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Chapitre 3 : La rencontre

3.3. Les interactions avec l’entourage

3.3.1. Les familles respectives

L’existence des couples mixtes interpelle aussi bien l’individu que les groupes entiers, comme par exemple les familles de référence des deux conjoints ou les communautés religieuses, professionnelles ou amicales. Les couples mixtes se basent sur la rencontre de deux mondes pour en construire un seul, nouveau. Le mariage mixte interreligieux contient une difficulté supplémentaire mais en même temps, il est considéré par les principaux intéressés comme une chance. C’est une chance de connaître un « autre » dans toutes ses dimensions : religieuse, culturelle, linguistique, etc., et de pouvoir nouer un dialogue pour construire une nouvelle dimension du couple. Les couples mixtes deviennent un facteur de plus dans le rapprochement interreligieux, et par leur vie quotidienne, qui en est le témoignage, ils encouragent les représentants de deux communautés à intensifier les échanges44.

3.3.1. Les familles respectives.

Les interactions avec les familles respectives sont extrêmement importantes pour les couples mixtes, surtout quand elles sont négatives. Le désaccord met en lumière la mixité de leur union et fait naître chez les conjoints la conscience de leur différence45. Dans ces circonstances :

« L’individu rencontre dès lors un problème de consistance qu’il peut typiquement

résoudre soit en modifiant sa réalité, soit en modifiant les relations qui servent à la maintenir. »46

Dans la majorité des cas, les couples mixtes restent soudés face au rejet des proches en espérant les convaincre un jour.

A cause d’un probable refus, les partenaires redoutent fréquemment le moment de présentation, virtuelle ou réelle, de leur élu(e) à leurs familles respectives. La première réaction des proches est souvent loin d’être positive. Les parents rencontrés durant mes

43 Cf. Singly de, F., Le soi, le couple et la famille, op. cit., 1996.

44 Cf. Brunin J.-L., L’Islam, op. cit.

45

Cf. Varro G. (dir.), Les couples mixtes, op. cit., p. 42.

recherches, d’origine française ou polonaise, sont marqués par les représentations sociales dominantes des Maghrébins ou des musulmans47, et se montrent méfiants envers le/la partenaire de leur enfant.

« Tu nous as dit en fait : “J’ai une bonne nouvelle à vous annoncer, je suis heureuse, je suis amoureuse mais… mais il s’appelle Mohammed!” Au début j’avais eu…. C’est le 11

septembre 2001 qui a, quand même, vraiment fichu le bazar, qu’il y a eu une histoire du voile islamique, plein de choses… et finalement, on s’est quand même questionné, ce qui est tout à fait logique. »48 (Mère de Dorothée)

La réaction parentale est d’autant plus méfiante, craintive, que les parents ignorent presque tout de la communauté de référence du/de la partenaire de leur enfant, de sa culture et de sa religion. Le fait de ne pas avoir l’occasion de côtoyer auparavant des représentants du monde maghrébin musulman peut marquer l’attitude des proches durant la première rencontre. C’est le cas des familles installées dans les pays où la communauté musulmane n’est pas aussi nombreuse qu’en France, comme par exemple la Pologne.

« (Ciré) : La maman de Sabine, c’était pas… au début, c’était pas évident entre nous deux,

c’était souvent des clashs et… je pense… je me mets à sa place elle est française d’origine

polonaise donc très chrétienne, pratiquante, donc voyant sa fille avec un Noir, musulman… elle avait très peur pour l’avenir de sa fille, elle pensait que les musulmans étaient à l’image de ce qui se disait sur eux dans les journaux et dans la télévision donc…

(Sabine) : Pas complètement ! »49

Le scepticisme des parents français envers le projet de leur enfant de vie commune avec un/une musulman(e) est lié à l’histoire du colonialisme français50

. Cette période, quelques décennies après, n’est pas anodine pour l’imagerie de certaines personnes. J’ai eu l’occasion d’interviewer des Français, surtout des anciens résidents du Maghreb, qui n’acceptent pas la décolonisation et qui continuent de considérer le Maroc, l’Algérie ou la Tunisie comme une partie de la France. Brouillées avec l’histoire, ces personnes ne sont pas vraiment des adeptes de la mixité conjugale, tout particulièrement franco-maghrébine.

