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ASSASSINAT DE LINCOLN

Dans le document LINCOLN ROOM UNIVERSITY OF ILLINOIS LIBRARY (Page 85-95)

Lejourduvendredisaint, 14avril, Lincoln avait présidéunconseil de cabinet, auquelassistait legénéral Grant, levainqueur de Richmond.

A

un

moment

donné,lePrésidentsetournaverslelieutenant généraletluidemanda

s'ilavaitdesnouvellesdeSherman.Grantluiréponditqu'iln'enavaitpas,mais qu'ilattendaitd'heureen heure des dépêches quiluiannonceraientlareddition de Johnson.

«

Ehbien!ditLincoln, vous aurezprochainementdes nouvelles,etelles seront importantes.»

«

Pourquoi pensez-vouscela?»ditlegénéral.

«

Parcequej'airêvéla nuitdernière;et toujours,depuislecommencement

78

LINCOLN.

delaguerre,j'aiinvariablement rôvéla

même

chosetouteslesfoisqu'ilya eu quelque grand événement.

Ilrappelaalors Bull's

Run

,Antictam,Gettysburg,etditqu'àla veillede cha-cundecesépisodes delaguerreilavaitfaitle

même

rêve.

«

Tenez,ajouta-t-ilen setournantverslesecrétairedelamarine,c'est dansvotre partie,M. Welles.J'ai rêvéquejevoyaisunvaisseau quicinglait avecunerapiditéextrême,et je suis sûrquecelaprésagequelque important événementnational.»

Lerêveneletrompait pas,mais l'importantévénementnationalqu'il présa-geait devait êtrebiensinistre.

Danslasoiréedu

même

jour,Lincolnétaitdansd'excellentes dispositions d'es-prit.Letourfavorablequesemblait prendre depuis quelquesjours la situation politique, jointàsabonne

humeur

naturelle,luidonnaituneanimationetune allégressedebonaugurepourla soirée.11résolut d'allerauspectacle, etles ordres étaientdonnés en conséquence,lorsqu'undesamis personnelsdu Prési-dent, M.

Ashmun,

seprésenta avecuneautrepersonnepourl'entretenird'une affaireprivée. Ilétait tard; Lincolnpritune carte, laposasursongenouet écrivit:

«M.

Ashmun

serareçuauprès demoiavec sonami demain matinà neuf heures.

«Signé:A.Lincoln.»

«14avril1865. »

Cesontlesderniersmotsécritsdelamainde Lincolnetladernière signa-turequ'ilaitdonnée.

A

huitheuresprécises,M.et

M

moLincolnmontèrent envoiture.M"" Lincoln donnal'ordre au cocher depasserparla maison deM. lesénateur Harris.

M

moHarrismontadans l'équipage avec son gendre, M. Rathburn, d'Albany,et uninstantaprèsonarrivaitauthéâtreFord,oùl'onprenaitplacedansl' avant-scène de gauche.

LalogeduPrésidentestdouble,c'est-à-dire qu'elle estformée dedeuxloges dontonenlèvelacloison et qui,decettemanièren'enforment qu'une.

On

y

arriveparuncouloirsombre, étroit, séparé dela galeriepublique parune petiteporte. Cetteporte avait été condamnée, avant la représentation, au

moyen

d'unmorceaudebois,épaisd'un pouce,sur sixpouces delarge et trois pieds delong.Cetaquetétaitarcbouté d'unbout dansuneentaillecreuséedans lemur,etdel'autredanslamouluredu chambranledelaporte,desortequ'il étaitimpossible deledéplacer enpoussantlaportedudehors.

Un

trouavait été pratiqué danslaporte avecunevrille,évidéen dehors, demanièreàpouvoir regardercequise passaitdanslaloge.Deplus,

comme

ilyavaitàl'intérieur desverrousdesûretéqui auraientpuêtrefermés,lesvisen avaientétéà demi-retirées,demanièreàcéder,aubesoin, sousunepressiondudehors.

Lesmeublesquigarnissaientlalogeavaientété placésdansunedisposition

LINCOLN.

79 spéciale.Lefauteuilà bascule de Lincolnétait surledevant,

dam

l'angleleplus éloignédela scène; celuide

M

meLincolnétait surle

même

plan, un peuen arrière, tandisquelesautres sièges etlecanapé avaientétérangés del'autrecôté delaloge, laissant ainsiunlargeespaceaumilieu,où un

homme

pouvait

ma-nœuvreràl'aise.

