Nombre d'amplitudes
5. Les s´equences d’impulsions : PICOB
Le but des impulsions ´etudi´ees jusqu’ici est de les utiliser en s´equences afin d’encoder
l’informa-tion de la mˆeme mani`ere que l’on cr´ee des mots en concat´enant des lettres. Nous pr´esentons ici une
´etude pratique qui vise `a cr´eer des s´equences d’impulsions semi-guid´ees afin de coder des
com-posants ´electriques pour une application que nous d´ecrirons dans le chapitre IV [140]. Globalement,
le but est d’utiliser la multimodalit´e, et en particulier l’haptique, pour repr´esenter des sch´emas de
cir-cuits ´electriques. Cette application est destin´ee aux enfants d´eficients visuels, afin de les aider `a
com-prendre la notion de circuits ´electriques. Nous cherchons `a repr´esenter les principaux composants
en utilisant l’haptique. Nous avons donc d´ecid´e d’utiliser des s´equences d’impulsions semi-guid´ees.
Cette exp´erience a pour objectif d’´evaluer la conception initiale de nos s´equences, et de d´etecter les
probl`emes pouvant ˆetre caus´es par la concat´enation de plusieurs impulsion.
5.1. Conception
Nous avons choisi les param`etres et leurs valeurs d’une part par rapport aux r´esultats des
exp´eriences sur les impulsions individuelles d´ecrites pr´ec´edemment. Ainsi nous avons privil´egi´e le
param`etre de direction car dans l’´etude pr´ec´edente c’´etait le param`etre le plus facilement reconnu.
D’autre part nous avons ´evalu´e nos besoins. Les circuits ´etant destin´es `a des enfants d’´ecole primaire
et de coll`ege, nous n’avons besoin au maximum que d’une dizaine de composants.
Nous avons vu dans les exp´eriences pr´ec´edentes que la perception de l’amplitude peut varier selon
l’amplitude pr´ec´edente `a cause de la prise en main du stylet. Cet effet risque de se renforcer et ainsi
d’empˆecher une reconnaissance efficace. Nous avons donc d´ecid´e de n’utiliser qu’une seule
ampli-tude dans cette exp´erience (0,8cm). Concernant la direction, les circuits utilisant ces s´equences se
trouveront sur le plan horizontal. Afin de ne pas interf´erer entre l’exploration du circuit et la
recon-naissance des composants, nous n’allons utiliser que les directions perpendiculaire `a ce plan. Nous
utilisons donc deux directions :hautetbas. En utilisant de une `a trois impulsions nous pouvons donc
cr´eer14 s´equences, et de une `a quatre impulsions nous pouvons cr´eer 30 s´equences d’impulsions.
Cependant nous voulons prendre en compte les sym´etries (figure 14). En effet, si nous ne prenons
pas en compte la premi`ere sym´etrie, le sens peut diff´erer selon le sens de lecture. Cette sym´etrie peut
ˆetre utilis´ee dans notre cas pour coder les composants polaris´es : les composants non polaris´es
peu-vent utiliser des s´equences sym´etriques et les composants polaris´es peupeu-vent utiliser l’une ou l’autre
s´equence asym´etrique selon sa disposition. Ainsi quel que soit le sens de lecture, le composant pourra
ˆetre identifi´e, et l’assym´etrie pourra ˆetre utilis´ee pour identifier le p ˆole positif. La seconde sym´etrie
donne des codes invers´es : les impulsions vers le haut deviennent des impulsions vers le bas, et
vice-versa. Cette sym´etrie peut ˆetre mise `a profit pour coder le sens du courant. Notons que certaines
s´equences peuvent ˆetre ambigu¨es si on utilise cette sym´etrie, car la composition de cette sym´etrie
avec la premi`ere donne l’identit´e (exemple :haut−haut−bas−bas).
Symétrie 1
Sy
m
ét
rie
2
Figure 14– Sym´etrie des s´equences
Dans cette ´etude nous allons donc utiliser des s´equences de1 `a4impulsions, en supprimant les
sym´etries : sur les quatre s´equences de la figure 14 nous ne retenons que la premi`ere. Nous
suppri-mons aussi deux s´equences de4impulsions poss´edant une ambigu¨ıt´e au niveau de la composition
des deux sym´etries lors de la lecture. Nous obtenons les9s´equences pr´esent´ees dans sur la figure 15.
1 2 3 4 5
6 7 8 9
Figure 15– S´equences d’impulsions utilis´ees
5.2. M´ethodologie
Cette exp´erience a ´et´e r´ealis´ee avec11utilisateurs d´eficients visuels ˆag´es de9`a23ans (moyenne=
14 ans,σ = 4,5 ans, voir table 2). Deux d’entre eux ´etaient aveugles, les autres ayant une vision
r´esiduelle. Ces derniers avaient les yeux band´es pendant les exp´eriences, non pas pour les comparer
aux aveugles mais pour ne mesurer que l’impact du retour haptique en ´eliminant les ´eventuels
in-dices visuels. Les utilisateurs avaient pour instruction d’utiliser leur main dominante pour tenir le
stylet du PHANToM pendant les tests.
