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De même que la notion d’identité Sourde revêt de nombreuses définitions et interprétations dans les discours autour de la surdité, la notion de culture Sourde admet des définitions extrêmement vastes dans les discours sur « les Sourds », « l’identité et la culture Sourde ».

Bourdieu définit la culture au sens strict et plus restreint d’œuvres culturelles, c’est-à-dire au sens de productions porteuses de symboles et valorisées socialement dans le domaine des arts et des lettres. Il oppose à la culture, la notion d’habitus (au sens de culture anthropologique), qu’il définit comme « des systèmes de dispositions durables et transposables, structures structurées prédisposées à fonctionner comme des structures structurantes, c’est-à-dire en tant que principes générateurs de pratiques et de représentations qui peuvent être objectivement adaptées à leur but sans supposer la visée consciente de fins et la maîtrise expresse des opérations nécessaires pour les atteindre » (BOURDIEU, 1980 : 88). Cette définition de l’habitus nous permet de questionner, non pas le terme généralement admis de culture Sourde, mais le sens porté derrière cette notion, qui selon Thomas K. Holcomb, possède tous les attributs « d’une culture de base : la langue, le patrimoine culturel, les coutumes, les arts, et la famille ou “acteurs culturels” » (HOLCOMB, 2016 : 35). Notre propos a plus pour objectif de comprendre ce qui peut être entendu par culture Sourde, que de légitimer ou non l’existence de cette dernière, dont l’appellation « culture », construit récemment pour valoriser les formes d’être des Sourds (HOLCOMB, 2016), relève selon nous d’une volonté d’identification, de reconnaissance et de réparation à la suite notamment des injonctions du Congrès de Milan de 188070. Les décisions du congrès et les tentatives de supprimer la langue des signes de l’éducation et de la vie des sourds, ainsi que les discours autour de la réparation auditive et d’une norme entendante à atteindre sont le reflet de ce que Claude Lévi-Strauss développe concernant la diversité des cultures :

« L’attitude la plus ancienne, et qui repose sans doute sur des fondements psychologiques solides puisqu’elle tend à réapparaître chez chacun de nous quand nous sommes placés dans une situation inattendue, consiste à répudier purement et simplement les formes culturelles : morales, religieuses, sociales, esthétiques, qui sont

70 Cf. chapitre 1.1.1 : “Milan historique : les sourds réduits au silence”, p.28.

les plus éloignées de celles auxquelles nous nous identifions » (LEVI-STRAUSS, 1996 : 383).

Si l’usage du terme culture Sourde (de même que la notion d’identité et de communauté) a pour effet de rassembler les personnes se regroupant autour de ce terme, il a également pour effet contraire de diviser et d’exclure de la culture Sourde des groupes d’individus ne correspondant pas aux critères attendus de la communauté, dont les parents entendants d’enfants sourds, qui représentent pourtant entre quatre-vingt-dix et quatre-vingt quinze pour cent des situations familiales où un enfant sourd naît (JONES, 1989 ;DELAPORTE, 2010 : 389 ). Le point de départ de la culture Sourde serait dans quatre-vingt dix pour cent des cas lié à une rupture avec le mode de vie familial entendant et le modèle parental. Cette affirmation n’est jamais énoncée clairement, mais elle symbolise le malaise parfois ressenti par des parents qui perçoivent l’incompréhension d’une partie de la communauté Sourde face au choix de l’implantation cochléaire71. La langue des signes est considérée comme le socle fondamental de la culture Sourde :

« La langue est intimement liée à l’identité. Pour cette raison, il est impossible de séparer la langue de la culture, étant donné que les éléments d’une langue reflètent les valeurs de la communauté. L’ASL (ou le LSF) est un marqueur unique de la communauté des Sourds » (HOLCOMB, 2016 :153).

Par l’implantation, les parents affirment leur choix de parcours oral-vocal, bien que de plus en plus de parents entendants s’initient aujourd’hui à la langue des signes et affirment leur volonté d’ouverture à la culture Sourde.

