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Partie 4- Les investigations empiriques

D- Les outils de collecte

Nous précisons ici les outils de collectes choisis, les intentions poursuivies au travers de ces choix d’outils et la manière dont ils ont été construits, utilisés et ajustés. Nous nous focalisons dans un premier temps sur l’entretien, puis sur la forme de questionnaire mobilisé et enfin sur le carnet de bord.

1- L’entretien

Dans un premier temps nous avons choisi de mener des entretiens semi directifs auprès des initiateurs de dispositifs. En effet, nos hypothèses n’étant pas très précisent en début de démarche, les entretiens ont permis leur précision. La grille d’entretien initiale et ses évolutions sont présentées en annexe 16.

Les entretiens répondent à une intention de recherche qui, à l’origine, était vaste. Nous avons fait le choix de mettre en place des entretiens semi directif car ils nous permettent de questionner, d’une manière ouverte, le dispositif mis en place et les perceptions de leur initiateur (Quivy & Van Campenhoudt, 1988, p.184). Les entretiens sont tous enregistrés avec l’accord de la personne entendue.

Pour la première grille d’entretien, nous nous sommes appuyés sur un cadre de questionnement proposé dans la formation « orientation recherche ». En effet, cette grille, portant sur les innovations, nous a semblée, dans un premier temps, comprendre tous les questionnements visés. Au cours des différents entretiens, cette grille a continuellement évolué, de manière très empirique. Ainsi, après une série de 3-4 entretiens, nous nous sommes aperçus que le cadre d’entretien n’intégrait pas suffisamment le caractère collectif, le travail d’équipe d’ingénierie du dispositif.

En parallèle des investigations par entretiens, nous avons commencé la création du questionnaire. Cette étape de conception nous a incité à nous demander quelle donnée collecter par quel outil. Ainsi, la création du

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questionnaire a fait évoluer la grille d’entretien une seconde fois, notamment en ajoutant des éléments sur le dispositif. Dans le même temps, nous avons poursuivi nos recherches et lecture et commencé la codification des premiers entretiens.

2- Outil de collecte de type questionnaire

Dans cette partie nous revenons sur les différentes étapes de construction puis de passation du questionnaire. Le questionnaire possède un double objectif, il vise à la fois la collecte d’informations descriptives sur le dispositif de formation hybride par alternance mais également à collecter la perception de reliance professionnelle. Sa création s’est donc réalisée en deux étapes, une première concernant les dispositifs, la seconde portant sur la reliance professionnelle. Pour chacune de ces parties nous avons élaboré une carte mentale à partir des lectures (Cf. annexe 17 et 18).

Nous avons construit notre questionnement en nous appuyant sur les cinq dimensions du cadre de lecture des dispositifs hybrides et alternés (Figure 24) : articulation des activités, accompagnement, partenariat, médiation, médiatisation. La structuration du cadre de questions est proposée en annexe 19. La création des questions a également pris appui sur notre connaissance du terrain de recherche et de son vocabulaire propre (même si nous avons volontairement éviter des termes trop marqués de la culture MFR : plan d’étude, visite de stage, mise en commun, plan de formation…).

Concernant l’articulation des activités, nous avons structuré quatre composantes : les activités à distance et en présence (issue d’HY-Sup), les expériences socio-professionnelles, les activités de production de savoir, les articulations entre ces espaces temps en termes de volume, de rythme.

Pour la dimension partenariale, nous questionnons les activités partenariales d’accompagnement et d’ingénierie à la fois avec les professionnels et l’équipe. Nous intégrons également l’ouverture du dispositif dans sa composante d’ouverture aux ressources et acteurs externes.

Concernant l’auto direction et son accompagnement, cette partie reprend le degré de liberté de choix et les composantes sur l’accompagnement d’Hy-sup. Cependant, nous avons ajouté une composante sur les entretiens individuels.

Pour la médiation, nous avons pris appui sur le cadre d’Hy sup auquel nous avons intégré une activité clefs des formations par alternance appelée mise en commun. Nous avons également intégré les intentions poursuivies d’autonomie et de professionnalisation.

La dernière dimension concerne la médiatisation. Elle comprend l’ensemble de la dimension de médiatisation du cadre Hy-sup. Nous avons inséré une composante sur les instruments partagés entre les différents acteurs du dispositif.

