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Géomorphosites karstiques

5.3. Valeurs Additionnelles des géomorphosites

5.3.3. Les géomorphosites périglaciaires

Globalement, ce ne sont pas des géomorphosites qui ont une valeur additionnelle élevée (Figure 8.). Ils sont économiquement et culturellement inintéressants selon l’évaluation réalisée ici. Par contre, même s’il sont souvent peu visibles de loin, ils offrent toutefois des contrastes morphologiques intéressants et une diversité de formes remarquables dans les paysages. L’ensemble de leurs critères esthétiques est d’ailleurs égal ou supérieur à la moyenne (Figure 8.). C’est la valeur additionnelle dominante de l’ensemble des sites inventoriés ici (Tableau 22.).

Leur valeur écologique est non négligeable, mais variable selon les sites. S’ils permettent très souvent le développement de biotopes particuliers (ou du moins d’une flore particulière), aucun des sites n’est protégé ce qui diminue fortement leur valeur écologique dans la présente évaluation. D’une manière générale, on peut dire qu’ils ne font l’objet que de très peu de considération de la part des humains. Seuls les scientifiques qui s’intéressent aux environnements périglaciaires y voient un intérêt.

5.3.4. Les géomorphosites gravitaires

La valeur additionnelle des géomorphosites gravitaires est en dessous de la moyenne générale (Figure 8.). Ceci est notamment dû à leur valeur économique qui est nulle pour l’ensemble des sites ainsi que leur valeur culturelle très faible. Pour cette dernière, seuls les critères historique et géohistorique de deux sites sont non nuls, les autres critères étant nuls pour l’ensemble des sites de ce processus (Figure 9.). D’un point de vue esthétique, leur avantage est d’être souvent situés proche de la vallée principale de Bagnes et d’être donc en général bien visibles. Souvent de grande taille, ce sont des formes qui influencent fortement la morphologie du paysage et, pour chacun d’eux, c’est d’ailleurs cette valeur additionnelle qui est dominante (Tableau 22.). Au niveau écologique, s’ils ne sont pas situés au dessus de la limite de la végétation, il y’a une différence entre les sites actifs et passifs. Les premiers jouent un rôle important dans la dynamique des écosystèmes alors que les seconds ont un rôle moins marqué. Par contre aucun des sites n’est protégé, ce qui diminue une nouvelle fois leur valeur écologique.

5.3.5. Les géomorphosites fluviatiles

La valeur additionnelle globale des sites fluviatiles est bonne, elle est égale à la moyenne générale. Ce sont leurs valeurs esthétique et culturelle qui influencent positivement ce résultat (Figure 8.). Leur valeur économique est également supérieure à la moyenne alors que leur valeur écologique est plus faible. Pour cette dernière, l’évaluation est assez variable selon les sites et il est difficile d’en tirer des enseignements généraux sauf le fait qu’aucun de ces sites n’est protégé. De même, la valeur additionnelle dominante varie selon les sites (Tableau 22.), il n’y a pas de règle globale pour ces sites.

D’un point de vue esthétique, ils sont souvent situés à proximité de la vallée principale de Bagnes et sont donc en général bien visibles. La dynamique fluviatile marque de plus fortement l’esthétique paysagère de l’ensemble de la vallée. Deux sites en particulier (BAGflu001 et 002) sont des formes géomorphologiques incontournables de la vallée et exemplaires de la dynamique fluviatile des environnements alpins.

Les sites fluviatiles ont une valeur culturelle forte influencée par leurs critères historiques et littéraires (Figure 8.et 9.). Ce sont les deux critères dominants leur valeur culturelle (Figure 10.). S’ils n’apportent pas grand chose aux connaissance en sciences de la Terre, ils marquent assez fortement la mémoire et l’imaginaire de la population et ont une valeur symbolique moyenne. Il s’agit essentiellement là des sites liés de près ou de loin à la débâcle du Giétroz. Les traces de cette débâcle (BAGflu004) sont de plus le seul site fluviatile à avoir une valeur économique. Notons ici que, tout comme pour le glacier du Giétroz en lui-même, ce sont plus les processus actifs lors de cette catastrophe naturelle que les formes en elles-mêmes qui génèrent de l’argent par la vente de livres et la visite d’un musée qui y sont consacrés.