2.2.1 La  langue  e(s)t  la  culture    

Tenter de comprendre ce qui définit la culture Sourde, c’est avant tout questionner le rapport entre langue des signes et culture Sourde, et plus généralement entre langue et culture. Pour Yves Delaporte, la langue des signes est constitutive de la culture Sourde, elle est son point de départ : « la culture sourde, “c’est un arbre dont les racines sont la langue des signes. Des racines monte la sève qui fait s’épanouir le feuillage. Si on coupe les racines, l’arbre s’étiole” » (DELAPORTE, 2002 : 350). Le rapport entre langue et culture, décrit comme très étroit par Delaporte, ne définit pourtant pas la notion de culture. En 1958, Lévi-Strauss développe la complexité de la notion de culture et du rapport entre langage et culture :

71 Cf. chapitre 2.1.1.1 : “L’identification pour questionner l’identité réelle”.

« Le problème des rapports entre langage et culture est l’un des plus compliqués qui soit. On peut d’abord traiter le langage comme un produit de la culture : une langue en usage dans une société reflète la culture générale de la population. Mais, en un autre sens, le langage est une partie de la culture ; il constitue un des éléments parmi d’autres […] Mais ce n’est pas tout : on peut aussi traiter le langage comme une condition de la culture, et à double titre ; diachronique, puisque c’est surtout au moyen du langage que l’individu acquiert la culture de son groupe ; on instruit, on éduque l’enfant par la parole ; on le gronde, on le flatte avec des mots. En se plaçant d’un point de vue plus théorique, le langage apparaît aussi comme condition de la culture, dans la mesure où cette dernière possède une architecture similaire à celle du langage.

L’une et l’autre s’édifient au moyen d’oppositions et de corrélations, autrement dit, de relations logiques. Si bien qu’on peut considérer le langage comme une fondation, destinée à recevoir les structures plus complexes parfois, mais de même type que les siennes, qui correspondent à la culture envisagée sous différents aspects » (LÉVI-STRAUSS, 1958 : 78).

Le langage est selon Lévi-Strauss un produit de la culture, de même qu’une partie, une condition et une fondation de cette dernière. Il est en tous cas intimement lié à la culture et ne peut être pris comme un objet indépendant de la culture. Ce constat nous amène à ce que nous appelons le « paradoxe de la culture Sourde », que nous développons au chapitre suivant72 : si la langue est à ce point liée à la culture, il semble évident que la question de la communication entre parents entendants et enfants sourds cristallise les tensions autour du choix de la langue. Les discours culpabilisants de certains sourds à l’égard de parents entendants qui « transforment leur enfant » en les implantant73 est révélateur de ces tensions.

De quelles transformations s’agit-il ? Considérer qu’il y a transformation des enfants sourds par le processus d’implantation, c’est cloisonner la réflexion autour de la culture et de la langue à la seule surdité et déposséder les parents entendants de leur enfant. L’enfant construit son identité, s’ouvre à la culture par son rapport intime et immédiat à ses parents, qui sont les premiers transmetteurs de la langue. « Notre langue nous définit à travers toute la culture qu’elle véhicule, et structure notre pensée, notre entendement, notre vision, par rapport au monde. Rapport qui est culturel et politique. Mais utiliser et développer cet attachement identitaire, défendre notre langue, c’est aussi comprendre et respecter l’attachement de l’autre, des autres à leur langue. » (INGBERG, 2006 : 16). La langue étant à la fois un produit, une partie et une condition de la culture, elle en est le canal privilégié de transmission. Pour ces raisons, de nombreux parents entendants ont pour souhait de véhiculer leur culture par leur

72 Cf. chapitre 2.2.1.1 : “Le paradoxe de la culture Sourde : l’exclusion des parents entendants”, p.73.

73 Nous renvoyons le lecteur au témoignage de parents au chapitre 2.1.1.1 : “L’identification pour questionner l’identité réelle” : « on n’était pas fermés ↓ mais punaise qu’est-ce qu’on s’en est pris dans la tronche ↓ moi je ressortais de là en pleurs ↓ parce qu’on nous renvoyait qu’on n’avait pas accepté nos enfants tel qu’ils étaient / qu’on voulait les transformer ↓ ça c’est dur ↓ // ça c’est dur ↓ » (FMC, 2015 : 15).

