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Chapitre I : Ecriture intime et mémoire

I- 1-Les écritures du moi

Ce premier volet du 1er chapitre, nous le consacrons à un récapitulatif des genres qui définissent notre corpus et qui appartiennent sans conteste aux écritures du moi. Nous tenterons d’y montrer brièvement les différentes problématiques que cela soulève et la place occupée par le concept de la mémoire. Cela nous paraît important pour notre analyse car l’écriture de la mémoire ne peut pas se décliner de la même manière dans un roman que dans un ouvrage à l’appartenance problématique.

I-1-1-L'autobiographie, le mentir-vrai

Entendez-vous dans les montagnes de Maïssa Bey est présenté comme une autobiographie et la biographie de l’auteure compte pour beaucoup dans la catégorisation de ce récit dans la mesure où elle pèse sur sa production littéraire. Pourrait-on préciser le genre de ce récit en le confrontant à ce qu’en dit l’auteur ? Ce texte met en scène trois personnages liés directement ou indirectement à la guerre d’Algérie : la narratrice, une algérienne installée en France afin d’échapper à la montée du terrorisme islamiste des années 90 ; un médecin à la retraite, ancien appelé d’Algérie et qui garde une certaine nostalgie de ce pays ; une jeune fille issue d’une famille de pieds noirs rapatriés qui ne récolte que silence autour d’elle lorsqu’elle demande aux siens des détails sur cette période. Le récit s’étend sur la durée d’un voyage en train jusqu’à Marseille dans le cadre d’un compartiment instituant un huis-clos où le face à face triangulaire qui se rétrécit à un duel renvoie la narratrice et l’ancien appelé présent avec elle dans le compartiment du train à des souvenirs plus lointains.

L’intention est claire, livrer un témoignage sur la mort d’un père sous la torture de l’armée française1, un pan d’une mémoire individuelle s’entend, qui s’imbrique dans une mémoire collective. Le texte est annoncé, et surtout revendiqué comme une autobiographie. Quid de l’usage du pronom personnel « elle » par la narratrice, sans oublier l’intrigue elle-même, un huis clos qui ne s’est jamais réellement déroulé, mais qui aurait pu….La transgression et non des moindres au pacte autobiographique dans ce récit est la mise en scène d’une existence à partir des données réelles, basées sur le vraisemblable et sur la vérité

subjective, soit le « mentir-vrai»2, selon Philippe Vilain. Le critique suggère que « si d’une part la vie ne cesse de produire de la fiction, d’autre part, l´écriture produit le réel ; voilà pourquoi la réalité de l´écriture rejoint la fiction de la vie. Un autre pacte voit le jour, fictionnel celui-là3».

Pour vérifier le bien-fondé de l’appartenance ou non de ce récit au genre autobiographique, il est nécessaire de faire un détour par les rouages du concept de l’autobiographie, ou plus exactement du pacte autobiographique telle qu´il a été développé par Philippe Lejeune dans son ouvrage de référence Le pacte autobiographique4. L’autobiographie s´inscrit dans la notion plus large de pacte de lecture, sorte de contrat entre auteur et lecteur qui indique à ce dernier comment il doit lire le texte. Pour Philippe Lejeune, c´est moins le contenu personnel ou intime qui fonde le pacte autobiographique qu´un critère formel, l´adéquation de l´auteur, du narrateur et du personnage :ce pacte autobiographique se définit par les critères d´identité (auteur = narrateur = personnage) et de ressemblance. Un texte qui évoque donc de façon authentique l´évolution et la vie intime d´un personnage proche de l´écrivain, mais porte un nom fictif ne constitue pas une autobiographie à ses yeux, il faut qu´il y ait intention d´authenticité, même si sa réalisation s´avère imparfaite.