Lincolns'estassisdanslefauteuirquiluiétait 'destine,

M

meLincoln près de lui,

M

m* Harrisàl'angleopposé, surledevant,etlemajor Rathburnsurle canapé, à quelques pieds enarrière.

Lespectacleenétaitarrivéàlaseconde scènedutroisièmeactedelapièce: OurAmericanCousin.LePrésidentétaitpenché enavant,lementon appuyé danssamainaveclesans-façonquiluiétaithabituel.11avaitlesyeuxtournés verslascèneetriaitd'une franchegaieté.Toutà coup,maissilencieusement,un

homme

seglissedansla loge,s'approchedufauteuilduPrésident, etonentendun coup depistolet.Laballefrappe Lincoln àlatète.Le major Rathburn nes'est aperçu del'entréedel'étrangerqu'en entendantlecoup defeu.11seretourneet, àtravers lafuméeproduiteparl'explosiondelapoudre,ildistinguevaguement un

homme

àdeuxpasduPrésident.11s'élance etlesaisit,maisl'assassinse débarrassede sonétreinteenluilançantuncoup de poignard quil'atteint au bras gaucheetluipermetdesauterdelalogesurlascèneenluilaissantun pan de son habit danslamain.Le majorcourt à laporte delagaleriepourappeler dusecours.Illatrouve barricadéeetdoitarracherlemorceaudeboisquila retientavantque l'on puisse entrer.Deuxmédecinsseprésentent, etaucune autre personnen'estadmise dansla loge.

L'étatduPrésidentavait,dèslepremier

moment,

étéreconnusans espoir.

Iln'apas recouvréunseul instantlesentiment. Sesyeuxétaient saillants,hors desorbites et injectésdesang.

Lecorps aétéimmédiatement transporté danslamaisondeM. Paterson, situéeenfacelethéâtre,del'autrecôtédeladixièmerue.

Au

ohevetdulit,sur lequelonavaitdéposéLincoln, étaientlessecrétairesdela guerre,delamarine etdel'intérieur, etl'attorney général.LesénateurSumner,lesgénéraux F'arns-worthetTodd,lemajorHay, étaient aussidansla chambre. Dansunepièce contiguè' étaient

M

meLincoln,sonfdsTad,

M™

Harris,M. Rufus, F'Andrewset deuxdames, amies de

M

meLincoln.

Versseptheures,la respirationduPrésidentdevint plusdifficileet plusieurs foisonlecrutmort. Puisla respiration reprenaitavec detelseffortsqu'on l'en-tendaitdes piècesvoisines.

Enfin,le

moment

fatalarriva.Ilsefaisaituntel silencequ'on entendaitle

mouvement

desmontres des médecins quitenaientlepoulsdumoribond.

A

sept heures,vingt-deux minutesdumatin,sesmusclessedétendirent,etle derniersouffles'échappa deseslèvres.11aexpirésans lutte, sansconvulsions, avec l'apparence d'un calmeparfait.

80

LINCOLN.

Lecorpsaétéimmédiatement,transporté àlaMaison Blanche,©il lesmédecins ont procédé àl'autopsie.

Laballeaété extraitedu lobe antérieur ducerveau.L'embaumementaété terminé àtroisheures del'aprèsmidi.Surlelitfunèbreoùil avait été placé, Lincoln semblait dormir.Son

visageportaitencorecesourire bienveillant, que

Plande la loge.

AfauteuilduPrésident,BfauteuildemadameLincoln,MporteparlaquelleB>olli estvenu

;ilasuivi la ligne pointéedeMaG,puisU,FF.etR.

connaissaient tousceux quil'avaientapproché,et, saut sesyeux cernés d'une teinte noire, sestraitsn'avaientsubiaucunealtération.

Surlecercueildestinéàrenfermerses restes,aétéposéeuneplaqued'argent aveccette inscription:

Abraham Lincoln seizièmePrésident desEtats-Unis

NÉ LE 12 FÉVRIER1809.

L'accomplissement de l'assassinatde Lincoln n'apaspris plusdetrente

82

;ll\coln.

coiides, entrelecoup depistolet etle

moment

lemeurtrier afranchilestrois mètres qui séparentlebalcondelaloge,duplancher delascène.

