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Répartition horizontale des éléments en terre cuite

5.11 Synthèse et conclusion

5.11.2 Les fragments de torchis et autres revêtements argileux

Ces fragments sont relativement peu nombreux à Develier-Courtételle : les quelque 1900 pièces, correspondant à 290 numé-ros d’inventaire, ne pèsent, réunis, qu’environ 11 kg (CAJ 13, chap. 16.3). Or, neuf tonnes d’un mélange d’argile, de paille et d’eau ont été nécessaires pour couvrir les parois clayonnées d’une maison de 15 x 6 m, reconstruite dans le cadre d’une expérimenta-tion à Lejre, au Danemark (Coles 1979, p. 152). L’incendie d’une seule construction de ce type devrait donc livrer des centaines de kilos de fragments de torchis conservés. La concentration la plus importante du site provient précisément d’un incendie, celui de la cuisine de la ferme 5 : environ mille fragments pesant au total 7,25 kg, trouvés in situ écroulés à coté du four 36 (chap. 5.9 ; CAJ 13, chap. 13.5.1), représentent à eux seuls deux tiers en poids de tout le torchis découvert sur le site. Il s’agit probablement des restes de la porte de ce four (CAJ 13, chap. 16.3).

En ce qui concerne le solde des fragments, les rares petites concen-trations observées proviennent majoritairement du remplissage des structures de combustion ou de leurs alentours immédiats. Ainsi, le foyer 27 de la zone d’activité 3 en a livré environ 190, pour un poids total de 380 g ; les 15 fragments trouvés directe-ment à coté du foyer 582 à l’extrémité orientale de la ferme 2 pèsent 150 g ; dans la zone de combustion 68 de la ferme 3 ont été découverts environ 120 fragments pesant 390 g ; et le bas foyer 15 de la zone d’activité 4 contient 150 pièces d’un poids total de 160 g. Pour tous ces cas, qui réunissent un quart de tous les fragments, la terre cuite brûlée provient vraisemblablement de la couronne ou du revêtement des structures de combustion ; il ne s’agirait donc pas de torchis au sens strict.

Deux petites concentrations se trouvent un peu plus éloignées d’un foyer ou d’un four. Il s’agit des 15 fragments (40 g) décou-verts dans le dépotoir 102, à l’est du bâtiment A de la ferme 1 et des 45 pièces (320 g) mises au jour directement à l’est du bâti-ment A de la ferme 5 (dépliant).

Plus de 90 % des fragments de torchis et de revêtement argileux ont donc été trouvés in situ, dans ou autour d’une structure de combustion. Ce résultat est diamétralement opposé à celui obtenu pour les fragments de tuiles, malgré le fait que ceux-ci fai-saient eux aussi partie, à l’origine, de l’aménagement d’un foyer, d’un four ou d’un bas foyer. Comment expliquer cette différence ? A notre avis, deux facteurs distincts peuvent avoir contribué à ce phénomène.

Premièrement, les fragments de torchis et de revêtement argi-leux peuvent être considérés comme relativement fragiles. Ils ont subi une cuisson accidentelle et imparfaite, provoquée soit par

Fig. 23 Histogramme des distances séparant chaque fragment de tuile sco-rifiée avec traces de métal du bas foyer ou bas foyer éventuel le plus proche (nb=26).

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un incendie, soit par le fait que le revêtement en question fai-sait partie d’une structure de combustion. Les tuiles, bien cuites à l’intérieur de fours spécialisés, peuvent être considérées comme relativement solides et résistantes à l’érosion. Par conséquent, les fragments de torchis exposés en surface du sol contemporain dans un dépotoir étaient plus vulnérables à une destruction provoquée par les intempéries et le piétinement que les morceaux de tuile. Les structures creuses, rapidement remplies de sédiment, forment un environnement favorable à la conservation d’éléments fra-giles. Il est donc probable que la distribution des fragments de torchis, relativement bien représentés à l’intérieur des structures mais plus rares dans la couche environnante, ait été biaisée par une conservation différentielle.

