• Aucun résultat trouvé

La production du thé est géographiquement limitée à quelques pays du monde situés essentiellement sur les continents africain et asiatique. Elle est très sensible à l’évolution des conditions de croissance et particulièrement au changement climatique. Le choix des zones de production du thé devrait être évalué en fonction des projections climatiques, de la superficie des plantations, des variétés de cultures, des études comparatives, des conditions agro-climatiques, de l’amélioration du matériel de plantation, etc. (CNUCED, 2016).

Sur base du modèle de la simulation de la production du thé dans le monde, la FAO (2018) a dégagé les perspectives de l’industrie du thé sur une décennie.

3.5.1 La production

Selon les projections de la FAO (2018), la production du thé noir à l’international augmentera continuellement jusqu’en 2027 au taux annuel de 2,2% principalement en Chine, au Kenya et au Sri Lanka pour atteindre 4,42 millions de tonnes. Les extensions en Chine pourront être significatives de telle sorte que la production qui en découlera pourra atteindre la production du Kenya. Le thé vert pourra connaître une augmentation de 7,5% par an pour atteindre 3,65 millions de tonnes. La Chine aura une grande part dans cette production : sa production pourra doubler (de 1,53 millions de tonnes en 2015-2017 à 3,31 millions de tonnes en 2027) grâce aux remplacements des variétés existantes par celles plus productives et par l’adoption des pratiques agricoles modernes. La production du thé vert pourra également augmenter au Vietnam au taux de 6,8% malgré la faible qualité du thé du pays qui affecte les recettes d’exportation.

3.5.2 Les exportations

Les exportations du thé sec pourront atteindre 1,66 millions de tonnes en 2027 avec un faible taux (0,91%) de croissance dans les pays africains. Le Kenya maintiendra son leadership et son taux de croissance moyenne annuelle sera de 2,89%. Par contre, les exportations du continent asiatique seront faiblement décroissantes (0,70% en moyenne) excepté le Vietnam qui connaîtra une croissance de 2,6%. En 2027, le volume des exportations du continent asiatique sera de 840.623 tonnes contre 711.816 tonnes du continent africain. Les pays qui augmenteront leurs exportations seront le Kenya (chef de file) suivi de l’Inde, le Sri Lanka, l’Argentine, le Vietnam, l’Ouganda, la Tanzanie, le Rwanda, le Malawi et la Chine. L’exportation du thé vert connaîtra une augmentation annuelle de 5% pour atteindre 605.455 tonnes en 2027. Les exportations sont estimées à 416.350 tonnes pour la Chine, 148.483 tonnes au Vietnam, 12.889 tonnes pour l’Indonésie et 10.445 tonnes pour le Japon. En termes de taux de croissance d’exportation par pays, le Japon et le Vietnam seront considérés

45

comme des leaders. Leurs taux de croissance seront respectivement de 9,3% et 9,0%. La Chine pourra connaître une croissance de 4%.

3.5.3 La consommation

La consommation du thé noir va augmenter de 2,5% par an et atteindra 4,17 millions de tonnes en 2027. Elle augmentera surtout dans les pays producteurs ce qui pourra compenser les baisses prévues dans les pays importateurs de thé traditionnels. Pour les cinq pays leaders dans la production du thé, une croissance annuelle de 5,9% est prévue, surtout en Chine jusqu’en 2027. Les pays africains augmenteront également leur consommation à raison de 9% au Rwanda, 5% en Ouganda, 4,4% au Kenya, 4,4% au Lybie, 4,2% au Maroc et au Malawi. Une faible croissance (environ 2% - 3%) est prévue pour les pays producteurs comme le Bangladesh (3,1%), l’Inde (2,2%), le Sri Lanka (3,3%), la Tanzanie (1,8%) et le Vietnam (2,0%). Les facteurs à l’origine de la croissance de la consommation du thé dans les pays producteurs sont l’augmentation du revenu par habitant, la prise de conscience accrue des bienfaits du thé sur la santé et le processus de diversification du produit qui attire davantage les consommateurs dans de nouveaux segments y compris les jeunes générations. Dans les pays occidentaux, il est prévu une faible croissance de consommation, 0,2% en moyenne. Quelques pays pourront connaître une consommation légèrement supérieure à cette moyenne, notamment l’Allemagne (1,4%), la Pologne (1,3%), les Pays-Bas et la France (0,6%). Il est projeté une décroissance de la consommation du thé noir au Royaume-Uni à cause de la forte concurrence d’autres boissons dont le café.

3.6 Conclusion partielle du chapitre

Le présent chapitre trace le contexte international du secteur théicole. Depuis le lancement de son exploitation dans différents pays, la production du thé n’a pas cessé d’augmenter grâce aux extensions effectuées et aux efforts de marketing consentis. Le thé noir et le thé vert sont les plus produits et commercialisés dans le monde. Ce sont les pays qui ont une faible consommation locale qui exportent la quasi-totalité de leur production. Le thé produit dans plusieurs pays est commercialisé à quelques sociétés multinationales responsables de la fixation du prix. Le prix du thé sec est déterminé principalement par la qualité, l’offre et la demande. La demande est inélastique par rapport au prix, qui est volatile. Le secteur théicole est confronté à de nombreux défis. La pression démographique couplée avec l’urbanisation exercent une grande pression sur les terres arables disponibles. De plus, les petits exploitants considèrent le secteur théicole moins profitable et se tournent de plus en plus vers les activités (agricoles ou non agricoles) plus génératrices de revenus. Le théier est concurrencé par les cultures vivrières pour accéder aux terres arables. A la problématique d’extension est étroitement lié le changement climatique qui occasionne le séchage des sols, l’apparition de nouveaux ravageurs et maladies, la réduction de la biodiversité, l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes, etc. Le chapitre qui suit est un chapitre méthodologique.

4

49

4 Méthodologie de recherche

4.1 Introduction

Le présent chapitre est consacré à la méthodologie employée pour répondre à la question de recherche et aux objectifs fixés. La question de recherche est : Quelle est la contribution du théier dans les stratégies de résilience et d’accumulation des exploitants-théiculteurs ?

Les objectifs spécifiques sont : (i) Inventorier toutes les ressources des exploitants- théiculteurs qui leur permettent d’assurer leur subsistance ; (ii) Mettre en relief les risques et contraintes auxquels les exploitants-théiculteurs font face ; (iii) Analyser les stratégies développées par les exploitants-théiculteurs pour assurer leur survie ; (iv) Mettre en relief la contribution du théier dans les moyens de subsistance des exploitants-théiculteurs ; (iv) Dégager et discuter les défis et contraintes dans la théiculture au pays.

Dans ce chapitre, nous faisons une description de la zone d’étude et de la démarche méthodologique, faisons le point sur le cadre d’analyse et le choix de l’échantillon, décrivons de manière détaillée la conduite de la collecte des données et la méthode retenue pour analyser les données collectées.