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Projet 4 : Lire et écrire un texte prescriptif

2- La conscience interculturelle :

Nous ne pouvons aborder la conscience interculturelle sans d’abord la définir La perspective interculturelle est le centre d’intérêt de beaucoup de chercheurs de ce domaine, ils ont tenu à définir le terme d’interculturalité en divisant le radical de son suffixe, « inter » renvoie systématiquement à : échange,

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interaction, réciprocité…tandis que « culture » trouve sa place dans la diversité et la richesse. A cet égard, M. Abdellah Pretceille précise :

« Qui dit interculturel, s’il donne tout son sens au préfixe inter : interaction,

échange, décloisonnement, il dit aussi, en donnant son plein sens au terme culture : reconnaissance symbolique auxquelles se réfèrent les êtres humains, individus et sociétés, dans leurs relations avec autrui et dans leurs appréhension du monde ; reconnaissance des interactions registres d’une même culture et entre les différentes cultures, et ceci, dans l’espace et dans le temps.129»

L’interculturel est également définit comme étant « un mode d’approche des

rencontres entre cultures ou si l’on veut entre « civilisation », par l’intermédiaire des individus, qui supposent certains principe.130»

La notion d’interculturalité est une affaire de rencontre entre différentes cultures. Chaque pays possède donc sa propre culture qui comprend d’ailleurs différents constituants : la culture de chaque individu (sa vision du monde, des autres, ses normes), la culture commune (culture algérienne avec son histoire, sa gastronomie, ses traditions, ses valeurs…). Selon Claude Clanet, le terme interculturel « introduit les notions de réciprocité dans les échanges et les

complexités dans les relations entre cultures131 », il constitue également

« L’ensemble des processus psychiques, relationnels, groupaux, institutionnels...,

questions sensibles de cultures, dans un rapport d'échanges réciproques et dans une perspective de sauvegarde d'une relative identité culturelle des partenaires en relation.132 »

Dès que les apprenants touchent une langue étrangère, ils se rendent compte que cette dernière véhicule des coutumes, des traditions, un mode de vie et des pratiques propres à elle. La rencontre, l’affrontement et le croisement de nouvelles

129 Abdellah Preceille. Martine, l’éducation interculturelle, Paris ;PUF, collection « Que sais-je », 2004, p.5.

130 Blanchet Philippe, introduction à la complexité de l’enseignement de FLE, Ed : PEETERS.LOUVAIN-LA NEUVE, 1998 ; p.175.

131Claude Clanet, Introduction aux approches interculturelles et en sciences humaines, Toulouse, Presse Universitaire, du Mirail, 1993, p.21.

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cultures fait que les apprenants prennent conscience des différences culturelles qui existent dans des domaines autres comme ceux de l’éducation, de la civilisation, de la technologie…etc. mais également au niveau des comportements des individus. Ils vont, donc commencer par remettre en question leurs propres normes, valeurs et attitudes. Claude Clanet, anthropologue américain et spécialiste de l’interculturel, écrit :

« La culture cache plus de choses qu’elle révèle, et il est étonnant de voir que ces secrets sont les plus mystérieux pour ceux qu’elle conditionne.133 »

La prise de conscience culturelle constitue la découverte et la compréhension de nos comportements et pensées ainsi que ceux d’autrui. Les apprenants sont donc contraints d’observer et de cerner les similitudes et les différences entre les cultures. Autrement dit, l’apprentissage d’une langue étrangère y compris sa culture passe, inéluctablement par les représentations de l’enfant-apprenant par rapport à cette culture. Il s’agit d’une véritable remise en question, d’une prise de conscience et de l’exploration totale de sa propre culture par le contact d’une autre langue. Une langue qui a différentes représentations dans des différents domaines tels que : la gastronomie, la protection de l’environnement, les droits de l’homme et de la femme, le respect de l’animal, la notion du temps et du travail, etc. Chaque pays a donc sa propre culture et chaque culture aborde ces fonctionnements selon ses ancêtres, ses traditions et selon ses lois. Le Référentiel général des programmes insiste d’ailleurs sur le fait d’assurer :

« La formation d’une conscience citoyenne basée sur les valeurs fondamentales de la nation, se traduisant par le respect de l’autre, la solidarité, l’entraide et l’esprit de tolérance…. »

