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Prendre les repas Cuisine

LUSION DE LA DEUXIEME PARTIE

Le logement est un espace privé qui permet à son occupant de se protéger de la pression de la société. Le logement permet aussi à son occupant de recevoir et d’établir des relations avec les autres. Il s’agit donc d’un équilibrage complexe entre le besoin de préserver son intimité et le besoin de communiquer avec autrui.

Lors de notre enquête à Gammas, nous avons remarqué la même complexité, autant l’intimité est recherchée et protégée, autant le réseau relationnel est fort. La richesse des relations de voisinage est due à la récupération de l’ancien réseau relationnel existant dans le bidonville. Les voisins ne présentent pas seulement la même origine sociogéographique, ils sont généralement proches et parents.

Ce voisinage est à la base de l’hétérogénéité de la clôture mixte, qui est souvent précaire entre deux chalets voisins, un accès est parfois ménagé à travers cette clôture. Parallèlement, tion des rideaux épais et légers, le changement de position des portes extérieures et ent des locaux de toilette de l’entrée du chalet sont des signes de la protection de l’intimité. La modification de la position des portes extérieures permet de créer une entrée en chicane et de reconstruire une « sqiffa » dont le rôle est de contrôler l’intérieur de la maison en évitant des intrusions étrangères.

A Gammas, la clôture qui entoure le chalet, le grillage des fenêtres, le renforcement de l’accès du chalet par une porte en fer ainsi que l’enlèvement des cloisons excessivement

nt réalisés pour satisfaire le besoin de sécurité.

Les habitants modernisent l’équipement sanitaire et se munissent de plus en plus d’appareils électroménagers. Le réfrigérateur, la cuisinière, la télévision avec la parabole, sont devenus des nécessités. Les objets répondent au besoin de nouveauté, plus encore, ils contribuent à la spécialisation fonctionnelle des espaces. « En tant que signe de la fonction même qui leur est attachée, ils peuvent qualifier un lieu, en servant à le nommer, le renommer, selon les paradigmes salle à...et salle de… L’espace s’en trouve redéfini, fonctionnalisé. » (J. C. Depaule, 1987, P. 112)

Le besoin d’esthétique répond aussi présent dans les pratiques spatiales des enquêtés. illes choisissent d’encastrer l’installation électrique pour assurer un aspect plus joli des murs.

D’autres manifestations de ce que P. Bourdieu appelle l’expression d’une culture du contenu pourraient également être mentionnées, et l’une d’entre elles nous parait digne

d’attention, (N. Haumont et A. Marie, 1985), il s’agit de l’organisation des éléments semi fixes. Le mobilier

espace « sociopète » qui favorise les échanges. Q

ent se dérouler tous dans le même espace. Un minimu

ise en valeur et d’isolement va de pair avec un désir de m

cette pièce reste fermée dans la journée, ou n’est utilis

atelas ou de lits banquettes servant de sièges le jour et de lits la nuit.

insi une chambre est octroyée au sommeil des filles et une autre est octroyée au sommeil des garçons. Par m

et les équipements sont parmi les éléments semi-fixes et la façon dont ils sont aménagés oriente, favorise ou au contraire contraint les activités et les échanges

A Gammas, l’aménagement des pièces suit souvent le même axe, le centre est vide et le pourtour est occupé. Ce type d’organisation produit un

uelques enquêtés glissent les cloisons internes dans les chalets préfabriqués juste pour favoriser ce type d’aménagement.

Toutes les fonctions ne peuvent pas se dérouler dans le même espace, de par leur nature quelques fonctions doivent être séparées. Les préparatifs culinaires, les besoins de toilettage intime, la réception des hôtes et le repos ne peuv

m d’intimité et de confort doit être assuré. Ainsi à Gammas, les familles optent pour la spécialisation de quelques espaces : la pièce de réception, la cuisine, la salle de bain et le WC.

La pièce de réception spécialisée à l’intérieur du chalet ou construite dans la parcelle mérite en réalité quelques explications. Cette pièce, relativement isolée, fait l’objet d’un investissement important. Elle est la plus meublée du chalet, le mobilier est soit homogène (salle à manger, salon occidental, salon oriental), soit composite (canapés, matelas superposés, buffets, table basse, tapis). Cette recherche de m

ise en distance des espaces intimes.

La chambre à coucher des parents ou du fils marié est meublée d’un lit à deux places avec sommier, d’une armoire et d’une ou deux tables de nuit. En général,

ée que pour faire les prières ou pour le séjour des nourrissons. Elle peut aussi abriter le sommeil des enfants en bas âge, toutefois leur literie n’est pas apparente dans la journée. La décoration et la présence d’un mobilier « chambre à coucher » ainsi que la non utilisation diurne laisse penser à une fonction d’apparat.

Un vestige de la maison traditionnelle découvert dans les chalets serait « Bit El Gaad », la pièce aux usages et aux fonctions multiples. Cette pièce est meublée de manière traditionnelle de m

Le besoin d’extension est un besoin primordial. La famille évolue et ses besoins en espace augmentent. Quand les enfants sont d’âge avancé, les parents optent pour la séparation des sexes, a

anque d’espace les parents changent l’affectation de quelques pièces, par suite ils seront obligés de transférer quelques activités vers la parcelle.

Arrivées à l’âge de mariage, les filles quittent généralement le foyer domestique alors que les garçons se marient et s’installent souvent à côté des parents, en s’attribuant une chambre dans le chalet, ou en construisant une pièce dans le jardin. L’extension oblige parfois le change

n d’aération et d’éclairage, les familles ménagent des cours e

brutale

en dur. L’extension s’étale même verticalement. C’est à

’affirmer que les moyens financiers sont un

icatif. La quasi-to

ment de position des fenêtres des chalets et par conséquent elle induit de nouvelles pratiques spatiales.

Les extensions varient de la construction d’un simple local de toilette à l’occupation quasi complété de la parcelle. Par besoi

ntre le chalet et l’extension. Cette solution ingénieuse rappelle le patio ou « wast éddar », seulement dans la majorité des cas, les dimensions de la cour sont réduites, elle devient par conséquent, un puits de lumière et d’aération et devient un espace de renvoi.

Au niveau de la parcelle, deux formes d’appropriation se dégagent, la forme douce à travers les cultures, l’élevage des animaux domestiques, le stockage d’eau, etc., et l’autre forme

d’extension à caractère d’habitation, à caractère commercial ou à caractère mixte. Ici encore, nous remarquons une évolution de la fonction de la maison urbaine à Gammas. La maison ou « dar » introduit une dimension plurifonctionnelle. Le garage de la voiture, les locaux de commerce et le bureau d’études en sont les forts signes.

Quand le niveau de vie est modeste, l’extension est un ensemble de baraques. Quand la famille possède des moyens, elle construit

ce moment là que se dessinent les lignes de la future maison, celle qui s’étale sur plusieurs niveaux, qui s’ouvre à l’extérieur, qui possède une terrasse accessible. Quand elle donne sur la voie mécanique, un garage et des locaux de commerce sont souvent ménagés au rez-de-chaussée. La façade nous rappelle à ce moment là la façade des maisons d’Oued El Had et des Muriers.

La dureté ou la précarité de l’extension nous permet d

facteur important dans le phénomène d’appropriation, tout au contraire, le critère d’urbanité ou de ruralité de notre approche méthodologique, qui nous sert à détecter les différenciations dans les manières d’appropriation entre les ménages, n’est plus signif