Lejourduvendredisaint, 14avril, Lincoln avait présidéunconseil de cabinet, auquelassistait legénéral Grant, levainqueur de Richmond.
A
unmoment
donné,lePrésidentsetournaverslelieutenant généraletluidemandas'ilavaitdesnouvellesdeSherman.Grantluiréponditqu'iln'enavaitpas,mais qu'ilattendaitd'heureen heure des dépêches quiluiannonceraientlareddition de Johnson.
«
—
Ehbien!ditLincoln, vous aurezprochainementdes nouvelles,etelles seront importantes.»«
—
Pourquoi pensez-vouscela?»ditlegénéral.
«
—
Parcequej'airêvéla nuitdernière;et toujours,depuislecommencement78
LINCOLN.
delaguerre,j'aiinvariablement rôvéla
même
chosetouteslesfoisqu'ilya eu quelque grand événement.Ilrappelaalors Bull's
Run
,Antictam,Gettysburg,etditqu'àla veillede cha-cundecesépisodes delaguerreilavaitfaitlemême
rêve.«
—
Tenez,ajouta-t-ilen setournantverslesecrétairedelamarine,c'est dansvotre partie,M. Welles.J'ai rêvéquejevoyaisunvaisseau quicinglait avecunerapiditéextrême,et je suis sûrquecelaprésagequelque important événementnational.»Lerêveneletrompait pas,mais l'importantévénementnationalqu'il présa-geait devait êtrebiensinistre.
Danslasoiréedu
même
jour,Lincolnétaitdansd'excellentes dispositions d'es-prit.Letourfavorablequesemblait prendre depuis quelquesjours la situation politique, jointàsabonnehumeur
naturelle,luidonnaituneanimationetune allégressedebonaugurepourla soirée.11résolut d'allerauspectacle, etles ordres étaientdonnés en conséquence,lorsqu'undesamis personnelsdu Prési-dent, M.Ashmun,
seprésenta avecuneautrepersonnepourl'entretenird'une affaireprivée. Ilétait tard; Lincolnpritune carte, laposasursongenouet écrivit:«M.
Ashmun
serareçuauprès demoiavec sonami demain matinà neuf heures.«Signé:A.Lincoln.»
«14avril1865. »
Cesontlesderniersmotsécritsdelamainde Lincolnetladernière signa-turequ'ilaitdonnée.
A
huitheuresprécises,M.etM
moLincolnmontèrent envoiture.M"" Lincoln donnal'ordre au cocher depasserparla maison deM. lesénateur Harris.M
moHarrismontadans l'équipage avec son gendre, M. Rathburn, d'Albany,et uninstantaprèsonarrivaitauthéâtreFord,oùl'onprenaitplacedansl' avant-scène de gauche.LalogeduPrésidentestdouble,c'est-à-dire qu'elle estformée dedeuxloges dontonenlèvelacloison et qui,decettemanièren'enforment qu'une.
On
yarriveparuncouloirsombre, étroit, séparé dela galeriepublique parune petiteporte. Cetteporte avait été condamnée, avant la représentation, au
moyen
d'unmorceaudebois,épaisd'un pouce,sur sixpouces delarge et trois pieds delong.Cetaquetétaitarcbouté d'unbout dansuneentaillecreuséedans lemur,etdel'autredanslamouluredu chambranledelaporte,desortequ'il étaitimpossible deledéplacer enpoussantlaportedudehors.Un
trouavait été pratiqué danslaporte avecunevrille,évidéen dehors, demanièreàpouvoir regardercequise passaitdanslaloge.Deplus,comme
ilyavaitàl'intérieur desverrousdesûretéqui auraientpuêtrefermés,lesvisen avaientétéà demi-retirées,demanièreàcéder,aubesoin, sousunepressiondudehors.Lesmeublesquigarnissaientlalogeavaientété placésdansunedisposition
LINCOLN.
