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Les répertoires linguistiques prémigratoires

Chapitre 4 : Les pratiques linguistiques chez les familles d’immigrants d’origines burundaise et sénégalaise à

4.2 Les répertoires linguistiques

4.2.1 Les répertoires linguistiques prémigratoires

4.2.1.1 Les langues nationales et les langues maternelles

Avant leur arrivée à Québec, les personnes rencontrées connaissaient et maîtrisaient les langues nationales de leurs pays d’origine soit le kirundi (Burundais) et le wolof (Sénégalais). C’est aussi le cas de leurs conjoints et des enfants qui sont nés dans ces pays.

Pour l’ensemble des Burundais rencontrés et de leurs conjoints, le kirundi a été acquis dans le cercle familial. Une des répondantes explique : « nturinda no kuciga ukivukiramwo » 1 (Monique, Burundaise). Cette notion qu’on pourrait traduire d’inné renvoie au caractère exclusif de cette langue qui détenait la place principale dans les communications familiales et les interactions dans le voisinage. C’est la langue nationale et commune à tous les Burundais (Ntahonkiriye, 1996; Leclerc, 2017) et la question de sa transmission ne se pose donc pas.

Dans certaines familles, parler le kirundi est même impératif. C’est le cas de la famille de Mireille dont le père avait des règles strictes concernant l’usage du kirundi dans la maison :

C'est mon père qui écoutait la radio et j'étais avec lui et mon père toujours ... on l'écoutait en kirundi. Parce que même si on parlait bien kirundi pour mon père ce n'était

pas assez. Parce que le kirundi aussi est compliqué et tu peux…comme quand mon grand-père disait des choses moi je ne comprenais pas trop. Et pour mon père, il fallait apprendre ce kirundi du fond fond […] il fallait vraiment raconter des histoires et pas en kirundi superficiel, il fallait utiliser un vrai kirundi comme lui l’appelait ça.

Pour lui, quelqu’un qui ne maîtrise pas sa langue « n'a pas d'identité ». Ainsi, pour encourager la maîtrise du kirundi : le père de Mireille mettait la radio en kirundi, il leur faisait raconter des histoires en kirundi le soir (récits d’histoire – imigani) et parfois leur donnait des remarques du genre : « non ça, ça ne tient pas la route, non ce n'est pas puissant comme kirundi ». Le père de Mireille qu’on peut qualifier de « défenseur de la langue » (Scetti, 2019) aura su transmettre l’amour du kirundi comme nous le verrons plus tard dans la section sur la transmission, car, ceci a eu un impact vraisemblable sur la place accordée à la transmission de cette langue aux enfants de Mireille.

Les fonctions du kirundi sont ainsi résumées dans la citation de Jean-Pierre : « Au niveau familial, le kirundi occupait la...comme une langue maternelle, langue d'échange, langue de communication, et au niveau familial, il occupait la place de choix. Je dirais elle était prépondérante, donc on parlait uniquement dans cette langue [...] ».

Chez les Burundais donc, le kirundi est la principale langue familiale et permet la transmission des codes et mœurs burundais. Sa connaissance va de soi.

Du côté des Sénégalais, nous avons observé des similarités et divergences avec les cas burundais. Ceux-ci font référence notamment aux éléments mentionnés dans le contexte d’origine. Le wolof, langue nationale du Sénégal, est connu et maîtrisé par l’ensemble de nos répondants d’origine sénégalaise. Pourtant, le lieu d’acquisition n’est pas le même pour tous. Pour une grande majorité, le wolof a été transmis lors de la socialisation primaire. Dans deux cas (Aïssatou et Cheikh), le wolof n’a pas été appris à la maison.

