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La création des instituts pour sourds en France, ainsi que l’organisation du Congrès de Milan en 1880 constituent des étapes majeures de l’histoire de la communication des sourds et de la place de langue des signes en France (CANTIN, ENCREVÉ, 2013). Aux États-Unis, la création de l’université Gallaudet et son développement de la maternelle à l’enseignement supérieur, permettent aux sourds états-uniens d’ériger un lieu symbolique pour la communauté, la langue et pour l’émancipation des sourds dans le domaine éducatif.

1.1.1 Milan  historique  :  les  sourds  réduits  au  silence  

Dans l’histoire des Sourds, le congrès de Milan de 1880 est considéré comme un événement incontournable, qui vient marquer la restriction de l’utilisation de la langue des signes au sein des établissements scolaires et la volonté d’oraliser les sourds. En France, deux congrès réunissant des spécialistes de l’éducation des sourds, venus de tous pays, sont organisés en 1878 à Paris et en 1879 à Lyon. Les premiers débats concernant la montée de l’oralisme sont évoqués, mais ce n’est qu’un an plus tard, le 6 septembre 1880, qu’un nouveau congrès est organisé secrètement à Milan. « Milan, parce que les oralistes y régnaient sans partage, et parce que la toute neuve unité italienne se préoccupait d’unifier sa langue en réprimant les langues et dialectes des anciens royaumes régionaux » (MOODY, 1998 : 30).Le congrès dure une semaine, pendant laquelle des résolutions sont votées concernant l’éducation des sourds, leur instruction, leur accès à la langue. Le congrès de Milan donne une allure scientifique aux conclusions oralistes et une forme démocratique à la restriction de la langue des signes, avec des votes et des démonstrations qui ont pour objectif d’afficher la réussite de l’oralisme pour les sourds.

Ce congrès est maintenu secret et se déroule entre professionnels de l’audition et de la santé, afin d’empêcher les personnes sourdes de voter contre les résolutions. Au total, deux-cents cinquante-trois participants sont présents lors du congrès : cent cinquante-six Italiens, soixante-six Français, douze Anglais, huit Allemands, six États-uniens, un Belge, un Suisse, un Canadien, un Russe et un Suédois11. Seuls trois personnes sourdes parviennent à y accéder : deux Français et un États-unien. Le reste du monde est très peu représenté. Les participants états-uniens, anglais et suédois sont les seuls à voter contre les résolutions citées pour certaines ci-après, qui portent spécifiquement sur l'éducation12 :

« Le Congrès, considérant l’incontestable supériorité de la parole sur les signes pour rendre le Sourd-Muet à la société et lui donner une plus parfaite connaissance de la langue, déclare que la méthode orale doit être préférée à celle de la mimique pour l’éducation et l’instruction des Sourds-Muets.

Le Congrès, considérant que l’usage simultané de la parole et des signes mimiques a le désavantage de nuire à la parole, à la lecture sur les lèvres et à la précision des idées, déclare que la méthode orale pure doit être préférée.

Le Congrès, considérant que l’enseignement des Sourds-Muets par la méthode orale pure doit se rapprocher le plus possible de l’enseignement des entendants-parlants, déclare :

1° Que le moyen le plus naturel et le plus efficace par lequel le Sourd-parlant acquerra la connaissance de la langue de son pays est la méthode intuitive, c’est-à-dire celle qui consiste à désigner d’abord par la parole, ensuite par l’écriture, les objets et les faits placés sous les yeux des élèves ;

2° Que dans la première période dite maternelle, on doit amener le Sourd-Muet à l’observation des formes grammaticales, au moyen d’exemples et d’exercices pratiques coordonnés ; et que dans la seconde période on doit l’aider à déduire de ces exemples les principes grammaticaux présentés avec le plus de simplicité et de clarté possibles. »

Le Congrès, […] est d’avis : […]

3° Que chaque année, une nouvelle classe de parole soit établie dans l’École, jusqu’à ce que tous les anciens élèves enseignés par la mimique aient achevé leur éducation. » (LA ROCHELLE, 1880 : 31).