Le cadre est composé de 54 questions. Celles-ci proposent un positionnement sur une échelle de Lickert à 5 niveaux sur des fréquences de mises en œuvre dans le dispositif47. Le choix a été fait de lisser les échelles entre les questions initiales de la recherche Hy-sup qui comprenaient pour la plupart 4 niveaux de positionnement et de passer à une échelle à 5. Nous avons maintenu l’échelle à 4 niveaux pour les questions concernant l’ouverture du dispositif. Pour les questions ouvertes elles portent essentiellement sur des données difficiles à pré identifier tel que les volume d’heure, les filières professionnelles.

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Le second objet de ce questionnaire est d’identifier la reliance professionnelle perçue, ou non, par les initiateurs de ces dispositifs. Nous prenons appui sur le cadre de lecture de la reliance professionnelle structuré autour de trois reliances : sociale, personnelle et praxéologiques. Dans le cadre de cette étude, nous nous focalisons sur les reliances perçues.

Les 67 questions prennent appui sur des échelles d’accord à 5 niveaux par rapport aux affirmations48. La définition du cadre de collecte est présentée en annexe 19. Nous y avons considéré plusieurs indicateurs de reliance sociale :

- Les relations de partage, de confiance et d’entraide avec les collègues de l’équipe engagée dans le dispositif, de l’équipe ou de l’organisation,

- Le sentiment de reconnaissance de son action par les collègues, la direction, la gouvernance - Le développement de son réseau professionnel au sein de son institution ou en dehors.

Pour la construction des questions sur la reliance personnelle perçue par les initiateurs de dispositifs, il nous a semblé pertinent de prendre appui sur le cadre construit par le collectif Hy-sup pour mesure les effets des dispositifs sur les enseignants. Nous avons cependant fait le choix de certains items et adapté certaines questions aux réalités professionnelles des MFR. Ainsi, nous avons retenu :

- La motivation et l’engagement professionnel,

- La satisfaction et le sentiment d’efficacité développé au travers de ces expériences,

- Le sentiment de cohérence entre ses valeurs et le dispositif. Pour ce dernier champ nous avons pris appui sur les valeurs affirmées par l’institution des MFR.

Pour la reliance praxéologique nous avons souhaité questionner plus particulièrement : - Les perceptions de changements de ses pratiques pédagogiques,

- Les effets perçus sur les réflexions et conceptions,

- Les évolutions de relations au sein du dispositif que le moniteur avait observé. Nous avons également pris appui sur le cadre Hy sup que nous avons adapté.

Ainsi, dans son ensemble, cet outil de collecte visant la description des dispositifs et des effets de reliances comprend 149 questions (Cf. Annexe 20). A l’issue des entretiens réalisés, le questionnaire est transmis par mail, il se complète en ligne à partir du logiciel LIMESURVEY. Nous avons vu dans cette partie comment il a été créé au regard des hypothèses formulées.

3- Carnet de bord

Pour la mise en œuvre de notre recherche, nous avons ouvert un carnet de bord. Nous revenons ici sur les éléments collectés de cette manière.

Nous avons abordé notre intention de mettre en œuvre une recherche action au sein même de l’organisation dans laquelle nous sommes engagée. Nous avons également précisé que la recherche que nous présentons ici n’en constitue qu’une première partie exploratoire. Malgré cela certains éléments constitutifs d’une démarche de recherche action ont été créés. Nous avons ainsi ouvert et tenu un carnet de bord (Mucchielli, 1996) de nos démarches, structuré en quatre parties : explorations empiriques, explorations théoriques, réflexions personnelles, réflexions et démarches méthodologiques.

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Le carnet de bord est composé d’un outil en ligne qui est accessible de plusieurs terminaux et depuis le téléphone. Le fait qu’il soit numérique permet notamment son accessibilité et la possibilité d’y adjoindre des documents, des liens, des enregistrements. Le carnet de bord est renseigné au fil de l’eau et en fonction des activités et réflexions qui viennent. Il permet de garder trace des cheminements et questionnements mais également des évolutions de la recherche et des questions et choix effectués.

Dans cette partie nous avons précisé les outils de collecte et les méthodologies choisies pour mettre en œuvre nos investigations empiriques. Nous allons maintenant présenter la collecte des données.

2- Méthodologie de collecte et de traitement

Nous présentons ici les méthodologies de collectes et le traitement des données réalisé.