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Etude du mod` ´ ele

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Mod`ele structur´e : application ` a la transmission du chikungunya

3.2 Etude du mod` ´ ele

– b : est le taux de ponte intrins`eque des femelles ;

– KE, KL : la capacit´e d’accueil du gˆıte en œufs et en larves, respectivement ; – s, sL : les taux de transfert du stade œuf au stade larve et du stade larve au

stade femelle adulte respectivement ;

– d, dL, dA: les taux de mortalit´e des œufs, larves et femelles adultes, respec-tivement.

Le syst`eme (3.1) est d´efini sur,

∆ =

3.2.1 Existence et unicit´e

Le mod`ele (3.1) est d´ecrit par un syst`eme d’´equations diff´erentielles non lin´eaires autonomes du premier ordre. Il se r´e´ecrit sous la forme matricielle suivante :

X(t) =F(X(t)),

o`u surR3, on en d´eduit l’existence et l’unicit´e de la solution maximale au probl`eme de Cauchy associ´e `a l’´equation diff´erentielle (3.1) relatif `a la condition initiale (t0, X0)∈ R×R3. De plus F, ´etant de classeC, on en d´eduit que cette solution est aussi et seulement si de classeC.

Dans la suite, on se restreint aux domaines de d´efinition suivants : R3+={(x, y, z)∈R/x≥0, y ≥0, z≥0},

R∗3

+={(x, y, z)∈R/x >0, y >0, z >0}. 3.2.2 Points d’´equilibres

Consid´erons le seuil d´efini par r=

Celui-ci est obtenu de mani`ere ´evidente, lors du calcul des points d’´equilibres. On montre alors le r´esultat suivant :

Proposition 3.2.1. Le syst`eme (3.1) poss`ede toujours le point d’´equilibre trivial X0 = (0,0,0).

– Si r≤1, le syst`eme (3.1) ne poss`ede pas d’autres ´equilibres.

– Si r >1, il existe un unique ´equilibre end´emique

X =

o`u

γE = 1 +(s+d)dmKE bsLKL

et γL= 1 +(sL+dL)KL sKE

D´emonstration. La recherche des points d’´equilibre du syst`eme (3.1) se traduit par la r´esolution du syst`eme suivant :

Il est clair que (0,0,0) v´erifie les ´equations pr´ec´edentes. Le second point d’´equilibre est obtenu rapidement en r´esolvant le syst`eme avec, par exemple, la m´ethode de substitution.

3.2.3 Positivit´e et bornage des solutions

Proposition 3.2.2. Soient(t0, X0= (E0, L0, A0))∈R+×R3+et([t0, T[, X= (E, L, A))

D´emonstration. PuisqueXest de classeC, elle admet des d´eveloppements limit´es d’ordre 1 ou d’ordre 2.

On proc`ede par l’absurde en supposant qu’ il existe ˜t1 > t0 tel que

∀t >˜t1, X(t)∈/R3+. (3.5)

Puisque X0 = (0,0,0) est un point d’´equilibre, alors, par unicit´e des solutions, on a X(t1)6= (0,0,0). Pourt=t1, il y a alors 6 cas possibles.

il existe ˜ε >0 tel que pour tout t1 < t≤t1+ ˜ε on a,E(t)>0. De plus, par continuit´e, il existe ˜ε˜tel que L(t) > 0 et A(t) >0 pour tout t ∈ [t1, t1+ ˜˜ε], donc pour toutt∈[t1, t1+ min{ε,˜ ε˜˜}],

X(t)∈R3

+

ce qui contredit la d´efinition det1.

2. SoitX(t1) = (0,0, A(t1)) avecA(t1)>0. On peut montrer, comme pr´ec´edem-ment, qu’il existe ˜ε >0 tel que pour tout t1 < t ≤t1+ ˜εon a E(t) >0. De plus, on aL(t1) = 0,L(t1) = 0 etL′′(t1) =sE(t1) =sbA(t1)>0, alors

L(t) =L′′(t1)(t−t1)2

2 + o

t→t1

(t−t1)2 On en d´eduit qu’il existe ˜ε >˜ 0 tel que∀t1 < t≤t1+ ˜˜εon a

L(t)>0

et par suite, commeA(t1)>0, il existeε1 >0 tel que∀t1 < t≤t11 on a X(t)∈(R+)3

ce qui contredit (3.6).