Le deuxième facteur à considérer est le degré relatif de nuisance posé d’un coté par les fragments de torchis et, de l’autre, par les morceaux de tuiles inutilisés. Avec 78 g, le poids moyen d’un fragment de tuile est quinze fois plus important que les 5 g d’un fragment de torchis. En plus, la tuile brisée peut comporter des arrêtes relativement vives et coupantes, alors que celles des fragments de torchis ou de revêtement argileux sont souvent émoussées et informes. Les fragments de tuiles ont donc le potentiel de gêner soit une activité particulière, soit la circulation, ce qui représente une bonne raison de disposer ces éléments, une fois devenus inutilisables, dans un dépotoir à l’écart des surfaces habitées. Les fragments de torchis, plus petits et arrondis, ne gênent pas autant les activités ; il est donc plus probable qu’ils restent à proximité de leur lieu d’utilisation originel.

5.11.3 Conclusion

Deux grandes classes d’éléments d’architecture en terre cuite ont été reconnues : les fragments de tuiles, de briques ou de carreaux gallo-romains, qui sont relativement nombreux (poids total 564 kg), et les fragments de torchis, plus rares (poids total 11 kg). Leur répartition spatiale respective est très différente : les premiers se trouvent surtout en dehors de toute structure, dans des zones

de rejet, alors que la grande majorité des seconds provient soit des décombres laissés par un incendie, soit du remplissage de quelques structures de combustion.

La dichotomie qui existe entre les rares fragments de tuiles trou-vés à l’emplacement de leur (ré)utilisation, dans et autour d’une structure de combustion, et les nombreuses pièces concentrées dans des zones de rejet, paraît très marquée. Le fait que les cou-ronnes conservées des foyers et des fours ont été majoritaire-ment réalisées non pas avec des tuiles, mais avec des blocs de molasse ou de calcaire souligne encore ce déséquilibre 7. Même dans les trois structures où les couronnes partiellement conser-vées contiennent des fragments de tuiles, ceux-ci sont toujours minoritaires par rapport aux blocs de pierre (ferme 1, foyer 17 ; ferme 5, foyer 30 ; ferme 6, foyer 74 ; CAJ 13, chap. 5.5.1, 13.5.1 et 14.5.3). Une moyenne de 1,26 kg de tuile a été utilisée dans chacun de ces aménagements. Ces chiffres pourraient indiquer que les 553 kg de tuile trouvés en dehors des structures de com-bustion sont les restes de plusieurs centaines de couronnes de foyer, de four ou de bas foyer. Mais l’échantillon à la base de ce calcul est trop faible et la conservation de la partie sommitale de ces structures trop partielle pour permettre une conclusion aussi nette. Nous pouvons cependant en déduire que l’aménagement sommital des foyers, des bas foyers et des fours a été renouvelé assez souvent. Le grand nombre de fragments de molasse ou de calcaire brûlé observés dans la couche archéologique, les zones de rejet et les empierrements, renforce cette conclusion 8.

La quantité de fragments de torchis et de revêtement argileux, retrouvés essentiellement à l’intérieur ou autour de quelques structures de combustion, est relativement réduite. La fragilité de ces éléments en est sûrement une raison, comme le fait que seul le torchis brûlé accidentellement peut être conservé. Cependant, nous ne pouvons pas non plus exclure la possibilité que ce maté-riau de construction, quoique répandu à l’époque, n’ait été que peu fréquemment employé à Develier-Courtételle.

Notes

1 Les fragments de torchis ont parfois été ramassés en lot par mètre carré. Dans ce cas, un numéro d’inventaire peut correspondre à plusieurs pièces, parfois à des dizaines. Les cartes de répartition illustrent la distribution des numéros d’inventaire. Pour toutes les matières autres que les fragments de torchis et les scories, un numéro d’inventaire correspond à un objet.

2 En suivant les conseils de E. Cziesla (1990), nous avons opté pour un nom-bre restreint de classes à espacement régulier.

3 Au vu de la céramique associée à cette concentration, ces objets, situés au sommet du remplissage des fosses d’extraction, ont été rejetés pendant le Haut Moyen Age et non pendant la période gallo-romaine; chap. 4.3.5. 4 38 % de toutes les tuiles scorifiées avec restes de métal localisées par mètre

carré ont été trouvées dans la zone d’activité 4.

5 Les fragments de tuiles retrouvés dans les empierrements ont une longueur moyenne de 6,5 cm.

6 C’est le cas pour les regroupements repérés près du bâtiment A de la ferme 1, autour du trou de poteau 22 dans la zone d’activité 2, sur le champ de fosses gallo-romaines dans la zone d’activité 3, dans les alentours du bâtiment A de la ferme 3, dans la moitié ouest de la ferme 4 et à l’emplacement de la maison A de la ferme 6.

