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Chapitre 2. La recension des écrits et le cadre théorique

2.3 Les perceptions des IDI lorsqu’elles sont à l’emploi

Étant donné que les recherches réalisées auprès des IDI lors d’un programme d’intégration sont rares, la section qui suit rapporte les résultats d’études effectuées auprès d’IDI déjà à l’emploi. Chez les participantes de ces études, le nombre d’années depuis le début de l’emploi varie entre quelques semaines (Higginbottom, 2011; Takeno, 2010) à 30 ans (Wheeler, Foster, & Hepburn, 2013). Ce qui veut dire qu’elles peuvent avoir immigré depuis plus longtemps que les IDI inscrites dans les programmes d’intégration. De plus, puisque les programmes d’intégration ne sont pas obligatoires dans certains pays, elles peuvent ne pas avoir participé à un programme d’intégration. Ces recherches ne s’inscrivent donc pas dans le même contexte physique et temporel que celui qui concerne ce mémoire. De plus, à l’exception de l’étude de Van Rooyen, Telford-Smith et Strümpher (2010) qui a eu lieu en Arabie Saoudite, toutes les études recensées ont été réalisées dans des pays majoritairement anglophones, soit l’Australie, le Canada, les États-Unis et le Royaume-Uni. Néanmoins, ces résultats peuvent contribuer à mieux comprendre l’expérience vécue par les IDI. Les défis rencontrés en cours d’intégration à l’emploi mentionnés par les IDI seront d’abord décrits pour ensuite rapporter les facteurs qui contribuent à surmonter ces défis, donc à faciliter le passage vers leur nouveau rôle professionnel. Par mesure de référence, l’Annexe A présente une synthèse méthodologique des études recensées portant sur les IDI à l’emploi. 2.3.1 Les défis rencontrés

Durant leur parcours d’intégration, les IDI rencontrent divers obstacles, difficultés ou embûches qui rendent leur cheminement plus laborieux. Le terme défi réfère à tous ces éléments et est utilisé ici pour sa vision plus positive. Les défis rencontrés par les IDI portent sur les démarches administratives, l’appropriation de la langue du pays d’accueil, les ajustements cliniques ainsi que le sentiment de discrimination et d’isolement.

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Les démarches administratives préemploi

Le premier défi auquel les IDI font face concerne les démarches administratives qu’elles effectuent à partir du moment de la décision d’immigrer jusqu’à ce qu’elles soient autorisées à exercer la profession au pays d’accueil. En 2011, dans une étude ethnographique canadienne réalisée auprès de 23 IDI, Higginbottom a mis en lumière les difficultés liées aux demandes d’immigration, à la reconnaissance des acquis et à l’obtention du permis professionnel. Autant lorsqu’elles demeurent au pays d’origine qu’après leur arrivée dans le pays d’accueil, les IDI estiment manquer d’information et de support pour les diriger vers les bonnes ressources (Higginbottom, 2011). La lenteur des démarches est aussi relevée. Par exemple, certaines soulèvent qu’elles étaient déjà embauchées dans un centre hospitalier au pays d’accueil, mais devaient attendre le numéro d’assurance sociale pour débuter cet emploi (Higginbottom, 2011). L’auteure mentionne également que le manque de coordination entre les agences internationales de recrutement et les employeurs complexifie les démarches et augmente les délais (Higginbottom, 2011).

Cette situation importune les IDI, car elle occasionne des soucis financiers imprévus pour elles et, bien souvent, pour leur famille (Higginbottom, 2011). Dans la même année, une étude phénoménologique réalisée aux États-Unis auprès de 20 IDI relève également que les délais des démarches d’immigration et de reconnaissance professionnelle et les nombreux coûts associés incommodent les IDI (Jose, 2011). Précédemment, Walters (2008) avait publié les résultats d’une étude narrative auprès de 16 IDI ayant immigré de l’Asie du Sud à l’Australie et en était arrivé aux mêmes constats. Ce qui dénote qu’autant au Canada, aux États-Unis que du côté de l’Australie, le processus d’immigration et de reconnaissance des acquis demeure difficile, long et dispendieux pour les IDI. Une particularité de ces trois études est que les participantes s’avèrent nouvellement à l’emploi au pays d’accueil (moins de 1 an pour Higginbottom, 2011; moins de 5 ans pour Jose, 2011; appelées « nouvelles recrues » pour Walters, 2008). Ce qui implique donc que les démarches sont récentes et qu’elles les ont en mémoire au moment des entretiens, contrairement à d’autres études où les participantes exercent au pays d’accueil depuis plus de 10 ans (Smith, Fisher, & Mercer, 2011; Wheeler et al., 2013) où cet aspect ne ressort pas de l’analyse.