3. On proc`ede de la mˆeme mani`ere pour les cas (E(t1),0, A(t1)), (E(t1), L(t1),0), (E(t1),0,0) et (0, L(t1),0).

Lemme 3.2.3. L’ensemble

∆ =





(E, L, A) |

0≤E≤KE 0≤L≤KL

0≤A≤ sL

dmKL





est invariant par le syst`eme (3.1).

D´emonstration. Soit (t0, X0 = (E0, L0, A0)) ∈ R+×R3+ et ([t0, T[, X = (E, L, A)) une solution maximale du probl`eme de Cauchy associ´e `a (3.1) muni de la condition initiale (t0, X0) (T ∈ ]t0,+∞]). Soitt1 ∈[t0, T[. Nous devons montrer que

1. siE(t1)≤KE alors pour toutt1≤t < T,E(t)≤KE; 2. siL(t1)≤KLalors pour tout t1≤t < T,L(t)≤KL; 3. siA(t1)≤ sL

dm

KL alors pour toutt1≤t < T,A(t)≤ sL dm

KL.

1. Montrons tout d’abord que, pour tout t∈[t0, T[, E(t)≤KE.

On suppose qu’il existe ε1 tel que t1 ≤ t11 < T etE(t11) > KE. On pose

t1 = inf{t≥t1 | E(t)> KE}. Puisque E(t1) =KE, alors

E(t) =KE+E(t1)(t−t1) + o

t→t1

(t−t1) De plus d’apr`es la premi`ere ´equation du syst`eme (3.1) on a

E(t1) =−(s+d)KE <0,

donc il existe ˜ε >0 tel que pour tout t1 ≤t < t1+ ˜ε, E(t) < KE, ce qui est absurde. On en d´eduit que pour tout t∈[t0, T[,E(t)≤KE.

2. Montrons ensuite que pour tout t∈[t0, T[,L(t)≤KL].

On suppose qu’il existeε1 tel quet1 ≤t11< T,L(t11)> KL. On pose t1 = inf{t≥t1 | , L(t)> KL}

Puisque L(t1) =KL, alors

L(t) =KL+L(t1)(t−t1) + o

t→t1(t−t1).

De plus d’apr`es la deuxi`eme ´equation du syst`eme (3.1), L(t1) =−(sL+dL)KL<0,

il existe ˜ε >0 tel que ∀t1 ≤t < t1+ ˜ε, L(t) < KL. Ce qui contredit l’hypo-th`ese. Ainsi pour tout t∈[t0, T[,L(t)≤KL.

3. On suppose qu’il existe ε1 tel que t1 ≤t11 < T,A(t11)> sL

dmKL. On pose

t1= inf

t≥t1 | , A(t)> sL dm

KL

. Puisque A(t1) = sL

dmKL, alors A(t) = sL

dm

KL+A(t1)(t−t1) +A′′(t1)(t−t1)2

2 + o

t→t1 (t−t1)2 Or on a,

A(t1) =sL L(t1)−KL

et

A′′(t1) =sLL(t1)−dmA(t1) SiL(t1)< KL, alorsA(t1)<0.

SiL(t1) =KL, alorsA(t1) = 0 etA′′(t1) = sLL(t1) = −sL(sL+dL)KL<0.

Dans les deux cas, il existe ˜ε > 0 tel que pour tout t1 < t ≤t1+ ˜ε, A(t) <

sL

dmKLce qui contredit l’hypoth`ese. Donc pour toutt∈[t0, T[,A(t)≤ sL dmKL. D’o`u pour toutt∈[t0, T[,A(t)≤A.¯

Proposition 3.2.4. L’ensemble∆ est un bassin d’attraction relatif `a (3.1).

D´emonstration. Soit (t0, X0 = (E0, L0, A0))∈R+×R3

+\∆ et ([t0, T[, X = (E, L, A)) une solution du probl`eme de Cauchy associ´e `a (3.1) muni de la condition initiale (t0, X0) .

On sait d’apr`es la proposition pr´ec´edente que ∆ est invariant3.2.3. Il suffit de mon-trer qu’il existet≥t0 tel queX(t)∈Ω.

– On suppose que pour tout t ∈ [t0,+∞[, E(t) > KE. D’apr`es la premi`ere

´equation du syst`eme (3.1), pour toutt ∈[t0,+∞[, E(t) <−(s+d)KE. Par comparaison, on obtient ∀t∈[t0,+∞[, on a,

E(t)≤E0−(s+d)KE(t−t0) ∀t≥t0 Pour t1 = t0 + E0−KE

(s+d)KE, alors E(t1) ≤ KE, ce qui contredit l’hypoth`ese.