7 Dans la ferme 5 par exemple, seul le foyer 30 a été partiellement aménagé avec des fragments de tuiles (CAJ 13, chap. 13). La superstructure du four 36 et la couronne du foyer 48 ont été construites respectivement avec des blocs de calcaire ou de molasse. Les deux autres structures de combustion mises au jour dans cet ensemble (foyers 33 et 139), mal conservées, n’ont pas livré de données portant sur leur partie sommitale.

8 Les pierres brûlées, observées en grande quantité lors de la fouille, n’ont pas été dénombrées ou pesées. Avant leur rejet, elles ont dû être utilisées soit pour aménager des structures de combustion, soit pour une activité incon-nue liée au feu. Cette activité hypothétique aurait de même pu concerner une partie des fragments de tuiles.

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6.1 Introduction

La fouille de l’habitat rural de Develier-Courtételle a mis au jour environ 13 250 vestiges osseux d’animaux du Haut Moyen Age 1, dont 95 % ont été localisés par mètre carré. Ce matériel abondant, détaillé dans un autre volume de cette série (CAJ 16, chap. 7), a été identifié et étudié par Claude Olive 2. Nous la remercions ici vivement de la mise à disposition des données nécessaires à l’étude spatiale qui suit. Dans le présent chapitre, sont considé-rées la répartition horizontale de la faune à l’intérieur des grands ensembles de structures (fermes et zones d’activité) et la reconsti-tution des comportements de rejet liés à ce matériel.

Outre l’identification de l’espèce et de la partie anatomique, plu-sieurs propriétés ont été relevées par l’ostéologue. La présence de traces de feu, de boucherie, de morsures ; l’orientation de l’os ; les indications relatives à l’âge et au sexe de l’animal ; les éventuelles

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traces d’une pathologie. Une mesure – le poids du fragment – complète ces informations. Pour réaliser la présente étude, il fal-lait déterminer les données exploitables pour une analyse spatiale. Des cartes de répartition ont été dressées pour chaque propriété. Mais seules quatre ont été retenues en raison d’une organisation spatiale évidente des objets (fig. 24, 28-31). Les deux premières présentent l’intégralité des ossements, groupés en six classes selon le poids du fragment 3. La troisième concerne les os marqués par le feu et ceux portant des traces de morsures imputées aux chiens 4

qui circulaient à l’intérieur de l’habitat (CAJ 16, chap. 7). La qua-trième est réservée aux ossements avec traces de boucherie. Les ossements forment parfois des concentrations très denses. La lecture des cartes de répartition ne peut dès lors donner qu’une idée très approximative de la composition de ces agrégats. Pour résoudre cette difficulté, il a été décidé de délimiter les concentra-tions les plus importantes, soit sur la quatrième carte d’un ensem-ble (fig. 28, 31), soit sur une carte séparée (fig. 26). Les décomptes précis des restes fauniques retrouvés à l’intérieur de ces espaces délimités, ainsi que ceux des regroupements importants mis au jour dans certaines cabanes en fosse, empierrements et dépotoirs identifiés lors de la fouille, figurent dans deux tableaux com-plémentaires (fig. 33-34) 5. Les cartes de répartition de la faune seront présentées selon l’ordre utilisé pour les études de Develier-Courtételle : chaque ensemble (ferme, zone d’activité) est discuté en respectant une progression d’ouest en est. Les textes descriptifs sont suivis d’une tentative d’interprétation globale de ces infor-mations spatiales.

Robert Fellner

Fig. 24 Cartes de répartition des fragments de faune retrouvés dans les fermes 1 et 2 et la zone d’activité 1, concernant l’ensem-ble des os groupés en six classes selon leur poids (cartes 1 et 2). Echelle 1 : 1500.

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6.2 La ferme 1 (fig. 24, 26)

La plus importante concentration repérée dans la ferme 1 (ZR1, fig. 44) est localisée dans son angle sud-est, le long de l’ancien lit du ruisseau médiéval près des alignements de piquets renforçant sa berge (chap. 4.3.2 ; CAJ 13, chap. 5.6.4). Réunissant 2099 osse-ments de toute taille (sur un total de 4216 fragosse-ments localisés par mètre carré en ferme 1), cette zone de rejet riveraine du ruisseau représente la plus dense concentration de faune rencontrée sur le site. Les caractéristiques principales de cette concentration se trouvent détaillées dans la figure 33.

