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Les panneaux photovoltaïques

CHAPITRE 1 REVUE DE LA LITTÉRATURE DES PERFORMANCES DES

1.1 Systèmes énergétiques

1.1.1 Les panneaux photovoltaïques

Le rayonnement solaire est l’unique ressource renouvelable au monde, dont les énergies éolienne et hydraulique ou encore la biomasse en sont des formes secondaires. La surface du Soleil se comporte comme un corps noir à la température de 5762 K, ce qui se traduit par un pic d’émission de photons à la longueur d’onde 0.5 m. En tenant compte des différentes dimensions et distances, le flux énergétique solaire intercepté par la Terre équivaut à 1353 W/m2, hors at- mosphère. Lors de la traversée du rayonnement solaire dans l’atmosphère, les photons sont diffu- sés (diffusion moléculaire de Rayleigh) ou absorbés par les molécules composant les différentes couches de l’atmosphère (principalement l’ozone) mais également par les poussières et les aéro- sols [25]. Ces différentes pertes ont été normalisées et regroupées sous la notion de masse d’air (« Air Mass »), 𝐴𝑀=1/𝑐𝑜𝑠𝜃𝑧 où 𝜃𝑧 est l’angle que forme la position du Soleil avec son zénith [25]. Ce terme quantifie la puissance solaire absorbée par l’atmosphère en fonction de la position du Soleil. Il peut également être interprété comme l’épaisseur d’atmosphère traversée par les rayons du Soleil. Ainsi, AM0 correspond alors au rayonnement en dehors de l’atmosphère tandis que le spectre AM1 représente le rayonnement lorsque le Soleil est à son zénith (l’épaisseur d’une atmosphère est traversée). Cette situation étant éphémère au cours d’une journée, le spectre AM1.5 a été choisi comme standard pour évaluer les performances des unités. La distribution spectrale du rayonnement solaire, pour un corps noir à 5762 K, hors atmosphère et pour le spectre AM1.5, est représentée sur la Figure 1.1 [25]. La principale différence entre les spectres AM0 et AM1.5 réside dans les pics d’absorption de l’atmosphère (ozone, oxygène, vapeur d’eau, etc.).

Les panneaux photovoltaïques permettent la transformation directe de l’énergie solaire en électri- cité et font partie des systèmes les plus utilisés dans les bâtiments pour ce type d’énergie. D’ailleurs, la conversion du rayonnement solaire en électricité a été largement étudiée [25-29]. La cellule PV est l’élément de base de la conversion du rayonnement solaire en électricité. Dans un atome isolé, les règles de distribution des niveaux énergétiques régissent les valeurs discrètes que peuvent avoir les énergies des électrons ; cette répartition est appelée structure de bande [25]. Deux niveaux d’énergie sont particulièrement intéressants : la bande de valence (𝐸𝑉), dernier niveau complètement rempli par les électrons (ou quasiment), et la bande de conduction (𝐸𝐶), premier niveau partiellement remplie d’électrons (ou vide). La différence d’énergie entre ces deux niveaux est appelée énergie de bande interdite 𝐸𝑔. Ainsi, lorsqu’un photon interagit avec un électron, l’énergie du premier est transmise intégralement au second seulement si le niveau d’énergie final de l’électron est autorisé et libre. Il est alors possible que l’électron passe de la bande de valence vers la bande de conduction si l’énergie du photon est plus importante que celle de la bande interdite. Dans un métal, les bandes de valence et de conduction sont confondues et les électrons peuvent circuler librement ; le métal est dit conducteur. À l’inverse, dans un isolant, l’énergie de bande interdite est très importante, 8 à 10 électronvolt (eV), et le passage d’une bande à l’autre devient très difficile. Le matériau semi-conducteur reflète un compromis entre ces deux situations avec des énergies de bande interdite de 0.6 à 2 eV ; par exemple, le silicium cris- tallin a une bande interdite de 1.12 eV [25]. Par conséquent, lorsque le rayonnement solaire at- teint le matériau semi-conducteur, les photons ayant une énergie supérieure à celle de la bande interdite sont capables d’interagir et de transmettre leur énergie aux électrons covalents, leur permettant ainsi de passer de la bande de valence vers la bande de conduction. Les énergies per- mises étant des valeurs discrètes, l’excédent des photons par rapport à celle de bande interdite est perdu par thermalisation. En franchissant la bande interdite, l’électron s’est libéré de sa liaison chimique dans la bande de valence et a créé un trou dans la structure électronique, soit une ab- sence d’électron, qui peut être identifié à une charge positive ; une paire électron-trou a été for- mée. Toutefois, cette dernière a tendance à revenir à leur état quantique initial à travers des mé- canismes de recombinaison ; l’électron excité retraverse la bande interdite pour remplir le trou. Afin de générer un courant électrique, les électrons doivent être collectés et les paires électrons- trous séparées avant leur recombinaison. Pour y arriver, un champ électrique est nécessaire [25] ; il peut être obtenu grâce au dopage de semi-conducteurs, illustré sur la Figure 1.2.

Figure 1.2 : Dopage du silicium avec du bore (dopage P) et du phosphore (dopage N).

