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Les mécanismes de la lecture et de l’écriture par le biais du conte

Les outils méthodologiques

Projet 4 : Lire et écrire un texte prescriptif

2- Les mécanismes de la lecture et de l’écriture par le biais du conte

Comment améliorer la compétence des élèves à comprendre ce qu’ils lisent ? Comment leur faciliter la compréhension du fonctionnement de la langue française ? Selon plusieurs chercheurs, l’enseignement efficace de la compréhension de la lecture passe inéluctablement par un enseignement explicite des stratégies de compréhension. L’enseignement explicite s’avère une méthode efficace, issu des recherches faites sur les pratiques de l’enseignement. Cette approche a pour objectif d’identifier les méthodes pédagogiques les plus pertinentes pour favoriser l’apprentissage des élèves ayant des difficultés dans les matières de base telles que la lecture et l’écriture notamment en langue française. Ce courant de recherche semble avoir un grand succès auprès des enseignants de FLE, car les apprenants visés présentent une véritable résistance à la langue, une langue qui leur est étrangère, seconde et où ils ont parfois de réelles lacunes et

151 Constat des données de la première enquête concernant les goûts et les préférences des enfants-apprenants de la 5eme année de primaire.

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difficultés d’apprentissages. L’enseignement explicite nécessite la mise en lumière d’une stratégie d’enseignement structurée en trois étapes :

- La présentation de la leçon :chaque leçon détient une documentation et une piste d’exploitation. Il en va de même pour les classes de primaire en l’occurrence ceux de la 5eme année. Les enseignants de ces derniers préparent préalablement les points de langues sur lesquelles s’appuiera leur leçon. Prenons à titre d’exemple le conte152, ce dernier comme nous l’avons montré un peu plus haut est exploité d’une manière plutôt rudimentaire en classe de 5eme année de primaire dans le sens où l’enseignant commence par une étude de texte, c’est-à-dire il débute par une lecture expressive puis individuelle, il passe à l’étude du sens et du fond de l’énoncé à travers des questions de compréhension puis le tout est corroboré par de multiples situations d’intégration qui appuient un des différents points de langue visé ( Grammaire, Orthographe, Conjugaison, Vocabulaire). Et enfin le réinvestissement de ces apprentissages se fait inéluctablement à travers une rédaction personnelle guidée par des indices ou d’une documentation permise.

- L’interaction avec les élèves : les interactions et les échanges entre élèves peuvent être considéré comme une véritable source d’apprentissage. Chaque enfant est porteur de nouveauté, d’expérience, de nouvelles idées et des réponses différentes dans la classe, une classe qui regroupe des élèves issus de familles différentes et de rang social différents aussi. Cette hétérogénéité des élèves est une chose positive car elle permet l’instauration d’authentiques situations de communication, du coup la construction et l’apprentissage du langage et d’un nouveau lexique se fait naturellement et plus facilement puisqu’il est utilisé par leur camarade. L’univers de la classe est considéré comme une micro société car avec les règlements, les conduites à tenir, les obligations de chaque élève envers ses camarades et son enseignant, son rôle et ses devoirs font de lui un futur citoyen. C’est dans ce sens que la loi d’orientation sur l’éducation nationale (n°08-04 du 23 janvier 2008) met en lumière les finalités de l’éducation : « L’école algérienne a

pour vocation de former un citoyen doté de repères nationaux incontestables,

152 Notre choix se porte sur le conte parce qu’il reste l’objet de notre travail de recherche en plus il demeure le support utilisé lors du déroulement de nos introspections.

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profondément attaché aux valeurs du peuple algérien, capable de comprendre le monde qui l’entoure, de s’y adapter et d’agir sur lui et en mesure de s’ouvrir sur la civilisation universelle153 ».

Vygotsky154 accorde beaucoup d’importance aux interactions avec et entre les gens. Sa vision du développement cognitif souligne trois éléments : le premier reflète l’influence sociale, culturelle et historique, le deuxième se situe dans l’analyse de la relation entre pensée et langage et il accorde, en troisième lieu, beaucoup d’importance à l’apprentissage et à l’enseignement dans le développement de la personne. Selon Vygotsky, les échanges et les interactions permettent à l’enfant une meilleure maitrise de la langue, une maitrise que l’enseignant essaye tant bien que mal d’inculquer aux apprenants et ce par différentes méthodes et plusieurs moyens pédagogiques ; cela dit le majeur souci se focalise sur la consolidation et le réinvestissement de ces apprentissages.