Pendant cent ans, le Congrès de Milan « impose sa doctrine par des moyens illégitimes à la

11 Atti del congresso internazionale tenuto in Milano, Roma, Tipografia Eredi Botta, 1881, page 29-30 : https://archive.org/details/gu_atticongressoi00inte

12 Ces résolutions sont les plus fréquemment développées dans la littérature scientifique portant sur le sujet. La totalité des résolutions du Congrès de Milan de 1880 est présentée en annexes.

communauté des sourds, ainsi doublement réduite au silence » (MOODY, 1998 : 31). Le retour à l’oralisme se fait petit à petit, les élèves instruits par la mimique sont désormais instruits par la parole et les professeurs sourds de l’Institution Nationale des sourds-muets de Paris se retrouvent sans emploi.

« À la distribution des prix du 8 août 1887, M. le Directeur, dans une improvisation, a adressé quelques paroles d’adieu aux cinq professeurs sourds-muets admis à faire valoir leurs droits à la retraite, par suite de la suppression absolue du langage des signes comme procédé d’enseignement : “Aujourd’hui même, la mimique sortira, pour n’y plus rentrer, de cette Institution et la parole y régnera désormais seule. Un long passé se clôt ; une ère nouvelle s’ouvre... Semblable au chirurgien qui remplace la jambe perdue de son patient par une jambe de bois, nous suppléons à la langue naturelle absente par une langue artificiellement donnée. Les jambes de bois ne courent pas comme les jambes naturelles. Encore rendent-elles quelques services. Il en est de même de la parole enseignée aux sourds-muets... Ce n’est pas sans un serrement de cœur, je le dis au nom de toute la Maison, que nous verrons descendre de leurs chaires des hommes comme MM. De Tessières, Théobald et Dusuzeau, comme M. Simon, notre excellent surveillant général.” Mais, déclare M. le Directeur, “lorsque la navigation à vapeur se substitue à la navigation à la voile...” » (JAVAL, 1887).

En 1886, les établissements sont devenus totalement oralistes en France. Les enfants n’apprennent plus à signer, ils oralisent. La restriction de la langue des signes concerne l’usage, mais également la transmission, dans une volonté d’éradication de la langue.

Si les résolutions du Congrès de Milan sont votées en Europe, ses répercussions se matérialisent aux États-Unis où l’enseignement pour sourds évolue radicalement : « The effects of the Milan Congress eventually spread to America. Deaf teachers and administrators were fired, and gradually deaf children knew only hearing teachers who spent day after day drilling them in speech. ASL was forbidden in the classroom but remained strong in the Deaf community »13 (DIRKSEN, 2006: 243). Cette situation est néanmoins à contraster au regard de l’évolution des systèmes éducatifs en France où la langue des signes est totalement abandonnée au profit de l’oralisme. Aux États-Unis, certaines écoles adaptent leur enseignement pour instaurer une pédagogie combinant les méthodes oralistes et gestuelles :

« In America could be found schools using the combined method, deaf people continued to teach deaf children, and a flourishing deaf culture evolved outside the paternalistic and

13 Je traduis : « Les effets du Congrès de Milan finirent par se propager en Amérique. Des enseignants et des administrateurs sourds furent licenciés, et peu à peu, les enfants sourds ne connurent que des professeurs entendants, qui jour après jour, les forçaient à oraliser. L'ASL était interdite dans la salle de classe mais elle persista de manière importante dans la communauté sourde ».

religiously dominated welfare system that existed in Great Britain and Europe »14 (RODDA, 1987 : 69). Le conflit opposant les approches orales pour l’éducation des sourds et celles défendant l’utilisation d’une communication gestuelle continue bien après les décisions du Congrès de Milan. En Amérique du Nord, ce conflit oppose deux figures de la surdité : Edward Miner Gallaudet, fils de Thomas Hopkins Gallaudet et premier président de l’Université Gallaudet de Washington D.C15., défend la méthode gestuelle comme moyen privilégié pour permettre aux élèves sourds d’acquérir la langue des signes américaine, ainsi que l’écriture et la lecture. Alexander Graham Bell, inventeur du téléphone en 1875, argumente lui en faveur de la méthode orale, justifiant son propos par le fait que la langue des signes isolerait les personnes sourdes du reste de la société. Selon lui, l’intégration des sourds dans la société américaine requerrait leur capacité à parler et à lire sur les lèvres (DIRKSEN, 2006 : 243). Malgré la ferme opposition d’Alexander Graham Bell à la méthode gestuelle et aux signes, la langue des signes américaine se développe, notamment grâce à l’existence de l’Université Gallaudet, qui lui confère un statut de langue de communication et d’enseignement (RODDA, 1987 : 69). L’université Gallaudet, créée en 1864, est la première, et l’unique institution d’éducation supérieure destinée aux sourds.