Il s’avère, dès les premières pages parcourues que ce récit de Maïssa Bey ne remplit pas ce premier critère de ressemblance entre l’auteur, le narrateur et le personnage : « Depuis

qu’elle est là dans ce pays, elle a encore du mal à s’habituer à ne pas exister dans le regard des autres » (EVDLM, p.10). Ce passage est un tournant dans cette catégorisation de l’ouvrage, qui s’éloigne de ce fait d’une autobiographie classique car la vraie5 Maïssa Bey, à l’instar de beaucoup d’intellectuels , n’a jamais quitté l’Algérie même au plus fort des années noires; elle n’a donc jamais vécu cette épreuve d’abandonner derrière elle ses repères comme elle en parle dans ce passage même au plus fort de la décennie noire, contrairement à la narratrice, partie en France fuir la horde terroriste.

C’est cet exil qui constitue le point d’ancrage, l’irruption de la fiction dans la réalité ;

2VILAIN, Philippe, Défense de Narcisse, Grasset, Paris, 2005, p. 38.

3Ibid., p. 125.

4LEJEUNE, Philippe, Le pacte autobiographique, Paris, Seuil, 1975.

«Non, décidément, je préfère l’écriture de fiction, celle qui donne l’illusoire puissance de faire plier le temps »6 consignait Maïssa Bey dans les pages d’un journal tenu durant l’été 2002 qui forma, avec celui d’autres Algériens, le volume Journal intime et politique, Algérie,

40 ans après. Cet exil fictif constitue ce que Lejeune appelle « les bifurcations de

l’existence7», en d’autres termes, que ce serait-il passé si elle avait quitté l’Algérie ? De là à imaginer qu’elle aurait pu rencontrer le bourreau de son père, il n’y a qu’un pas qu’elle a aisément franchi.

Tout en faisant de l’usage du nom réel la pierre angulaire de l’autobiographie, P. Lejeune propose une alternative, celle du nom absent8, par exemple celui du narrateur d’un récit autodiégétique : un travestissement transparent qui n’est là que pour être résolu. Le terme de marquage autobiographique9 est avancé pour ce type de nom de substitution qui dévoile et cache à la fois, un moyen pour l´auteur de signaler sa présence dans son œuvre. Si l’on considère que la femme algérienne, dans le récit de Bey, a fui la guerre civile de son pays (elle a fui « la folie intégriste») et s’est réfugiée en France, alors que l’auteur Maïssa Bey ne s’est pas exilée, il y a un décalage entre l’auteur et le personnage qui n’a d’ailleurs pas de prénom, ni de nom de famille, contrairement aux autres personnages, Jean le médecin et Marie, la petite-fille d’un pied-noir.

Ceci rend énigmatique le paratexte de l’ouvrage, ce dernier contenant en effet des documents en apparence authentiques, réels : un certificat de nationalité, un certificat de bonne vie et mœurs, un avis de l’Inspection Académique et d’une carte postale du père de Maïssa Bey, le livre est dédicacé : « À celui qui ne pourra jamais lire ces lignes» et enfin une photo10

du père, monsieur Benameur, avec deux enfants sur les genoux dont l’un pourrait être l’auteure. Ces documents concernent le père de l’écrivain qui était instituteur à l’époque

6 BEY, Maïssa ; Leïla ; KACIMI, Mohamed…et. al., Journal intime et politique, Algérie, 40 ans après, Paris, L'Aube, 2003, p.38.

7 LEJEUNE, Philippe, Brouillons de soi, Paris, Seuil, 1998, p. 76.

8LEJEUNE, Philippe, Moi aussi. Paris, Seuil, 1986, p. 70.

9 Le terme a été proposé par Hélène Maurud Müller dans sa thèse : « Filiation et écriture de l’Histoire chez Patrick Modiano et Monika Maron », 2009, Université PARIS III – Sorbonne nouvelle, [Thèse en ligne], disponible sur www.theses.fr/2009PA030030.pdf

coloniale et qui fut arrêté par l’armée française, puis porté disparu pendant la guerre d’Algérie ; ils créent donc l’attente d’une narration hautement autobiographique et réinscrivent surtout l’histoire imaginée dans le sillage de l’histoire vécue concernant l'auteure mais ce père est-il le même que le père du personnage fictif, « la femme algérienne dans le train 11»?.

