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chez les Carnivores domestiques

I. Anatomie de l’oreille chez les Carnivores domestiques

1.3. L’oreille moyenne (schéma 12)

Elle est accolée à l’oreille externe par la membrane tympanique, et communique avec la partie nasale du pharynx {Pars nasalis pharyngis}, désignée autrefois sous le terme de « nasopharynx », par la trompe auditive {Tuba auditiva}, anciennement appelée « trompe d’Eustache » [147].

Elle est constituée des osselets auditifs au nombre de trois, situés dans une cavité remplie d’air : la cavité tympanique {Cavum tympani}. Cette chaîne d’osselets relie la membrane tympanique à la fenêtre vestibulaire de l’oreille interne [57, 147].

Nous allons ainsi étudier successivement la membrane tympanique, la cavité tympanique et les trois osselets auditifs.

1.3.1. La membrane tympanique

Cette membrane, aussi appelée « tympan », est fine, semi-transparente, de forme ovale et concave en vue externe [57].

Elle présente deux parties : une lâche {Pars flaccida} et l’autre tendue {Pars tensa} (schéma 13).

La pars flaccida est une petite partie triangulaire, lâche, située sur la zone dorsale du tympan, obturant la partie dorsale du méat acoustique externe. La pars tensa, comme son nom l’indique, est la partie la plus tendue, et elle constitue le reste du tympan. Cette partie est reliée à l’anneau tympanique (cercle osseux incomplet à sa partie dorsale, appartenant à la paroi latérale de la cavité tympanique [6, 168]) par une structure fibro-cartilagineuse {Anulus fibrocartilagineus}, et obture le reste du méat acoustique externe (schémas 12 et 14). De plus, la pars tensa est la partie de la membrane tympanique qui assure la transmission des ondes sonores (cf paragraphe 3.1. de la Première partie).

De plus, en vue externe, il existe une strie blanchâtre, convexe, partant de la pars flaccida et traversant la pars tensa dans le sens dorso-ventral jusqu’à un point appelé coude de la membrane tympanique {Umbo membranae tympani}:

Schéma 13 – Représentation schématique d’une vue otoscopique de la membrane tympanique de l’oreille gauche (d’après [183]).

Schéma 14 - Représentation schématique de la surface interne de la membrane tympanique de l’oreille gauche : a) en vue interne et b) en coupe transversale (d’après [183]).

Pars flaccida

Prominentia mallearis

Pars tensa Stria mallearis

il s’agit de la strie malléaire {Stria mallearis}. Cette strie correspond à l’empreinte du manche du marteau {Manubrium mallei} (que l’on aperçoit par transparence lors de l’examen otoscopique). Elle porte une petite élévation {Prominentia mallearis} due au processus latéral du marteau [57, 147, 183]. Ainsi, le fait que le marteau appuie sur la membrane tympanique entraîne la mise sous tension de celle-ci (d’où l’opposition pars tensa / pars flaccida).

En vue interne, la corde du tympan {Chorda tympani} (issue du nerf intermédiaire VII bis {Nervus intermedius}) traverse horizontalement la pars flaccida et passe derrière celle-ci et le col du marteau {Collum mallei} (schéma 18) [57].

1.3.2. La cavité tympanique

Elle est composée de trois parties (schéma 15) [57] :

→ la partie dorsale appelée recessus épitympanique {Recessus epitympanicus}, qui est la partie la plus petite ;

→ la partie ventrale ou bulle tympanique {Bulla tympanica}. Chez le Chat, les bulles tympaniques sont plus volumineuses que chez le Chien [6, 168] ;

→ la partie moyenne correspondant aux trois osselets auditifs.

Cette cavité est délimitée rostralement par la membrane tympanique, et caudalement par les fenêtres vestibulaire et cochléaire [57].

Il faut noter que la cavité tympanique est traversée par la corde du tympan (vide supra) et par l’innervation sympathique du globe oculaire [184], issue du ganglion cervical cranial {Ganglion cervicale craniale} [167].

1.3.3. La trompe auditive

A l’extrémité rostrale de la cavité tympanique, se trouve l’ostium tympanique de la trompe auditive {Ostium tympanicum tubae auditivae}. Cette trompe relie la cavité tympanique à la partie nasale du pharynx, dans laquelle elle débouche par son ostium pharyngien {Ostium pharyngeum tubae auditivae} (schéma 16).