Les conditions favorables régnant à cet endroit ont permis la conservation de plusieurs niveaux archéologiques distincts. La majorité des os regroupés ici peut par conséquent être attribuée à deux ensembles stratigraphiques superposés, dénommés respec-tivement B3.3 pour le plus ancien et B3.1 pour le plus récent 6

(fig. 25, 33 ; CAJ 13, chap. 5.6.2) : 72 % des fragments provien-nent du niveau B3.1 et seulement 9 % du niveau B3.3 7.

Un autre regroupement important de faune se trouve directement à l’est du bâtiment A, dans le dépotoir 102 (dépliant ; CAJ 13, chap. 5.5.6). Il compte près de 400 fragments (fig. 33). Quelques concentrations plus petites, réunissant entre 60 et 160 pièces, ont également été observées : dans les dépotoirs 361 et 362 (fig. 43), au nord du dépotoir 262, directement au sud de ce dernier, à l’emplacement de l’empierrement 210, dans l’empierrement 129

Fig. 24 (suite) Cartes de répar-tition des fragments de faune retrouvés dans les fermes 1 et 2 et la zone d’activité 1, concernant les éléments brûlés ou portant des morsures (carte 3) et les pièces avec traces de boucherie (carte 4). Echelle 1 : 1500.

Fig. 25 Détail de la ré-partition des fragments de faune retrouvés à l’intérieur de la zone de rejet ZR1, séparés par unité stratigraphique. Echelle 1 : 1000.

qui fait partie du bâtiment F (CAJ 13, chap. 5.3.2), à l’emplace-ment de l’empierrel’emplace-ment 287 (CAJ 13, chap. 5.5.5) et enfin dans l’empierrement 221. Le remplissage de la cabane en fosse U a aussi livré un lot de 131 fragments.

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6.3 La ferme 2 et la zone d’activité 1 (fig. 24, 26) Une série de concentrations riches en matériel osseux a été mise au jour dans la ferme 2 et la zone d’activité 1. Au nord de cet ensemble, les trois grandes zones de rejet déjà décrites ci-dessus s’observent à nouveau (R1 à R3, chap. 4.3.3). Les caractéristi-ques principales des concentrations se trouvent détaillées dans la figure 33. La plus occidentale (R1) est également la plus riche : elle contient environ 670 fragments (sur un total de 4248 frag-ments localisés par mètre carré en ferme 2 et zone d’activité 1) ; à la limite nord-est de cette même zone de rejet, on reconnaît une petite concentration (R1 Nord) d’environ 90 pièces qui se dis-tinguent par des caractéristiques différentes. La deuxième grande zone de rejet (R2) a livré environ 490 os alors que la plus orien-tale (R3) est la plus pauvre avec seulement 289 restes.

Fig. 26 Localisation et limites des concentrations de faune obser-vées dans les fermes 1 et 2 et la zone d’activité 1. Echelle 1 : 1500.

Fig. 27 Détail de la ré-partition des fragments de faune retrouvés à l’intérieur de la zone de rejet ZR2, séparés par unité stratigraphique. Echelle 1 : 1000.

Près de 800 ossements jonchent la surface directement au sud du bâtiment A, dans et aux alentours de l’empierrement 64 (dépliant ; CAJ 13, chap. 6.6.3). Cette concentration (ZR2) est interprétée comme une zone de rejet riveraine du ruisseau. Comme dans la zone de rejet ZR1 de la ferme 1, des conditions locales favora-bles ont permis la conservation de deux horizons archéologiques distincts. La majorité des os retrouvés en ZR2 a par conséquent pu être attribuée à deux ensembles stratigraphiques superposés, dénommés respectivement B3.3 et B3.1 (fig. 27, 33 ; CAJ 13, chap. 5.6.2) : 67 % des fragments retrouvés proviennent du niveau B3.1 et seulement 16 % du niveau B3.3 8.

Trois des sept cabanes en fosse découvertes dans cette partie du site ont aussi livré des lots importants d’os. Les cabanes en fosse R et S sont situées directement au nord de ZR2 et contiennent respectivement 327 et 88 fragments. La cabane en fosse V, située plus à l’est, à proximité de l’ancienne berge du ruisseau, a livré elle plus de 580 ossements.

