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c) Les connaissances ou concepts scientifiques

RÉDUIRE LES ÉMISSIONS DE CO

2. QUEL LIEN ENTRE EFFICACITÉ ET ÉQUITÉ ?

Tout comme en 2000, on observe certains liens entre l’efficacité, mesurée par les performances moyennes, et l’équité, évaluée par l’ampleur des disparités entre élèves de milieux socioéconomiques différents. Illustrons brièvement ce constat à partir des résultats en mathématiques, puisqu’il s’agit du domaine majeur en 2003. Le tableau 3.1. présente, pour les pays participant au cycle PISA 2003 et les Communautés belges, la performance moyenne en mathématiques ainsi que la part de variance expliquée par une combinaison de

caractéristiques socioéconomiques des élèves1. Plus la variance

expliquée par des facteurs socioéconomiques est importante, plus le système éducatif peut être qualifié d’inéquitable, dans le sens où il ne minimise pas suffisamment le rôle d’une caractéristique individuelle non modifiable (GERESE, 2005 ; Baye, Hindryckx, Libon, & Jaspar, 2005). Dans le tableau ci-contre, les pays sont classés en trois groupes, en fonction de leurs performances moyennes par rapport à la performance moyenne internationale. À l’intérieur de chaque groupe, les pays sont classés par ordre croissant, en fonction de la part de variance expliquée par les caractéristiques socioéconomiques des élèves.

Les pays surlignés en bleu sont ceux où la part de variance expliquée par des caractéristiques socioéconomiques est significativement inférieure à la moyenne des pays de l’Ocdé (plus équitables). Les pays surlignés en grisé sont ceux où la part de variance expliquée par des facteurs socioéconomiques est significativement plus élevée que pour la moyenne de l’Ocdé (moins équitables).

1 L’influence des variables socioéconomiques a été calculée au départ d’un indice (ESCS) qui regroupe plusieurs variables : le statut socioéconomique des parents, mesuré via le prestige de leur profession, le niveau d’éducation des parents, les ressources éducatives disponibles à la maison et le nombre de livres.

Tableau 3.1. : Scores moyens en mathématiques et pourcentage de la variance

expliquée par les caractéristiques socioéconomiques des élèves2

Score moyen en mathématiques

Variance expliquée par les caractéristiques socioéconomiques des

élèves (%)3 Pays dont le score est significativement supérieur à la moyenne Ocdé

Macao (Chine)*4 527

(2,9) 1,9 (0,89)

Honk Kong (Chine)* 550 (4,5) 6,5 (1,27)

Islande 515 (1,4) 6,5 (0,83) Canada 532 (1,8) 10,5 (0,82) Finlande 544 (1,9) 10,8 (1,05) Japon 534 (4,0) 11,6 (1,69) Australie 524 (2,1) 13,7 (1,19) Corée 542 (3,2) 14,2 (1,95) Suède 509 (2,6) 15,3 (1,32) Communauté germanophone 515 (3,0) 15,5 (2,73) Suisse 527 (3,4) 16,8 (1,27) Nouvelle-Zélande 523 (2,3) 16,8 (1,20) Danemark 514 (2,7) 17,6 (1,41) Pays-Bas 538 (3,1) 18,6 (1,71) République tchèque 516 (3,5) 19,5 (1,44) France 511 (2,5) 19,6 (1,78) Liechtenstein* 536 (4,1) 20,6 (3,71) Communauté flamande 553 (2,1) 23,5 (1,94)

Pays dont le score ne diffère pas significativement de la moyenne Ocdé

Autriche 506 (3,3) 16,0 (1,57) Irlande 503 (2,4) 16,2 (1,55) Moyenne Ocdé 500 (0,6) 20,3 (0,35) République slovaque 498 (3,3) 22,3 (1,85) Allemagne 503 (3,3) 22,8 (1,47) Communauté française 498 (4,3) 25,5 (2,17)

Pays dont le score est significativement inférieur à la moyenne Ocdé

Italie 466 (3,1) 13,6 (1,34)

Espagne 485 (2,4) 14,0 (1,33)

Norvège 495 (2,4) 14,1 (1,09)

Grèce 445 (3,9) 15,9 (1,91)

2 Dans tous les tableaux présentés dans ce chapitre, les chiffres entre parenthèses correspondent à l’erreur standard associée à chaque donnée. Cette information permet de calculer l’intervalle de confiance associé à la statistique présentée.

3 Il s’agit de la corrélation entre les performances en mathématique et l’indice ESCS exprimée en pourcentage de variance expliquée (R2 x 100).

4 Les trois pays marqués d’un astérisque sont des pays non-membres de l’Ocdé. Ils ont été repris dans la présente analyse parce qu’ils obtiennent de bonnes performances en mathématiques. Tous les autres pays partenaires obtiennent des scores inférieurs à la moyenne de l’Ocdé, ils ne sont pas repris dans le tableau.