Il met en exergue également les missions de socialisation et du développement du savoir vivre avec autrui :

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« L’individu détermine la nature et la qualité de ses relations sociales. Outre la préservation et le renforcement de l’intégration à la communauté locale, régionale et nationale, l’individu doit développer des attitudes et des comportements pour pouvoir vivre avec les citoyens du monde. La prise en charge par les programmes des préoccupations liées au respect d’autrui et à la reconnaissance de ses droits, à travers notamment la connaissance et la disposition à défendre les droits humains dans toutes leurs composantes, constitue une garantie essentielle pour l’acquisition du savoir-vivre ensemble. »

Prenons le cas du respect de l’animal. Il est vrai que l’animal est une espèce créé par Dieu, une espèce qui cohabite avec l’être humain dans le même environnement et elle pourrait d’ailleurs lui être fidèle en étant son meilleur compagnon. Cela dit, l’intérêt que nous portons aux animaux serait perçu à des degrés différents. Certains cherchent à leur porter secours, à les aider, à les assister en veillant à leur reproduction et à leur bien être surtout, d’autres aiment ces espèces mais préfèrent garder leurs distances. L’animal est un personnage très sollicité dans les contes de fées occidentaux, son importance fait de lui l’emblème des histoires merveilleuses tels que Le Chat botté, Le vilain petit canard, Le Serpentin Vert, Le

Prince Marcassin,…etc. L’animalité n’est plus l’apanage des personnages secondaires

bien au contraire elle est devenue le centre d’intérêt et parfois le personnage principal de certaines histoires, sa forte richesse et sa variété développe chez l’enfant une réflexion sur l’être, son existence, son environnement mais également sur la société, les rapports entre l’homme et la femme et les modes de vie. Plusieurs contes débutent avec un personnage animalier qui subit une transformation grâce à son fiancé ou à sa fiancé afin de retrouver une forme humaine (La Belle et La Bête, La Chatte Blanche). La métamorphose souligne donc le rapport homme/animal et homme/femme, un rapport qui peigne toutes les facettes de l’animal. Les contes de Grimm, d’Anderson et ceux de Perrault confirment cela avec Le chat botté, un beau parleur aussi rusé

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qu’intelligent, qui permet à son maitre de devenir marquis et gendre du roi, ou encore

Le petit coq noir, avec sa bravoure et sa persévérance, permet à sa pauvre maitresse de

devenir très riche. Les contes d’animaux occidentaux montrent à l’enfant-apprenant la valeur, l’utilité et les qualités des animaux, certes à travers des aventures imaginaires et fictifs mais ils les sensibilisent et les incitent à s’approcher davantage de cette espèce. Les contes d’animaux ne sont justement qu’un moyen parmi tant d’autres de prise de conscience et d’ouverture d’esprit vers d’autres cultures.

La dimension interculturelle peut être développée grâce à bien d’autres méthodes (visuelles et audio-visuelles). Les médias, la télévision, l’internet et plus particulièrement les réseaux sociaux qui favorisent d’ailleurs la connaissance, le rapprochement et le foisonnement des individus de différentes appartenances. L’interaction entre ces personnes se fait à partir de l’instauration d’une communication commune dans le sens où ils doivent dépasser et accepter la différence de l’autre, écarter les jugements de valeurs, et renoncer surtout à l’ethnocentrisme.Une approche qui qualifie et juge les coutumes, les croyances et les ethnies d’un groupe comme étant supérieures ou inférieures à d’autres cultures. L’ethnocentrisme est une tendance commune à n’importe quel groupe humain (à l’école, au travail, au sein de la famille, ou entre inconnus). Ces derniers ont tendance à porter des jugements négatifs au profit des croyances et habitudes des autres. La lutte contre ce phénomène s’élargit et touche le cadre de l’enseignement, en effet, la principale priorité de tout enseignant est de travailler dans une classe homogène dans le sens où les notions de respect, d’échange, de partage et du travail en groupe se réunissent afin de dépasser tous les préjugés qui gênent l’efficacité de l’enseignement/apprentissage d’une langue étrangère.Nous allons voir, comment s’étant la notion d’interculturalité dans les concepts de l’éducation et de la pédagogie.