Le discours autobiographique acquiert une certaine complexité due au caractère rétrospectif de la narration et la réunion dans le je des trois entités : mis en relief par D. Marie, celle-ci délimite « la frontière où s’arrête le souci de sincérité et la nécessité par l’autobiographe d’analyser et de structurer les souvenirs 12». Il ressort donc que le pronom personnel je est une composante essentielle de toute désignation d’un récit comme étant autobiographique. C’est un je omniscient qui tend à introduire dans un texte des signes d’un vécu et d’évocations, sans occultation d’images psychiques. Serge Doubrovsky ajoute que « pour l’autobiographe, comme pour n’importe quel écrivain, rien, pas même sa propre vie, n’existe avant son texte ; mais la vie de son texte, c’est sa vie dans son texte. »13. Il en parle comme d’un travail de style, allusion ici à la notion de distance, valorisée car faisant remonter à la surface « une expression plus juste, plus cohérente, plus universalisable de la pensée »14

Le récit de Maïssa Bey est une transgression flagrante de la règle de l’omniscience du

je. Dans cet espace clos d’un train qui emmène les personnages dans la ville du vieux port émerge un texte qui use, contrairement aux codes admis de l’autobiographie, du pronom personnel elle. Le texte fait resurgir des souvenirs brûlants et peu à peu se dénouent les fils d’une mémoire douloureuse mais cette dernière surgit à travers un récit autobiographique en apparence, prenant appui en grande partie sur la fiction et sur la distanciation installée par l’usage insolite du pronom elle : « c’est peut-être un autre voyage ou d’autres paysages

qu’elle a dans la tête » (EVDLM, p. 13). Voilà ce qu’en dit Charles Bon dans son introduction

d’un ouvrage consacré à Maïssa Bey : « La parole, particulièrement littéraire, n’est-elle pas

en grande partie, par la libération de la mémoire, un des outils les plus sûres de résilience, face à la violence fondatrice ? »15

11C’est nous qui soulignons.

12 MARIE, Dominique, Création littéraire et autobiographie : Rousseau, Sartre, Paris, Pierre Bordas et fils éditeurs, coll. « Littérature vivante », 1994, p. 9.

13DOUBROVSKY, Serge, Parcours critique, essais, Paris, Galilée, 1980, p. 88.

14Ibid., pp. 194-195.

Une distanciation qui met à mal une force apparente l’ayant amené à prendre cette décision aussi radicale, mais qui dénote de tourments intimes liés directement à sa vie en Algérie. La troisième personne autorise la narratrice à raconter cet épisode douloureux de sa vie tout en gardant une certaine distance, mais l’absence de nomination de la protagoniste est un indice identifiant l’auteur mais rédigée à la troisième personne.

Le récit de Maïssa Bey ne s’apparente pas donc immédiatement à une écriture autobiographique puisqu’il est écrit à la troisième personne mais les glissements fréquents de la troisième à la première personne peuvent nourrir une réflexion sur la classification de cet ouvrage : « Dans un dédoublement étrange, elle s’entend dire : -je connais bien Boghari. J’y suis née […] Elle a le cœur qui bat un peu plus fort » (EVDLM, pp. 40/41). L’usage de la

première personne fait son apparition dans les réparties du dialogue instauré entre la narratrice et ses compagnons de voyage, un recours indispensable pour les besoins de la narration mais qui fait ressortir avec plus d’acuité la transgression vis à vis du je autobiographique, surtout lorsque la narratrice revient au pronom elle.

Interrogée à ce sujet, Maïssa Bey précise :

Il m’a fallu imaginer un lieu, un lieu de passage, des personnages, une circonstance qui mettrait en scène ces personnages, protagonistes d’une histoire qu’ils vont retrouver au fur et à mesure qu’ils avancent dans leur voyage […] pour me préserver, prendre de la distance, ce qui n’a pu se faire que lorsque j’ai décidé de mettre en scène une narratrice extérieure. Peu importe qu’elle ait mon âge, que l’on retrouve en elle les fragments de mon histoire, je l’ai tenue à distance grâce aux ressources grammaticales de la langue. C’est seulement à ces conditions que j’ai pu commencer à écrire sur la mort de mon père16.