Les décisions du Congrès de Milan, prises majoritairement par des professionnels de la santé, ont eu un impact retentissant dans l’éducation aux élèves sourds. Peu connus, deux congrès, organisés en parallèle apportent néanmoins une nuance quant à la supposée volonté exclusive du corps médical d’interdire la langue des signes de l’enseignement aux élèves sourds.

1.1.1.1 Les  trois  Congrès  de  Milan  1880  

L’expression « approche médicale » de la surdité, généralement employée dans la littérature scientifique pour traiter des représentations déficitaires liées à la perte auditive (MEYNARD, 2008 ; ESTEVE, 2011 ; BEDOIN, 2018), s’oppose à l’approche dite « culturelle » ou « anthropologique », définie par la revendication d’une langue et d’une culture propre aux Sourds16. En ce qui concerne l’approche dite « médicale », il s’agit moins d’une vision médicale que d’une approche médicalisante, ou déficitaire dans une volonté curative et réparatrice d’un corps déficient, qui ne constitue pas la totalité des représentations des médecins et des équipes soignantes. L’utilisation de l’expression « approche médicale » tend

14 Je traduis : « En Amérique, des écoles utilisaient une méthode mixte [orale et signée], les sourds continuaient d'enseigner aux enfants sourds, et une culture Sourde florissante évoluait en dehors du système paternaliste et dominé par la religion, qui existait en Grande-Bretagne et en Europe ».

15 Cf. chapitre 1.1.3 : “Création de l’université Gallaudet aux États-Unis”, p.40.

16 Cf. chapitre 2.2.1: “La langue e(s)t la culture”, p.71.

à réduire le discours des médecins à un discours uniquement axé sur la déficience, la personne sourde étant perçue exclusivement à travers le degré de perte de son audition. Ce discours n’est pas partagé unanimement par les professionnels médicaux et l’expression « approche déficitaire », qui globalise les représentations médicalisantes sans référer au seul corps médical, mais plutôt à une certaine « idéologie de la mesure » (VIROLE, 2012), nous semble ici plus adaptée pour répondre aux questionnements posés par la surdité. L’histoire du Congrès de Milan de 1880 révèle la prégnance des représentations déficitaires autour de la surdité et a joué un rôle fondamental dans la construction d’un imaginaire des médecins

« réparateurs ». Pourtant, de nombreux médecins entendants s’opposent, à cette époque déjà, aux résolutions prises lors de cet événement, concernant la restriction de la langue des signes.

Deux congrès, organisés également à Milan, viennent relativiser ces positionnements radicaux des médecins « réparateurs ». La littérature relative à l’histoire de l’éducation des Sourds n’a gardé que peu de traces de ces congrès, relatés par Andrea Benvenuto dans son article L’autre Milan 1880 (2010a).

En 1880, le Congrès de Milan, qui se déroule du 6 au 11 septembre, rassemble éducateurs, médecins partisans d’une éducation oraliste et spécialistes de l’audition. L’objectif du Congrès est de voter la censure de la langue des signes dans les établissements scolaires et de valider un enseignement oraliste exclusif pour tous les élèves sourds. Rarement mentionnés, deux autres congrès se déroulent en parallèle. Entre le 6 et le 9 septembre 1880 à Milan, aux mêmes dates que le congrès historique qui rassemble des éducateurs pour sourds, se tient le deuxième congrès international d’otologie17. La veille, toujours à Milan, se terminait le premier congrès International de laryngologie18, qui rassemblait des médecins laryngologues, du 2 au 5 septembre. À cette époque en effet, la fusion des trois composantes de l’Oto-Rhino-Laryngologie19 (ORL) n’était pas réalisée dans certains pays20. Les congrès internationaux d’otologie et de laryngologie étaient distincts mais les dates ont été choisies de telle manière que les congressistes pouvaient assister aux deux sessions. Trois congrès se déroulent cette même semaine de septembre 1880, tous avec une thématique commune : les sourds. Peu de travaux font état à notre connaissance de ces deux congrès. Andrea Benvenuto

