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Les techniques Kinésithérapiques employées : Les exercices neuromusculaires

VIII. Discussion

VIII.2 Les techniques Kinésithérapiques employées : Les exercices neuromusculaires

L’application des techniques neuromusculaires a pour objectif commun de traiter la douleur, de corriger les déséquilibres musculaires et les perturbations de la coordination

POSTURE NORMALE

- 24 - romusculaire. Il en existe plusieurs types, mais pour cette épaule nous avons opté pour trois techniques qui nous semblaient les plus appropriées pour agir de manière concomitante sur les composantes algiques et posturales. Elles sont développées ci-dessous : les étirements qui regroupent les levées de tension et les étirements passifs, et les triggers points.

a- Les étirements :

Le mot streching est le verbe anglais « to strech » qui signifie « étiré ». Pour Canal.M : le terme streching recouvre toutes les sortes de pratiques d’étirement mais historiquement cor-respond à la vulgarisation des techniques réflexes mises au point par Kabat, Knott et Voss dans le courant des années 1950 sous le nom de Facilitation Proprioceptive Neuromusculaire [29].

 Les levées de tension : le tenu-relâché

Cette technique activo-passive, améliore la capacité d’allongement. Son action mécanique, sur le muscle, se répercute sur l’orientation des fibres musculaires, sur le tonus musculaire et sur l’extensibilité de tous les facteurs internes que le muscle possède (ce qui sont par ailleurs des facteurs important pour une récupération en posturologie). Le principe est d’utiliser les bien-faits de l’étirement sans qu’il provoque une contraction réflexe au muscle. Sur Mr B, le tenu-relâché a été réalisé sur les muscles suivant : le trapèze supérieur, les sterno-cléido-mastoïdiens, le grand pectoral et le petit pectoral. Le choix de ces muscles s’est porté suivant les contractures musculaires présentes ainsi que sur le but d’améliorer l’extensibilité muscu-laire dans une optique d’abaissement et de rétroposition du moignon de l’épaule. Les modali-tés d’applications se basent sur 3 temps : un étirement passif suivi par une contraction isomé-trique contre résistance du muscle étiré pendant 6 secondes et finir la manœuvre par un relâ-chement progressif et un étirement passif.

Le protocole de Péninou [30], sur cette méthode, diffère de la méthode employée précédem-ment par le temps de contraction isométrique du muscle. Le but étant d’obtenir un effet phy-siologique d’inhibition réactionnel, il n’est pas utile d’imposer une grande intensité contrac-tile, ni d’imposer une grande durée de contraction : soit d’après lui, une contraction maintenue 2 à 3 secondes. Les limites de ce protocole peut donc être discutées sur la durée de contraction nécessaire lors de l’application du tenu-relâcher.

- 25 - Tout autour de cette technique et par l’observation faite par Péninou, j’ai élargie ma réflexion vers les études concernant les modalités d’applications. Mes interrogations se sont alors por-tées sur la durée optimale du temps de travail, la fréquence des répétitions à appliquer et le type d’étirement a appliqué. Les effets des étirements sont en relation avec la force d’étirement utilisée par le praticien. Elle doit être effectuée en dessous du seuil de la douleur.

Le niveau de tolérance à la douleur varie selon les individus et fait partit des conditions préa-lables à connaitre au sujet du patient avant l’utilisation d’un étirement. Je me suis penchée sur différents protocoles d’étirements [24]: ils préconisent 5 à 10 secondes de temps d’étirement, (l’augmentation des étirements à 60 secondes n’améliorent pas les résultats chez les sujets sains), les effets des étirements sont les plus efficace pendant les 4 premières répétitions (augmenter le nombre de répétition n’a pas de réelle valeur), et l’étirement doit être progres-sif si on veut améliorer la mobilité articulaire. Par analyse de ces résultats, j’appliquerai sur le patient des séries de 4 étirements avec une résistance et une force modérée car l’évaluation de la douleur musculaire de Mr B est de 70/100 en actif et de 50/100 en passif.

