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Les imagos parentales dans la formation du sujet

CO NSTI TUTION DU S UJET

2.1 Les imagos parentales dans la formation du sujet

Nous nous référons au concept d’imago en tant que schème imaginaire acquis, cliché statique dans l’inconscient par lequel le sujet appréhende autrui. Le terme imago fut introduit par C. G. Jung (1911) qui a décrit les imagos maternelle, paternelle et fraternelle.

Les imagos seront reprises par Lacan dans son article « Les complexes familiaux dans la formation de l’individu59».

Pour Laplanche et Pontalis, l’imago est un prototype inconscient de personnages qui oriente électivement la façon dont le sujet appréhende autrui ; il est élaboré à partir des premières relations intersubjectives réelles et fantasmatiques avec l’entourage familial60.

Les imagos parentales sont alors en rapport avec la construction de la subjectivité de l’enfant et de l’adolescent, déterminant la façon dont le sujet établit ses relations avec le monde extérieur.

Cependant, les imagos comme projections de l’imaginaire ne peuvent être reconnues qu’à travers leur extériorisation par le sujet lui-même, et c’est dans la relation avec autrui

59 LACAN, J. Les complexes familiaux dans la formation de l’individu (1938). Paris: Navarin, 1984.

60 LAPLANCHE, J., Pontalis, J.-B. Vocabulaire de la psychanalyse. Paris: PUF, 1997, p. 196.

que son identification devient possible. Elles peuvent aussi bien s’objectiver dans des sentiments et des conduites que dans des images. Utiliser le terme imago plutôt que celui d’image a pour objectif de montrer que les images, surtout celles d’autres personnes, sont gérées subjectivement selon la dynamique interne du sujet. L’imago implique également que les images, comme par exemple celles des parents, ne deviennent pas des expériences réelles avec les parents mais qu’elle trouve son origine dans les fantasmes inconscients.

À ce stade, il est utile de reprendre l’observation de Tisseron61sur le mot « image ».

Ainsi, « image » est dérivé du mot « imago », qui désignait chez les Romains le moulage en cire du visage du mort porté lors des funérailles. Ce moulage était investi d’un pouvoir de représentation : rendre présent l’absent. Dans certaines cultures anciennes, il était important de conserver autant l’image psychique du défunt en le voyant sur le lit de mort que son image matérielle. Dans ce cas, la fonction de l’image était destinée à faciliter le travail du deuil. Pour Tisseron, « la constitution de l’image psychique de l’objet donne celui-ci comme psychiquement présent alors qu’il est perçu comme réellement absent62 ».

Étant donnée cette présence de l’image psychique de l’objet dans l’absence, nous pourrions dire que les imagos sont des miroirs inconscients où l’autre vient à être le reflet de l’imago du sujet. En d’autres termes, l’imago définit la façon d’appréhender l’autre, donc elle définit son image. Le regard porté sur l’autre fait la projection de ce moulage du passé vécu dans le présent, c’est-à-dire que le passé est constamment renouvelé.

Ainsi, le travail adolescent est constitué d’une réorganisation des relations avec les géniteurs sur de nouvelles bases et l’adolescent met en cause la personnalité de ses parents.

Les questionnements constants qu’il fait à plusieurs reprises sur ce sujet manifestent la tentative de cette réorganisation intrapsychique, en particulier la réorganisation des imagos

61 TISSERON, S. Psychanalyse de l’Image. Paris: Dunot, 1997, p 159.

62 Idem.

parentales. En même temps, les objets libidinaux de l’enfance sont abandonnés et substitués par des relations extrafamiliales avec des copains de même âge ; de là la construction de nouvelles identifications. C’est la raison pour laquelle l’adolescent en vient à disqualifier ses parents. Très souvent, nous voyons l’adolescent s’adresser à eux en leur disant « vous êtes nuls », ou encore « vous ne savez rien », ce qui entraîne de nombreux conflits dans les familles.

L’adolescent utilise le milieu social pour moduler et synthétiser l’imago de la dissociation parentale, pour éprouver le sentiment de division, de dysharmonie et d’incertitude interne. En fait, les imagos parentales de l’adolescent et les relations qu’il établit avec eux représentent la façon dont il essaie de s’inscrire dans l’histoire réelle ou mythique de sa famille et de la société.

