La taille a un effet significatif sur la performance des utilisateurs, que ce soit dans S2 ou dans
S3. Les grands motifs ´etaient significativement plus faciles `a identifier que les plus petits. En effet
il y avait significativement plus d’erreurs de reconnaissance de petits Tactons dans S2 (W = 0,0,
p <0,01) etS3(W = 0,0,p <0,01). Le pourcentage m´edian de petits Tactons mal interpr´et´es dansS3
est de28,13%, pour15,63%avec les grands Tactons. Parall`element, dansS2 on obtient16,67%pour
les petits Tactons et5,21%pour les grands. En analysant les r´esultats au niveau des dimensions, on
remarque que cet ´ecart de r´esultat est d ˆu `a une diff´erence significative sur la dimension de direction
S2 S3 T4
0
1
2
3
4
5
6
Condition
T (bits/Tacton)
Figure 15– Transmission d’information pour les conditionsS2,S3etT4
dansS2 (W = 0,0,p < 0,01) et S3 (W = 0,0, p < 0,01). Dans S3, les taux d’erreur m´edians sont
respectivement de2,08%et16,67%pour les taillesgrandetpetit. De mˆeme, dansS2, les taux d’erreur
m´edians sont de2,08%pour les grands tactons et14,58%pour les petits.
Les utilisateurs ont aussi requis significativement plus de temps pour explorer les petits Tactons
que les grands, que ce soit dansS2 (W = 6,0,p <0,04) ou dansS3 (W = 6,0,p < 0,04). PourS3les
participants ont ressenti les Tactons pendant respectivement1,94set2,27savant de r´epondre pour
les grands Tactons et les petits. De mani`ere analogue dansS2les utilisateurs ont ressenti les Tactons
pendant1,97set2,62spour reconnaˆıtre les grands et les petits Tactons.
4.4. Discussion et conclusion
En pr´eambule nous pouvons constater que la m´ethode utilis´ee pour analyser les r´esultats affecte
le point de vue sur les r´esultats. Si nous regardons les taux d’erreur, il y a significativement moins
d’erreurs lorsque l’on n’utilise que deux vitesses par rapport `a quand on utilise trois vitesses. Ceci
est pr´evisiblement d ˆu `a une plus grande difficult´e `a distinguer les valeurs de la dimension vitesse.
Ce r´esultat est int´eressant et dans un sens confirme les r´esultats de Brownet al.[31]. Les remarques
des participants sur les unit´es temporelles des Tactons confirment les r´esultats de Brown qui r´ev`elent
que l’ajout d’une troisi`eme valeur pour une comparaison relative peut augmenter significativement
la complexit´e de la tˆache pour l’utilisateur. Ces donn´ees sugg`erent qu’il est pr´ef´erable de n’utiliser
que deux vitesses.
Si on examine les donn´ees ainsi, on ignore les gains obtenus par l’ajout d’un niveau suppl´ementaire
pour cette dimension. En effet cette valeur suppl´ementaire permet de transf´erer plus d’informations
`a l’utilisateur grˆace `a un seul Tacton. Ce gain est r´ev´el´e par les r´esultats de transmission
d’informa-tions, qui montrent que la quantit´e d’informations transmises `a l’utilisateur est significativement
plus importante, malgr´e ce surplus d’erreurs. Il est cependant important de prendre des pr´ecautions
lors de la cr´eation d’interface car le co ˆut de ce surplus d’erreur peut ˆetre ´elev´e.
Les interactions significatives entre la direction et la taille sugg`erent que ces dimensions ne sont
peut ˆetre pas ind´ependantes sur une petite matrice tactile. Ceci est peut ˆetre d ˆu au fait que ces
deux dimensions utilisent le mˆeme param`etre : le motif tactile. La performance des utilisateurs
montre que les petits Tactons sont significativement plus difficiles `a distinguer que les grands. Ceci
confirme la difficult´e `a identifier les Tactons `a peu de picots lev´es identifi´ee dans la section 3. Lorsque
nous choisissons les dimensions pour des Tactons multi-dimensionnels, celles-ci ne devraient pas
interf´erer. Cependant r´eduire la taille d’un motif affecte la perception des formes par les utilisateurs
dans les deux conditionsS2etS3.
Nous avons montr´e par l’exemple qu’il est possible de coder plusieurs informations `a l’aide de
nos Tactons. Dans la section suivante nous allons utiliser des Tactons multi-dimensionnels dans un
syst`eme de guidage permettant d’explorer des formes g´eom´etriques.
5. Exploration de formes g´eom´etriques
Les Tactons que nous avons conc¸us peuvent servir dans de nombreux contextes. Nous avons choisi
de repr´esenter des directions car cela permet de cr´eer des syst`emes de guidage, et ainsi aider un
utilisateur `a explorer des environnements de mani`ere non visuelle. Une partie de nos Tactons ont ´et´e
utilis´es par Crossan et Brewster pour guider un utilisateur dans un labyrinthe [45]. Ils ont utilis´e des
Tactons mono-dimensionnels, avec4directions. L’exploration ´etait r´ealis´ee `a l’aide d’un PHANToM.
Ils ont compar´e l’utilisation de Tactons statiques et de Tactons dynamiques en vagues. Les utilisateurs
´etaient plus efficaces avec les Tactons statiques. Nous avons d´ecid´e d’´etudier en collaboration avec
cette ´equipe l’exploration de formes g´eom´etriques `a l’aide d’une souris VTPlayer.
5.1. Modes d’exploration
L’exploration de formes g´eom´etriques de mani`ere non visuelle n’est pas une tˆache facile. La
m´ethode que nous utilisons utilise le retour tactile. Il a ´et´e montr´e par plusieurs ´etudes que la simple
traduction des pixels en picots n’est pas efficace [55, 84]. Ceci est d ˆu `a plusieurs probl`emes, dont le
fait que le sens tactile ne permet en g´en´eral de n’avoir qu’un aperc¸u local de la forme `a explorer.
D’autre part les d´eficients visuels utilisent leurs dix doigts pour explorer les sch´emas sur papier en
relief, alors que sur les syst`emes interactifs ils ne peuvent utiliser g´en´eralement qu’un ou deux doigts.
M´ethodes existantes.
Nous avons vu dans la section 3.3.3 du chapitre I une approche propos´ee par Ziat et
al. [179, 178, 180, 181]. Ils utilisent une technique de zoom afin de pouvoir explorer les formes
`a plusieurs ´echelles. La m´ethode utilis´ee effectue aussi une simple transcription des pixels, mais
contourne le probl`eme du point de vue local. Cependant selon l’´echelle les d´etails des objets peuvent
disparaˆıtre, et rien ne garantit que l’utilisateur explorera les d´etails une fois qu’il aura chang´e le
niveau de zoom.
Petitet al.utilisent une autre approche consistant `a utiliser des textures [134]. En variant les effets
haptiques, il est possible de cr´eer une simili-coloration qui aide `a cr´eer une plus grande vari´et´e de
d´etails. Malheureusement ce genre de textures n’est pas r´ealisable avec autant de pr´ecision avec
des matrices `a picots de taille r´eduite. Nous allons donc proposer une autre approche, utilisant les
matrices de picots de la souris VTPlayer.
Dans le document
Contributions à la dissémination d'informations haptiques dans un environnement multimodal
(Page 96-99)