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Les techniques de lutte

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 40-44)

Epid´emiologie du chikungunya

2.4 Les techniques de lutte

A ce jour, il n’existe pas de traitement sp´ecifique ou de vaccin contre le virus chikungunya. Les seuls moyens de r´eduire l’impact de l’´epid´emie et les nuisances r´esident dans anti-vectorielle et la protection individuelle. Le probl`eme ne s’est ´evi-demment pas pos´e uniquement avec le chikungunya mais concerne toute les nom-breuses end´emies tropicales transmises par les arthropodes.

Le minist`ere de la Sant´e (DGS) a mis en place en 1999 un r´eseau national de veille d’Aedes albopictus. Il pr´evoit notamment un renforcement de la surveillance d’Aedes albopictus sur le pourtour m´editerran´een, et envisage en tant que besoin un contrˆole dans les lieux o`u sa pr´esence serait identifi´ee [3]. L’objectif de la lutte anti-vectorielle est :

– ´eradiquer localement la maladie en ´eliminant le vecteur ;

– limiter le nombre de contacts homme-vecteur pour diminuer durablement la transmission.

Il existe plusieurs techniques de lutte comme d´ecrit dans [4,5] et rappel´e ci-dessous afin d’y parvenir.

2.4.1 La lutte chimique

La lutte chimique peut ˆetre utilis´ee `a chacun des stades de d´eveloppement du moustique.

– Au niveau des œufs

Dans ce cas l’utilisation de substances hormonales pour bloquer l’´eclosion est envisag´ee. Cette m´ethode a l’inconv´enient de ne pas ˆetre s´elective et de s’at-taquer tout les œufs d’insectes. Elle suppose ´egalement d’avoir au pr´ealable identifi´e les gˆıtes de pontes.

– Au niveau des larves et des nymphes

– au stade larvaire : celles-ci s’alimentent sans arrˆet, en balayant de ses brosses buccales les particules v´eg´etales ou animales qui se trouvent dans le p´eri-m`etre imm´ediat. Les sp´ecialistes mettent donc dans l’eau une substance que la larve va avaler et la d´etruire. C’est l`a que nous devons concentrer toute la strat´egie de lutte anti-moustiques en utilisant le larvicide `a la fois le plus s´electif possible, vis-`a-vis de cette larve, et le moins permanent. En outre, c’est `a ce stade que le moustique occupe un espace g´eographique minimum et qu’il est le plus facilement localisable. En 1990 le BTI H14 (Bacillus Thuringiensis Israelensis), un produit r´evolutionnaire puisque tr`es s´electif vis-`a-vis de la larve, a ´et´e mis sur le march´e. Le BTI H14 est un pro-duit biologique `a base de bact´eries qui, lors de son ingestion par les larves de moustiques, provoquent des l´esions importantes de leur tube digestif, entraˆınant leur mort [5].

– au stade nymphale : aucune nourriture n’est absorb´ee par l’insecte, il est donc impossible de lui faire ing´erer une substance toxique. Les produits so-lubles dans l’eau des gˆıtes et agissant par contact ne sont pas s´electifs des nymphes de moustique et agissent sur toute la faune du gˆıte.

– Au niveau adulte

L’adulticide jusqu’alors utilis´e est le deltamethrin. Malheureusement, apr`es plusieurs ann´ees d’utilisation contre le moustiqueAedes aegypti, l’Institut Pas-teur a mis en ´evidence en 2003 une perte de sensibilit´e de celui-ci. On observe le mˆeme ph´enom`ene en Martinique [31], o`u l’on estime que pr`es de 60% de la population d’Aedes Albopictus est devenue r´esistante au deltamethrin.

2.4.2 La lutte communautaire

La lutte communautaire consiste `a d´etruire les gˆıtes potentiels autour des habi-tations pour priver les moustiques des sites o`u leurs larves peuvent se d´evelopper [6].

Plusieurs actions de sensibilisation de la population ont ´et´e men´ees dans les r´egions

concern´ees. Il faut donc ´eliminer de l’environnement tout ce qui peut contenir de l’eau apr`es les pluies : soucoupes des pots de fleurs, les vases, les seaux, les d´etritus, les vieux pneus, les carcasses de voiture... mais aussi les coques des noix de coco dans les plantations... Il faut ´egalement tenir compte du fait que le moustique a une activit´e diurne mais que, s’il est d´erang´e, il devient tr`es agressif et pique en pleine journ´ee. Il y a donc ´egalement une mission d’information des diff´erentes autorit´es aupr`es des populations concern´ees afin qu’elles puissent se prot´eger efficacement.

2.4.3 La lutte anti-vectorielle au quotidien et la protection individuelle

Pour ´eviter d’ˆetre infect´e par le virus du chikungunya, il faut se prot´eger des piqˆures de moustiques. Plusieurs modes de protection individuelle sont disponibles :

– diffuseurs ´electriques, – serpentins pour l’ext´erieur, – port de vˆetements longs le soir,

– moustiquaire autour des berceaux des b´eb´es toute la journ´ee, – ventilateur ou climatiseur,

– cr`emes et sprays r´epulsifs.

Il est aussi indispensable de se prot´eger contre les piqˆures lorsque l’on pr´esente les symptˆomes du chikungunya. Pendant les 5 premiers jours de la maladie (phase de vir´emie), la personne malade est porteuse du virus dans son sang. Chaque moustique qui piquera une personne malade durant cette p´eriode sera contamin´e et pourrait infecter une autre personne. Les autorit´es recommandent aux personnes fragiles (personnes atteintes de maladies chroniques, personnes ˆag´ees, femmes enceintes...) de redoubler de vigilance. La protection individuelle permettant de prot´eger sa sant´e mais surtout d’´eviter une diffusion de la maladie au sein de son voisinage.

Ces diff´erentes mesures de luttes seront mod´elis´ees par la suite par l’interm´e-diaire de la formulation d’un probl`eme de contrˆole optimal. Plusieurs sc´enarios se-ront propos´ees afin de d´eterminer les contrˆoles les plus efficaces ainsi que le moment ou ceux-ci doivent ˆetre appliqu´es afin de limiter la diffusion de la maladie.

Chapitre 3

Mod`ele structur´e : application ` a la

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