16BEY, Maïssa, Les Cicatrices de l’histoire, communication au colloque de Paris VII et l’EHESS sur La guerre d’Algérie dans la mémoire et l’imaginaire, 14 au 16 novembre 2002, Jussieu. Document inédit in Christiane

Achour, Un cours de littérature consacré à la torture pendant la guerre d’Algérie, Les enseignants et la littérature : la transmission en question, Acte du colloque de l’Université de Cergy Pontoise, http://www.christianeachour.n et/images/data/telechargements/articles/A_0145.pdf

La définition que donne P. Lejeune de l’autobiographie dans son Pacte

autobiographique : « Récit rétrospectif en prose que quelqu’un fait de sa propre existence quand il met l’accent principal sur sa vie individuelle, en particulier sur l’histoire de sa personnalité »17est agrémentée d’une autre variante : l’autobiographie est « une fiction qui

s’ignore 18». À regarder de plus près, le texte de Maïssa Bey est hautement construit, présenté comme un mélange d’éléments non-fictionnels (documents, photo, carte postale) et d’éléments fictifs. A travers cette optique se dessine l’approche de la mémoire autobiographique, cette quête de la vérité d’antan dans la parole présente et définie par deux attitude opposées, en tant que construction imaginaire privilégiant l’invention et opérant un travail de sélection inévitable : « Cette construction, certains décident de l’observer (réfléchir à son histoire, confronter à d’autres sources…). D’autres décident de la continuer »19.

L’écriture de la mémoire est hautement perceptible dans une autobiographie classique, l’identité commune de l’auteur/narrateur/personnage éclairant différemment les jeux de cette mémoire et les rapports d’identification ou de distanciations entretenus par le moi présent d’avec le moi passé, sans oublier la temporalité, le rythme de la narration et les techniques du discours rapporté du discours autobiographique. Il va sans dire que chaque personnage de la trame du texte de Maïssa Bey entretient une relation étroite avec la mémoire de l’Algérie, même si la narratrice et son compagnon ne sont pas du même côté de la barrière et que la jeune fille, petite fille d’un pied noir, ne connait que ce que son grand-père a pu ou a voulu le lui dire : « Mais elle sent dans les voix de cet homme et de cette femme qui discutent calmement,

poliment, elle sent une agitation, un remous venus de très loin, de bien plus loin que les mots qu’elle entend» (EVDLM, p. 60). Les remous évoqués par la narratrice et perçus par la jeune

fille ne sont que les prémices d’une mémoire qui ne tarderait pas à affluer et c’est là que nous interpelle vraiment l’usage du pronom personnel elle.

Les transgressions apportées par ce texte de Maïssa Bey au genre autobiographique trouvent un écho plus que certain lorsque Philippe Lejeune amorce une volte-face significative dans son appréhension initiale de l’autobiographie dans son ouvrage Moi aussi20 où il avoue

17 LEJEUNE, Philippe, Le pacte autobiographique, Nouv. éd. augm, 1996, p. 13.

18LEJEUNE, Philippe, Signes de vie, le pacte autobiographique 2, Paris, Seuil, 2005, p. 37.

19Ibid., p. 40.

son trop grand formalisme par rapport au critère d’identité21pour définir l´autobiographie. Il met par contre en avant la définition proposée par le Dictionnaire universel des Littératures de G. Vapereau en 1876, plus large : « l’autobiographie laisse une large part à la fantaisie, et celui qui écrit n’est nullement astreint à être exact sur des faits […] ou à dire la vérité la plus entière22 ». Nous pouvons transposer cette définition sur le récit de Maïssa Bey car même si elle prétend écrire sur elle, cela ne veut nullement dire qu’elle ne dit que la vérité, rien que la vérité :

Quelle ironie de l’histoire ! Elle, la fille d’un « glorieux martyr de la révolution », d’un homme exécuté pour avoir voulu chasser la France de son pays, la voilà qui cherche refuge chez ceux que, lui, l’instituteur, le héros aujourd’hui célébré par tante commémorations et dont l’école du village porte le nom, a combattus ! (EVDLM, p. 35)