langue, celle qui structure leur pensée, leur entendement, leur vision du monde. La position déterministe qui consiste à considérer que les enfants sourds naissent avec une « identité Sourde », du fait de leur surdité, exclut en ce sens la relation des parents entendants avec leur enfant. Les enfants sourds naissent sourds et les choix de leurs parents en terme de communication vont façonner, au moins pendant les premières années, leur rapport à la surdité et éventuellement à une certaine conception de la culture Sourde. Vouloir communiquer avec son enfant dans la langue qui porte sa culture et son être au monde semble tout à fait légitime de la part des parents. Ce constat doit par ailleurs permettre d’ouvrir une réflexion autour des spécificités de transmission de sa culture à un enfant qui ne peut accéder à la langue sans une rééducation auditive importante, qui dénature alors inévitablement une partie de la transmission et des échanges. À ce stade, la réflexion nous semble devoir porter sur ce que la langue des signes et la découverte de la communauté Sourde peuvent apporter aux parents dans la transmission culturelle et dans la communication avec leur enfant.

2.2.1.1 Le  paradoxe  de  la  culture  Sourde  :  l’exclusion  des  parents  entendants   Ce que nous nommons « paradoxe de la culture Sourde » réside dans le fait que la culture Sourde ne peut exister sans s’opposer à la culture entendante, qui existe uniquement au regard de la revendication d’une culture Sourde. Cette opposition entraine l’exclusion du plus grand nombre de parents d’enfants sourds, les parents entendants d’enfants sourds, à qui il est parfois reproché de ne pas transmettre une culture de laquelle ils sont par définition exclus.

« Pour le dire simplement, dans tout autre il y a autrui - ce qui n’est pas moi, ce qui est différent de moi, mais que je peux comprendre, voire assimiler - et il y a aussi une altérité radicale, inassimilable, incompréhensible, et même impensable » (BAUDRILLARD, 1994 : 10)

Les entendants sont considérés comme « autres » par une partie de la communauté Sourde, et les parents entendants d’enfants sourds, issus de cette « communauté entendante » marquent cette altérité radicale, dans un rapport inassimilable entre leur monde74 et celui de leur enfant.

Ils sont les parents d’enfants différents d’eux, et deviennent la figure principale de cette altérité radicale. Dans son ouvrage « Introduction à la culture sourde », Thomas K. Holcomb fait état des modes de transmission de la culture Sourde et développe l’idée que pour la plupart des Sourds de famille entendante, la communauté Sourde est une deuxième famille.

Aucun chapitre ne développe la place de la première famille qui constitue la majorité des

74 Cf. chapitre d’analyse des entretiens menés auprès des parents : 9.1.2.2 : “Le « monde des sourds » et le

« monde des entendants »”, p.323, pour un développement de la notion de monde sourd et monde entendant.

situations familiales, ni celle des parents entendants, qui n’apparaissent pas en tant que membres de la culture Sourde. Plusieurs anecdotes sont relatées au fil de l’ouvrage, qui synthétisent des souvenirs communs vécus par de nombreux sourds : des repas de familles où les sourds sont isolés, à la nécessaire rupture des liens avec une famille refusant d’apprendre la langue des signes (HOLCOMB, 2016 : 108). Cette anecdote du « repas » est fréquemment mentionnée au sein des ouvrages sur la situation familiale des enfants sourds de parents entendants :

« Le Sourd est au bout de la table et il regarde sa famille s’amuser, se quereller ou seulement discuter tandis que lui n’a qu’un accès limité, ou aucun accès au sens de ce qui est dit. Naît ainsi le sentiment, au fil des contacts avec des pairs, qu’il existe un

“nous” sourd et un “eux” entendant » (GAUCHER, 2010 : 53).