Donc, pour toutt > t1,E(t)≤KE.

– SiL(t1)≤KL, alors la solutionL(t) est d´efinie dans ∆ qui est invariant. Sinon, supposons au contraire que pour tout t ∈ [t1,+∞[, t1 d´efini pr´ec´edemment, L(t)> KL. Alors ∀t∈[t1,+∞[, et grˆace `a la deuxi`eme ´equation du syst`eme (3.1),L(t)<−(sL+dL)KL.

Alors par comparaison∀t∈[t1,+∞[ on a,

L(t)≤L(t1)−(sL+dL)KL(t−t1) Pour t2 =t1+ L(t1)−KL

(sL+dL)KL, on obtient L(t2) ≤KL ce qui contredit l’hypo-th`ese. Par cons´equent, il existe t2 > t1 tel queL(t2)≤KL

L(t)≤KL – SiA(t2)≤ sL

dm

KL, la solutionA(t) est d´efinie dans ∆ qui est invariant. Sinon, supposons au contraire que pour tout t ∈ [t2,+∞[, A(t) > sL

dmKL. Alors ∀

t∈[t2,+∞[, et grˆace `a la troisi`eme ´equation du syst`eme (3.1),

dmKLce qui contredit l’hypoth`ese.

En conclusion, pour t≥max(t1, t2, t3), (E(t), L(t), A(t))∈∆. sait par les propositions 3.2.2 et 3.2.3 qu’elle est born´ee. Ceci implique qu’elle est globale.

3.2.4 Stabilit´e des ´equilibres

Proposition 3.2.5. L’´equilibre X0 = (0,0,0) est localement asymptotiquement stable si et seulement si r <1.

D´emonstration. La stabilit´e locale de l’´equilibre X0 est donn´e par la matrice jaco-bienne du syst`eme (3.1) ´evalu´e en ce point, DF(X0). On a : Le polynˆome caract´eristique de DF(X0) est

χX031λ22λ+α3

o`u

α1 = (s+d) + (sL+dL) +dm,

α2 = (s+d)(sL+dL) + (s+d)dm+ (sL+dL)dm, α3 =dm(s+d)(sL+dL)(1−r).

En appliquant le crit`ere de Routh-Hurwitz (voir annexeA.2.3page191), on obtient α1 >0,α2>0 et

D11α2−α3

= ((s+d) + (sL+dL) +dm) (s+d)((sL+dL) +dm) +dm(sL+dL) r(s+d) + (sL+dL) +dm

>0

Sir <1 alorsα3 >0. Donc d’apr`es le crit`ere de Routh-Hurwitz, on en d´eduit que toute les valeurs propres de DF(X0) sont de parties r´eelles strictement n´egatives.

Par suite X0 localement asymptotiquement stable pour le syst`eme (3.1). Si r > 1 alors α3 < 0 et on montre que DF(X0) a au moins une valeur propre de partie r´eelle positive ou nulle, par cons´equentX0 n’est pas localement asymptotiquement stable.

Remarque 3.2.1. Une approche possible consiste `a remarquer que la matrice jaco-bienne autour du point d’´equilibreX0 peut s’´ecrire sous la formeDF(X0) =N+M o`u N = diag(DF(X0)) et M =DF(X0)−N est une matrice positive. On montre alors ais´ement que ρ(−N−1M) < 1 si R0 < 1, donc DF(X0) est une matrice de Metzler stable, d’o`u le r´esultat.

Proposition 3.2.6. L’´equilibre X (3.4) est localement asymptotiquement stable si et seulement si r >1.

D´emonstration. Le syst`eme lin´earis´e autour de X est X(t) =DF(X)X(t)

Son polynˆome caract´eristique est

χX(λ) =λ31λ22λ+α3

o`u

Sir >1 alors les coefficients deχX sont tous strictement positifs et on a D1 = α1α2−α3

Le crit`ere de Routh-Hurwitz nous permet d’en d´eduire que les valeurs propres de DF(X) sont de parties r´eelles strictement n´egatives doncXest localement asymp-totiquement stable pour le syst`eme (3.1).

Proposition 3.2.7. Sir≤1l’´equilibreX0est globalement asymptotiquement stable dans int(∆) (∆ donn´e par le lemme3.2.3).

D´emonstration. On supposer≤1. Nous allons construire une fonction de Lyapunov associ´ee au point X0.