Cette technique est associée à un travail respiratoire. Les muscles Sterno-Cleido-Mastoïdiens, le petit pectoral et le grand pectoral sont des inspirateurs accessoires. Le temps d’étirement s’effectue alors pendant l’expiration. Ce principe favorise également un meilleur relâchement musculaire.

 Les étirements passifs :

Ils permettent la mise en tension poussée à l’extrême d’une structure anatomique. La tech-nique varie selon qu’il s’agisse d’un élément mono-articulaire ou poly-articulaire. L’étirement musculaire permet de réduire la contracture, d’allonger le muscle et de solliciter le réflexe d’étirement (échauffement) [31]. Les étirements passifs procurent un allongement maximal de 150°. Concernant Mr B, ils ont pour objectifs l’amélioration de l’amplitude articulaire, la lutte contre la raideur et les douleurs. Ceux qui s’avèrent intéressant pour le patient sont les exer-cices d’étirements de régénération basés sur la combinaison de technique de décontraction musculaire et d’étirement de faible intensité. Pour les appliquer, je me suis basée sur le phé-nomène de contraction reflexe du muscle étant une caractéristique physiologique de l’étirement. En effet, les conseils préconisent des étirements lents pour ne pas déclencher le réflexe myotatique qui est la contraction réflexe du muscle par stimulation des fuseaux neu-romusculaire à l’intérieur du muscle due à un mouvement rapide. Sur mon patient, ils ont été lents, sous le seuil de la douleur et d’une durée environ 30 secondes. La manœuvre est encore

- 26 - réalisée en association avec la respiratoire où l’étirement est réalisé lors du temps expiratoire (comme expliquée précédemment avec les levées de tension).

Christophe B, nous rappelle que l’étirement passif est celui qui a le plus d’action sur la sou-plesse musculaire et sur le gain d’amplitude. Le muscle doit être relâché et échauffé n’ayant aucune production de chaleur du muscle puisque l’exercice est en passif [32]. Le muscle doit être dans les conditions les plus favorables pour optimiser l’étirement.

b- Les triggers points : les points gâchettes :

Ce sont des points douloureux, des nœuds musculaires. Ils provoquent des douleurs au repos et/ou lors de mouvement. La douleur est souvent ressentie à distance du trigger point. La re-cherche des points gâchettes se traduit par la réalisation d’un examen palpatoire à l’aide de pressions statiques dans la zone algique. Le patient ressent alors une douleur irradiante ou ponctuelle correspondant de manière identique à celle vécue au quotidien. Nous nous sommes donc inspirés de cette thérapeutique pour retrouver une fonction musculaire préférentielle afin d’aboutir à une sédation de la douleur musculaire. Ces points gâchettes ont été cartographiés par le Dr Janet Travelle.G :

Fig 15 : cartographie du dos Fig 16 : triggers point de l’épaule [33]

- 27 - Cette représentation, au niveau de l’épaule, me permet de faire le lien entre les différentes contractures musculaires de Mr B et les points gâchettes. La thérapeutique employée s’est faite en fonction de la cartographie.

Lors des séances, nous avons utilisés la technique de compression ischémique. Elle consiste à appliquer une pression soutenue sur le trigger point avec assez de force et pendant un temps nécessaire à l’activation musculaire. Travel et Kraus nous précise que le muscle doit être dé-tendu pendant la manœuvre. De plus, en même temps que la gêne tend à diminuer, on aug-mente progressivement la pression qui peut être maintenue environ 1 minute. La chaleur et l’étirement sont conseillés après le traitement [34].

Cette technique est justifiée par les effets bénéfiques qu’elle apporte sur différents fac-teurs musculaires, notamment sur l’étirement des muscles qui s’avère difficile (les muscles médiaux de la scapula, le supra-épineux et l’infra-épineux dans notre cas), sur la force tractile maximale d’un muscle affecté, et sur la douleur. Ces facteurs sont totalement en con-cordance avec notre sujet.

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