Par le choix de l’oral-vocal dans la communication, les familles entendantes érigent une barrière, qui fragilise la construction d’une identité épanouie pour l’enfant. L’accès à la culture Sourde et la construction d’une identité Sourde interviennent alors comme les seules réponses à un épanouissement personnel.

« L’image de l’enfant sourd malheureux, isolé dans sa famille entendante est un thème récurrent. Cette image de l’enfant à qui “il arrive de carrément quitter la table parce que cela devient insupportable. Tout se passe alentour comme s’il n’était pas là”, s’oppose à son bonheur dans sa communauté où il n’était plus situé dans le registre du

“manque”, à son épanouissement “au contact des siens” avec lesquels il crée des liens er une transmission hors de sa famille » (LAVIGNE, 2003 : 133).

Le chapitre formation d’une solide identité de l’ouvrage d’Holcomb (2016) détaille à quel point l’acquisition d’une identité positive pour les sourds relève d’un parcours extrêmement fastidieux, causé en général par la méconnaissance des parents entendants.

« Acquérir une identité positive est souvent un défi pour des individus si dissemblables dans le même environnement, que ce soit par orientation raciale, religieuse ou sexuelle, ou tout autre différence observable. La plupart des enfants sourds sont issus de familles qui n’ont aucune expérience préalable avec des Sourds.

C’est pourquoi il peut être extrêmement difficile pour un enfant sourd de développer un sentiment positif et solide de soi, en particulier lorsque les parents font tout ce qui est en leur pouvoir pour minimiser ce que de nombreux professionnels de santé appellent “les effets débilitants de la surdité” » (HOLCOMB, 2016 : 136).

Plutôt que de présenter les sourds comme « si dissemblables », il apparaît important de mettre en avant les similitudes entre les sourds et leur famille entendante afin de valoriser les liens et les relations de proximité entre les parents et leur enfant. Il est également utile de rappeler que cette configuration concerne la très grande majorité des situations familiales où les enfants

sourds grandissent. Les parents doivent pouvoir être rassurés quant à leur position privilégiée, et non pointés du doigt comme des parents « inadaptés », ne pouvant tisser de relation avec leur enfant, considéré comme « trop différent » d’eux.

« Le discours expert insiste sur les difficultés relationnelles entre les parents et leurs enfants dont il est dit qu’ils resteront étrangers les uns aux autres (rupture aux niveaux psychologique, linguistique, culturel : “les uns et les autres cherchent à ajuster leur mode d’être à l’autre mais il reste cette étrangeté imaginaire quelle que soit la langue utilisée entre eux (français-LSF)” (Dethorre 1993, p. 38). Ces parents sont dépeints comme étant naturellement malheureux et démunis car “handicapés dans la communication et dans la dépossession du savoir” (Dethorre, 1997, p. 18), dans l’incapacité de communiquer avec leur enfant, d’assurer leur rôle parental et de l’éduquer : ils sont présentés dans l’impossible transmission parentale, également dans l’impossibilité d’écouter la souffrance de leur enfant. En outre, ils sont décrits sous les traits de parents passifs, de parents victimes » (LAVIGNE, 2016 : 220).

La dissemblance développée par Holcomb se situe du point de vue de la surdité d’enfants sourds de parents entendants; nous insistons néanmoins sur le fait qu’il s’agit avant tout de leurs parents et que ces derniers ont toute légitimité à vouloir transmettre un héritage culturel, social et linguistique, parfois associé à la volonté d’une ouverture à la culture Sourde et à l’apprentissage de la langue des signes. L’accompagnement des familles par les professionnels nécessite une information complète à propos des différentes possibilités de communication75, afin de permettre aux parents d’effectuer un choix conscient de communication familiale ; la possibilité de rencontre avec des professionnel sourds semble à ce titre bénéfique, quel que soit le choix des parents.