17 L’otologie est la partie de la médecine qui se rapporte à l’oreille (REY, 2005c : 1236)

18 La laryngologie est l’étude anatomique, fonctionnelle et pathologique du larynx (REY, 2005b : 2361)

19 L’oto-rhino-laryngologie est la partie de la médecine qui s’occupe des maladies de l’oreille, du nez et de la gorge (REY, 2005c : 1236)

20 http://www.biusante.parisdescartes.fr/histoire/medica/resultats/index.php?do=livre&cote=extportmann

développe l’histoire de ces deux évènements dans sa thèse21 intitulée Qu’est-ce qu’un sourd ? De la figure au sujet philosophique (2009) et évoque le fait que ces congrès sont quasiment absents de la bibliographie relative à l’éducation des sourds22. Ces congrès ont pour objectif de rompre avec une vision largement répandue, qui consiste à considérer la surdité à travers une approche médicale réparatrice – où tous les médecins seraient les réparateurs d’une oreille déficiente –, d’une approche anthropologique ou culturelle, où la langue des signes deviendrait le vecteur central de l’identité et de la culture Sourde : « Plus qu’une stratégie définitoire, le processus de naturalisation de la langue des signes et de la spécificité qui lui est rattachée deviendraient des dimensions centrales de la constitution de la culture sourde. Il serait le socle grâce auquel certaines personnes sourdes revendiquent une “identité sourde”. » (POIRIER, 2010 : 69). Dans une perspective anthropologique, la notion de culture et plus spécifiquement de culture Sourde nécessite une réflexion sur les contours à donner à ce concept : « Les anthropologues sont devenus plus que méfiants envers le concept de culture […]. Cette notion a tellement été “colonisée” par les écrits experts les moins nuancés s’inspirant d’un différentialisme sourd simplificateur qu’elle est devenue presque inutilisable, du moins du point de vue analytique » (GAUCHER, 2010 : 48).

Par le congrès des éducateurs de Milan – le congrès historique, mentionné comme date de référence d’une éducation oraliste exclusive –, les professionnels présents ont affirmé la suprématie de la parole sur la langue des signes dans l’enseignement. Pour parvenir à ces conclusions, ils espéraient recevoir de la part des médecins, considérés comme spécialistes, une caution idéologique de la méthode orale, caution qu’ils n’ont eu aucune difficulté à réunir par les différentes interventions de médecins partisans de la méthode oraliste. Certains médecins pourtant s’opposent à la suprématie de l’oral sur les signes. Le docteur Édouard Fournié est médecin-adjoint à l’Institut des sourds-muets de Paris lorsqu’il écrit le texte de son intervention, qu’il présente au congrès d’otologistes de Milan. Ne pouvant le présenter en personne, il remet son texte intitulé « De l’instruction physiologique du sourd-muet » au docteur Peyron, en ce temps directeur de l’Institut, pour qu’il diffuse cette intervention en son nom au Congrès des éducateurs (BENVENUTO, 2010a). Voici comment le docteur Peyron introduit l’exposé d’Édouard Fournié :

21Chapitre 5 « L’invention technico-institutionnelle de la surdité au XIXe siècle : de figure de l’anormalité à catégorie médicale », p. 188-195

22 À l’exception de la référence faite par François Legent dans son article, « Approche de la pédagogie institutionnelle des sourds-muets jusqu’en 1900 », consultable en ligne sur la Bibliothèque d’histoire de la médecine : http://www.bium.univ-paris5.fr/histmed/medica/orlc.htm et de deux références au congrès d’otologie signalées dans le Compte rendu du Congrès International pour l’amélioration du sort des Sourds-Muets, tenu à Milan du 6 au 11 septembre 1880, Imprimerie Héritiers Botta, Rome, 1881, p. 150 et p. 323.