Selon Marcelli et Braconnier63, l’étude de l’adolescence peut être entendue à la fois dans une dimension sociologique et culturelle du milieu, où la famille est inscrite, et selon la problématique intrapsychique de l’adolescent face aux imagos parentales. Ainsi, considérer l’adolescence comme la seconde phase du processus de séparation- individuation suggère que les figures parentales – aussi bien dans leurs fonctions externes socioculturelles représentées par le noyau familial que dans les fonctions internes du psychisme de chacun, à savoir les imagos parentales – structurent et organisent le processus adolescent. Si l’on considère l’adolescence comme le processus de récapitulation des premières phases de l’enfance, nous pouvons également dire que c’est le moment de validation des imagos parentales dont on ne peut pas nier les fonctions dans la constitution du sujet.

La famille joue un rôle essentiel, non seulement comme support de la construction des imagos parentales, mais aussi dans la transmission de la culture. Elle est responsable de la

63 MARCELLI, D.; BRACONNIER, A. Psychopathologie de l’adolescent.Op. cit., p. 14, p. 356.

première éducation, de la répression des pulsions et de la transmission de la langue maternelle. C’est aussi la famille qui offre les premiers objets à l’enfant. Nous pouvons donc souligner que la famille oriente les processus fondamentaux du développement psychique, car elle transmet des structures de comportement et de représentation qui dépassent les limites de la conscience. Par conséquent, elle établit une continuité psychique entre les générations.

À ce propos, Lacan observe que la recherche à rendre compte du concret, qu’il s’agisse de l’observation du behaviour ou de l’expérience de la psychanalyse spécialement quand elle s’exerce sur les faits de la famille comme objet et circonstance psychique, n’objective jamais des instincts, mais toujours des complexes64.En ce qui concerne le complexe, il lie de manière fixe un ensemble de réactions qui amènent les fonctions organiques depuis l’émotion jusqu'à la conduite adaptée à l’objet.

Le complexe reproduit doublement une certaine réalité de l’environnement. Tout d’abord, sa forme représente la réalité dans la mesure où elle se distingue objectivement à une certaine étape du développement psychique, ce qui spécifie sa genèse. Ensuite, à chaque fois que se produisent certaines expériences qui exigeraient une objectivation supérieure de cette réalité, l’activité du complexe répète le vécu ainsi fixé et ces expériences spécifient son conditionnement.

Cette observation démontre en premier lieu que le complexe est dominé par des facteurs culturels, que ce soit dans son contenu représentatif d’un objet, dans sa forme liée à une étape vécue de l’objectivation ou dans sa manifestation de manque objective à l’égard d’une situation actuelle. Autrement dit, le complexe se saisit par sa référence à l’objet sous trois aspects dans la pensée de Lacan, à savoir la relation de connaissance, la forme d’organisation affective et l’épreuve au choc du réel65. Il ne fait pas de doute que

64 LACAN, J. Les complexes familiaux dans la formation de l’individu.Op. cit., p. 21.

65 Ibidem, p.22.

toute identification objective demande à être transmise et c’est par les voies culturelles qu’elle va se faire reconnaître.

Lacan66considère le complexe dans un rôle organisateur du développement psychique qui n’exclut pas la conscience du sujet de ce qu’il représente. Pour sa part, Freud le définit surtout comme un facteur inconscient. Son unité se révèle être la cause des effets psychiques non dirigés par la conscience, actes manqués, rêves et symptômes. Cette affirmation nous conduit à admettre comme élément fondamental du complexe cette entité paradoxale, à savoir une représentation inconsciente désignée sous le nom d’imago. La famille, lieu de construction des imagos, est aussi pour Lacan le lieu d’élection des complexes les plus stables et les plus typiques67.

Complexes et imagos ont étés étudiés par Lacan dans leur rapport avec la famille en considérant leurs rôles organisateurs dans le développement psychique, et ce de l’enfant élevé dans la famille jusqu'à l’adulte qui la reproduit. Les imagos et les complexes sont présentés par Lacan dans une triple scansion qui sera suivie d’une synthèse concernant la formation du sujet.

