• Aucun résultat trouvé

La lutte contre la peste à Madagascar : défi national de santé publique

PARTIE I LA PESTE FLÉAU DU PASSÉ ET PARFOIS CALAMITÉ DU PRESENT 18

3.3. La lutte contre la peste à Madagascar : défi national de santé publique

La peste étant un problème majeur de santé publique, c’est le PNLP qui organise la lutte contre la peste à Madagascar. Ses objectifs ont été définis depuis 1998. Actuellement, le PNLP a évolué en service rattaché au Ministère de la santé publique (MinSanP), c’est le Service de lutte contre la peste (SLCP). Outre la surveillance épidémiologique des foyers pesteux, la prise en charge et les aspects de la lutte dans le domaine de la santé publique (incluant les différents niveaux du système de soins à Madagascar), un des objectifs inscrits dans la mission du SLCP est la multiplication des collaborations inter institutionnelles. Le SLCP regroupe trois parties prenantes principales : l’OMS, le MinSanP de la République de Madagascar et l’IPM (Chanteau 2006).

3.3.1. La centralisation dans la lutte contre la peste à Madagascar : Le laboratoire central peste (LCP)

Le fruit de cette collaboration tripartite est matérialisé par le LCP, centre collaborateur OMS géré par le ministère de la santé et l’IPM. Outre les formations des ressources humaines dans la lutte contre la peste, les déclarations émises par les Formations sanitaires (F.S) réparties à Madagascar sont centralisées dans le LCP qui tient office de centre névralgique dans la lutte contre la peste. Le LCP tient une place prépondérante dans la gestion des bases de données sur les cas de peste à Madagascar.

70

3.3.1.1. Analyse des prélèvements provenant de l’ensemble du territoire malgache C’est le LCP qui assure également la confirmation (biologique et immunologique) des prélèvements envoyés par les F.S de tout Madagascar.

3.3.1.2. Surveillance de la peste animale

La surveillance de la peste chez les animaux, notamment les rongeurs ainsi que le suivi des souches potentiellement résistantes aux antibiotiques ou antibiorésistantes, font également partie des rôles du LCP.

3.3.1.3. Les rôles du ministère de la santé dans le cadre de la lutte contre la peste C’est le ministère de la santé via ses différentes ramifications dont la Direction de la veille sanitaire et de la surveillance épidémiologique (DVSSE) et la Direction de lutte contre les maladies transmissibles (DLMT) qui assurent la coordination de la lutte et de la surveillance des maladies, dont la peste, dans tout le territoire malgache.

C’est le Ministère de la santé qui assure la gestion, la coordination et la supervision des actions menées dans le cadre du SLCP. Ces actions vont des actions de santé publique à la distribution des traitements. En effet, outre les actions de santé publique, le ministère de la santé a pour charge la mise en place de l’alerte en cas d’apparition de cas de peste et peut initier la riposte. Cette riposte passe par la gestion des médicaments et des insecticides ainsi que leur distribution.

Les campagnes de sensibilisation, donc d’informations et d’éducations font également partie des attributions du Ministère de la Santé dans le cadre de la lutte contre la peste à Madagascar.

3.3.2. L’Institut Pasteur de Madagascar (IPM)

Sous la houlette du réseau international Pasteur (dont le siège se trouve à l’Institut Pasteur de Paris) l’IPM assure les activités liées à la recherche dans le cadre de la lutte contre la peste à Madagascar. Outre les recherches biologiques sur la peste c’est l’IPM qui développe également les Tests de diagnostics rapides (TDR) destinés à déceler les cas humains de peste à Madagascar. Les cycles de transmission de la peste, la sensibilité des puces aux insecticides sont également des thématiques dont s’occupe l’IPM. L’appui technique est également assuré par celui-ci via ses trois unités de recherche impliquées dans la recherche sur la peste à Madagascar, l’unité peste, l’unité d’entomologie et l’unité d’épidémiologie et de recherches cliniques (Epi-RC).

71

Encadré 1. Organisation du système de santé à Madagascar

A Madagascar, le système de santé est organisé en quatre niveaux, dont l’ordre varie selon l’échelle administrative et le type d’offres proposé et/ou disponible :

1) Le niveau central, regroupant les entités centralisées et les composantes administratives du ministère de la Santé qui assure la coordination générale de tous les niveaux.

2) Le niveau régional, formé par les Centres hospitaliers de référence régionale (CHRR) et les Centres hospitaliers universitaires (CHU). C’est le deuxième recours et références après les Centres hospitaliers de district (CHD). C’est au sein des CHRR et des CHU que les chirurgies sont

praticables.

3) Le niveau périphérique ou district constitué par les Centres hospitaliers de référence de district (CHRD). Les CHRD constituent les premiers niveaux de recours et de référence.

4) Le niveau communautaire est formé par les Formations sanitaires de base comme les Centres de santé de base niveaux 1 et 2 (CSB 1/CSB 2). Les activités de soins et de recours aux soins minimum y sont disponibles et pratiquées. C’est le niveau le plus proche des populations des différentes localités de Madagascar.

Source : MSANP 2015

Le SLCP et les entités le constituant ont été mis à rude épreuve en 2017 lors de l’épidémie de peste pulmonaire qui a touché une grande partie du territoire malgache.

Afin d’actualiser les connaissances et d’avoir une vision sur la portée réelle de la représentation de la peste chez la population, une étude sur les perceptions par rapport à la peste de la population de la ville d’Antananarivo a été réalisée. Cette étude a été conséquente de l’épidémie de peste urbaine qui a sévi à Madagascar entre l’année 2017 et l’année 2018.

72