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LINCOLN. 59 La Florida était dans le port pour se réparer ; dans ce même port se trouvait la

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corvette fédéraleleWachussett.Danslanuitdu6au7octobreons'aperçut, à borddunavireséparatiste,quelebâtimentennemifilaitsesamarres.Onappela

leshommes,quisemirent àleur poste, etau

même

instantlaFlorida futentourée de chaloupes. Bientôtle Wachussettarriva et se jetasurlapoupe dunavire confédéré, qui eutun mâtbriséparunedécharge àmitraille,puislesgensdu bâtimentfédéral se précipitèrent surlepontets'emparèrent,aprèsunrude combatàl'arme blanche,delacorvette séparatiste.

Un

canot appartenant àladivisionnavalebrésilienne futenvoyépourprévenir leWachussettque,s'ilnecessaitpas sonattaque,onallait lecouler.

Lenavirefédéralpassaune amarreàlaFlorida etdisparut avecsa prise.

Les débats diplomatiques durèrent longtemps.LeBrésildemandait une répa-ration au gouvernement desEtats-Unis. De soncôté, ce gouvernement se plaignaitamèrementdelaconduitetenue parlaflotteneutre.Ilavaitencela parfaitementraison, carlorsquele Wachussettse retiraduport de Bahia,il eutà essuyer huit décharges, qui portèrenttoutesetquilui firentsubirdegrosses avaries.Enfin,après desdiscussions très-longues,satisfaction futdonnéedepart etd'autre.

A

cetteépoque,cequi préoccupaitsurtoutlesesprits était la réélectiond'un nouveauprésident desEtats-Unis.

Plusieurscandidatsseprésentaient, maisleconcurrentsérieuxde Lincoln étaitMacClellan.

Unemajoritéde 400,000 voixen faveur d'Abraham Lincoln, tel futle résultatdel'élection.

LeKentucky,leNew-JerseyetleDelaware votèrentpourlegénéralClellan, mais n'ayant entoutque2,000,000d'habitants,ilsne pouvaientfairetriompher leurcandidatqui,dureste, n'avaitaucunantécédentpolitique et représentait, dansleNord,l'aristocratieoul'esclavagisme.

Lincoln, aucontraire, représentaitle partivraiment etjustement répu-blicain.

Homme

dupeuplelui-môme,ayantsouffert et travaillé

comme

leplus humbledessujetsdesEtatsde l'Union,nes'étantélevéàcettehautepositionde chefdeplusieurs millionsd'hommes que parlecourageet lapersévérance, il comprenaitetpartageaitlesbesoinsde ceux quiseconfiaientàlui.

Saréélection était significative,etpouvaitserésumerencesquelques mots: Triomphedela libertésurl'esclavage.

Un

importantavantage estremporté àPlymouthparlesfédéraux. Apre*

quelques jours de combatsetd'escarmouches,ilss'emparent decette place qui, cependant,étaitdéfendue parlebélierAlbermale.Notonsunetentative auda-cieuse etheureusedulieutenantCushing, quin'hésitapas à remonterle Roa-noke au milieu dela nuit,accompagnéseulement de douzehommes,à s'avancer auprès del'Albermale,aumdieud'unegrôledeballes, età plongerunetorpille sonslebélier.

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LINCOLN.

Cetteénergique

manœuvre

procuraauxfédérauxl'entréede Plymouth.

Le gouvernementdes Etats-Unisreçut, le22novembre, unedépèchelui annonçantquelegénéralShermanavait divisésonarméeendeuxparties.L'une marchait surMaçon,l'autresur Augusta.Ellesdevaientse rejoindreà Milledge-villeetdelà seportersurCharleston.

Les confédérés voulaient depuis longtemps s'emparer deNew-York,maisils ne pouvaient songer à attaquer ouvertementcetteville;aussi eurent-ilsrecours àl'incendie.Danslanuitdu25au 26novembre,plusieursgrandsétablissements, situéssur différents pointsdela ville,prirentsubitementfeu.Lessecours arrivè-rentsipromptementetfurentsiintelligemmentdistribués,quelatentativedes sudistes resta infructueuse.