Une ambiguïté et une indécision font surface à la lecture de ce passage quant à la stratégie de lecture adoptée, nourries par cette tension entre une vérité continuellement accolée à l’écriture autobiographique, celle où la narratrice se désigne par la « fille d’un "glorieux

martyr de la révolution" » (EVDLM, ibid.), un fait on ne peut plus réel, et une imagination au service de l’écriture, où la narratrice semble avoir trouvé « refuge chez ceux que, lui,

instituteur […] a combattus » (EVDLM, ibid.), ce qui, comme nous l’avons avancé plus haut,

est faux. Cette tension fait entrevoir une nouvelle stratégie d’écriture, tout comme elle permet un nouvel espace d’interprétation :

Partant, dans l’écriture de Maïssa Bey viennent se brasser l’autobiographie, la fiction et l’Histoire. Lorsque l’écrivaine entreprend de revisiter son passé à travers le récit d’une expérience personnelle, c’est en même temps pour mieux cerner son présent d’immigrée algérienne et pour ramener à la

21LEJEUNE, Philippe, Moi aussi, op.cit., p.17

22VAPEREAU, Gustave, Dictionnaire universel des littératures, 1876, Cité par P. Lejeune in Moi aussi, op., cit., pp. 18/19.

surface les fragments du passé historique de son pays que beaucoup tentent de maintenir sous silence.23

Cette écriture autobiographique particulière avec tous les enjeux qu’elle implique et la dynamique qu’elle insuffle à l’écriture intime, se retrouve de ce fait en train de poser beaucoup plus de questionnements, qu’elle n’en répond.

Un événement personnel donc est relaté dans un cadre fictionnel et le texte pose dès son début la question du rapport entre réalité et fiction et, au fur et à mesure que la narration se poursuit, cette question se complique davantage. Pourquoi ce texte présenté si ostensiblement comme de la fiction, aurait-il besoin d’éléments repris directement du monde réel ? Le statut de fiction est en même temps nié par les documents, la photo et la carte postale. Dans un cours de littérature consacré à la torture pendant la guerre d’Algérie, Maïssa Bey revient sur la relation entre fiction et réalité : « Approcher le plus possible, par la recréation, d’instants que l’on n’a pas vécus. Mais qui ont forgé tout notre être, toute notre conscience du monde. Des images fantasmées d’une scène "engrammée", scène primitive 24

La fiction dont parle Maïssa Bey fait jaillir la notion de l´espace autobiographique qui serait donc cet espace ambigu entre autobiographie et roman. Lejeune parle de stéréographie25en empruntant l´image à la stéréophonie : « L´autobiographie et le roman

(personnel) ont le même objet, le Moi de l´écrivain, mais en fournissent deux images légèrement décalées26 ».

Pour conclure, nous pouvons avancer que même si la visée d’Entendez-vous dans les montagnes est autobiographique, le genre est court-circuité ici par des éléments fictionnels qui s’imbriquent dans le récit. Il y a une part d’autobiographie dans ce récit mais une part seulement. Dans le passé du personnage féminin, nous retrouvons l’histoire de l’auteur. Mais la situation présentée dans le récit n’est pas une histoire vraie, vécue. L’ouvrage aborde pour la

23BATALHA, Maria Cristina, « Mémoire individuelle et mémoire collective dans la fiction de Maïssa Bey », Etudes romaines de Borno, 33, 1, 2012, p. 169 in https://docplayer.fr/32931460-Memoire-individuelle-et-memoire-collective-dans-la-fiction-de-maissa-bey.html

24BEY, Maïssa, “ Les Cicatrices de l’histoire ”, op. cit.

25LEJEUNE, Philippe, le pacte autobiographique, op. cit., p. 42,

première fois un des aspects de la biographie de l’auteur, comme si le temps était venu pour elle de faire une incursion dans son histoire, dans une démarche d’écriture de remontées mémorielles. Ce choix d’écriture a du sens et construit du sens : la narratrice fait corps avec l’auteur et cette proximité du personnage de la femme et de l’auteur est renforcée par ce choix. Maïssa Bey expliquait en 2002, ce que lui avait coûté l’écriture de ce texte et le sens qu’elle

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