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L’appropriation de la langue

L’appropriation de la langue officielle du pays d’accueil représente la difficulté la plus fréquemment citée dans les études. En effet, dans une étude phénoménologique, Xu, Gutierrez et Kim (2008) ont effectué des entretiens en profondeur auprès de 9 IDI chinoises ayant immigré aux États-Unis. Elles témoignent qu’elles se sont senties frustrées, gênées et humiliées de ne pas être en mesure de bien s’exprimer et de bien comprendre la langue dans leurs interactions autant avec leurs collègues qu’avec la clientèle soignée(Xu et al., 2008). Plus précisément, la terminologie spécialisée, le nom des médicaments, la langue populaire et la prononciation rendent la communication plus difficile, ce qui peut ultimement nuire à la sécurité de la clientèle (Xu et al., 2008). Les auteures donnent l’exemple des ordonnances verbales de la part d’un médecin qui peuvent être mal comprises par les IDI, et ce, encore plus lors d’une conversation téléphonique (Xu et al., 2008). Une autre étude réalisée auprès d’IDI originaires du Japon et de la Corée relève aussi des incompréhensions fréquentes lors des rapports interservices et des communications téléphoniques (Takeno, 2010).

Ces deux études pourraient laisser croire que le défi de l’appropriation de la langue concerne surtout les IDI provenant des pays d’Asie. Or, les difficultés de compréhension et d’expression de la langue ressortent également de recherches qualitatives subséquentes où les participantes proviennent de pays d’Asie, mais aussi des Caraïbes (Alexis, 2013; Wheeler et al., 2013), de l’Afrique subsaharienne (Jose, 2011; Wheeler et al., 2013) et d’Afrique du Sud (Van Rooyen et al., 2010). Notamment, dans une étude phénoménologique qui jumelle les entretiens individuels et de groupe (n=36), Alexis (2013) spécifie que les abréviations médicales et techniques s’avèrent différentes d’un pays à l’autre, ce qui peut apporter de la confusion dans les communications avec les collègues. Il rapporte l’exemple des différences terminologiques entre l’anglais américain (npo : nil per os) et l’anglais britannique (nbm : nil by mouth) (Alexis, 2013).

Pour Wheeler et al. (2013) qui ont effectué une étude descriptive auprès de 42 IDI aux États-Unis, les difficultés de la langue influencent les communications avec les collègues, mais aussi les relations avec la clientèle. Elles précisent qu’un accent différent et des erreurs de mots nuisent aux relations avec la clientèle qui leur accorde moins de confiance et qui leur transmette moins d’informations (Wheeler et al. 2013).

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Bref, s’approprier une nouvelle langue, mais aussi la prononciation associée au pays d’accueil représente un défi de taille pour la majorité des IDI. La terminologie et les abréviations différentes apportent des soucis supplémentaires aux IDI. Les incompréhensions qui s’ensuivent lors les communications interprofessionnelles ou avec la clientèle peuvent nuire à la qualité des soins prodigués.

Les ajustements cliniques

Des ajustements dans la pratique clinique rapportés dans les recherches concernent divers niveaux. En somme, même si l’essence du soin est la même, il existe de profondes nuances. Plusieurs études font le constat général que l’accent sur les habiletés techniques constaté au pays d’origine se substitue à une pratique plus élargie dans le pays d’accueil (Jose, 2011; Smith et al., 2011; Takeno, 2010; Wheeler et al., 2013; Xu et al., 2008). Par exemple, Smith et al. (2011), dans une recherche phénoménologique, se sont intéressées à l’expérience de 13 ID. Elles rapportent que les IDI étaient habituées d’être des expertes des habiletés techniques (Smith et al., 2011). Rendues en Australie, elles qualifient leurs soins d’holistiques dans le sens où elles sont maintenant amenées à accomplir des actions qui visent le rétablissement physique, mental, émotionnel et social. L’étude de Smith et al. (2011) inclut des participantes provenant de neuf pays différents de l’Asie, de l’Afrique et de l’Europe. Ce qui veut donc dire que ce résultat ne semble pas lié à un pays ou une région d’origine en particulier. L’étude de Wheeler et al. (2013) où les participantes proviennent aussi de divers pays va dans le même sens en rapportant que les IDI passent des soins fragmentés à des soins globaux.