Le wolof est la langue représentative de l’ethnie wolof, cependant, celle-ci est la langue la plus parlée par la population sénégalaise. Des Sénégalais de notre échantillon qui ne sont pas wolof seulement deux ont appris la langue maternelle de leurs parents. Aïssatou et Cheikh, respectivement d’ethnie sérère et peul sont nés à Fatick et à Matam et ont appris la langue de leurs parents. Aïssatou, dont la langue maternelle est le sérère, a appris le wolof dans le

voisinage (Fatick). Cheikh, dont la langue maternelle est le peul, a appris le wolof lorsqu’il a quitté son village natal (Matam) pour poursuivre ses études secondaires à Saint-Louis. Originaire de la région de Fatick où elle est née, Aïssatou a appris le sérère à la maison. Elle a toujours communiqué en sérère à sa famille et aux habitants de son village. Globalement, on parlait sérère dans son village, sauf à quelques familles à qui on parlait en wolof. En allant poursuivre ses études primaires à Dakar chez un de ses oncles, elle a davantage communiqué en wolof en dehors du domicile familial. Lorsque nous lui demandons où elle a appris le wolof elle répond que : « le wolof quasiment tout le monde le parle au Sénégal, donc on l’apprend dans la rue et à l'école ». À Dakar, les jeux se déroulent en wolof, et à l’école elle parlait principalement en wolof.

Cheikh né à Matam parlait exclusivement le peul dans sa région jusqu’à ce qu’il la quitte pour ses études secondaires. Cheikh a appris le wolof en allant vivre à Saint-Louis pour le lycée (au secondaire). Il nous raconte son expérience qui a mené à une transition linguistique.

Ça a été très facile quand même, parce que j'arrive à Saint-Louis, je suis tout jeune puis…les élèves de ma classe en majorité c'est des wolofs [...] Mais vous arrivez dans une grande ville où on parle aussi wolof, il y a des Peuls, mais de façon générale à l'école les gens que j'ai rencontrés c'est des gens qui parlaient wolof et du coup l'apprentissage de la langue a été très facile pour moi, d'autant plus que le wolof fait partie des langues les plus accessibles, les plus faciles. C'est un peu de mélange de français, il y a pas mal de mots qui rentrent qui sont français.

À son école primaire, au village (Matam) il parlait peul et français. Il vivait dans une zone rurale peule. Il a appris à l’écrire et l’enseigner. Selon lui, cette langue s’effrite progressivement avec le temps parce que ce n’est pas une langue facile à enseigner. « L'oral paraît facile, mais l'écrit ne l'est pas pour autant. Ça demande vraiment une pratique » (Cheikh, Sénégalais).

Cette prépondérance du sérère et du peul dans les régions de naissance d’Aïssatou et Cheikh s’explique par le fait que le wolof n’y est pas la langue la plus parlée. À Fatick, les locuteurs du sérère étaient plus nombreux et représentaient plus de la moitié de la population en 2002 (58%). À Matam, c’étaient presque la quasi-totalité de la population (93,7%) qui parlaient couramment le pulaar (même chose que peul) (Niang Camara, 2010).

Pourtant Aïssatou et Cheikh sont loin d’être les seuls à ne pas être d’ethnie wolof, trois autres répondants (Astou, Aminata et Bineta) ont retenu notre attention. Contrairement à ces derniers, les parents d’Astou, Aminata et Bineta ne sont pas wolof, pourtant les communications familiales se déroulaient en wolof.

Née à Kaolack, Bineta est d’ethnie sérère, mais parlait le wolof à la maison. En effet, ses parents lui ont transmis le wolof, car dans cette région du centre du Sénégal, le wolof est une langue prédominante (Ibid.). Elle ne parle pas bien le sérère, mais les autres membres de sa famille qui n’ont pas vécu à Kaolack parlaient sérère. Elle dit comprendre un peu le sérère, mais ne peut pas répondre, elle répond en wolof. Ses parents parlaient entre eux sérère des fois, mais le plus souvent c'était le wolof. Lorsqu’on l’interroge sur les raisons du choix de ses parents, elle dit ne pas savoir pourquoi, elle pense que c'est peut-être à cause du milieu et le fait que sa mère ne comprenait pas bien le sérère. Mais dans la famille de son père, tout le monde parlait sérère et sa grand-mère ne comprenait pas le wolof. Mais avec ses frères et sœurs tous parlaient wolof : « mais nous on parlait wolof parce qu'on jouait avec des enfants, on parlait wolof en jouant avec les autres » (Bineta, Sénégalaise).