5.3.6. Les géomorphosites anthropiques

Les géomorphosites anthropiques ont une valeur additionnelle globale légèrement inférieure à la moyenne. Très important d’un point de vue culturel, ils se situent au dessous de la moyenne de l’ensemble des autres critères, leur valeur économique étant même nulle (Figure 8.). A ce propos, il est tout de même à noter que ces sites, s’ils ne génèrent pas de profits directs, ont tous (eu) une importance économique non négligeable pour la société humaine. La carrière de pierre ollaire (BAGant003) a permis le développement socio-économique de la région durant de nombreuses années. Un musée est même consacré à l’exploitation de ce minerai mais le site n’y joue aucun rôle direct actuellement. Les digues de Lourtier (BAGant002) permettent de protéger le village d’aléas naturels probablement très coûteux si elles n’existaient pas. Finalement le bisse du Levron (BAGant003) a permis d’irriguer et de faire vivre toute la population du flanc droit du Nord du Val de Bagnes.

Le facteur anthropique joue son rôle sur la biodiversité de la vallée. Agent bio-géo-chimique reconnu, l’humain influence aussi son environnement par son impact sur les formes et processus géomorphologiques locaux. Un des sites (BAGant001) jouit même d’une forme de protection mais qui a plus trait à son caractère historique et culturel. Ce sont d’ailleurs les sites anthropiques qui ont la valeur culturelle la plus élevée (Figure 8.). Peu nombreux, ils sont ceux qui ont le plus de liens directs avec l’histoire humaine des lieux, du moins celle que la population retient ! C’est le critère culturel dominant de l’ensemble des sites anthropiques (Figure 10.). Ils font néanmoins l’objet de relativement peu d’œuvres d’art ou littéraire mais ils marquent l’imaginaire collectif et sont parfois marqués d’une symbolique importante (Figure 9.). La valeur culturelle est dominante pour 2 des 3 sites anthropiques (Tableau 22.).

5.3.7. Les géomorphosites structuraux

Les géomorphosites structuraux ont la valeur additionnelle globale la plus élevée de l’inventaire. Seule leur valeur écologique est faible et en dessous de la moyenne, pour le reste des valeurs additionnelles, ils obtiennent toujours une valeur supérieure à la moyenne et même la plus importante du point de vue esthétique et économique (Figure 8.).

D’un point de vue écologique, ces sites de hautes altitudes sont situés aujourd’hui au dessus de la limite de vie de la majorité des êtres vivants de la région. Ils ne jouent donc pas un rôle impotant de ce point de vue. Par contre, on sait qu’ils ont été des refuges pour certaines plantes durant les glaciations (LANDOLT & AESCHIMANN 2005). Ils ont donc quand même participé au maintien de la biodiversité alpine durant des périodes peu propices pour la végétation. Cette caractéristique n’a pas été prise en compte car elle n’est pas d’actualité et ne sachant pas bien quels sommets sont concernés il était difficile de l’évaluer.

Ils ont par contre tous une valeur esthétique quasi maximale (Figure 8.). N’ayant sélectionné que des sommets montagneux, nous n’avons ici que les sites qui marquent le plus le paysage de la vallée. Ils se démarquent des crêtes et sont des repères paysagers importants. Souvent enneigés plus tardivement que leur entourage, ils contrastent bien avec ce dernier. C’est la valeur additionnelle dominante de 2 des 3 sites (Tableau 22.).

La valeur économique de ces sites n’est due qu’à celle du Mont-Fort (BAGstr002) (valeur maximale) qui est exploité par la station de ski de Verbier et qui génère des recettes importantes, c’est d’ailleurs sa valeur additionnelle dominante (Tableau 22.).

Les autres sites ont eux une valeur économique nulle.

Les sites structuraux ont aussi une valeur culturelle élevée (Figure 8.). Ceci est surtout lié à l’importance des sites dans l’histoire du tourisme, mais également dans leur apports pour les connaissances en sciences de la Terre et plus particulièrement de l’orogenèse alpine, dont ils sont les meilleurs témoins (Figure 9.). Ce sont d’ailleurs les 2 critères culturels dominants pour l’ensemble des sites (Figure 10.). Ils sont aussi supérieure à la moyenne pour ce qui a trait au côté symbolique de ces lieux qui font parfois l’objet de légendes.

5.3.8. Les géomorphosites karstiques

La valeur additionnelle du seul site karstique est la plus basse de l’évaluation. Il obtient des scores au dessous de la moyenne pour toutes les valeurs et même des scores nuls pour les valeurs économique et culturelle (Figure 8.). D’un point de vue esthétique, se site se démarque surtout par les contrastes morphologiques de surface qu’il génère. Sa valeur écologique, quant à elle, est quelque peu trompeuse. S’il est vrai qu’au niveau de l’objet l’influence écologique des dolines est notable, elle l’est moins par rapport à l’ensemble du terrain d’étude et de la biodiversité du Val de Bagnes. Cela reste tout de même sa valeur additionnelle dominante (Tableau 22.).