L’imago du sein maternel

Le complexe du sevrage représente la forme primordiale de l’imago maternelle et il fonde les sentiments les plus archaïques et les plus stables qui unissent l’individu à la famille. Il fixe aussi dans le psychisme la relation d’alimentation sous le mode parasitaire qu’exigent les besoins dans les premiers mois de vie. Cependant, à la différence de l’animal, chez l’homme le sevrage est conditionné par une régulation culturelle qui devient souvent un traumatisme psychique. Qu’il soit ou non traumatisant, Lacan affirme que le sevrage laisse dans le psychisme humain la trace permanente de la relation biologique

66 Idem.

67 Ibidem, p. 24.

qu’il interrompt68.

En fait, le sevrage est accepté ou refusé, il est le résultat d’une intention mentale. Cette intention est élémentaire puisque le Moi se trouve encore dans un état rudimentaire. En l’absence d’un Moi qui affirme ou nie, l’acceptation ou le refus ne peuvent pas être conçus comme un choix. Ils ne sont pas contradictoires mais constituent des pôles coexistants et contraires qui déterminent une attitude par essence ambivalente et primordiale, même si l’un d’eux prévaut. Pendant les crises qui assurent la continuité du développement, cette ambivalence primordiale se résoudra en différenciations psychiques d’une irréversibilité croissante et la prévalence originelle changera plusieurs fois de sens et pourra alors connaître divers destins.

C’est le refus du sevrage qui fonde le positif du complexe, à savoir l’imago de la relation nourricière qu’il tend à rétablir69, souligne Lacan.Cette imago est donnée par les sensations au premier âge mais elle acquiert sa forme au fur et à mesure que ces sensations s’organisent mentalement. Ce stade étant antérieur à l’avènement de la forme de l’objet, ses contenus ne pourraient pas se représenter dans la conscience, ils s’y reproduisent dans les structures mentales qui modèlent les expériences psychiques ultérieures révoquées par association et inséparables des contenus objectifs originaux.

En fait, avant le douzième mois de la vie, les sensations extéro-, proprio- et intéroceptives ne sont pas encore suffisamment coordonnées pour permettre à l’enfant d’achever la reconnaissance du corps propre, ni pour intégrer la notion de ce qui lui est extérieur. Cependant, très tôt certaines sensations extéroceptives se réunissent parfois en unités de perception et ces éléments d’objets répondent aux premiers intérêts affectifs ; les réactions de l’enfant à l’approche et à l’absence des personnes de son entourage qui prennent soin de lui en sont le témoignage.

68 Ibidem, p. 27.

69 Ibidem, p. 28.

De même, nous pouvons remarquer l’intérêt que l’enfant porte dès les premiers jours au visage humain qu’il a en face de lui. Cela est notamment lié au fait que ce visage acquiert progressivement une valeur d’expression psychique. Sur cette question, Winnicott70met en relation le visage de la mère et le miroir, en notant qu’au moment où le bébé tourne son regard vers sa mère, ce qu’il voit c’est lui-même, la mère regarde son bébé et son visage exprime ce qu’elle voit.

Ces réactions électives permettent de dire qu’il y a une certaine connaissance très précoce chez l’enfant de la fonction maternelle. Cette connaissance, liée à la satisfaction des besoins du premier âge, donne les signes de la plus grande plénitude qui puisse combler le désir humain. Les sensations proprioceptives de la succion et de la préhension forment la base de l’ambivalence de cette situation vécue : l’être qui absorbe est aussi absorbé, et le complexe archaïque y répond par l’étreinte maternelle. Lacan définit ce complexe comme le cannibalisme fusionnel, ineffable, à la fois actif et passif, toujours survivant dans les jeux et mots symboliques, qui, l’amour plus évolué, rappellent le désir de la larve, - nous reconnaîtrons en ces termes le rapport à la réalité sur lequel repose l’imago maternelle71.