Astou et Aminata, respectivement d’ethnies sérère et diola, sont nées et ont grandi à Dakar. Leurs parents ne leur ont pas transmis leurs langues maternelles, mais au contraire les communications familiales se déroulaient principalement en wolof. Aminata explique : « Au Sénégal, on a plusieurs dialectes, il paraît qu'il y en a plus de 250, donc pour parler en commun une langue c'était le wolof. Parce qu'on était dans la capitale donc il fallait parler la langue qui prédominait dans la capitale ».

Ainsi chez les Sénégalais, la région de naissance est un facteur déterminant dans l’appropriation du wolof comme langue maternelle. L’origine ethnique des répondants sénégalais conjointement avec la région de naissance détermine la langue maternelle de nos répondants. Notons également l’importance qu’occupent le sérère et le puular : pour Aïssatou, la langue maternelle a une place très importante dans sa famille d’origine. Elle explique que chez les sérères, c’est mal vu de mettre en avant le wolof plus que sa langue maternelle : « Ma grand-mère, elle quand tu parles wolof à la maison elle te dit: eh depuis quand tu es wolof toi? Pourquoi tu ne parles pas ta langue? Des choses comme ça ». Elle

laisser ta langue maternelle pour prendre celle de l'autre? » Ceci s’explique par le fait que chez les Peuls et les Sérères, c’est presque un affront de parler en wolof avec les personnes de la même origine ethnique.

De ce fait, au Sénégal, pour connaître les langues parlées il semblerait que la répartition géographique (localisation géographique) soit un aspect qui pourrait influencer la langue qui est transmise (Niang Camara, 2010).

Bien au-delà de la place de ces langues dans la famille, le kirundi et le wolof sont aussi les langues du voisinage. Un exemple au Burundi, dans le voisinage « tous parlaient uniquement le kirundi parce que c'est une langue parlée par tout le pays et que tout le monde comprend » (Jean-Pierre, Burundais).

En plus de « naître dedans », la particularité du kirundi est qu’il est enseigné à l’école. Une grande majorité de nos répondants ont notamment fait leurs premières années du primaire en kirundi. Le kirundi est enseigné dans tous les cycles de l’école primaire et au secondaire. À l’école publique, les premières années du primaire toutes les matières sont enseignées en kirundi jusqu’en 3e primaire où c’est le français qui prend le relais. Une grande majorité des

parents d’origine burundaise rencontrée ont suivi un enseignement primaire en kirundi à l’exception de Carine qui a étudié à l’école privée. En effet, contrairement aux écoles publiques, les écoles privées dispensent l’ensemble des niveaux scolaires en français. Cependant, pour les deux sortes d’écoles, le kirundi fait l’objet d’un cours au secondaire. Le kirundi est donc une langue écrite et enseignée et celui-ci fait même l’objet d’un examen à la fin du secondaire dans le concours national.

Dans le contexte d’origine, le kirundi se distingue du wolof du fait que c’est une langue qui est maîtrisée non seulement à l’oral, mais aussi à l’écrit, en plus d’être l’unique langue nationale. Les Sénégalais que nous avons rencontrés ne savent presque pas tous écrire en wolof. En effet, écrire en wolof implique que l’on connaisse l’alphabet wolof qui est différent de l’alphabet français. Abdou est le seul à en connaître quelques notions. Cet aspect s’explique par le fait que le wolof n’est pas une langue enseignée à l’école sénégalaise. Ce qui fait que les répondants qui la parlent ne savent pas l’écrire dans son alphabet parce qu’on

ne leur a pas enseigné. Toutefois, il existe des cours d’alphabétisation en wolof qui sont principalement donnés à des adultes qui ne sont pas allés à l’école.