En

tombantsurlethéâtre,l'assassin,avecungeste tragique, etbrandissant son poignard ensanglanté,s'estécriéen regardantlepublic:«Sicsemper tyran-nis. »Puis, d'tiheseconde émission de voix: <tLeSudest

vengé!»

Ces mots, entendus distinctement detoute lasalle,yéclatèrent

comme

un coup detonnerre.Lasoudaineté del'action, leton déclamatoire des paroles, firentcroire

Un

instantàunépisodethéâtral.Maisce futladurée d'unéclair.

Lemeurtriers'élançadanslescoidisses.

Un

avocat M.J.B.Stewartse pré-cipitaen

même

tempssurlascèneetnele

manqua

quede quatre pas;ilallait l'atteindre lorsqu'il luiéchappaenluifermantlaporteauvisage.Le tempsde

larouvrir, l'assassin avait disparu.

M

aeHarris,quiétattdanslalogeduPrésident, afait lerécitsuivant:

« Environuneheure avant l'événement,l'assassinvint àlaporte delaloge, etyjetauncoup-d'œilpourvoir la positiondes personnes quiyétaient réunies.

On

supposaquec'était le faitd'uneerreur,oud'unecuriosité indiscrète.

On

n'y

attacha,dureste,aucuneimportance àcemoment.Lorsqu'ilentra,plustard, dansla loge,lemajor Rathburn selevaetluidemandace qu'ilvoulait. Il

s'avançanéanmoinssans répondre,et,plaçantlepistoletà bout portantderrière latèteduPrésident,fitfeu,puisse précipita sur larampedela loge,d'oùillança enarrièreuncoup de poignarddestinéàatteindreM. Lincoln auvisageouàla poitrine.Le majorRathburn,s'étant jetéen avantpourprotégerlePrésident, reçutlecoup danslebras.Lemeurtrieralorssauta Surlethéâtre et

s'échappa.

M""LinCôlftafaitaussiunedépositionattestantquel'attentataétécommis avecunerapiditésurprenante.Elleavu uneFormehumainesortirdelaloge,et a cruquec'étaitM. Lincoln qui tombait endehors. Souscetteimpression,elle s'estavancéepourregardereta àpeineaperçulemeurtrier surlascènequand déjàtout étaitfini.Ramenantsesregards dansla loge,elleavuM. Lincoln dont latète étaittombéeSur sa poitrine;elleaalorscompriscequis'étaitpassé.

L'ASSASSIN.

Malgrélasoudainetéetlapromptitude aveclaquelle avait étéaccompli l'as-sassinat duPrésident Lincoln,nombrede personnes ont déclaré reconnaître danslemeurtrierJ.Wiikes Booth.Plusieurs acteurs etmusiciens del'orchestre n'ontémisaucundouteà cet égard.

M. Forguson avuentrer l'assassinparlecouloirqui

mène

àlaloge présiden-tielle;Booths'estavancéàdeuxpas delaporte,aretiréson chapeau,et, le pre-nantdanslamaingauche,s'estappuyécontrele

mur

placé derrièrelui. 11est restédanscetteattitudeUnedemi-minute environ; puisilafaitunpas enavant, aappuyélamainsurlaporte latérale, etl'apresséedugenou. M. Ferguson a entendulecoup depistolet,avulaliguredel'assassinaumilieudelafumée,et adenouveaurecohntiBooth an

moment

ils'élançait surlascène.

LINCOLN.

83 L'actriceLauraKeeneaétéundes premiers témoins de l'assassinat. Elle se préparaitàentrerenscèneducôtéopposé àlalogeduPrésident,au

moment

oùBooth apparutsurlethéâtre,passa prèsd'elleet luifrappalamain avecla sienne,cellequitenaitlepoignard.

Ellelereconnutet appriten

même

temps quelePrésidentétaittué. Ellene comprit pas biencequise passait, car laconfusionétaitàson comble,et toutle

monde

criait:Arrêtezl'assassin!

Booth, entraversant la scène, a rencontrélemachiniste, qu'ilaécartéen

lefrappant de son poignard.Cefut ladernière personnequ'iltrouvasurson passage.

John WilkesBooth,l'assassinduPrésident Lincoln, embrassa

comme

son père laprofessionde comédien,ainsique deuxdeses frères,JuniusBrutusetEdwin.