L’imago du sein maternel doit être sublimée pour donner la place à de nouveaux rapports avec le groupe social et pour permettre à d’autres complexes de pouvoir s’intégrer au psychisme. S’il y a des résistances à des exigences provoquées par le développement de la personnalité, l’imago devient facteur de mort. Même sublimée, l’imago du sein maternel continuera à jouer un rôle essentiel dans le psychisme du sujet. À titre d’exemple, l’abandon des sécurités apportées par le milieu familial peut être une répétition du sevrage et l’occasion de voir le complexe suffisamment liquidé.

70 WINNICOTT, D. W. Jeu et réalité :l’espace potentie. Op. cit., pp. 155-161.

71 LACAN, J. Les complexes familiaux dans la formation de l’individu.Op. cit., p. 30.

L’imago du double

L’imago du double coïncide au déclin du sevrage et elle consiste d’abord en l’expérience de l’identification de l’image d’autrui. Cette période est dominée par certains types de conduites, observables sur un mode particulier de réaction en miroir en présence de son semblable. Elle s’accompagne aussi de l’identification dans le miroir de l’imago du double où l’enfant s’identifie à l’image de l’être humain. Cette phase, nommée par Lacan stade du miroir72,se situe entre six et dix-huit mois, deux ans, voire deux ans et demi.

Dans cette phase, l’image d’un autre corps est encore l’illusion d’un corps commun à moi et à l’autre et le sujet n’y perçoit l’unité de son propre corps que sous la forme d’un objet dont il est séparé. En effet, comme le souligne Lacan,c’est dans l’autre que le sujet s’identifie et même s’éprouve tout d’abord73. De cet imago résulte l’aliénation du sujet, phénomène qui marque la constitution du désir. Le désir hégélien de l’être humain, repris par Lacan74, se constitue sous le signe de la médiation, c’est-à-dire le désir d’autrui dans lequel il désire faire reconnaître son propre désir.

Étant liée à la perception spéculaire de la forme de l’être humain, l’imago du double par lequel le Moi s’identifie à l’autre sera en quelque sorte, selon Lacan, le modèle de tous les objets75.L’aliénation du sujet dans son rapport au semblable ouvre le champ à certaines conduites centrées sur le narcissisme et l’agressivité. En premier lieu, l’aliénation se tourne vers la rivalité. La jalousie infantile avait d’ailleurs déjà été observée par Saint Augustin, alors frappé par le visage blême et le regard d’un enfant envers son petit frère au moment du sevrage. En fait, il subit la perte de l’objet maternel et l’image du frère entraîne une agression particulière car elle répète dans le sujet l’imago de la situation maternelle. Cette situation peut se résoudre si l’adaptation accomplit dès ce stade la reconnaissance d’un

72 LACAN, J. « L’agressivité en psychanalyse » (1948), in Écrits. Paris: Seuil, 1966, pp. 101-124.

73 LACAN, J. « Propos sur la causalité psychique » ( 1950), in Écrits. Paris: Seuil, 1966, p. 181.

74 Idem.

75 LACAN, J. Les complexes familiaux dans la formation de l’individu.Op. cit., p. 43.

rival, donc d’un autre en tant qu’objet.

D’autres conduites d’apparition très précoce chez l’enfant sont nommées par Wallon mimétisme affectif et fonction de prestance76. La première peut être observée lorsque le bébé répond aux cris d’un autre nourrisson en criant à son tour, ou quand il sourit en réponse au sourire de sa mère. La notion de prestance est liée à l’intimidation, à la peur engendrée par le regard associé particulièrement à la pulsion scopique. Sur le plan des conduites, celle-ci concerne les réactions produites par l’impression d’être regardé.

L’excitation engendrée par le regard peut donner lieu à l’irritation et à la colère ou alors à la satisfaction et à la joie.

Une autre série de conduites de réactions à partir d’une situation vécue comme indifférenciée se constitue de : parade, séduction et despotisme. Il s’agit de comportements entre deux jeunes enfants, l’un étant plus âgé que l’autre, où chaque partenaire confond la partie de l’autre avec la sienne propre et s’identifie à lui77, observe Lacan. Des rôles complémentaires se construisent entre eux de telle sorte que le despote peut apparaître comme le plus asservi ; celui qui essaie de séduire l’autre se séduit lui-même et celui qui se donne en spectacle est aussi spectateur. Dans cette structure, il n’existe pas de conflit entre deux individus mais un conflit entre deux attitudes opposées et complémentaires, où se réalise un paradoxe entre celui qui domine la situation et celui qui s’y soumet.