Les adultes qui n'ont pas fait d'école…maintenant, on peut dans le cadre du développement communautaire…par exemple, moi j'ai travaillé dans le développement communautaire et la santé maternelle et infantile et on enseigne [aux] femmes les comportements clés en wolof. Donc on en profite pour les alphabétiser, leur apprendre à lire et à écrire en wolof, à compter aussi pour apprendre la gestion de leurs fonds parce que c'est des groupements familiaux (Aïssatou, Sénégalaise).

Ainsi la grande majorité des parents sénégalais ne maîtrise pas le wolof à l’écrit, mais seulement à l’oral.

À l’école, du fait que le kirundi et le wolof sont des langues communes, on parlait dans ces langues dans la cour de l’école pendant les récréations.

La connaissance généralisée du kirundi et du wolof s’explique par le fait que ce sont non seulement des langues nationales au Burundi et au Sénégal, mais ce sont les langues les plus parlées (Maurer, 2014; Leclerc, 2017). Leur usage était généralisé dans le cercle privé, le voisinage et dans la cour de l’école. Toutefois, nous avons retenu quelques exceptions dans nos entrevues.

4.2.1.2 Le français, langue officielle

La langue principale de scolarisation au Burundi et au Sénégal est le français. Ce dernier y détient une place prépondérante (Kadlec, 2010; Maurer, 2014).

Pourtant son apprentissage dans ces deux pays ne se fait pas de la même manière. D’un côté, nous avons le français qui était introduit à partir de la troisième année au primaire chez les Burundais de notre échantillon alors qu’il est introduit dès la première année du primaire chez les Sénégalais. De l’autre côté, le kirundi est la première langue enseignée dans les deux premières années du primaire au Burundi. Ce qui en fait une langue écrite contrairement au wolof qui n’est pas enseigné dans le milieu scolaire.

Au Sénégal, ancienne colonie française, le français est la langue principale de l’enseignement. Contrairement au Burundi, il est la principale langue de l’administration publique aussi.

Au-delà du statut de langue officielle, l’usage du français peut s’étendre jusqu’au sein de la famille. Alors que la grande majorité parle kirundi ou wolof à la maison. Dans un autre registre, dans la famille de Judith, les parents accordent une importance particulière au français :

Mes parents accordaient une très grande importance au français parce que le kirundi était notre langue maternelle. On le parlait très bien, c'était important d'apprendre le kirundi, mais aussi le français c'est une langue au Burundi qui montre aussi le degré de tes études. Je veux dire…si tu parles bien français, ça démontre que tu as fait de très bonnes études, que tu t'es bien appliqué. Donc, mes parents insistaient beaucoup pour qu'on parle français. Ils achetaient des dictionnaires, on était abonné à des centres culturels français. C'était obligatoire chez nous pendant les vacances d'aller au moins trois fois par semaine dans la bibliothèque et ramener des livres. Donc, c'était important, très important!

Dans sa famille, les parents leur parlaient « quelques fois » en français et plus particulièrement au moment des devoirs. Même si la place du kirundi n’est pas contestée, nous notons que les parents de Judith ont entrepris des efforts pour que leurs enfants soient très bons en français. Ce qui démontre la valeur symbolique du français qui est considéré comme la langue permettant l’ascension sociale au même titre que la réussite académique. Nous retrouvons cette même considération chez Fatima dont le père accordait une attention particulière à parler français à ses enfants. Il leur parlait en wolof jusqu'à ce qu'ils aillent à l'école, vers l’âge de 5-6 ans. Le père de Fatima était enseignant et priorisait le français à la maison :

[Le wolof] c’est mes origines du Sénégal, mais, le français…nous on a l'habitude…comme mon père…hum... on discutait beaucoup, on jasait beaucoup. Moi j'ai évolué dans cette atmosphère-là, on parlait français puis on pratiquait puis toute, mais ... le wolof c'est la langue qu'on utilisait couramment [...] c'est notre langue.