6.4 Les zones d’activité 2, 3 et 4 (fig. 28)

La grande majorité des ossements mis au jour dans ces trois zones d’activité contiguës se concentre près de la berge ou dans le lit du ruisseau médiéval. Trois grandes concentrations, qui semblent représenter des zones de rejet riveraines du ruisseau, peuvent être distinguées : ZR3, ZR4 et ZR5. Les caractéristiques principales des concentrations sont détaillées dans la figure 33.

La zone de rejet ZR3 réunit environ 370 fragments sur un total de 1457 fragments localisés par mètre carré en zones d’activité 2, 3 et 4. Ces ossements ne proviennent pas seulement de la zone d’activité 3, mais aussi de l’extrémité méridionale de la zone d’ac-tivité 2. La zone de rejet ZR4 se situe un peu plus à l’est, sur la rive nord du ruisseau médiéval, dans la zone d’activité 2 et contient environ 250 fragments de faune. La zone de rejet ZR5 est locali-sée à l’emplacement des bassins, à la limite septentrionale de la zone d’activité 4 (CAJ 13, chap. 9. 4) et sur la rive sud du ruisseau médiéval ; elle est la plus importante de ces trois concentrations et englobe environ 700 ossements 9.

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Fig. 28 Cartes de répartition des fragments de faune retrouvés dans les zones d’activité 2, 3 et 4, concernant l’ensemble des os groupés en six classes selon leur poids (cartes 1 et 2), les éléments brûlés ou portant des morsures (carte 3) et les pièces avec traces de boucherie (carte 4). Les limites des différentes concentrations observées sont indiquées sur la carte 4. Echelle 1 : 1500.

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Hormis ces zones de rejet riveraines du ruisseau, les zones d’ac-tivité 2, 3 et 4 sont particulièrement pauvres en restes osseux 10. La seule exception est la partie nord de la zone d’activité 2, où une septantaine d’ossements ont été retrouvés. La répartition de ces fragments semble en partie influencée par la disposition des deux bâtisses repérées à cet endroit (dépliant ; CAJ 13, chap. 7.4 et 7.5). Ainsi, une dizaine d’ossements se sont accumulés le long de la paroi méridionale du bâtiment A. Une petite concentration au nord du bâtiment B, regroupant une quinzaine d’éléments, semble représenter une zone de rejet liée à cette construction. 6.5 La ferme 3 (fig. 29)

Dans la ferme 3, la plus dense concentration de fragments de faune correspond à l’emplacement de la zone de combustion 68 (dépliant ; CAJ 13, chap. 10.5.3). Elle réunit 125 pièces (sur un total de 491 fragments localisés par mètre carré en ferme 3 ; fig. 33).

Les autres fragments ne forment pas de concentrations notables à l’intérieur de structures creuses ou d’empierrements. Néanmoins, la répartition de ces objets n’est pas due au hasard. Ainsi, environ 90 ossements ont été localisés à l’intérieur et à une distance de 2 m des parois du bâtiment A ; ils se concentrent particulièrement le long des parois sud et ouest, alors que le centre de la bâtisse en est dépourvu. Une autre concentration, moins marquée, semble se dessiner le long de la paroi ouest de l’enclos a (dépliant ; CAJ 13, chap. 10.4). Enfin, la surface au nord et à l’est du bâtiment C est parsemée de restes osseux.

La zone de combustion 68 mise à part, les fragments brûlés ont surtout été retrouvés à proximité des foyers associés aux bâti-ments A et B. Les fragbâti-ments de grande taille ont une distribution différente, un peu plus éloignée de ces bâtisses. Les marques de morsures et les traces de boucherie sont relativement rares. 6.6 La ferme 4 (fig. 30)

L’écrasante majorité des 420 fragments de faune localisés par mètre carré en ferme 4 a été récoltée dans la couche archéologique, en dehors des structures creuses et des empierrements. Il n’y a pas de concentrations importantes possédant des limites très nettes ; cependant, la plupart des ossements semble se situer directement à l’ouest et à l’est du bâtiment A. La surface même de cette bâtisse, ainsi que les espaces qui se développent directement au nord et au sud, sont par contre particulièrement dégarnis. Un petit lot de quinze fragments a été récupéré dans les remplissages de la cabane en fosse D (dépliant ; CAJ 13, chap. 11.3.4). Les os brûlés sont très rares et ceux avec morsures font totalement défaut. Toutes les piè-ces avec trapiè-ces de boucherie ont été retrouvées soit à l’ouest de la