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dans des conditions isocinétiques

2. Matériel et méthodes

4.2 Les relations moment-vitesse et puissance-vitesse

Les vitesses de contraction sélectionnées pour décrire les relations moment- et puissance-vitesse (i.e., 45, 60, 90, 160 et 180 deg/s) ont été choisies en accord avec les études précédentes qui ont utilisé une, deux ou trois vitesses isocinétiques comprises entre 45 et 180 deg/s (Julia et coll., 2010; Claiborne et coll., 2009; Dugailly, 2005; Arokoski et coll.,2002; Emery et coll., 1999; Cahalan et al., 1989; Tippett, 1986; Poulmedis, 1985; Smith et coll.,1981). D’autres

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auteurs ont choisi des vitesses plus lentes (Costa et coll., 2010; Tis et coll., 1991), mais notre protocole étant destiné à évaluer des sujets lombalgiques par la suite, il nous semblait difficile pour cette population de proposer des vitesses très lentes du fait du risque de compensation important qui pouvait apparaitre. Nous avons également fait le choix de ne pas utiliser de vitesses très lentes afin de limiter le risque de douleurs qui peuvent apparaitre suite à la réalisation d’un mouvement de grande amplitude (i.e., 70deg) contre une résistance importante.

Les relations moment-vitesse que nous avons obtenues dans notre étude sont linéaires pour les deux types de mouvements (flexion et extension). Ce résultat est en accord avec d’autres études portant sur les membres inférieurs (Seck et coll., 1995 ; Sargeant et coll., 1981, McCartney et coll., 1983) et le tronc (Ripamonti et coll., 2008) dans des conditions isocinétiques. Par conséquent, les relations puissance-vitesse présentaient toutes une forme polynomiales du second ordre et pour les muscles fléchisseurs et extenseurs de hanche, conformément à ce que l’on retrouve dans la littérature pour des études portant sur les membres inférieurs (Sargeant et coll., 1981, McCartney et coll., 1983) et le tronc (Ripamonti et coll., 2008). Cependant, les relations obtenues pour la gamme de vitesses étudiées ne présentent que la partie ascendante de la courbe. Ces résultat sont identiques à ceux que l’on retrouve dans d’autres études dans des conditions iso-inertielles pour des mouvements de développés couchés (Rambaud et coll., 2008) et de squat (Rahmani et coll., 2001), ou dans des conditions isocinétiques lors d’extension ou de flexion du tronc (Ripamonti et coll., 2008). Le point commun de ces différents mouvements, tout comme les mouvements de flexion et d’extension de la hanche, est de faire intervenir plusieurs groupes musculaires. On peut supposer que l’association de ces différents groupes musculaires peut expliquer une relation puissance-vitesse incomplète. Ce n’est, par exemple, pas le cas d’un mouvement mono-articulaire tel que l’extension des genoux pour lequel un seul groupe musculaire intervient, et pour lequel la relation puissance-vitesse est

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décrite complètement (Rahmani et coll. 1999). On peut également attribuer cette relation incomplète par une gamme de vitesse trop restreinte (la plus grande vitesse de contraction proposée dans notre étude étant de 180 deg/s, et la plus petite Toutefois, proposer des vitesses de contraction plus élevée ne semble pas réaliste puisque le temps au cours duquel sujet est effectivement capable d’atteindre la vitesse isocinétique demandée diminue avec l’augmentation de la vitesse de contraction. Ainsi, à 180deg/s, les sujets ne travaillent effectivement 180deg/s que sur un laps de temps de 200ms, alors que pour une vitesse égale à 45 deg/s, la contraction est maintenue pendant 1200ms. Proposer des vitesses isocinétiques plus importantes sur les mouvements de flexion et d’extension de hanche ne nous semble donc pas pertinent, car le mouvement sera alors très explosif sans aucune certitude d’atteindre la vitesse de contraction choisie (Julia et coll., 2010). L’hypothèse d’une gamme de vitesse restreinte est également étayée par le fait que nous retrouvons une différence significative entre T0 et Tpeak

obtenue à la plus petite vitesse isocinétique. Là encore, proposer des vitesses de contraction plus lentes (correspondant à soulever des charges lourdes) nous apparait difficilement acceptable, d’autant plus dans le cas de sujets fortement déconditionnés, comme les patients atteints de lombalgies chroniques.

Dans le cadre de cette gamme de vitesse, la détermination de la Pmax qu’un sujet est capable de produire passe nécessairement par l'utilisation de l’équation polynomiale du second ordre. Or, la comparaison de la valeur extrapolée à partir de cette relation et la puissance calculée pour la plus grande vitesse de mesure utilisée dans notre étude (i.e., 180 deg/s) ne sont pas significativement différentes. Dans tous les cas, la relation significativement linéaire des relations moment-vitesse nous autorise également à estimer la Vopt et la Pmax comme l’ont fait d’autres auteurs (Yamauchi et coll. 2009, Vandewalle et coll. 1987), à savoir : Vopt= ½ V0 et

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aucune différence significative. On peut dès lors considérer la Pmax extrapolée comme acceptable.

5. Conclusion

Cette étude a permis de montrer qu’il était possible d’établir des relations moment-vitesse et puissance-vitesse fiables au niveau des muscles fléchisseurs et extenseurs de hanche, et ainside déterminer avec précision différents paramètres mécaniques externes (T0, V0, Pmax, Vopt). Dans le cadre général d’une évaluation clinique, l’absence de différence significative entre les deux membres inférieurs permet d’utiliser cette évaluation isocinétique en routine clinique, en prenant le membre sain en référence (Calmels, 1998). Ce protocole peut donc être appliqué à différents domaines du réentrainement à l’effort et de la rééducation. L’utilisation des relations moment-vitesse et puissance-vitesse permet de déterminer s’il existe un déficit au niveau de la force ou de la puissance. De plus, il permet de proposer des vitesses isocinétiques adaptées aux objectifs de rééducation adaptées pour chaque patient. Ce protocole d’évaluation peut être utilisé notamment pour l’évaluation des sujets lombalgiques chroniques afin de déterminer s’il existe un déséquilibre entre les deux côtés, ou au niveau du ratio fléchisseur/extenseur de hanche, qui pourrait être en lien avec les déséquilibres que l’on retrouve au niveau du tronc.

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Etude 3

Evaluation des muscles fléchisseurs et extenseurs de hanche chez