue à distance par l'appel à l'imagination. Ce Carnet Scordatura retrace ainsi les souvenirs d’enfance de Nadia, ses expériences amoureuses et les moments douloureux de sa vie. Mais la réflexion sur la littérature et sur l’écriture de sa Sonate définit ce journal intime. Nadia s’y interroge sur la littérature et les difficultés qu’elle rencontre dans son travail d’écrivain. C’est dans cette démarche que la Scordatura s’impose, pour devenir finalement la métaphore de l’écriture de Nancy Huston.

Dans le journal fictif, narrateur et histoire n'existent pas en dehors de la narration et la crise d'identité, reliée à l'intrigue, est inséparable de la forme du journal et doit être résolue dans les limites du récit. Dans cette écriture diariste fictive, il n’est pas question de perception ; les problèmes d'expression relèvent du journal car le narrateur y évoque des références qui ne sont qu'une imitation voulue du modèle du journal. Malgré la délimitation des oppositions dans Le Carnet Scordatura, soit le bien et le mal, Dieu et le Malin, la fille et la mère, le journal et le roman, une symbiose se crée. La mise en place de genres littéraires différents, le roman et le journal, montre de façon structurante l'identité féminine scindée, l'identité de Nadia se transforme au fur et à mesure par l'écriture de ce journal.

Offrant deux objectifs : se connaitre et se faire connaitre, l'auteur du journal fictif cherche à construire une identité pour son narrateur à travers le journal, et le lecteur la reconstruit par sa lecture : « Le vrai journal est l'instrument de la quête de soi de l'individu; le

journal fictif, lui, est la description du processus119». Le romancier/diariste cherche aussi à faire connaitre le narrateur, en construisant deux images potentiellement antagonistes de son personnage pour le regard du lecteur :

Les actions de projection, réflexion et contemplation sont à leur tour dépeintes a un second niveau miroir [...] le journal fictif illustre toujours ce que le

critique appelle la narration mise au jour ", mais aussi parce que la lecture est également incorporée au récit120.

Nous présentons ci-dessous un tableau réunissant toutes les indications du lieu et du temps présentes aux débuts des chapitres de La Scordatura, informations appartenant sans conteste à l’écriture diariste. Nous leur faisons correspondre des extraits qui illustrent les liens étroits qu’elles entretiennent avec la ronde des souvenirs :

Signes de l’écriture diariste

Enoncé mémoriels

Lake House, 31 août121

Même enfant, j’aimais mentir (p. 10) Perry Street,

le 13 septembre

Je dois travailler vite […] avant que la putréfaction ne s’installe (p. 18)

Plus tard Je me souviens du jour où Stella m’expliqua la Scordatura pour la première fois. Je devais avoir neuf ou dix ans. (p. 22)

Train vers Long Island, 16 septembre

Ça m’a rappelé Stevie et Sammy quand ils étaient gosses, comme ils bondissaient et galopaient à travers la maison, je les aimais si fort ces deux là. (p. 39)

Train de

retour

Je me souviens qu’une fois elle [Stella] est venue dîner chez moi à Perry Street… (p. 42)

Perry Street, plus tard (2h du matin)

J’avais quatre ans […] Eric […] était venu à la maison […] Ce jour-là, j’étais assise sur ses genoux. (p. 45)

Perry Street, 17 novembre

Ce matin, par exemple, comme il faisait frais, je revêtis mon long manteau en daim rouille, une femme d’une prestance formidable sortit de ma porte. (p. 59)

8 janvier Une seule fois, d’après mes souvenirs, Elisa s’est plainte. Souvenir au formol : un déjeuner du dimanche. (p. 90)

6 février Hier soir, j’ai retrouvé Sol au Village Vanguard122 (p. 104)

120MENARD, Sophie, op. cit., p. 86

1er mars Tous les clichés sans exceptions étaient florissants dans notre maison à cette époque, y compris la découverte par Elisa que Ronald la trompait. (p. 125)

Lake House, 14 avril, 4 heures du matin

Certain samedi matin, je me souviens, il se lança dans une parodie grinçante d’Edmond, parlant d’une voix de fausset. (p. 143) 23h30 Je me souviens comme mon âme mourait de faim si je devais

passer plus d’un jour ou deux sans entendre au moins sa voix au téléphone. (p. 146)

Lake House, 20 avril

Ecrire ainsi [cette impression que quelque chose vous quitte mais sans qu’il s’agisse de perte, de dépérissement-au contraire : plus ça déborde, plus on se sent riche. (p. 161)

Perry Street, 18 heures

Le Royaume des mensonges. Quelle joie quand, vers l’âge de douze ou treize ans, je le découvris ! (p. 163)

1 heure du matin

Et à moi d’emprunter encore un autre chemin de l’enfer : le coup de téléphone du mari de Sabina, en mai dernier, au milieu de la nuit… (p. 169)

Dimanche matin

Je passais la soirée chez Jonas et Moïra. (p. 172)

12 juin Ce que j’aurais aimé partager avec Sabina cette fois-ci, si elle avait été là, c’est la bouleversante fugacité de ce genre de soirée. (p.

185)

Plus tard Pendant trois grands mois, il m’a habitée. Mon fils. (p. 189) Lake House,

13 juillet

Enfin, voilà : donc, ma mère, par je ne sais quel miracle, débarqua dans ma vie exactement au bon moment et prit en charge le meurtre de mon fils. (p. 207)

Perry Street, 26 juillet

Il s’est passé une chose étonnante cet après-midi quand je suis arrivée à la maison. (p. 223)

Plus tard Soirée d’été à Manhattan, lourde et étouffante, il y a huit ans presque jour pour jour. (p. 228)

9 août Oh ! toutes les nuances de bleu, depuis le mauve pâle du ciel

matinal jusqu’à l’indigo profond des nuits d’été-venez les voir ! me dit-il. (p. 250)

Il ressort de ce tableau qu’en filigrane, naît un récit autonome, indépendant où chaque date correspond à plusieurs remémorations, celles que nous transcrivons sont choisies au hasard car nous croyons que cela ne ferait que servir notre objectif, celui de montrer cette

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