CHAPITRE III : Les différences de performances en fonction des caractéristiques des élèves

Score moyen en mathématiques

Variance expliquée par les caractéristiques socioéconomiques des élèves (%)3 Pologne 490 (2,5) 16,7 (1,21) Luxembourg 493 (1,0) 17,1 (1,01) Mexique 385 (3,6) 17,1 (2,06) Portugal 466 (3,4) 17,5 (1,50) États-Unis 483 (2,9) 19,0 (1,20) Turquie 423 (6,7) 22,3 (3,70) Hongrie 490 (2,8) 27,0 (1,81)

Parmi les dix-huit pays (ou régions) dont la performance moyenne en mathématiques est supérieure à la moyenne de l’Ocdé, sept se distinguent par une plus grande homogénéité des performances des élèves issus de milieux socioéconomiques différents (toujours par rapport à la moyenne Ocdé). Il s’agit de l’Australie, du Canada, de la Finlande, de l’Islande et du Japon pour les pays membres de l’Ocdé, de Hong Kong (Chine) et de Macao (Chine) pour les pays partenaires. On constate que des systèmes éducatifs très différents d’un point de vue géographique, linguistique ou culturel arrivent à concilier l’excellence des résultats tout en minimisant le poids du milieu social des élèves. Dans dix autres pays (ou régions) en moyenne très performants en mathématiques, la part de la variance expliquée par les caractéristiques socioéconomiques des élèves ne diffère pas significativement de la moyenne de l’Ocdé. Le système éducatif flamand fait quant à lui figure d’exception, puisqu’il est le seul à conjuguer des performances moyennes supérieures à la moyenne internationale et des inégalités d’acquis en fonction du milieu socioéconomique également supérieures à la moyenne internationale.

Tout comme sa voisine flamande, la Communauté française de Belgique se distingue par une inéquité supérieure à la moyenne. On notera néanmoins que les performances moyennes se situent au niveau de la moyenne de l’Ocdé. La Communauté française présente à cet égard un profil comparable à celui de l’Allemagne et de la République slovaque. Les deux autres pays dont le score moyen ne diffère pas significativement de la moyenne internationale (Autriche et Irlande) ne diffèrent pas non plus de cette moyenne en ce qui concerne l’équité. Pour les pays présentant des performances inférieures à la moyenne de l’Ocdé (dix-neuf pays dont huit pays partenaires), on trouve une variabilité importante : plus de la moitié ne diffèrent pas de la moyenne

Ocdé au niveau de la variance expliquée par l’origine socioéconomique ; un seul est moins équitable (la Hongrie) et trois sont plus équitables (l’Italie, l’Espagne et la Norvège).

Le lien « efficacité-équité » se marque davantage parmi les pays les plus performants (7 des 18 pays, les plus performants sont aussi plus équitables que la moyenne Ocdé) qu’il ne se marque à l’inverse (« inefficacité - inéquité ») parmi les moins performants (sur l’ensemble des pays les moins performants, seul 1 est moins équitable que la moyenne). Ces résultats s’expliquent en partie par la présence des pays partenaires à l’Ocdé (pays pauvres) qui sont généralement peu performants sans être pour autant inéquitables.

On peut faire ici une analogie avec une analyse menée par une équipe française sur les résultats de PISA 2000 et de PISA+ (Duru-Bellat, Mons, & Suchaut, 2004). Les calculs de corrélations entre le score moyen et la dispersion (écart type) révèlent des tendances divergentes selon les pays pris en considération. Si l’on s’intéresse uniquement aux pays riches, la relation performance-dispersion est clairement négative : les pays les plus performants ont tendance à être, en moyenne, ceux pour lesquels les performances des élèves sont les moins dispersées. Si l’analyse porte sur l’ensemble des pays (pays riches et pauvres), la tendance n’est pas très marquée parce que les pays pauvres ont tendance à avoir des performances à la fois plus faibles et moins dispersées que les pays riches. Si des pays pauvres sont intégrés dans l’analyse, la relation « faible dispersion - performances élevées » tend donc à s’estomper.

La figure 3.1. illustre les liens entre efficacité et équité : le quart supérieur droit représente les pays « performants et équitables », le coin supérieur gauche regroupe les systèmes éducatifs « performants et peu équitables » et les deux parties inférieures représentent les pays les moins performants, équitables (à droite) ou non (à gauche). Le graphique reprend les trois Communautés belges, ainsi que quelques pays contrastés.

CHAPITRE III : Les différences de performances en fonction des caractéristiques des élèves

Figure 3.1. : Scores moyens et pourcentage de variance expliquée par les

variables socioéconomiques. Quelques pays contrastés

3. PERFORMANCES EN MATHÉMATIQUES ET

CARACTÉRISTIQUES INDIVIDUELLES ET FAMILIALES