Cette pratique élargie s’explique dans les études par l’augmentation du temps consacré aux soins de base, aux communications entre collègues, aux prises de décisions entourant les soins et les traitements et au soutien psychologique et éducatif de la clientèle.

Soins de base. Certaines IDI donnent en exemple les soins de base, tels que les soins

d’hygiène, les changements de culotte de protection ou les déplacements de la clientèle, qui s’ajoutent désormais à leurs tâches quotidiennes (Smith et al., 2011; Takeno, 2010; Xu et al., 2008). Xu et al. (2008) et Smith et al. (2011) expliquent que dans le pays d’origine des participantes, la famille s’occupait de ces soins, et elles considèrent donc la prise en charge

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des soins de base comme une surcharge. Inversement, Takeno (2010) soulève que les soins de base aident à mieux connaître le client sur le plan psychologique. Cependant, il importe de tenir compte que l’étude exploratoire de Takeno ne comporte que 5 entretiens auprès d’exclusivement des IDI d’origine asiatique. Ainsi, de façon générale, la pratique des soins de base est surtout perçue comme une surcharge de travail dérangeante par les IDI.

Communications entre collègues. Un autre point soulevé est qu’au pays d’accueil,

il y a davantage de communications entre collègues que ce soit de façon verbale, téléphonique ou écrite. Par exemple, Xu et al. (2008) soulèvent que ces communications visent régulièrement à coordonner les soins entre les infirmières, une fonction dont les IDI n’avaient pas l’habitude dans leur pays d’origine. L’étude de Smith et al. (2011) soutient qu’à cela s’ajoutent des rencontres de collaboration avec d’autres professionnels de la santé, tels que des physiothérapeutes, des nutritionnistes, des psychologues ou des intervenants sociaux. Cette situation est nouvelle pour des IDI, car comme ces auteures le mentionnent, dans certains pays, il n’y a pas ou très peu de professionnels de la santé autres que les infirmières et les médecins dans les milieux de soins (Smith et al., 2011). Higginbottom (2011) soulève également la présence plus marquée des communications entre professionnels, mais met surtout l’accent sur la communication écrite, notamment les notes d’observations infirmières. En considérant les difficultés avec l’appropriation de la langue précédemment rapportées, l’ajustement à la communication verbale et écrite entre collègues représente un défi d’autant plus marquant pour les IDI.

Prise de décisions pour les soins et les traitements. Des recherches soulignent que

les IDI avaient l’habitude d’appliquer des actions dictées par le médecin dans leur pays d’origine. Alors que dans le pays d’accueil, elles doivent faire preuve de jugement clinique pour analyser des situations et prendre des décisions, notamment pour ajuster la médication ou les traitements (Smith et al., 2011; Xu et al., 2008). Pour décrire la pratique au pays d’origine, Xu et al., (2008) rapportent que l’infirmière en Chine assiste le médecin, est considérée comme une no brain et qu’elle ne peut exercer un jugement clinique comme il est attendu aux États-Unis. Smith et al. (2011) explique cette différence par les aspects légaux qui encadrent la profession dans chacun des pays et par la présence moins marquée des médecins dans les milieux de soins des pays d’accueil. Elles doivent donc d’abord évaluer la

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situation avant de décider si le médecin doit être consulté. Selon ces auteures ainsi que Takeno (2010) un autre facteur qui contribue à l’exercice du jugement clinique est la présence d’une relation infirmière-médecin qui semble plus horizontale ou égalitaire dans leur emploi actuel que dans leur pays d’origine. Smith et al. (2011) donnent en exemple que les IDI se trouvent promptes à interpeller le médecin par leur prénom. Alors que Takeno (2010) rapporte que les IDI se sentent confortables de poser des questions spontanément aux médecins sans peur du jugement. Plusieurs facteurs expliquent donc que les IDI soient amenées au pays d’accueil à prendre plus de décisions qui concernent les soins et les traitements offerts à la clientèle.