79 spéciale.Lefauteuilà bascule de Lincolnétait surledevant,dam
l'angleleplus éloignédela scène; celuideM
meLincolnétait surlemême
plan, un peuen arrière, tandisquelesautres sièges etlecanapé avaientétérangés del'autrecôté delaloge, laissant ainsiunlargeespaceaumilieu,où unhomme
pouvait ma-nœuvreràl'aise.Lincolns'estassisdanslefauteuirquiluiétait 'destine,
M
meLincoln près de lui,M
m* Harrisàl'angleopposé, surledevant,etlemajor Rathburnsurle canapé, à quelques pieds enarrière.Lespectacleenétaitarrivéàlaseconde scènedutroisièmeactedelapièce: OurAmericanCousin.LePrésidentétaitpenché enavant,lementon appuyé danssamainaveclesans-façonquiluiétaithabituel.11avaitlesyeuxtournés verslascèneetriaitd'une franchegaieté.Toutà coup,maissilencieusement,un
homme
seglissedansla loge,s'approchedufauteuilduPrésident, etonentendun coup depistolet.Laballefrappe Lincoln àlatète.Le major Rathburn nes'est aperçu del'entréedel'étrangerqu'en entendantlecoup defeu.11seretourneet, àtravers lafuméeproduiteparl'explosiondelapoudre,ildistinguevaguement unhomme
àdeuxpasduPrésident.11s'élance etlesaisit,maisl'assassinse débarrassede sonétreinteenluilançantuncoup de poignard quil'atteint au bras gaucheetluipermetdesauterdelalogesurlascèneenluilaissantun pan de son habit danslamain.Le majorcourt à laporte delagaleriepourappeler dusecours.Illatrouve barricadéeetdoitarracherlemorceaudeboisquila retientavantque l'on puisse entrer.Deuxmédecinsseprésentent, etaucune autre personnen'estadmise dansla loge.L'étatduPrésidentavait,dèslepremier
moment,
étéreconnusans espoir.Iln'apas recouvréunseul instantlesentiment. Sesyeuxétaient saillants,hors desorbites et injectésdesang.
Lecorps aétéimmédiatement transporté danslamaisondeM. Paterson, situéeenfacelethéâtre,del'autrecôtédeladixièmerue.
Au
ohevetdulit,sur lequelonavaitdéposéLincoln, étaientlessecrétairesdela guerre,delamarine etdel'intérieur, etl'attorney général.LesénateurSumner,lesgénéraux F'arns-worthetTodd,lemajorHay, étaient aussidansla chambre. Dansunepièce contiguè' étaientM
meLincoln,sonfdsTad,M™
Harris,M. Rufus, F'Andrewset deuxdames, amies deM
meLincoln.Versseptheures,la respirationduPrésidentdevint plusdifficileet plusieurs foisonlecrutmort. Puisla respiration reprenaitavec detelseffortsqu'on l'en-tendaitdes piècesvoisines.
Enfin,le
moment
fatalarriva.Ilsefaisaituntel silencequ'on entendaitlemouvement
desmontres des médecins quitenaientlepoulsdumoribond.A
sept heures,vingt-deux minutesdumatin,sesmusclessedétendirent,etle derniersouffles'échappa deseslèvres.11aexpirésans lutte, sansconvulsions, avec l'apparence d'un calmeparfait.80
LINCOLN.
Lecorpsaétéimmédiatement,transporté àlaMaison Blanche,©il lesmédecins ont procédé àl'autopsie.
Laballeaété extraitedu lobe antérieur ducerveau.L'embaumementaété terminé àtroisheures del'aprèsmidi.Surlelitfunèbreoùil avait été placé, Lincoln semblait dormir.Son
visageportaitencorecesourire bienveillant, que
Plande la loge.
—
AfauteuilduPrésident,BfauteuildemadameLincoln,MporteparlaquelleB>olli estvenu;ilasuivi la ligne pointéedeMaG,puisU,FF.etR.
connaissaient tousceux quil'avaientapproché,et, saut sesyeux cernés d'une teinte noire, sestraitsn'avaientsubiaucunealtération.
Surlecercueildestinéàrenfermerses restes,aétéposéeuneplaqued'argent aveccette inscription:
Abraham Lincoln seizièmePrésident desEtats-Unis
NÉ LE 12 FÉVRIER1809.
