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La surdité chez les Carnivores domestiques

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III. Etude des surdités abiotrophiques acquises chez les Carnivores domestiques

3.6. Les surdités abiotrophiques acquises néoplasiques

3.6.1. Les surdités abiotrophiques acquises secondaires à des tumeurs auriculaires

→ Selon de nombreux auteurs, les tumeurs auriculaires sont plus courantes chez le Chat que chez le Chien puisqu’elles représentent plus d’un quart des tumeurs cutanées félines [114, 138]. Cependant, pour d’autres, la prévalence des tumeurs auriculaires représente 1 à 2 % de l’ensemble des tumeurs félines, contre 2 à 6 % des tumeurs canines [126].

Les structures auriculaires les plus couramment atteintes par un processus néoplasique sont le tégument (et tout particulièrement les glandes cérumineuses) du méat acoustique externe, ainsi que les cavités des oreilles moyenne et interne. En général, les tumeurs de l’oreille externe sont plus fréquentes que celles des oreilles moyenne et interne [114].

→ Chez le Chien, les tumeurs auriculaires les plus communes pouvant conduire à une surdité de transmission sont les adénomes (et les adénocarcinomes, même s’ils sont moins fréquents que ces derniers) des glandes cérumineuses, les carcinomes épidermoïdes (ou carcinomes des cellules squameuses) et les papillomes du méat acoustique externe [76, 114]. Selon les auteurs, deux races semblent prédisposées : les Cockers anglais et les Boxers, et les vieux Chiens en général [126].

Néanmoins, citons les différents types de tumeurs auriculaires bénignes que l’on peut rencontrer dans l’espèce canine : les polypes, les papillomes, les adénomes des glandes sébacées, les tumeurs des cellules basales, les adénomes des glandes cérumineuses, les histiocytomes, les plamocytomes, les mélanomes bénins et les fibromes. Quant aux tumeurs malignes, l’on rencontre chez le Chien des adénocarcinomes des glandes cérumineuses, des carcinomes d’origine indéterminée, des carcinomes épidermoïdes, des tumeurs à cellules rondes, des sarcomes, des mélanomes malins et des hémangiosarcomes [126]. Les carcinomes épidermoïdes semblent dans cette espèce avoir un comportement biologique plus agressif que les carcinomes des glandes cérumineuses. Toutefois, peu de ces tumeurs métastasent [126].

→ Chez le Chat, les tumeurs auriculaires pouvant conduire à une surdité de transmission les plus fréquentes sont : les polypes inflammatoires de l’oreille moyenne (ces polypes proviennent de la partie nasale du pharynx et gagnent la cavité tympanique voire le

méat acoustique externe après avoir rompu la membrane tympanique), les adénocarcinomes (bien plus fréquents que chez le Chien, représentant 1 à 2 % des tumeurs félines), et les carcinomes épidermoïdes du méat acoustique externe [76, 114]. Une prédisposition a été rapportée chez l’American Shorthair [126].

Néanmoins, les différents types de tumeurs auiculaires bénignes que l’on peut rencontrer dans l’espèce féline sont : les polypes, les papillomes, les adénomes des glandes cérumineuses. Notons que les polypes inflammatoires ont été rapportés comme les tumeurs auriculaires félines les plus communes.

Quant aux tumeurs malignes, l’on trouve chez le Chat des adénocarcinomes des glandes cérumineuses, des carcinomes d’origine indéterminée, des carcinomes épidermoïdes de l’oreille externe ou moyenne, et des adénocarcinomes des glandes sébacées.

Dans cette espèce, les tumeurs des glandes cérumineuses semblent être plus souvent malignes (adénocarcinomes) que bénignes (adénome). De plus, alors que certains auteurs avancent que les adénocarcinomes des glandes cérumineuses sont les tumeurs auriculaires malignes les plus fréquentes chez le Chat, d’autres rapportent que les carcinomes épidermoïdes ont dans cette espèce une prévalence équivalente à celle des adénocarcinomes des glandes cérumineuses. De même, alors que certains auteurs présentent les métastases aux nœuds lymphatiques et aux poumons comme une séquelle fréquente des tumeurs auriculaires félines, d’autres n’en rapportent que dans moins de 10 % des cas [114].

→ Il faut remarquer que les histiocytomes de l’auricule chez le Chien et les carcinomes épidermoïdes de l’auricule chez le Chat sont aussi des tumeurs auriculaires qui se rencontrent souvent [114], mais elles ne sont pas à l’origine d’une surdité de transmission. Par ailleurs, les tumeurs auriculaires dans leur ensemble sont plus souvent malignes chez le Chat (plus de 50 % des tumeurs) que chez le Chien [114].

→ Enfin, ces tumeurs sont généralement associées à des otites externes et/ou moyennes [114], dont les effets peuvent se surajouter pour provoquer une surdité de transmission.

3.6.2. Les surdités abiotrophiques acquises secondaires à des tumeurs du système nerveux central

Une tumeur de l’angle ponto-cérébelleux comme un méningiome (tumeur intra-crânienne la plus fréquente chez le Chien [25]), un papillome ou un carcinome des plexus choroïdes, ou une tumeur du tronc cérébral (par exemple, un gliome, un lymphome ou un épendymome) peuvent en théorie entraîner une surdité de perception de type rétrocochléaire centrale. Mais alors, comme nous l’avons vu pour les affections inflammatoires du système nerveux central, d’autres signes nerveux dominent le tableau clinique : état anormal, atteinte des fonctions motrices et/ou proprioceptives, atteinte des autres nerfs crâniens rhomencéphaliques (c’est-à- dire les nerfs trijumeau ou V, abducteur {Nervus abducens} ou VI, intermédio-facial ou VII, glosso-pharyngien {Nervus glossopharyngeus} ou IX, vague ou X, accessoire {Nervus accessorius} ou XI, hypoglosse {Nervus hypoglossus} ou XII) [35, 76, 148].

De plus, dans l’espèce canine, les néoplasies intra-crâniennes ont une prévalence très faible de l’ordre de 14,5 pour 100.000, la population concernée étant essentiellement des Chiens âgés, dont l’âge moyen est d’environ 9 ans [92].

Cependant, il faut noter qu’en médecine de l’Homme, 90 % des néoformations de l’angle ponto-cérébelleux correspondent à une tumeur bénigne du nerf vestibulo-cochléaire, développée à partir de la gaine de myéline, généralement appelée « neurinome de l’acoustique ». Cette tumeur, jamais décrite en médecine vétérinaire, se traduit généralement par une surdité unilatérale asymptomatique (les individus généralement n’en prennent conscience que fortuitement), pouvant s’accompagner par la suite de vertiges, d’acouphènes, puis d’autres signes nerveux liés à l’atteinte des structures de l’angle ponto-cérébelleux [35].

3.7. Les surdités abiotrophiques acquises secondaires à une hydropisie