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VIII. Discussion

VIII.1 Impact de la douleur en lien avec l’attitude posturale :

a- Le cercle vicieux de la douleur :

Il existe un véritable cercle vicieux entre la douleur, les contractures musculaires et l’inactivité. Il se trouve que cette douleur est le véritable centre de ce cercle vicieux [24].

fig 14 : le cercle vicieux de la douleur [24]

De plus, d’après Péninou, il existe une boucle physiopathologique qui appui l’idée de ce cercle vicieux. « L’immobilité provoque la diminution de la micro-circulation qui diminue la trophicité, laquelle augmente la viscosité ; ce qui aboutit à une augmentation des frottements.

Les frottements sont à l’origine de réaction de défenses, de spasmes, de contractures voir de douleurs. Cette cascade d’événements entraine dans la durée des changements et dans la trame des tissus, une augmentation de la rigidité et donc une immobilité plus évoluée que le point de départ de la région concernée ». [30]

- 21 - La douleur engendre donc une tension musculaire excessive limitant ainsi la mobilité muscu-laire entrainant à long terme une raideur articumuscu-laire. L’inactivité muscumuscu-laire affecte les fibres musculaires rapides et lentes engendrant ainsi des modifications d’ordre morphologique et contractile. [25]

b- Le lien entre la posture et la douleur :

Selon International Association for the Study of Pain (IASP), la définition de la douleur est:

« une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, associée à un dommage tissulaire réel ou virtuel ou décrites en terme d'un tel dommage ». Un message nociceptif (douloureux) résulte d'une stimulation au niveau des terminaisons nerveuses des tissus cutanés, musculaires, articulaires et viscérales. La transmission du message est véhiculée par une voie afférente vers la moëlle épinière pour aboutir à l'encéphale. Au niveau de ce dernier, le message va être modulée et répondre par voie efférente (phénomène périphérique ou contrôle supra-spinal) suivant le traitement de l'information reçue. Il existe 3 types de douleurs:

- douleur aigue: il s'agit d'un signal d'alarme. Elle a un rôle protecteur.

- Douleur chronique: elle correspond à une douleur dont la périodicité s’étend sur plus de 3 mois. On peut la caractériser comme une maladie qui se ressent à travers la vie quotidienne et sur l'aspect émotionnel.

- Douleur par excès nociceptif: la stimulation des nocicepteurs est excessive.

Elle se traduit par des douleurs intenses (continues ou intermittentes) variant en intensité.

L’encéphale traitre l’information et la mémorise. Des douleurs à répétition peuvent alors faire accepter au cerveau cette accoutumance en modifiant ainsi le seuil de la douleur. Ce seuil est propre à chacun et la recherche d'une augmentation de ce niveau semble être un élément important pour des sujets présentant des douleurs d'intensités variables et fréquentes. Par exemple, une étude de l’institut des sciences de la base de santé au brésil a démontré la possible augmentation du seuil de la douleur mécanique sur des ischio-jambier par courant interférentiel. En effets, les résultats ont indiqués une augmentation du seuil après exercice excentrique sans effet sur le couple isométrique après le traitement [26].

Outre cet aspect physiologique de la douleur, la définition m'interpelle par l'emploi du terme

« dommage tissulaire ». Peut-on associer cette expression à un déséquilibre tissulaire au niveau musculaire? En effet lorsqu'une douleur apparaît, l'organisme s'adapte par une position dite antalgique. Cette position prolongée aura des répercutions multiples sur le corps dont notamment la longueur d'origine des muscles. Cela entraine des troubles de maintien par le

- 22 - raccourcissement des fibres, une perte de force, d’endurance et un enraidissement musculaire.

Ces différentes observations nous montrent que la douleur a un véritable impact sur la qualité musculaire. Néanmoins, avons-nous réellement, à long terme, la mise en place d’une mauvaise attitude posturale? Par quels moyens la douleur agit-elle sur la posture?

La définition de la posture selon Henry Otis Kendal est: « un état composite de l'ensemble des positions des articulations du corps à un moment donné ».

Par cette perspective, je me suis donc dis que la perturbation d’un élément de cet état composite engendrerait un déséquilibre en se dévoilant à long terme par diverses pathologies.

En effet, le système nerveux central collecte de manière continue des informations sur l'état du corps et de ses changements. Elles sont transmises par la sensibilité tactile et proprioceptive. Concernant les modifications de position et de déplacements articulaires qui se répercutent au niveau musculaire et tendineux, les appareils de golgi assurent la fonction de transmission. Le système nerveux central enregistre toutes ces variations donnant, par répétitions, une nouvelle perception de l'attitude posturale. Il peut ainsi se créer un nouveau schéma corporel [27].

En parallèle à ce lien, les pistes de recherches actuelles concernent l’impact du ressenti émotionnelle sur les problèmes posturaux. Les études démontrent des effets significatifs de cet impact émotionnel. Le traitement des problèmes émotionnels devrait permettre des améliorations posturales importantes sur le patient. Les voies entre expressions faciales et posturales utiliseraient des processus d’intégrations sensorimotrices identiques. Ce lien de cause à effet se trouve encore en discussion par des études réalisées par des neuropsychologues sur des pathologies neurologique, exemple parkinson, et des pathologies de démence [27]. En relation avec Mr B, je suppose alors que son moral ambivalent et négatif a une possibilité d’influx sur son déséquilibre postural. La prise en compte de ses deux dimensions me semble donc primordiale.

Nous avons vu précédemment que les changements qualitatifs du muscle peuvent avoir la douleur pour origine. On constate alors qu'ils ont un effet sur la posture. Le lien entre ces deux mots clés se confirme alors.

Pour appuyer ce lien, je peux ajouter une autre dimension à ma description grâce à l'étude

- 23 - réalisée par B.Bricot. Il nous résume cette relation par deux schémas: [28]

SCHEMA N°1 SCHEMA N°2

D'après le schéma n°1, une posture normale correspond à un rapport harmonieux et à une absence de contrainte et de douleur. Ce schéma s’effectue à double sens. En attribuant donc ceci sur notre épaule, je suppose que par la sédation de la douleur nous observerons un retour vers une posture physiologique.

Le schéma n°2, lui, m'informe du rapport existentiel entre les troubles statiques et le déséquilibre musculaire. Ces deux notions sont les bases de contraintes mécaniques (compression, torsion, rotation, cisaillement...), s'exerçant à plusieurs niveaux (articulaire, capsulaires, ostéo-ligamentaires, musculaires, tendineux et aponévrotiques) et se répercutant ainsi à plus ou moins long terme par l'apparition de douleurs, raideurs et de contractures.

Ces observations me confirment donc la véritable liaison pouvant exister entre la douleur et la posture. Toutes ces preuves sont en corrélation avec mon sujet et cette approche me réconforte quant à la stratégie utilisée au moyen d'une récupération morphostatique par l'intermédiaire de la douleur.

VIII.2 Les techniques Kinésithérapiques employées : Les exercices

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