L'accomplissement de l'assassinatde Lincoln n'apaspris plusdetrente
82
;ll\coln.
coiides, entrelecoup depistolet etle
moment
oùlemeurtrier afranchilestrois mètres qui séparentlebalcondelaloge,duplancher delascène.En
tombantsurlethéâtre,l'assassin,avecungeste tragique, etbrandissant son poignard ensanglanté,s'estécriéen regardantlepublic:«Sicsemper tyran-nis. »Puis, d'tiheseconde émission de voix: <tLeSudestvengé!»
Ces mots, entendus distinctement detoute lasalle,yéclatèrent
comme
un coup detonnerre.Lasoudaineté del'action, leton déclamatoire des paroles, firentcroireUn
instantàunépisodethéâtral.Maisce futladurée d'unéclair.Lemeurtriers'élançadanslescoidisses.
Un
avocat M.J.B.Stewartse pré-cipitaenmême
tempssurlascèneetnelemanqua
quede quatre pas;ilallait l'atteindre lorsqu'il luiéchappaenluifermantlaporteauvisage.Le tempsdelarouvrir, l'assassin avait disparu.
M
aeHarris,quiétattdanslalogeduPrésident, afait lerécitsuivant:« Environuneheure avant l'événement,l'assassinvint àlaporte delaloge, etyjetauncoup-d'œilpourvoir la positiondes personnes quiyétaient réunies.
On
supposaquec'était le faitd'uneerreur,oud'unecuriosité indiscrète.On
n'yattacha,dureste,aucuneimportance àcemoment.Lorsqu'ilentra,plustard, dansla loge,lemajor Rathburn selevaetluidemandace qu'ilvoulait. Il
s'avançanéanmoinssans répondre,et,plaçantlepistoletà bout portantderrière latèteduPrésident,fitfeu,puisse précipita sur larampedela loge,d'oùillança enarrièreuncoup de poignarddestinéàatteindreM. Lincoln auvisageouàla poitrine.Le majorRathburn,s'étant jetéen avantpourprotégerlePrésident, reçutlecoup danslebras.Lemeurtrieralorssauta Surlethéâtre et
s'échappa.
M""LinCôlftafaitaussiunedépositionattestantquel'attentataétécommis avecunerapiditésurprenante.Elleavu uneFormehumainesortirdelaloge,et a cruquec'étaitM. Lincoln qui tombait endehors. Souscetteimpression,elle s'estavancéepourregardereta àpeineaperçulemeurtrier surlascènequand déjàtout étaitfini.Ramenantsesregards dansla loge,elleavuM. Lincoln dont latète étaittombéeSur sa poitrine;elleaalorscompriscequis'étaitpassé.
L'ASSASSIN.
Malgrélasoudainetéetlapromptitude aveclaquelle avait étéaccompli l'as-sassinat duPrésident Lincoln,nombrede personnes ont déclaré reconnaître danslemeurtrierJ.Wiikes Booth.Plusieurs acteurs etmusiciens del'orchestre n'ontémisaucundouteà cet égard.
M. Forguson avuentrer l'assassinparlecouloirqui
mène
àlaloge présiden-tielle;Booths'estavancéàdeuxpas delaporte,aretiréson chapeau,et, le pre-nantdanslamaingauche,s'estappuyécontrelemur
placé derrièrelui. 11est restédanscetteattitudeUnedemi-minute environ; puisilafaitunpas enavant, aappuyélamainsurlaporte latérale, etl'apresséedugenou. M. Ferguson a entendulecoup depistolet,avulaliguredel'assassinaumilieudelafumée,et adenouveaurecohntiBooth anmoment
oùils'élançait surlascène.LINCOLN.
83 L'actriceLauraKeeneaétéundes premiers témoins de l'assassinat. Elle se préparaitàentrerenscèneducôtéopposé àlalogeduPrésident,aumoment
oùBooth apparutsurlethéâtre,passa prèsd'elleet luifrappalamain avecla sienne,cellequitenaitlepoignard.Ellelereconnutet appriten
même
temps quelePrésidentétaittué. Ellene comprit pas biencequise passait, car laconfusionétaitàson comble,et toutlemonde
criait:Arrêtezl'assassin!Booth, entraversant la scène, a rencontrélemachiniste, qu'ilaécartéen
lefrappant de son poignard.Cefut ladernière personnequ'iltrouvasurson passage.