Les confédérés éprouvèrent àla finde l'annéeunéchec devantNashville qu'ils assiégeaient, etquiétaitdéfendue parlebraveet intrépidegénéralThomas.

Voiciladépèche quifutexpédiéeparle généralunioniste à son gouver-nement:

Nashville,lS décembre, 9 heuresdusoir.

«J'aiattaqué l'ennemicematin,et jel'airepoussé jusqu'àlaroutede Fran-klin,àunedistanced'environ huitmilles.

«Nousavons capturélequartiergénéraletleswagonsdeChalmer, vingt wagons,de quinzecentsàdeuxmille prisonniers, et seize piècesde canon.

«Nostroupessesontbravementcomportéesetont enlevé àlabaïonnetteles retranchements desrebelles.

«J'attaqueraidenouveaul'ennemidemain,s'ilest disposéàs'arrêteretà livrer bataille;ets'ilbatenretraitependantla nuit, jelepoursuivrai,touten envoyantuncorps decavalerie sur ses derrières, afindedétruire,s'ilest pos-sible, sesconvois d'approvisionnement.

«Georges H.Thomas,majorgénéral.» Lelendemain, nouvellebatailleégalement heureusepourlesfédéraux^ainsi queleconstateuneseconde dépèchedugénéralThomas:

Nashville, 16 décembre, 6 heuresdusoir.

«Une

bataille terribleaétérenouvelée aujourd'hui.Hoodse retire,mis en déroute.Nosforceslepoursuivent vigoureusement.Nousavons capturé quarante caissons etnous continuons àlairedenombreuxprisonniers.

«Georges H. Thomas.» PRISEDE SAVANNAH.

BOMBARDEMENT DE WILM1NGTON. BATAILLE DE NASHVILLE.

ABOLITIONDE l'eSCLAVAGEDANSLESÉTATS-UNIS.

Sherman,quis'étaitemparé dufortMe.Allister,sur la rivièreOgeechee, au confluentdesdeuxrivièresAlbanyetSavannah,assiègevigoureusementla ville dece

nom

ets'empare decette placedanslamatinéedu21décembre.11détruit

LLNCOLN.

61 ducotonpour40millionsdedollars,capture 1,000 nègresetfait4,000 prison-niers;laprisedelaville luilivreen plus 40 canons.

Lelendemain,Shermanvictorieux écrit cettedépêcheauprésident Lincoln:

Savannah, 22décembre.

«Permettez-moi de vousoffrir,

comme

présent deNoël, lavillede Savannah, avec cent cinquantepiècesdegrosseartillerie,unegrande quantité de munitions etenviron vingt-cinqmille ballesdecoton.

«

W-T.

Sherman,majorgénéral.» Lesrebellesavaientfaitsauterlesbéliers cuirassésquisetrouvaientdansle portetbrûlél'arsenal.Savannahétait lamétropole commerciale delaGéorgie,

etl'unedes plus importantesvillesdu Sudsur l'Atlantique.

Ilnereste plus auxconfédérés,

comme

portd'approvisionnement,quela

villedeWilmington,danslaCarolineduNord. L'amiral Porteretlegénéral Buttlervontsecharger delaprendre. Uscommencentlebombardement,le main-tiennentirrésistiblependantcinquante -quatre heures, le24 janvieretjours suivants.Les confédéréslacroyaient imprenable,maisleurgénéralHodesera obligédelarendreauxfédéraux.

Pendant que Shermanajoute àsa gloireleméritedela prisedeSavannah,

Thomas,sonlieutenant,livreàHoodlabataille deNashville,qui duredeux jours.Le premierjour,lesunionistesont attaquélesrebelles etont enfoncé leurailegauche, enleurprenantdeuxconvois,seizecanonsetunmillierde prisonniers.Lesecondjour, le succès, plusdécisif, a

amené

lacapturede 4,000prisonniers etde 24 canons.LadéroutedeHoodestcomplète.Sherman,

victorieuxàAtlanta,àSavannah, marchesurBranchvillepourarriverdeà Charleston.Lesplaces fortesdes confédérésdoiventtomberlesunes aprèsles autres.