Soutien psychologique et éducatif. Un dernier élément qui explique le caractère

élargi de la pratique infirmière est le soutien offert à la clientèle, et ce, tant au plan émotionnel que pour l’accompagnement dans les décisions (Smith et al., 2011; Takeno, 2010; Xu et al., 2008). D’ailleurs, certaines IDI étaient inaccoutumées d’accorder autant d’importance à ce que la clientèle pense et exprime. Takeno (2010) parle à cet égard de l’aspect subjectif de la douleur, peu pris en compte dans le pays d’origine des participantes, le Japon. Dans le même sens, Smith et al. (2011) rapportent que les personnes soignées dans le pays d’accueil, l’Australie, expriment davantage leurs émotions et désirent être impliquées dans les décisions entourant leur santé. De ce fait, l’infirmière joue un rôle déterminant pour accompagner, informer et soutenir la clientèle (Smith et al., 2011). Aux États-Unis, Wheeler et al. (2013) ont également soulevé un résultat similaire à l’effet que les IDI doivent faire preuve d’une écoute attentive auprès de la clientèle et les renseigner fréquemment sur leur état de santé, la médication et les conseils préventifs.

Bref, la pratique est considérée plus élargie au pays d’accueil que dans le pays d’origine, car l’infirmière se voit alors davantage investie dans les soins de base, les communications entre collègues, l’analyse et la prise de décisions, ainsi que dans le soutien psychologique et éducatif de la clientèle. Dans deux études, il a été relevé qu’un tel ajustement de la pratique clinique provoque chez certaines IDI le sentiment d’être incapable d’accomplir leurs tâches dans le délai convenu par le milieu clinique (Smith et al., 2011; Wheeler et al., 2013).

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En terminant, autant Takeno (2010), Wheeler et al. (2013) que Xu et al. (2010) mentionnent qu’il y a certains ajustements à faire concernant les procédures de techniques de soin, mais que l’appropriation par les IDI se passent relativement bien. Les autres études recensées n’en font pas mention, ce qui laisse penser qu’il est possible que ce ne soit pas un défi suffisamment préoccupant pour être rapporté. Quant au matériel utilisé, Smith et al. (2011) soulignent qu’il est parfois différent, mais que ce n’est pas une difficulté de s’y habituer. Jose (2011) ajoute que l’utilisation de matériel technologique enchante même les IDI, car elles trouvent que certains actes peuvent être réalisés plus rapidement et que les personnes peuvent être ainsi mieux soignées. Il semble donc que les changements de techniques de soin et de matériel soient mineurs et ne constituent pas une difficulté.

Le sentiment de discrimination

Le sentiment de discrimination pose également un défi pour la plupart des IDI. En effet, ce thème apparaît dans la plupart des recherches recensées, essentiellement envers les relations avec leurs collègues infirmières. Par exemple, autant Xu et al. (2008) que Takeno (2010) rapportent que des discriminants de la part des autres infirmières amènent les IDI à se sentir blessées et traumatisées psychologiquement. Jose (2011) ajoute que les jugements peuvent être transmis verbalement, mais aussi d’une manière non verbale, par exemple en évitant de leur parler ou en ne cherchant pas à aider les IDI. Dans l’étude d’Higginbottom (2011), les participantes rapportent même que des tâches exigeantes sur le plan physique leur sont attribuées (telles que laver la vaisselle, laver le plancher) et qu’elles accomplissent moins de fonctions directement avec la clientèle que les autres infirmières de l’unité de soins. La discrimination se présente donc sous plusieurs formes à leurs yeux.