John WilkesBooth,l'assassinduPrésident Lincoln, embrassa
comme
son père laprofessionde comédien,ainsique deuxdeses frères,JuniusBrutusetEdwin.JohnBoothestnéen1838,près de Baltimore.
A
l'âgedeseize ans,ilparaissait pourlapremièrefoissur la scène, etilfaisaitsesdébutsen 1856 à Philadelphie;ila quelques-uns destraitscaractéristiquesdelafigitrede son pèreetletalent dramatiquehéréditairedans sa famille.Après avoir exercépendant quelque temps enprovince,ilse trouvait,en 1859et 1860, chef de troupe à Mont-gomery(Alabama).
On
leregardaitdanscettevillecomme
àdemifou;en1860, ilse blessaitaupied avecunearmeàfeu etvenaitdansleNord pourréparersasanté.
Quelque tempsaprès sonarrivéeà New-York,voyantquesonfrèreEdwin remportait debrillantssuccès,ilsedécida àfairesesdébutsetfitsapremière apparition au vieux théâtre de Wallack,dans RichardIII. Iljouaassez faiblement jusqu'àlascènedu combatqui terminecedrame;maislà,ilsaisit lesdeuxépées accrochéesau
mur
avecuneforce etunevigueur qui étonnèrent l'assistance;jamaiscettescènen'avait étémieuxreprésentée.Un
soir,iljouait avecunetelleanimation, qu'attaquant M.Tilton,leRichtnotiddela circonstance, illejetaviolemmentdansl'orchestreetmanqua
deluiGasserunbras.Après deux outroisreprésentations de Bichard, Booth joua Shylocketéchoua.Le bâtard, dans Robbers de Schiller, futson troisièmerôle.Ilpartitaprèspour Boston,oùilfutun peu mieuxreçu.Depuis quelques mois,JohnWilkesavait cesséde jouer à cause d'uneaffection des bronches,etavaitgagné beaucoupd'argent dans desspéculations d'huileen Virginie.Ilavaitpassé dernièrementunebonnepartiede sontempsàWashington oùlavilleetlesthéâtres lui étaientparfaitementfamiliers;ilya huit à dixjours,
ilétaitàNew-York, oùilfaisaitde copieuseslibations, etondit que, dansses moments d'ivresse, il manifestait l'intentionde tuerlePrésident, montrant imepetite balle qu'il disait destinéeàcecrime.Ilparlaitdelaguerre en public
comme
sécessionniste déclaré,etonditquesonfrèreEdwinle faisait,ily
a quelque temps,rentrerchezluià cause de son intempérance de langage; mais personnenesupposaitqu'ilpût devenirunlâcheassassin.S'i
LINCOLN.
Sun père; .lunius Brutus Booth, tragédien anglais, né à Londres le J
rrmai1796,mourutdanslatraverséedelaNouvelle-Orléans àCincinnati,en décembre1852.Aprèsplusieursengagementsheureux à Depfordetdansd'autres villes,
même
à Bruxelles,il fitsondébuten 1814 à Covent-Garden,àLondres.^fes^ï
dans RichardIII.Il avaitaveclecélèbre tyran,telquelereprésentaientles traditionsdelascène,unesigrande ressemblancepersonnelle, etilreproduisait son caractère d'une façon si saisissante, qu'il rivalisa heureusementavec
Edmond
Keanqui venaitlui-mêmedese faireun nom.Lesdirecteursde Drury-Lanel'admirent à jouer àcethéâtrequelquesrôles avecKean;maislorsque,quelquesjours après,il revint àCovent-O.irden,ily
LINCOLN.
80lutaccueilliavec un tumultetel, qu'ilsedécidaà quitterpour1111tenqjs lascène de Londres.
En
1831,ildébutaauxEtats-Unis, à Petersburg,dansla Virginie, etl'année suivante àNew-
York, authéâtreduParc; surcesdeuxscènes,ilremplit àplusieurs reprisessonrôle favoride RichardIII.Depuiscetemps, jusqu'àlafindesa carrière,ilparut souvent danslesdivers théâtresdes Etats-Unis,etendépitdecertaineshabitudesirrégulières,ily a acquisunepopularité qu'un acteurmoinsbiendouén'auraitpas suconserver.
Wilkes Booth,le fds, était,dit-on, l'acteur favoridelaprovince de Mobile.