On la cherche sous la forme suivante

V : R3 −→ R

(x, y, z) 7−→ 1

2 a1x2+a2y2+a3z2

o`ua= (a1, a2, a3) est une constante de (R

+)3. On a

V(X0) = 0 et∀(x, y, z)∈∆\ {X0}, V(x, y, z)>0 Calculons sa d´eriv´ee orbitale, on obtient

V˙(x, y, z) = a1x En notant h·,·ile produit scalaire dansR3, ceci ce r´e´ecrit

V˙(x, y, z) = XT On construit alors la matrice sym´etrique suivante :

S0 =−D+1

Le polynˆome caract´eristique de S0 est On le r´e´ecrit sous la forme suivante,

χS0(λ) = 1

On cherche `a appliquer le crit`ere de Routh-Hurwitz. Une condition n´ecessaire est que les coefficients de χX0 soient strictement positifs. On a

P1(λ) = λ+a1(s+d)

on obtientβ1 = 0, β2= 0 etβ3=d2m(s+d)(1−r2)≥0.

Pour v´erifier la condition suffisante, on a

χS0(λ) =λ31λ22λ+α3

ce qui donne la condition suffisante. Le crit`ere de Routh-Hurwitz permet de conclure que sir <1, S0 n’a que des valeurs propres strictement n´egatives : elle est d´efinie n´egative.

Si r = 1, S0 a une valeur propre nulle et deux valeurs propres strictement n´egatives : elle est seulement n´egative.

Dans le cas o`u r <1, on a ∀(x, y, z)∈∆\ {X0},

Donc V est une fonction de Lyapunov stricte et X0 est globalement asympto-tiquement stable sur ∆. Remarquons tout d’abord que si X /∈ Ker(S0), alors hS0X;Xi 6= 0. En effet,S0´etant sym´etriqueKer(S0) =Im(S0)orS0X ∈Im(S0).

et Enfin, on v´erifie ais´ement que

et par suite V est une fonction de Lyapunov stricte et X0 est globalement asymp-totiquement stable sur ∆.

Remarque 3.2.2. On voit que le passage par les fonctions de Lyapunov nous a permis de conclure sur la stabilit´e de X0 dans le cas o`u r = 1, chose que l’on ne pouvait faire pr´ec´edemment.

0 200 400 600 800 1000 1200

0 200 400 600 800 1000 1200

L

E

0 200 400 600 800 1000 1200

0 200 400 600 800 1000 1200

A

E

0 200 400 600 800 1000 1200

0 200 400 600 800 1000 1200

A

L

Figure3.2: Portrait de phase du syst`eme (3.1) pour les param`etres :b= 5,s= 0.2, d = 0.6, KE = 1000, sL = 0.3, dL = 0.6, KL = 500, dm = 0.7. Dans ce cas r = 0.595238, alors toutes les trajectoires convergent vers le point d’´equilibre trivialX0.

Proposition 3.2.8. Sir >1l’´equilibreX donn´e par (3.4)est globalement asymp-totiquement stable dans int(∆) (∆ donn´e par le lemme3.2.3).

D´emonstration. On se place dans le cas o`ur >1. SoitX(E, L, A) = (x, y, z).

Pour prouver la stabilit´e globale de X, on introduit la fonction de Lyapunov V1 :R3→R d´efini par,

V1(x, y, z) = 1

2 a1(x−x)2+a2(y−y)2+a3(z−z)2

o`u a = (a1, a2, a3)T ∈ (R+)3 est un vecteur constant positif. Notons que, puisque r >1,x,y etz sont positifs. On a,

V1(X) = 0 et ∀(x, y, z)∈R3+\ {X}, V1(x, y, z)>0.

Donc V1 est bien d´efinie i.e. La d´eriv´ee orbitale, i.e. la d´eriv´ee de V1 le long des solutions du syst`eme (3.1), est

1(x, y, z) =a1(x−x)

Notons par h·,·ile produit scalaire deR3. Alors, la d´eriv´ee orbitale se r´e´ecrit de la mani`ere suivante,

On construit la matrice sym´etriqueS1 suivante, Le polynˆome caract´eristique deS1 s’´ecrit,

χS1(λ) =λ31λ22λ+α3

Prenons par exemple,

PuisqueS1 poss`ede une valeur propre nulle et deux valeurs propres strictement n´egatives. La matrice S1 v´erifie pour tout ˜X∈R3+,

et donc

i.e.V1est une fonction de Lyapunov stricte etXest globalement asymptotiquement stable dans ∆.

3.3 Mod` ele de dynamique de transmission du virus ` a

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