Utilisateur Sexe Ageˆ Vision
1 M 23 Vision r´esiduelle
2 M 20 Aveugle
3 M 18 Aveugle
4 F 15 Vision r´esiduelle
5 M 14 Vision r´esiduelle
6 M 12 Vision r´esiduelle
7 F 12 Vision r´esiduelle
8 M 12 Vision r´esiduelle
9 F 10 Vision r´esiduelle
10 M 10 Vision r´esiduelle
11 M 9 Vision r´esiduelle
Table 2– Utilisateurs
Les sessions de tests commencent par des explications par l’exp´erimentateur, puis par une session
d’entraˆınement. Dans cette session l’exp´erimentateur montre `a l’utilisateur quelques s´equences.
Ensuite pendant le test, l’exp´erimentateur fait sentir une s´equence que l’utilisateur peut parcourir
autant de fois qu’il le souhaite. Une fois qu’il l’a m´emoris´ee, l’utilisateur peut explorer les4
proposi-tions de r´eponse autant de fois qu’il le d´esire avant d’indiquer laquelle est identique.
Comme les s´equences test´ees dans cette exp´erience seront utilis´ees dans un logiciel d’exploration
de circuits ´electriques et que ces circuits seront dans le plan horizontal, les s´equences pourront ˆetre
lues selon diverses orientations dans ce plan. Nous n’utilisons que deux orientations : d’avant en
arri`ere et de droite `a gauche. Nous avons donc divis´e l’exp´erience en deux s´eries : dans la premi`ere
les propositions sont orient´ees comme la s´equence initiale, c’est-`a-dire de gauche `a droite. Dans la
seconde s´erie la s´equence initiale est toujours orient´ee de gauche `a droite, mais les propositions sont
d’avant en arri`ere.
S´erie 1
S´equence Propositions
1 2 1 3 6
4 3 2 4 8
6 2 6 3 5
8 7 8 4 5
9 9 7 6 4
S´erie 2
S´equences Propositions
4 4 8 3 2
1 6 2 3 1
6 5 2 6 3
9 9 7 6 4
8 7 8 4 5
Table 3– S´equences `a reconnaˆıtre et les propositions
Les s´equences `a reconnaˆıtre et les propositions des deux s´eries sont r´esum´ees dans la table 3.
Les s´equences `a reconnaˆıtre ont ´et´e choisies afin de varier le nombre d’impulsions, la direction des
impulsions et le nombre de parties croissantes et d´ecroissantes. Les s´equences `a comparer ont ´et´e
choisies de la mˆeme mani`ere.
Ces tests ont ´et´e r´ealis´es avec des enfants d´eficients visuels. Cette particularit´e a plusieurs
implica-tions sur le protocole, les r´esultats et les analyses. Au niveau du protocole, nous ne pouvons effectuer
qu’une seule session `a cause de la disponibilit´e des utilisateurs. De plus les sessions ne peuvent
pas durer trop longtemps, d’une part car les utilisateurs ne sont pas disponibles tr`es longtemps,
et d’autre part car nous voulons ´eviter d’introduire un facteur de fatigue. Pour ces raisons, nous
avons peu de donn´ees sur les utilisateurs. De plus la difficult´e `a trouver des utilisateurs d´eficients
visuels fait que nous avons une tranche d’ˆage large, et une vari´et´e de d´eficiences. En particulier
les jeunes utilisateurs sont plus lents pour r´ealiser les tˆaches, et moins concentr´es. C’est la raison
pour laquelle il y avait peu de s´equences `a identifier, et que les propositions ´etaient restreintes.
Chaque utilisateur apporte donc des ´el´ements pour l’analyse, mais il est difficile de raisonner
sur le groupe en entier. La faible quantit´e de donn´ees r´ecolt´ee ne permet pas de faire une ´etude
statistique pouss´ee. Cette ´etude s’apparie donc plus `a une ´etude de cas. Notre but est donc de
d´eceler les erreurs de conception des s´equences en analysant les r´esultats de chaque utilisateur.
Nous avons pour cela enregistr´e le nombre de fois que chaque s´equence a ´et´e parcourue en plus
des r´eponses donn´ees par les utilisateurs. Ainsi nous pourrons d´eceler les h´esitations des utilisateurs.
En plus des constatations qui constitueront la majeure partie de notre analyse, nous allons v´erifier
Dans le document
Contributions à la dissémination d'informations haptiques dans un environnement multimodal
(Page 139-143)