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Chapitre 3. La méthode de recherche

3.5 La collecte de données

La collecte a eu lieu du début du mois de mai au début du mois d’octobre 2014. Le questionnaire sociodémographique, l’entretien individuel et de groupe ainsi que les mémos ont été utilisés pour recueillir des données.

3.5.1 Le questionnaire sociodémographique

En début d’entretien, chacune des participantes de la recherche a rempli un questionnaire sociodémographique (Annexe E). Cela a permis pour l’étudiante chercheuse de mieux connaître la personne interviewée, le contexte dans lequel elle vit et de créer une introduction propice à la révélation de son expérience (Savoie-Zajc, 2008).

3.5.2 L’entretien individuel

Dans la théorisation ancrée, Strauss et Corbin recommandent que les entretiens individuels avec les personnes qui vivent le phénomène forment le cœur de la collecte (2004). Ce moyen de collecte des données permet de recueillir des données approfondies sur un sujet et d’établir également des relations entre les idées transmises (Creswell, 2013; Savoie-Zajc & Karsenti, 2011). Ainsi, cinq entretiens individuels semi-dirigés d’une durée moyenne de 53 minutes ont été réalisés. Strauss et Corbin ne suggèrent pas de durée pour les entretiens individuels (2004). Par contre, Royer, Baribeau et Duchesne (2009) ont publié une revue de littérature incluant 31 recherches québécoises recourant à des entretiens individuels pour recueillir les données. Ils ont établi que la durée moyenne d’un entretien individuel s’étend

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entre 60 et 90 minutes. La moyenne des entretiens individuels de cette recherche est donc légèrement moindre que l’étendue présentée dans cet article. Cependant, Royer, Baribeau et Duchesne précisent que cette donnée est influencée à la hausse par les récits répertoriés qui ont duré de 2 à 3 heures chacun.

Parmi les cinq entretiens individuels, trois ont été enregistrés au moyen d’une enregistreuse numérique. Les deux autres n’ont pas été enregistrés suite au refus des participantes. Les propos des participantes ont donc été résumés durant les entretiens tout en conservant le plus possible le vocabulaire et les expressions des participantes. L’étudiante chercheuse a décidé de procéder quand même à ces entretiens et d’en tenir compte dans l’analyse. Ne pas réaliser ces entretiens aurait eu comme conséquence de négliger des données pertinentes. Tous les entretiens individuels ont eu lieu au domicile des participantes ou dans des locaux fermés du CÉGEP de façon à préserver la confidentialité et à diminuer les distractions. Le moment et le lieu ont été choisis librement par chaque personne rencontrée.

Le déroulement des entretiens a été fait selon les recommandations de Kvale (2007). Après un rappel du sujet de l’entretien, du temps prévu et de la nature des questions à répondre, le formulaire de consentement a été signé (Annexe F). Puis, la participante a été invitée à remplir le questionnaire sociodémographique. Par la suite, le guide d’entretien individuel (Annexe G) a servi d’outil pour conduire l’entretien. Ce guide a été prétesté avant le début de la recherche. Ainsi, un entretien « test » a été réalisé auprès d’une IDI, comme si c’était un vrai entretien. À la fin de cette rencontre, l’IDI a été amené à donner son avis sur les questions posées et sur le déroulement de l’entretien. Ce prétest a permis d’affiner les questions du guide d’entretien (Creswell, 2013). La première question était descriptive et servait à mieux comprendre la situation de la personne et à mettre celle-ci en position de contrôle (Kvale, 2007). Cette première question visait également à répondre à la première question de recherche, soit « Quelles sont les différences professionnelles perçues par les IDI? ». Quant aux questions suivantes, elles étaient davantage en lien avec la seconde question de recherche, soit « Quelles sont les conditions perçues par les IDI qui influencent leur transition professionnelle? ». Étant donné la différence culturelle entre l’étudiante chercheuse et la participante, des questions ouvertes, claires et simples ont été posées afin

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d’éviter les incompréhensions (Kvale, 2007). Aussi, une attitude chaleureuse et une écoute attentive ont été préconisées tout au long de la rencontre afin que la participante se sente libre de parler de ses perceptions (Kvale, 2007).