C'estprobablement àlaconnaissancequ'il avaitdesdispositions intérieuresdu théâtre qu'iladûde s'échappersiviteaprès sonattentat.
Booth,lemeurtrier,étaitde premièreforceaupistolet;ilmaniaitaussi l'épée danslaperfection;ilpouvaitlutteravec des boxeurs deprofession, et étaitun écuyerconsommé;bref, touslesexercicesducorpsluiétaient familiers,etil excellaitdansplusieurs.11étaitencore àBostonlemardiprécédantlecrime,et ce jour-là
môme, comme
il l'avaitfaitlesjoursprécédents, ilavait étéàla galeriedetirtenue parMM.
FloydetEdwards,Chapman
place,enfacedel'hôtel Parker.Pendantcettevisite, ils'estexercéàtirerdanslespositionslesplus excentriques,soussesjambes,derrièresondos,etc.:ilétaitbiendisposé etila montréuneadresse extraordinaire.Iln'apasparlé politique, et n'acauséquede chosesindifférentes.Iln'adûarriveràWashington quejusteàtemps pourfairelespréparatifsdel'assassinat,disposer l'intérieurdelaloge etarrangerlesportes.
VoicilesignalementquelapolicedeWashingtonaenvoyéàsesagents dans touteslesdirections,signalement qu'ont également publié tous lesjournaux:
Booth.
—
Taille, 5pieds 8pouces;poids,160livres;corpulencesolide;cheveux noirjais,un peufrisés,de longueurmoyenne,séparés parderrière;yeuxnoirs et forts sourcils noirs;porteunegrossebagueà cachetaupetit doigt;penchela tète etregarde en bas enparlant.
L'ASSASSINAT
DE
M.SEWAHD.
Presqueau
même moment
oùBoothassassinaitLincoln,authéâtreFord,un autre meurtriers'introduisaitdanslademeuredeM.Seward,ministre-secrétaire d'Etat,quesarécentechute devoiture retenaitaulit.Sous prétexte de remettre uneprescriptionmédicale,cethomme
pénétraitdanslachambreaprèsavoir frappétouteslespersonnes quis'opposaient àce qu'il arrivâtauchevetdu malade. Frederick Seward, quiremplissaitlesfonctionsdesecrétaire d'Etat adjoint,tombalepremier soussescoups.L'étranger essaya deletueren déchar-geantsurluiungrosrevolverdemarine,maislecoup nepartitpas.Ilse servit alorsdela crosseavecunetelleviolence etunetelle dextéritéqueleiilsde M. Seward tombasurle plancher,lecrâne fracturéendeuxendroits. Cet obstacle évité,ilentradanslachambreetfrappa avecuncouteau M.Seward dans sonlit.Ilneréussitqu'àlui faireauvisagedelarges blessures,lesecrétaire86
LINCOLN.
d'Etatayanteuassezdeforcepourse jeterdanslaruelledulitet se garantir aveclescouvertures.
Un
soldatétantentréetayantsaisil'assassin, celui-ci s'en débarrassa d'un coup de poignard porté dansle flanc.Ilsortitalorsdelachambre, frappa encore de son couteaulemajor Seward,autrefdsdusecrétaire d'Etatetundomestique qui cherchaient àl'arrêter.Ilréussitenfinà gagner la porte, sortitetsauta àchevalencriant,
comme
lemeurtrier de Lincoln:« Sicsemper tyrannis.»
Lepistolet etlecouteau, quiavaitde dixà douze pouces de long, ontété retrouvés danslamaison.
Aprèsunsoigneuxexamenmédical,ilaétéreconnu quelesblessuresde M.William-HenriSewardet cellesde sonfilsFrederick n'avaientatteintaucun organeessentieldela vie, et qu'il était possibledelessauverl'un et l'autre.
LES
ASSASSINS.D'aprèslesrenseignements obtenus,ilesttrès-probablequel'assassin du secrétaire d'Etat etdesesfilsestuncertainPayne.Le chevalsur lequelils'est enfui avait étéloué àl'écurieNaylor.
Ledoubleassassinatduvendredisaint,qui asifortement
ému
Washington,Ledoubleassassinatduvendredisaint,qui asifortement