« La rencontre des parents entendants ayant un enfant sourd avec les professionnels sourds est un moment très important. Tous les parents peuvent en témoigner. Celui-ci permet une dédramatisation, une acceptation de la surdité, une reconnaissance de la personne sourde dans sa globalité. Leur enfant est en devenir, il a un avenir, l’horizon ne se réduit pas à l’hôpital, à l’appareillage, au rattrapage de ce problème auditif. Face à un professionnel sourd, on peut reconnaître dans cet interlocuteur un individu accompli » (HACKIÈRE, CANDÉIAS, 2011 : 111).

Il apparaît néanmoins que cette ouverture ne peut intervenir qu’en considérant les parents entendants comme des membres et non comme des adversaires de la communauté Sourde.

Comme nous l’avons indiqué précédemment, les parents entendants sont parfois accusés de refuser de transmettre la langue « naturelle » (BOUVET, 2003) de leur enfant : « Les parents d’enfants sourds sont décrits comme étant naturellement séparés de la culture sourde et de la

75 Nous développons cet aspect de l’infomation aux parents dans le chapitre d’analyse des entretiens 9.1.1 :

“L’accompagnement et l’information dans le parcours des parents entendants”, p.295, ainsi que dans la synthèse des analyse, chapitre 9.2.1 : “L’annonce et l’information : L’importance d’un lieu à part”, p.425.

langue des signes. Il est dit que celle-ci leur est étrangère, artificielle car elle n’est pas leur langue maternelle, alors qu’au contraire, pour leur enfant sourd, elle est naturelle, spontanée (bien que non maternelle) » (LAVIGNE, 2016 : 225). Ce type de discours génère une souffrance pour des parents qui ont pour souhait de pouvoir communiquer avec leur enfant par la langue qui est la leur et partager leur culture : « la culture constitue un système de conceptions héritées qui s’expriment symboliquement, et aux moyens desquelles les hommes communiquent, perpétuent et développent leurs connaissances de la vie et leurs attitudes devant elle » (AKKARI, 2016 : 17). Faire le choix de transmettre sa culture pour les parents entendants n’est pas synonyme d’un refus d’accès à la culture Sourde. En intégrant les parents entendants de manière active dans les discours sur la culture Sourde, sans les réduire à la place de « frein » dans la construction d’une identité « plus épanouie », ces derniers deviennent des membres incontournables, valorisés dans leur position de lien privilégié à l’enfant, et non plus considérés comme une première famille, de laquelle certains sourds doivent s’extraire afin de partir à la rencontre d’une deuxième famille (HOLCOMB, 2016), plus à même de comprendre leur singularité. Certains parents sont très conscients des enjeux et des discours parfois radicaux sur les sourds ayant été implantés et craignent que le choix qu’ils ont fait pour leur enfant ne soit une entrave à l’accès à la communauté Sourde :

F9-416 : « si mon fils il a besoin de signer un jour / ou d’aller dans le monde des sourds signants / il ira ↓ s’il a besoin d’aller se confronter à ça / il ira et on ne va pas le rejeter ↓ et j’espère qu’il ne sera pas rejeté parce qu’à un moment donné il a eu un implant ↓ » (F9, 2015 : 9).

Ce témoignage d’une mère entendante est révélateur de la distance des parents entendants pour le monde sourd qu’ils décrivent souvent de loin, n’étant pas autorisés à y entrer, à moins de laisser leur culture de côté. Cette mère ne s’offre pas la possibilité d’aller à la rencontre de ce monde duquel elle sait être étrangère (non pas par le fait même d’être entendante, mais par la volonté de la communauté Sourde de la rendre étrangère), et craint même que son fils ne soit pas autorisé à y entrer, « à cause » du choix d’implantation que ses parents ont fait pour lui. La lecture de ce témoignage peut également s’effectuer au prisme d’un refus des parents d’aller à la rencontre de la communauté Sourde par manque d’intérêt (HOLCOMB, 2016).

Mais cet intérêt devrait justement être nourri par une volonté d’inclusion et d’invitation de la communauté Sourde à aller à la rencontre des Sourds et à la découverte de la langue des

Mais cet intérêt devrait justement être nourri par une volonté d’inclusion et d’invitation de la communauté Sourde à aller à la rencontre des Sourds et à la découverte de la langue des