« Monsieur le docteur Fournier23 avait intention de prendre part au Congrès : mais ayant été rappelé à Paris, il m’a chargé de présenter au Congrès une communication faite par lui hier au Congrès otologique, que l’on a tenu ici à Milan. Je vous avoue que j’ai bien hésité à acquiescer à sa demande, parce que ses conclusions sont tout à fait opposées aux discours éloquents que nous avons entendus et à tout ce que nous avons vu ici ; aussi, quoique je n’aie aucune responsabilité pour ce mémoire, ne me suis-je décidé à le remettre dans vos mains qu’après m’être persuadé que M. le docteur Fournier trouverait en vous cet esprit de tolérance qui permet la manifestation de toutes les opinions. Quoi qu’il en soit, je suis d’avis que le Congrès ne saurait rester indifférent sur ce que l’on peut dire à propos de l’articulation en un autre sens. En attendant, il suffira que je vous donne lecture de quelques lignes pour vous fournir une idée de l’opinion de monsieur le docteur Fournier (il lit) Oui, la parole qu’on enseigne au sourd-muet est véritablement un langage mimique, mais un langage mimique inférieur incompatible avec le développement de l’intelligence… La prétendue parole qu’on enseigne aux sourds-muets est une mimique bien inférieure à la mimique naturelle, ne présentant qu’un avantage : c’est d’être accompagnée de sons rauques, fort pénibles à entendre et le plus souvent incompréhensibles »24.

La distance entre les propos du docteur Fournier et le rôle la présentation du docteur Peyron caractérise les controverses de l’époque sur la méthode à utiliser pour l’enseignement des jeunes sourds. Les positions de Fournier et des médecins partisans de la méthode gestuelle dérangent le bon déroulement des présentations en faveur de l’oralisme et expliquent le peu de littérature existant à ce propos. Les cautions attendues par les organisateurs des congrès de Milan seront nombreuses et instaureront pendant plus d’un siècle la restriction de l’enseignement de la langue des signes aux jeunes sourds. Les politiques éducatives des instituts pour sourds, très développés à cette époque, seront dans cette évolution, considérablement modifiées.

1.1.2 Les   instituts   pour   sourds   :   symboles   de   la   restriction   de   la   langue  dans  l’enseignement  

En 2015, Yves Delaporte dresse un état des lieux des différentes institutions pour sourds en France entre le XVIIIe et le XXe siècle dans son ouvrage, Encyclopédie historique des institutions françaises, L’école des sourds. Les instituts en France et dans les anciennes colonies françaises y sont répertoriés et décrits avec une grande précision. Yves Delaporte

23 Dans son étude, Andrea Benvenuto indique que l’orthographe du nom a été changée dans le Compte rendu.

24 Intervention du docteur Peyron au nom du docteur Fournié, dans Compte rendu du Congrès International pour l’amélioration du sort des Sourds-Muets, tenu à Milan du 6 au 11 septembre 1880, Imprimerie Héritiers Botta, Rome, 1881, 150 pages. Extrait de l’intervention du docteur Fournié, lu par Peyron, dans « De l’instruction du physiologique du sourd-muet ». Communication faite au Congrès d’otologie de Milan, 1880, pp. 8-9. Ces ressources sont le fruit des recherches d’Andrea Benvenuto dans son article « L’autre Milan : le congrès international d’otologistes et l’instruction physiologique du sourd-muet selon le docteur Fournié » (2010a).

rend ainsi compte de pas moins de soixante-trois institutions réparties à travers toutes les régions de France et cinq institutions dans les anciennes colonies françaises entre 1710 (date de la création du premier institut pour sourds à Amiens par Étienne De Fay) et 1955. Au XIXe siècle, les institutions sont le lieu où l’on institue. Yves Delaporte rappelle la portée anthropologique du terme et note que seront utilisés comme autant de synonymes les termes

« école », « établissement » et « institution » dans son ouvrage. Cette indication est importante pour comprendre l’étendue des établissements regroupés dans cette encyclopédie.

Plusieurs écoles sont nées au domicile même du fondateur et n’accueillent parfois que deux élèves sourds, d’où le nombre important d’établissements répertoriés. La durée de vie de certaines écoles, dépendantes du soutien du Conseil général du département, n’atteint pas

Plusieurs écoles sont nées au domicile même du fondateur et n’accueillent parfois que deux élèves sourds, d’où le nombre important d’établissements répertoriés. La durée de vie de certaines écoles, dépendantes du soutien du Conseil général du département, n’atteint pas