Schéma 15 – Section schématique à travers le méat acoustique externe et l’oreille moyenne d’un chien (d’après [57]).

Elle est constituée d’une partie osseuse {Pars ossea tubae auditivae}, aussi appelée canal musculo-tubaire {Canalis musculotubarius} [6], et d’une partie cartilagineuse {Pars cartilaginea tubae auditivae}. De plus, la trompe auditive est tapissée d’un épithélium de type respiratoire [5].

D’ordinaire, la trompe auditive est fermée, mais le fait de déglutir ou de bailler provoque son ouverture. Alors, la pression dans la cavité tympanique s’équilibre avec celle régnant dans la partie nasale du pharynx. Or cette pression-ci est la même que celle dans le méat acoustique externe : la pression est par conséquent identique de part et d’autre de la membrane tympanique (ce principe sera évoqué lors de la présentation de l’accommodation auditive en rapport avec la protection périphérique de l’oreille, vide infra) [5, 57, 69].

1.3.4. Les osselets auditifs

a) Topographie et conformation des osselets auditifs

Ils sont au nombre de trois : le marteau {Malleus}, l’enclume {Incus} et l’étrier {Stapes}. Ils se font suite depuis la membrane tympanique jusqu’à la fenêtre vestibulaire, traversant ainsi la cavité tympanique (schéma 17) [57, 147, 183].

→ Le marteau se compose d’une tête {Caput mallei}, d’un col {Collum mallei} supportant trois processus : rostral {Processus rostralis}, musculaire {Processus muscularis} et latéral {Processus lateralis} ; et d’un manche {Manubrium mallei}.

→ L’enclume comprend un corps {Corpus incudis}, s’articulant à la tête du marteau et se poursuivant par deux branches : une courte {Crus breve} et une longue {Crus longum}, cette dernière se terminant parfois par un processus lenticulaire {Processus lenticularis}.

→ L’étrier, quant à lui, se compose d’une tête {Caput stapedis}, s’articulant au processus lenticulaire de l’enclume, sous laquelle se trouvent un processus musculaire et deux branches, une rostrale {Crus rostrale} et l’autre caudale {Crus caudale} ; ces deux branches se rattachent à la base de l’étrier {Basis stapedis}, située contre la fenêtre vestibulaire.

Schéma 17 – Représentation schématique d’une vue rostro-médiale des osselets auditifs (d’après [183]).

LEGENDE :

A- Ossicula auditus 1- Caput mallei 7- Corpus incudis 11- Caput stapedis B- Malleus 2- Collum mallei 8- Crus breve 12- Crus rostrale C- Incus 3- Processus lateralis 9- Crus longum 13- Crus caudale D- Stapes 4- Processus rostralis 10- Processus lenticularis 14- Basis stapedis

5- Processus muscularis

b) Moyens d’union des osselets auditifs et leur musculature associée

→ Ces osselets sont mobiles, articulés entre-eux par des articulations synoviales, et soutenus par des ligaments {Ligamenta ossiculorum auditus} [121, 147]. On trouve aussi deux muscles striés squelettiques associés à cette chaîne d’osselets : le muscle tenseur du tympan {Musculus tensor tympani} et le muscle stapédien {Musculus stapedius} (schémas 12 et 18) [57, 183].

→ Le muscle tenseur du tympan relie le processus musculaire du marteau à la fosse du tenseur du tympan, située dans la paroi osseuse de la cavité tympanique, à proximité de l’ostium tympanique de la trompe auditive. Ce muscle est innervé par le nerf tenseur du tympan {Nervus tensor tympani} (ce nerf est issu du nerf mandibulaire, sous-division du nerf trijumeau V).

Le muscle stapédien, quant à lui, s’étend du processus musculaire de la tête de l’étrier à la fosse du muscle stapédien dans la paroi osseuse de la cavité tympanique. Il est innervé par le nerf stapédien {Nervus stapedius} (issu du nerf facial moteur VII).

La contraction de ces deux muscles permet de régler la tension de la chaîne des osselets et de réduire ainsi leurs mouvements, protégeant par ce fait les structures de l’oreille interne (il s’agit du réflexe ossiculaire, vide infra) [5, 57, 69, 147].