JohnBoothestnéen1838,près de Baltimore.

A

l'âgedeseize ans,ilparaissait pourlapremièrefoissur la scène, etilfaisaitsesdébutsen 1856 à Philadelphie;

ila quelques-uns destraitscaractéristiquesdelafigitrede son pèreetletalent dramatiquehéréditairedans sa famille.Après avoir exercépendant quelque temps enprovince,ilse trouvait,en 1859et 1860, chef de troupe à Mont-gomery(Alabama).

On

leregardaitdanscetteville

comme

àdemifou;en1860, ilse blessaitaupied avecunearmeàfeu etvenaitdansleNord pourréparersa

santé.

Quelque tempsaprès sonarrivéeà New-York,voyantquesonfrèreEdwin remportait debrillantssuccès,ilsedécida àfairesesdébutsetfitsapremière apparition au vieux théâtre de Wallack,dans RichardIII. Iljouaassez faiblement jusqu'àlascènedu combatqui terminecedrame;maislà,ilsaisit lesdeuxépées accrochéesau

mur

avecuneforce etunevigueur qui étonnèrent l'assistance;jamaiscettescènen'avait étémieuxreprésentée.

Un

soir,iljouait avecunetelleanimation, qu'attaquant M.Tilton,leRichtnotiddela circonstance, illejetaviolemmentdansl'orchestreet

manqua

deluiGasserunbras.Après deux outroisreprésentations de Bichard, Booth joua Shylocketéchoua.Le bâtard, dans Robbers de Schiller, futson troisièmerôle.Ilpartitaprèspour Boston,ilfutun peu mieuxreçu.

Depuis quelques mois,JohnWilkesavait cesséde jouer à cause d'uneaffection des bronches,etavaitgagné beaucoupd'argent dans desspéculations d'huileen Virginie.Ilavaitpassé dernièrementunebonnepartiede sontempsàWashington oùlavilleetlesthéâtres lui étaientparfaitementfamiliers;ilya huit à dixjours,

ilétaitàNew-York, oùilfaisaitde copieuseslibations, etondit que, dansses moments d'ivresse, il manifestait l'intentionde tuerlePrésident, montrant imepetite balle qu'il disait destinéeàcecrime.Ilparlaitdelaguerre en public

comme

sécessionniste déclaré,etonditquesonfrèreEdwinle faisait,il

y

a quelque temps,rentrerchezluià cause de son intempérance de langage; mais personnenesupposaitqu'ilpût devenirunlâcheassassin.

S'i

LINCOLN.

Sun père; .lunius Brutus Booth, tragédien anglais, né à Londres le J

rrmai1796,mourutdanslatraverséedelaNouvelle-Orléans àCincinnati,en décembre1852.Aprèsplusieursengagementsheureux à Depfordetdansd'autres villes,

même

à Bruxelles,il fitsondébuten 1814 à Covent-Garden,àLondres.

^fes^ï

dans RichardIII.Il avaitaveclecélèbre tyran,telquelereprésentaientles traditionsdelascène,unesigrande ressemblancepersonnelle, etilreproduisait son caractère d'une façon si saisissante, qu'il rivalisa heureusementavec

Edmond

Keanqui venaitlui-mêmedese faireun nom.

Lesdirecteursde Drury-Lanel'admirent à jouer àcethéâtrequelquesrôles avecKean;maislorsque,quelquesjours après,il revint àCovent-O.irden,ily

LINCOLN.

80

lutaccueilliavec un tumultetel, qu'ilsedécidaà quitterpour1111tenqjs lascène de Londres.

En

1831,ildébutaauxEtats-Unis, à Petersburg,dansla Virginie, etl'année suivante à

New-

York, authéâtreduParc; surcesdeuxscènes,il

remplit àplusieurs reprisessonrôle favoride RichardIII.Depuiscetemps, jusqu'àlafindesa carrière,ilparut souvent danslesdivers théâtresdes Etats-Unis,etendépitdecertaineshabitudesirrégulières,ily a acquisunepopularité qu'un acteurmoinsbiendouén'auraitpas suconserver.

Wilkes Booth,le fds, était,dit-on, l'acteur favoridelaprovince de Mobile.