Le transitivisme78représente un autre mode de relation imaginaire entre les enfats, et ce malgré le caractère symbolique emprunté par le langage. Il s’agit de l’équivalence de l’action de l’enfant à celle de l’autre, comme par exemple quand celui qui bat dit avoir été battu, ou quand il éprouve comme venant de lui les sentiments ou les actions des autres ; il peut aussi situer dans son propre corps un objet extérieur. Dans le premier cas, le renversement de l’action et donc de la polarité sujet-objet de l’acte se rapproche de la

76 JALLEY, E. L’enfant au miroir: Freud, Wallon, Lacan. Paris: E.P.E.L., 1998, pp. 59-64.

77 LACAN, J. Les complexes familiaux dans la formation de l’individu.Op. cit., p. 38.

78 JALLEY, E. L’enfant au miroir: Freud, Wallon, Lacan.Op. cit., pp. 45-54.

notion du mécanisme de projection décrit par Freud79. En revanche, le deuxième opère le déplacement à l’inverse, de l’objet vers le sujet et suppose donc le mécanisme de l’introjection.

Ainsi, le transitivisme implique deux directions inverses. Dans la conception de Jalley, il suppose l’absence de frontière entre l’intérieur et l’extérieur, d’où la confusion des vecteurs centripète et centrifuge de l’expérience vécue80. De cette conduite dérive l’imitation, les personnalités interchangeables et l’usage du Je décrit par Wallon81, période où l’enfant n’est pas encore certain de son identité personnelle ou de celle d’autrui. Cette fusion est aisément repérable dans les gestes d’imitation et dans le langage enfantin avec l’utilisation des pronoms personnels et un emploi du Je seulement occasionnel.

En outre, nous remarquons que la présence d’autrui consiste déjà en cet autre spéculaire. L’imago du double consiste en cette tendance étrangère dont l’image renvoyée au sujet est à la fois moi et l’autre. Le stade du miroir sera donc le moment génétique où l’expérience spéculaire donne l’illusion de l’image, et le sujet y reconnaît l’idéal de l’imago du double. Cependant, d’après Lacan, il en résulte un stade affectif et mental constitué sur la base d’une proprioceptivité qui donne le corps comme morcelé82.

En effet, le Moi dans la phase de formation de l’imago du double se constitue en même temps qu’autrui. L’enfant vit encore dans un monde narcissique, où l’investissement de la libido se fait sur le corps propre, et l’illusion de l’image ne contient pas l’autre. La perception de l’activité de l’autre n’est pas suffisante pour rompre l’isolement affectif du sujet et il ne se distingue pas de l’image elle-même.

79 FREUD, S. « Lettre n° 103 du 30 janvier 1899 », in La naissance de la psychanalyse, (1887-1902). Paris:

PUF, 1986, p. 103.

80 JALLEY, E. L’enfant au miroir : Freud, Wallon, Lacan.Op. cit., p. 45.

81 Ibidem, pp. 65-67.

82 LACAN, J. Les complexes familiaux dans la formation de l’individu.Op. cit., p. 43.

Dans la théorie de Lacan, l’image ne fait que produire l’intrusion temporaire d’une tendance étrangère. Son unité contribuera à la formation du Moi. Cependant, avant que le Moi n’affirme son identité, il se confond avec cette image qui le forme et surtout qui l’aliène. Le Moi gardera de cette origine la structure ambivalente du spectacle qui, dans les

Dans la théorie de Lacan, l’image ne fait que produire l’intrusion temporaire d’une tendance étrangère. Son unité contribuera à la formation du Moi. Cependant, avant que le Moi n’affirme son identité, il se confond avec cette image qui le forme et surtout qui l’aliène. Le Moi gardera de cette origine la structure ambivalente du spectacle qui, dans les