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la carte des ressources ligneuses du bassin de Bamako

Planche 3. Le conditionnement du bois et du charbon

4.4. Les lieux d’achats des consommateurs urbains

4.4.1 Les types de lieux

L’auto-approvisionnement des citadins est aujourd’hui révolu. Excepté aux franges extrêmes de la ville où de tels comportements sont encore observables, le consommateur urbain achète son bois en ville. La vente de bois ou de charbon est un commerce de proximité. Les ménagères s’approvisionnent pratiquement chaque jour en combustible dans des points de vente proches de leur domicile.

On distinguera trois grands types de lieux d’achat :

les marchés urbains. Ces marchés jouent actuellement un rôle de premier ordre dans la

distribution du bois-énergie. Ils étaient en 2005 au nombre de 50 sur l’ensemble des 6 communes composant le district de Bamako. La Carte 13 illustre leur localisation ;

les boutiques en bord de rue. Nombre de petits commerces spécialisés ou généralistes,

proposent à leur client du charbon et plus rarement du bois ;

l’étal en bord de rue. Dans la majorité des quartiers de Bamako, la vente en bord de rue

relaye la vente sur les marchés. Nous n’avons pu dénombrer l’ensemble de ces points de vente tant ils sont nombreux et disséminés dans toute la ville. On distingue les petits points de vente itinérants sans réelle aire de stockage, des points de vente stables situés devant une concession dont la cour abrite une aire de stockage. Ces points sont principalement localisés aux abords des marchés et très rarement sur les grandes artères où le trafic routier rend difficile l’approvisionnement.

Vers Segou Vers Bougouni Vers Narena Vers Kangaba Vers Kati Vers Koulikoro

VI

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IV

II

III

0 2 500 5 000 Mètres Vers Segou Vers Bougouni Vers Narena Vers Kangaba Vers Kati Vers Koulikoro

VI

I

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IV

II

III

Légende Limite de commune Niveau de consommation faible moyen fort Tendances de consommation de charbon par quartier

Tendances de consommation de bois

par quartier

0 2 500 5 000 Mètres

Figure 17. Tendances de consommation de bois et de charbon par quartier (estimation en fonction de la taille moyenne des ménages)

La vente au porte à porte, comme on peut encore la rencontrer dans des villes comme Niamey est très peu développée. Elle est limitée par les difficultés de circulation et se concentre donc dans les quartiers périphériques où il est aisé de circuler en camion.

Les vendeurs de rue sont encore très nombreux, et en nombre supérieur aux vendeurs sur les marchés, mais leur part dans la distribution est dorénavant minoritaire. D’après nos enquêtes, les marchés urbains concentrent actuellement plus de la moitié des ventes et cette part tend à augmenter. Plusieurs indicateurs nous permettent d’énoncer cette hypothèse :

– les Bamakois sont des acheteurs de marché bien plus que de boutique. 90% y achètent leurs céréales, 70% le reste de la nourriture, 80% leurs ustensiles de cuisine (enquêtes ménages CCL 1998) ;

– Bamako connaît un développement spatial important, notamment vers l’est et le sud de la ville. Les marchés de ces quartiers périphériques moins denses en termes d’habitat, sont plus vastes que les marchés centraux. Ils permettent de stocker plus de bois. Les commerçants peuvent également plus aisément circuler autour et donc plus facilement amener de grandes quantités de marchandises ;

– les recensements effectués en 1989 et 1994 sur 8 quartiers de Bamako montrent que le nombre de vendeurs hors marché a diminué de 20 % sur cette période (de 207 il est descendu à 167) ;

– les autorités communales poussent les vendeurs à se rassembler sur les marchés pour mieux les taxer et pour éviter l’encombrement des rues.

La Figure 18 ci-après illustre le quadrillage quasi systématique d’un quartier de Bamako (Hamdallaye – 35 000 habitants) par les petits vendeurs de rues.

Figure 18. Localisation des vendeurs de rues dans le quartier d’Hamdallaye (source : enquêtes 2005 de L. Gazull et D. Coulibaly)

Cette concentration des ventes sur les marchés, résultat à la fois d’une volonté municipale, de la préférence des consommateurs, et de l’intérêt pratique des vendeurs accroît la concurrence entre les vendeurs et limite ainsi les écarts de prix et de qualité.

4.4.2 Les marchés urbains

Il n’existe pas dans Bamako de marché spécialisé dans la vente de bois-énergie. La vente se fait au sein des marchés généralistes de détail où ce commerce côtoie la vente des denrées alimentaires, des tissus, et des produits manufacturés.

Néanmoins, le charbon étant un produit poussiéreux salissant, et le bois un produit encombrant, ces produits sont en général rassemblés à la périphérie des marchés, sur ce qui devient des places spécialisées. Comme le rappelle le manuel de planification des marchés de

vente au détail de la FAO (Tracey-White, 1997), « les marchands de charbon sont tenus de

tenir leur secteur aussi propre que possible ».

Chaque marché dispose d’un secteur de vente de charbon et de bois, constitué d’aires de vente individuelles dont la taille varie selon le marché. Les aires de vente de charbon sont en général couvertes pour éviter la pluie. Ces aires de vente sont relativement stables dans le temps car l’entreposage du charbon marque durablement le sol, rendant difficile tout autre commerce.

Dans ces zones excentrées, le commerce du bois et charbon côtoie surtout les commerces à faible valeur ajoutée : produits vivriers, petits ustensiles de cuisine qui ont été peu à peu refoulés du centre par les commerces « riches » de produits manufacturés (Wilhelm, 1997). Ces zones périphériques cristallisent la plupart des problèmes de fonctionnement des marchés bamakois : mauvaise accessibilité, conditions physiques dégradées, conditions sanitaires très médiocres, état du bâti vétuste. Certaines places de vente se situent même sur les dépôts d’ordure du marché (Planche 4). Cette position en périphérie, illustre également la position sociale du commerce de bois-énergie considérée par les autres commerçants comme une activité dégradante et salissante.

La Carte 13 illustre la localisation des 50 marchés de vente de bois-énergie dans Bamako. Il est à noter que dans l’hypercentre commercial de Bamako (le « Marché Rose »), la vente de bois et de charbon est interdite.