- La consolidation de l’apprentissage : la mémorisation, la consolidation, le tri et le stockage de l’information demeure une épine épreuve pour tous les apprenants de FLE.La 5eme année est l’année charnière du cycle primaire dans le sens où elle est considérée comme le fil conducteur des années précédentes. Le programme de cette année se consacre plutôt à la consolidation des connaissances, il souligne d’ailleurs : « ce programme est consacré à la consolidation des

apprentissages qui se feront de manière plus explicite. Il permet la prise de conscience du mode de fonctionnement de la langue à des fins de communication 155». L’élève est amener, au cours de cette année à produire, à partir d’un support orale ou écrit (énoncé, image, vidéo), un énoncé oral ou écrit en utilisant les actes de paroles appropriés dans une situation de communication. Les apprenants ont à leur disposition plusieurs supports pédagogiques dans le but d’améliorer leur utilisation de la langue et de ses fonctionnements, comme par exemple : la chanson, le texte argumentatif, le texte documentaire, le conte….. Ce

153 Programme national, p.7.

154 Vygotsky cité par G. Barnier, Le Tutorat dans l’enseignement et la formation, Le Harmattan, Savoir et Formation, 2001.

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dernier semble être l’outil privilégié dans d’enseignement/apprentissage du FLE. Les enfants-apprenants sont généralement très influencés par ce type d’histoires qui leur sont familières. Le conte, élément constructif d’une culture partagée, présente généralement une histoire imaginaire déroulée dans un temps et lieu incertain, les personnages et les actions sont eux aussi fictifs. Le conte est donc un support apparemment très riche pour aborder les notions de lecture et d’écriture. Dans cette optique, le projet « Lire et écrire un conte » présente plusieurs textes (Le crayon

magique, C’était un loup si bête, Le chêne de l’ogre, La chèvre de Monsieur Seguin…) le but serait d’amener, à la fin du projet, à exploiter les données pour

rédiger un texte suivant le même modèle. La lecture du conte favorise chez l’enfant la mise en place de stratégies pour comprendre l’organisation générale de l’énoncé, un énoncé qui s’avère muni de structures récurrentes, de schémas figés ainsi que d’un apport langagier redondant (les formules d’introductions «Il était une fois,

Dans un pays où les animaux parlent », les formules de conclusion « Ils vivent heureux jusqu’à la fin des temps, Ils eurent beaucoup d’enfants et vécurent dans un bonheur parfait » et enfin l’utilisation des adverbes, des connecteurs

spatio-temporels…). Les notions de la lecture et de l’écriture semblent être simplifié par l’utilisation du conte car ce dernier, à travers sa structure simple et son aspect ludique facilite l’apprentissage du FLE et permet de donner des résultats satisfaisants.Suite à l’analyse que nous avons faite du manuel scolaire et plus particulièrement du projet n°2 concernant le conte, nous avons remarqué l’utilisation d’un vocabulaire simple et à la portée des apprenants de la 5eme année de primaire. En effet, ces derniers n’avaient pas beaucoup de difficultés à comprendre le sens des mots et puis l’histoire même. En plus, ils ont des éléments sur lesquels ils vont s’appuyer dans le déchiffrage et la lecture de la langue, par exemple ils vont construire du sens avec l’aide du paratexte (illustrations, références, schémas…). Pour ce qui est de l’écriture, les apprenants sont amenés à rédiger de courtes phrases tout d’abord

- Le conte offre certainement un cadre enfantin et constructif à la fois, mais il reste toutefois un obstacle aux apprenants qui manifestent des difficultés et de la résistance au niveau de la lecture et de l’écriture en langue française.

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Comment ces élèves en difficultés pourraient surmonter leurs lacunes afin d’acquérir ces compétences ?

3- Les stratégies d’apprentissages de la lecture et de l’écriture par le