En fin de rencontre, l’étudiante chercheuse a encouragé la personne rencontrée à exprimer son ressenti par rapport à l’entretien de manière à lui montrer sa considération pour sa participation (Kvale, 2007). Finalement, afin de bénéficier de l’effet boule de neige, une invitation a été faite de partager son expérience de l’entretien avec d’autres IDI.

Le dernier entretien individuel s’est déroulé d’une manière légèrement différente puisqu’il visait la validation des interprétations issues de l’analyse des entretiens précédents. Ainsi, les thèmes et catégories ont été présentés à cette participante en lui demandant de confirmer, d’infirmer ou de préciser ces éléments. Cet entretien de validation a ajouté à la crédibilité des résultats.

3.5.3 L’entretien de groupe

L’entretien de groupe est un autre moyen utilisé lors de cette recherche pour recueillir les données. Il permet de dégager des consensus chez plusieurs participantes, d’aborder des sujets plus sensibles et faire ressortir des représentations sociales (Baribeau & Germain, 2010). De plus, c’est un type d’entretien mieux adapté pour des personnes provenant de sociétés collectivistes (Baribeau & Germain, 2010). C’est principalement pour cette raison qu’il a été utilisé dans cette recherche. En effet, selon le coordonnateur du programme auquel s’intéresse cette recherche, environ la moitié des personnes inscrites viennent du continent africain. Ces sociétés sont considérées à prédominance collectiviste (Leininger & McFarland, 2002; Hofstede, Hofstede, & Minkov, 2010). Ainsi, l’idée d’une rencontre en groupe pouvait encourager ces personnes à participer à la recherche et les rendre plus à l’aise de s’exprimer sur le sujet.

Donc, les participantes avaient l’option de participer à un entretien individuel ou de groupe. Ce choix visait à offrir un type d’entretien qui convient aux préférences des participantes et qui les rend aisées à s’exprimer. L’objectif était aussi d’assurer une meilleure représentation de la population à l’étude. La formation des groupes a été réalisée librement par les IDI intéressées à participer. En terminant, comme les thèmes abordés dans les deux

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types d’entretiens étaient les mêmes, les participantes n’avaient pas la possibilité de prendre part aux deux types d’entretiens.

Au final, trois entretiens de groupe ont eu lieu dans cette recherche. Les deux premiers en juin 2014 avec l’objectif de collecter des données et le troisième en octobre de la même année pour valider les résultats obtenus suite à l’analyse des données de l’entièreté des entretiens individuels et des deux premiers entretiens de groupe.

Le nombre de personnes par groupe a été de 2, 3 et 4 personnes. Des groupes de 3 à 6 personnes sont recommandés lorsque l’objectif est de recueillir les données de plusieurs personnes et non de créer un débat ou un groupe de discussion (Davila & Dominguez, 2010). Aussi, comme les participantes peuvent avoir des parcours très différents vu leurs origine, âge, parcours professionnel et personnel différent, un nombre trop élevé aurait pu allonger inutilement la rencontre. La durée moyenne a été de 61 minutes. Ces rencontres enregistrées avec un appareil numérique ont eu lieu dans un local fermé et calme du CÉGEP.

Au début des entretiens, chacune des personnes présentes a signé le formulaire de consentement (Annexe H). Le guide d’entretien de groupe (Annexe I) a été utilisé. Il est similaire à celui des entretiens individuels et, donc, élaboré selon les recommandations de Kvale (2007).

3.5.4 Les mémos

Au fur et à la mesure de la collecte des données et de l’analyse, des idées, réflexions et impressions portant sur le sujet et son processus ont été annotées dans un journal de bord et dans le logiciel d’analyse. Ces mémos font partie des données et nourrissent l’analyse du phénomène (Miles, Huberman, & Bonniol, 2003; Strauss & Corbin, 2004).

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