C'estprobablement àlaconnaissancequ'il avaitdesdispositions intérieuresdu théâtre qu'iladûde s'échappersiviteaprès sonattentat.

Booth,lemeurtrier,étaitde premièreforceaupistolet;ilmaniaitaussi l'épée danslaperfection;ilpouvaitlutteravec des boxeurs deprofession, et étaitun écuyerconsommé;bref, touslesexercicesducorpsluiétaient familiers,etil excellaitdansplusieurs.11étaitencore àBostonlemardiprécédantlecrime,et ce jour-là

môme, comme

il l'avaitfaitlesjoursprécédents, ilavait étéàla galeriedetirtenue par

MM.

FloydetEdwards,

Chapman

place,enfacedel'hôtel Parker.Pendantcettevisite, ils'estexercéàtirerdanslespositionslesplus excentriques,soussesjambes,derrièresondos,etc.:ilétaitbiendisposé etila montréuneadresse extraordinaire.Iln'apasparlé politique, et n'acauséquede chosesindifférentes.Iln'adûarriveràWashington quejusteàtemps pourfaire

lespréparatifsdel'assassinat,disposer l'intérieurdelaloge etarrangerlesportes.

VoicilesignalementquelapolicedeWashingtonaenvoyéàsesagents dans touteslesdirections,signalement qu'ont également publié tous lesjournaux:

Booth.

Taille, 5

pieds 8pouces;poids,160livres;corpulencesolide;cheveux noirjais,un peufrisés,de longueurmoyenne,séparés parderrière;yeuxnoirs et forts sourcils noirs;porteunegrossebagueà cachetaupetit doigt;penchela tète etregarde en bas enparlant.

L'ASSASSINAT

DE

M.

SEWAHD.

Presqueau

même moment

oùBoothassassinaitLincoln,authéâtreFord,un autre meurtriers'introduisaitdanslademeuredeM.Seward,ministre-secrétaire d'Etat,quesarécentechute devoiture retenaitaulit.Sous prétexte de remettre uneprescriptionmédicale,cet

homme

pénétraitdanslachambreaprèsavoir frappétouteslespersonnes quis'opposaient àce qu'il arrivâtauchevetdu malade. Frederick Seward, quiremplissaitlesfonctionsdesecrétaire d'Etat adjoint,tombalepremier soussescoups.L'étranger essaya deletueren déchar-geantsurluiungrosrevolverdemarine,maislecoup nepartitpas.Ilse servit alorsdela crosseavecunetelleviolence etunetelle dextéritéqueleiilsde M. Seward tombasurle plancher,lecrâne fracturéendeuxendroits. Cet obstacle évité,ilentradanslachambreetfrappa avecuncouteau M.Seward dans sonlit.Ilneréussitqu'àlui faireauvisagedelarges blessures,lesecrétaire

86

LINCOLN.

d'Etatayanteuassezdeforcepourse jeterdanslaruelledulitet se garantir aveclescouvertures.

Un

soldatétantentréetayantsaisil'assassin, celui-ci s'en débarrassa d'un coup de poignard porté dansle flanc.Ilsortitalorsdelachambre, frappa encore de son couteaulemajor Seward,autrefdsdusecrétaire d'Etatet

undomestique qui cherchaient àl'arrêter.Ilréussitenfinà gagner la porte, sortitetsauta àchevalencriant,

comme

lemeurtrier de Lincoln:« Sic

semper tyrannis.»

Lepistolet etlecouteau, quiavaitde dixà douze pouces de long, ontété retrouvés danslamaison.

Aprèsunsoigneuxexamenmédical,ilaétéreconnu quelesblessuresde M.William-HenriSewardet cellesde sonfilsFrederick n'avaientatteintaucun organeessentieldela vie, et qu'il était possibledelessauverl'un et l'autre.

LES

ASSASSINS.

D'aprèslesrenseignements obtenus,ilesttrès-probablequel'assassin du secrétaire d'Etat etdesesfilsestuncertainPayne.Le chevalsur lequelils'est enfui avait étéloué àl'écurieNaylor.

Ledoubleassassinatduvendredisaint,qui asifortement

ému

Washington,

Ledoubleassassinatduvendredisaint,qui asifortement

ému

Washington,

Dans le document LINCOLN ROOM UNIVERSITY OF ILLINOIS LIBRARY (Page 85-95)