Le silicium possède quatre électrons dans sa bande de valence lui permettant d’avoir une struc- ture cristalline stable à l’aide de quatre liaisons covalentes. En introduisant des impuretés avec cinq et trois électrons sur la bande de valence, la concentration en électrons libres est modifiée et des électrons (dopage N) et des trous (dopage P), peu liés au noyau, sont respectivement ajoutés à la structure du silicium. Le phosphore ou l’arsenic peut être utilisé pour le dopage N tandis que le bore ou l’aluminium peut servir à ajouter des trous dans la structure [25]. En associant deux se- mi-conducteurs, l’un dopé N et l’autre dopé P, les électrons (respectivement, les trous) à l’interface ont tendance à migrer vers la zone P (respectivement, la zone N), là où ils sont peu nombreux, par diffusion. Un champ électrique local est alors créé à la jonction PN des semi- conducteurs P et N et les deux zones de charges fixes ainsi engendrées constituent une zone de charge d’espace [25]. La superposition des semi-conducteurs et la jonction PN sont illustrées sur la Figure 1.3. La jonction PN est une homojonction mais il existe d’autres types de structures utilisées pour créer la barrière de potentiel nécessaire à la séparation de la paire électron-trou : les hétérojonctions (deux semi-conducteurs de nature et type différents), les multijonctions (superpo- sitions de plusieurs semi-conducteurs), les diodes Schottky (métal et semi-conducteur) et les ma- tériaux organiques, par exemple [25].

Figure 1.3 : Fonctionnement d’une pile photovoltaïque.

Une barrière de potentiel (ou barrière de diffusion) 𝑉𝑏 a ainsi été créée au niveau de la jonction PN. Si la jonction est non polarisée, un équilibre s’établit entre le courant de diffusion et celui induit par le champ électrique. D’un autre côté, si elle est polarisée de manière directe, le champ électrique externe appliqué (𝑞𝑉𝑎) permet de rompre cet équilibre, d’abaisser la barrière de poten- tiel et de générer un courant électrique. Ainsi, lorsque le dispositif est soumis au rayonnement solaire, les électrons arrachés par les photons migrent sous l’effet du champ électrique vers la région dopée N tandis que les trous se dirigent vers la région P, ce qui créé un photocourant. Ce phénomène est efficace dans la jonction PN, soit une zone de charge d’espace où les probabilités d’avoir des charges mobiles et donc des recombinaisons sont les plus faibles [25]. Les différents niveaux d’énergie sont représentés sur la Figure 1.4.

Le niveau de Fermi (𝐸𝐹) traduit la répartition des électrons dans le matériau semi-conducteur en fonction de leur énergie. Ainsi, pour le semi-conducteur dopé N (respectivement P), la concentra- tion en électrons libres est plus importante (respectivement moins importante) et le niveau de Fermi est proche de l’énergie de la bande de conduction (respectivement bande de valence). En l’absence de potentiel externe (𝑞𝑉𝑎=0), par continuité au niveau de la jonction PN (𝐸𝐹𝐶=𝐸𝐹𝑉), les bandes de conduction et de valence se retrouvent déformée à proximité de cette dernière d’une hauteur équivalente à la barrière de potentiel (𝑞𝑉𝑏). Lorsque la jonction est polarisée, cette bar- rière s’abaisse à 𝑞(𝑉𝑏‒𝑉𝑎). Ainsi, lorsque la jonction PN est illuminée, l’énergie d’un photon ℎ𝜐 est transférée à un électron pour lui permettre de franchir la bande interdite (d’énergie 𝐸𝑔) et de créer une paire électron-trou. Grâce au champ électrique, l’électron (respectivement le trou) se

déplace vers la zone N (respectivement la zone P). Une fois dans leurs zones respectives, ils ne risquent plus de se recombiner (sauf défaut cristallin) et peuvent être collectés pour former un courant électrique. Les trous ainsi créés seront remplacés par des électrons après leur passage dans l’installation électrique et l’opération sera répétée tant que les panneaux seront éclairés [25].

Figure 1.4 : Diagramme de bandes et niveaux d’énergie de la photodiode soumise à un potentiel électrique externe Va.

D’un point de vue pratique, lorsqu’aucun potentiel externe appliqué, les paires électrons-trous sont créées et séparées facilement grâce à la barrière de potentiel ; les porteurs vont s’accumuler de part et d’autre de la jonction mais ils ne vont pas pouvoir être récoltés. Pour ce faire, un poten- tiel externe doit être appliqué ; lorsque sa valeur augmente, la barrière à la jonction PN diminue et facilite les mécanismes de diffusion et de recombinaisons. Un courant récupéré plus faible en découle, soit les électrons issus des paires créées moins ceux perdus par diffusion et recombinai- son. La conversion photovoltaïque résulte alors d’un compromis entre la tension appliquée et le courant récolté pour maximiser le travail électrique généré (produit d’un courant et d’une tension) ; augmenter la tension diminue le courant.

Le silicium est le matériau semi-conducteur le plus utilisé du fait de son abondance et de ses ca- ractéristiques, sa largeur de bande interdite (1.12 eV) permettant les rendements de conversion les plus élevés. À noter que ces efficacités sont d’autant plus importantes que la température du mo- dule est basse. Un module PV est composé de plusieurs de ces cellules unitaires, connectées entre elles en série et/ou en parallèle. Selon la surface disponible exposée au Soleil, les panneaux pho-

tovoltaïques peuvent être aisément placés sur le toit des bâtiments ; c’est cette modulation vis-à- vis de la surface installée qui les rend très attractifs, principalement dans le domaine résidentiel. Ainsi, de nombreuses études présentent l’usage de panneaux PV pour la génération d’électricité dans les bâtiments [16-21].