Le30 janvier 1865,lachambredesreprésentants,àWashington,surla pro-positionduPrésident delarépublique desEtats-Unis,décrète,par 119 voix contre56, laplus grandemesurelégislativedusiècle.

En

unarticleunique,elle proclamel'abolitiondel'esclavage.«Nil'esclavage, ni la servitude involontaire,

«excepté pourlapunition d'un crime dontunepersonne auraétélégalement

«convaincue,n'existerontdanslesEtats-Unisnidansaucunlieusoumis àleur

«gouvernement.

«LeCongrès aura pouvoir defaire fairedesloisnécessairesàl'applicationde

«cetarticle.»

Lorsquelespeaker,président delaChambre, proclamalerésultatduvote, l'enthousiasme des représentantsetdupublicsemanifesta par des applaudisse-mentssifrénétiques,quetoute tentativepourrétablir l'ordre fut inutile.La séancefut levée.L'assembléen'avaitpasperdusajournée,ellevenaitd'affranchir un monde.

te

LINCOLN.

Lafortunede touscôtés seprononçait en faveur delacausenordiste. Char-leston tenaitencoreetRichmondétaitdéfendu par Lee, lemeilleur général confédéré.MaisShermanallaitassiéger lapremièrevilleetGrantbloquaitla capitale sudiste.

C'est ce

moment

que Lincoln, aholitioniste par principe, mais prudent politique parraison, avait choisipour proclamerl'abolition de l'esclavage.

Ilavait temporisé jusqu'à présent,avaitmarchéson butpeuàpeuetpar décretsde plus en plus émancipateurs, maisiln'avaitpas encore trouvé l'occa-sionquidevait faire éclaterleplus grandactedesa politique etde son passage auxaffaires.

Lincoln,ne pouvantoublier nison serment,ni la Constitution fédérale,devait nécessairementtenircomptedesrésistancesquerencontreraientauseindes Etats restés fidèles sesplansanti-esclavagistes.

A

cause decettemarchelentementprogressivedansl'applicationdeses idées, Lincolnne sauraitêtre accusédetimidité nid'indifférence. Ils'estmontré prudent

comme

doitl'êtreunchefd'Etat,quin'agitpas aveclaliberté d'allures quepeutsepermettreunphilosophe dans soncabinet.11acommencéparabolir l'esclavagedansla capitaledelaColombie;ila proclaméla libertédesesclaves fugitifs,poséleprincipe del'émancipation avec indemnitépourtouslesEtats

fidèles,décrété lapeine demort pourtout capitaine négrier.Ilarelevé la race nègre enétablissantdesrelationsdiplomatiques aveclesrépubliquesnoiresde Libériaetd'Haïti.Ilaenfindécrétél'armement des nègreslibres.Quelque aholi-tionistequel'onsoit,onne peut pasdemanderàunchefd'Etatplus de fermeté, plusd'activitédanslarésolution.Lesscrupules,nésdanslaconscience de Lin-colnenfacede sonsermentetdelaConstitutionqui reconnaîtimplicitement l'esclavage,nefontqueplus d'honneur àl'honnêtetéde soncaractère.

Lesnécessitésdelaguerre posaientlaquestion d'émancipation,etchaque jourlesévénementsetsurtout la résistanceobstinéeduSudluifaisaient faire unpas de plusvers sa solution.

Ilétaitréservéà l'énergie d'uncaractèrepeuordinaire d'assigner l'heurede cette solution.

Lincolnavaittrouvé danssaconscience d'honnête

homme

lecourage de mar-querunterme àlascandaleuseinstitutiondel'esclavage, plaiehideuse qui gan-grenaitleflancdelajeuneUnionaméricaineet qu'ilfallaitencorecautériser avecle fe*rouge des bouletsetlamitraille.

Les confédérés,surmenésparlavictoirequis'attachaitauxpas desarmées du Nord,songèrent plusquejamais à reprendrelesnégociations. Uneentrevue eutlieudanslarade deHampton. Lincoln yassista etposalespropositions suivantes:

Rétablissementdel'autorité nationale sur touslesEtals;

Maintiendela position priseparlePrésident desEtats-Unis sur laquestion del'esclavagedans son dernier message annuelauCongrès.

LINCOLN.

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