Plus récemment, Wheeler et al. (2013) rapportent également que les IDI vivent de la discrimination et de l’isolement dans les équipes de travail, mais que c’est principalement une couleur de peau ou une prononciation de la langue différente qui provoque cette discrimination. Dans la même veine, Alexis (2013) rapporte qu’un accent distinctif peut amener un sentiment de marginalisation envers les autres infirmières. Donc, les IDI peuvent ressentir de la discrimination de la part des autres infirmières. Comme les études qui rapportent ce résultat ont été réalisées auprès d’IDI ayant une durée d’emploi au pays d’accueil assez variable, il y a lieu de croire que le sentiment de discrimination ne s’atténue

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pas avec le temps et que cette discrimination soit vécue autant auprès des IDI nouvellement employées que celles ayant plusieurs années d’expérience au pays d’accueil. Toutefois, il semblerait que celles ayant des caractéristiques spécifiques, comme une couleur de peau ou un accent différent, auront plus tendance à vivre de la discrimination que d’autres IDI.

En résumé, les principaux défis rencontrés par les IDI touchent plusieurs sphères. De par leur complexité et leurs délais, les démarches entourant l’immigration, la reconnaissance des acquis et l’obtention du permis d’exercice représentent la première embûche. Par la suite, les IDI doivent se familiariser avec la langue parlée dans le pays d’accueil, la prononciation locale et l’usage de termes médicaux différents du pays d’origine. Il arrive fréquemment que la communication avec les professionnels de la santé ou les personnes soignées soit entravée. Les incompréhensions de part et d’autre peuvent compromettre les relations et causer indirectement des préjudices à la clientèle. Au niveau de la pratique clinique, les IDI se trouvent aussi confrontées à des ajustements. Le principal étant qu’elles effectuent moins de techniques que ce qu’elles étaient accoutumées dans leur pays d’origine, pour accorder plus de temps à d’autres interventions. Enfin, plusieurs IDI ressentent de la discrimination de la part des autres infirmières qu’elles côtoient au quotidien. Cette discrimination semble liée à la couleur de la peau et à un accent différent et perdurer à travers les années d’expérience au pays d’accueil.

2.3.2 Les facteurs permettant de relever les défis

Quelques recherches rapportent des facteurs qui permettent aux IDI de surmonter ou de mieux vivre les défis rencontrés. En comparaison avec les défis présentés à la section précédente, les facteurs apparaissent relativement peu décrits dans les études recensées. L’approche de recherche phénoménologique utilisée dans la moitié des études portant sur les IDI à l’emploi peut expliquer en partie cet état. En effet, cette approche vise à extraire l’essence de l’expérience, ce qui implique que les difficultés ou défis vécus ressortent assez clairement dans les résultats. Les facteurs aidants ou nuisibles à ces défis peuvent apparaître de manière implicite dans les entretiens, mais comme ce n’est pas l’objectif principal de l’approche phénoménologique, il est possible que les chercheurs n’aient pas retenu ces informations dans l’analyse d’une manière intentionnelle. Ce qui peut expliquer la présence

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moins marquée des facteurs aidants ou nuisibles dans les études. Les facteurs présents dans les études recensées réfèrent aux traits de caractère des IDI et au soutien social.

Les traits de caractère

Des études présentent des traits de caractère ou de personnalité chez les IDI qui les aident à surmonter les défis rencontrés lors de la transition professionnelle. Xu et al. (2008) relèvent diverses qualités personnelles tels que la confiance en soi et en ses compétences infirmières, la détermination, l’initiative et la résilience. La confiance en soi apparaît également dans les études de Takeno (2010) et de Jose (2011). Takeno (2010) précise que ce trait de caractère constitue un préalable à la capacité de demander de l’aide auprès des autres infirmières ou pour oser les questionner sur différents aspects qui touchent la pratique. Ces interactions et ces discussions avec les infirmières s’avèrent bénéfiques pour la transition, car elles aident les IDI à s’ajuster au nouvel environnement et à modifier leurs actions progressivement. Quant à Jose (2011), elle rapporte un effet d’entraînement de la confiance en soi. Elle soutient qu’une IDI qui démontre aux autres infirmières une confiance en ses propres compétences aura en retour la confiance de la part de ses collègues. En retour, cette confiance accordée permettra à l’IDI d’accroître sa confiance en elle et ainsi de suite (Jose, 2011).

Jose (2011) rapporte également qu’une forte volonté à désirer travailler dans un

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