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CHAPITRE 4 : La présentation des résultats

4.1 Le contexte amoureux

4.1.4 Les indices liés à l’attachement des partenaires

Afin de connaître l’apport de la relation conjugale dans la réinsertion sociale des contrevenants, il est nécessaire, au préalable, de souligner la perception de ceux-ci quant à la qualité de leur relation de couple. Pour ce faire, les unités narratives faisant référence à l’affection ou la considération pour l’autre partenaire furent regroupées sous le thème de l’attachement. D’abord, nous relevons ci-dessous plusieurs fragments de discours portant sur l’amour exprimé, explicitement ou indirectement, entre les membres du couple :

Non, mais je l’aime beaucoup, mais… Elle est comme qu’elle est. — Gino

(Après la lecture du rapport présentenciel.) Elle m’a serré pis elle m’a dit je t’aime. J’étais content. — Charles

Elle aurait pu… Tsé le bateau était en train de couler pis elle aurait pu euh… Non euh… Elle est restée parce qu’elle l’aimait son bateau. — Gino

Ce qui est positif c’est qu’elle est avec moi, que je l’aime, qu’elle m’aime, qu’on a tous les deux, si elle a besoin de quelqu’un. C’est pas toujours drôle vivre en couple, c’est sûr, mais y’a tellement plus de côtés positifs, j’en vois beaucoup plus qu’avant.

– Rolland

On se chicane pas, on a jamais vraiment de tension à la maison. Pis elle me le fait pas, du moins je le sens pas, elle me le fait pas vivre qu’elle est tannée d’être dans maison. Pis elle est pas obligée de le faire. — Gino

Nous dégageons aussi les marques d’affection à l’endroit des conjointes, exprimées à travers les petits gestes qu’ils font pour elles. En voici quelques extraits :

Moi, au moins une fois par semaine, j’y dis : « merci, merci pour ce que tu fais pour moi, je le sais que tu trouves ça dur ». — Gino

Là j’apprends à faire des choses pour les autres. Comme faire les devoirs, leçons de la petite, sortir le chien quand il est tard le soir. Tsé, si ma blonde a sort de la douche pis qu’elle est en pyjama, pis fait -20 dehors, m’a le sortir le pitou. — Charles

Mon désir est de m’occuper d’elle, qu’elle prenne du mieux, faque tsé je suis là, je suis présent, présent dans sa vie tous les jours. Quand je pars, j’y demande ça dérange tu si je vais là, là je m’en vais travailler sur des appareils à matin, j’y ai demandé si elle était correcte parce que la y’a des infirmières qui viennent, physio thérapeutes, ces choses- là, tu te sens tu correct à matin. — Rolland

J’aimerais ça pouvoir lui donner un petit lousse. C’pas pire, j’ai été capable de l’amener, j’ai ramassé de l’argent pis mes parents qui m’ont fourni le reste parce qu’ils trouvaient que mon idée était bonne, je l’ai amené une semaine à Québec. Elle avait jamais sortie de Montréal faque je l’ai amenée dans le Vieux-Québec, je l’ai amenée dans toutes les coins touristiques. Que ce soit de manger un cornet de crème glacée à 10 piasses ou une promenade sur le fleuve sur le traversier, Tsé n’importe quoi on l’a faite. Mais je le sais qu’elle l’oubliera jamais ça. — Charles

Tsé je peux sortir de la maison, mais moi à la maison, je crie pas après elle, je sacre pas après elle, je fais du ménage, je fais à souper, je m’occupe de elle quand elle a mal à quelque part : « t’es-tu correct ? ». — Gino

Enfin, des unités narratives faisaient référence au fait de pouvoir se montrer authentique au sein du couple, un élément auquel certains hommes accordent beaucoup d’importance et qu’ils souhaitent retrouver dans leur relation amoureuse. Nous en présentons ci-dessous quelques extraits.

On a appris à se connaître, à se dire les vraies choses. C’est quoi qu’elle aime pas de moi, c’est quoi que j’aime moins d’elle. On apprend à se connaître, à s’aimer tel qu’on est. Pis on dirait que là c’est une relation, c’est pas le coup de foudre, avec le temps. C’est un amour qui est très profond, très, très profond. C’est euh… Elle voit que je suis prête à toute pour elle, pis de son bord, elle est prête à toute pour moi… euh elle donnerait sa vie pour moi, pis je le sais, pis vice versa… Faque, on est très, très près l’un de l’autre. C’est une relation qui est très saine, enrichissante. — Rolland

Faque, elle a jamais ri de moi parce que je faisais du bénévolat, elle a… Tsé. Je me suis dit, elle m’accepte comme chu. J’ai pas besoin d’être quelqu’un d’autre, j’ai pas besoin d’être axé sur mon image, de porter un masque, de cacher qui chu vraiment, la femme a me prend comme chu. Faque, j’ai faite pareil. Je l’ai pris comme qu’elle était, j’ai pas voulu la changer (…). — Charles

Ben ça l’air de bien aller, faut donner de l’énergie à chaque jour dans la relation c’est pas, ça se fait pas de même, faut pas oublier quand ça commence, faut s’assoir pis se parler. J’pense que c’est de la communication, ça l’air ben cliché comme phrase là, mais je pense qu’on l’entend tout le temps, mais c’est ça, je pense que ce qui fait que ça va bien, c’est la communication pis à chaque jour, je l’aime un peu plus. On s’approche de plus en plus, on est honnête, elle s’ouvre de plus en plus. — Rolland Faque si on revient à notre relation, nous autres on s’aime de plus en plus parce qu’on se dit les vraies affaires. Pis elle sait que je suis à l’écoute d’elle, parce qu’elle est à l’écoute de mes besoins aussi, de mes sentiments, de mes émotions. — Rolland

En somme, à la lecture des éléments susmentionnés, il est possible de conclure que nos participants sont attachés à leur conjointe et que malgré les difficultés auxquelles ils font face, ils semblent apprécier l’état actuel de leur relation. Qu’ils l’expriment par des mots ou par des actions, leur affection transparait de manière évidente au sein de leur couple.