Dans une minorité des familles (seulement trois), bien que la langue maternelle prédominait dans les communications familiales, celles-ci pouvaient être secondée par le français. Pour expliquer pourquoi ses parents lui parlaient en wolof (60%) et des fois en français (40%) Aminata explique : « … ben je pense que c'est à cause de la colonisation, parce qu’eux ils ont vécu avec les colons, ils ont l'habitude de parler français. Donc c'était plus facile pour eux peut-être » (Aminata, Sénégalaise).

Dans les trois cas de figure ci-dessus (Judith, Fatima et Aminata), nous notons que la langue maternelle détient sa place privilégiée et son usage n’est pas remis en question bien que les parents mettent une attention particulière sur le français pour que leurs enfants le maîtrisent et le parlent. Ceci démontre que le kirundi ou le wolof ne rentrent pas en compétition avec le français, car chacun a son usage et sa fonction et n’empiète pas sur l’autre. En effet, le français détient une place importante dans les milieux urbains (Ngalassa-Mwatha, 2012) où sa connaissance est très valorisée (Calvet, 2010). Il est ainsi considéré comme « l’autre langue des Africains » (Mendo Ze, 2009 : 12) et le privilège de l’élite scolarisée africaine (Kadlec, 2010).

En plus d’être la langue de scolarisation, le français est la langue de l’administration au Burundi et au Sénégal (Ntahonkiriye, 2007; Niang Camara, 2010; Maurer, 2014, etc.). Cependant, au Burundi : « Dans le milieu professionnel, les dossiers qui étaient traités étaient traités en français. La langue de travail était le français, mais lorsqu'on échangeait, lorsqu'on discutait avec les collègues, on discutait souvent en kirundi. Mais, quand il s'agissait d’écrire des textes, ou de faire des rapports, on les faisait en français » (Jean-Pierre, Burundais). Comme dans le milieu scolaire, les échanges se déroulent davantage en kirundi qu’en français.

Dans le contexte prémigratoire, la langue française est la langue qui est le plus maîtrisée par les personnes d’origine sénégalaise. Chez les Burundais, une minorité a indiqué une situation similaire aux Sénégalais. Cependant, le kirundi est autant maîtrisé à l’écrit et à l’oral par la majorité des Burundais.

4.2.1.3 Autres langues

À l’école, en plus du français, différentes langues sont introduites à des niveaux différents selon le pays. C’est notamment le cas de l’anglais au Burundi. Cette langue n’était pourtant pas très maîtrisée par nos répondants avant d’arriver à Québec.

Au Sénégal, le modèle d’éducation s’inspire de celui en France. Dans ce système, il est possible de choisir entre différentes langues comme seconde langue au secondaire. Ce qui fait que nos répondants d’origine sénégalaise ont déclaré avoir quelques notions de l’espagnol, de l’anglais, du mandarin et de l’allemand. Une seule personne semblait maîtriser

l’anglais avant de s’installer au Québec, car elle aurait approfondi sa connaissance dans le cadre d’un emploi avec une compagnie internationale anglophone (Aïssatou).

Au Burundi, bien que le kiswahili ne soit pas une langue institutionnalisée en soi, certains de nos répondants burundais disaient avoir un niveau intermédiaire. C’est le cas de Jean-Pierre, Monique et Jeanne. Jean-Pierre l’utilisait parfois lorsqu’il allait chez le garagiste. Jeanne l’a appris tout au long de son parcours de réfugiée. Cette langue qui n’appartient à aucune ethnie au Burundi est le leg des échanges commerciaux avec les autres pays limitrophes, mais n’occupe pas de place importante chez nos répondants d’origine burundaise.