Certaines familles, installées au Maghreb ou originaires de là-bas, suffisamment liées à leur pays d’origine, éprouvent également des difficultés d’acceptation de la mixité conjugale

47 Ils sont perçus comme les fauteurs de troubles, les chômeurs, les délinquants, les citoyens de deuxième catégorie. Cf. Garden M., Postface : la réflexion d’un historien, in Lequin Y. (dir), Histoire des étrangers et de l’immigration en France, op. cit.

48 Témoignage diffusé dans le journal de 20 h sur France 2 (12.03.2007).

49

Témoignage diffusé dans « La vie comme un roman » sur France 3, en février 2008.

qui implique des membres de la communauté maghrébine à cause, également, de l’histoire des relations franco-maghrébines. Parmi les trois pays, l’Algérie a été marquée profondément par la politique coloniale de la France. Durant plusieurs décennies, les Algériens ont vécu une période particulièrement lourde et complexe qui a influencé les relations entre les deux pays. La mémoire du temps passé continue à façonner les idées et les comportements de certains Magrébins installés en France. Ainsi, les mariages des Algérien(e)s avec des Français(es) se heurtent aux blessures laissées par la période de la colonisation et de la décolonisation. Le fait de laisser un enfant se marier avec un successeur des colonisateurs est égal à une trahison51. Malgré le temps passé, certains Magrébins gardent des préjugés intacts qui ne permettent pas d’entamer un dialogue intercommunautaire, interculturel et interreligieux. Le fait de voir leur enfant avec un/une Français(e) fait revenir des souvenirs douloureux. Les couples mixtes, qui se heurtent au refus parental lié au passé historique, sont conscients de la blessure laissée par la période de la colonisation et de la décolonisation. La connaissance de l’histoire des relations franco-maghrébines leur permet de comprendre l’attitude de leurs parents envers les anciens colonisateurs. Ils se rendent compte des effets que cause leur union avec un/une Français(e), et pour cette raison, ce ne sont pas les parents qui sont blâmés pour leur refus de la mixité conjugale mais plutôt l’histoire des relations entre les deux pays.

« (Bruno Laffort) : et tu en veux à tes parents, ou pas ?

(Dalila) : non, j’en veux à la fatalité… j’en veux à l’histoire… c’est à ça que j’en veux… je n’en veux pas à mes parents, parce qu’ils la subissent, l’histoire… comme moi je la subis à travers eux, quoi… Ma mère, elle ne comprend pas qu’on écoute de la musique française…

elle me dit : “Ils (les Français) sont restés en Algérie 130 ans : est-ce que tu crois qu’il y a un

Français qui a écouté de la musique arabe, qui parlait arabe ? Non, non, non ! Les seuls qui

parlent arabe, c’est les juifs séfarades, c’est tout ! Mais les autres, les Français, ils ne

parlaient pas l’arabe… […]”

(Bruno Laffort) : donc, tu en veux à l’histoire ? (Dalila) : oui !

(Bruno Laffort) : c’est-à-dire ?

(Dalila) : j’en veux aux colonisateurs d’avoir fait subir des trucs à nos parents… et puis de leur avoir demandé de venir après dans leur pays, en France… de ne pas leur avoir laissé le

choix de rester dans leur pays, parce que leur pays, ils vivaient… ils étaient en… ils n’avaient

51 Selon S. Schehr (Cf. Schehr S., Sociologie de la trahison, Cahiers internationaux de sociologie 2/2007 (n° 123), p. 313-323.) la trahison peut être définie comme étant une forme de rupture d’un lien ou d’une relation. Schehr distingue deux grandes familles d’actions qualifiées de trahison : les actes relatifs à une révélation ou la

transmission d’une information ou d’un secret, ou les actes relatifs à une soustraction physique et mentale (le fait

de déserter, de faire défection, de changer sa loyauté, de se convertir, d’être infidèle...). C’est une relation ternaire de type Nous/Ego/Eux, car elle exige quelqu’un qui est trahi, quelqu’un qui trahit et quelqu’un au nom

duquel on trahit. Même lorsque A paraît trahir B pour son propre profit, « c’est toujours par rapport à un C

quelconque qu’il intentionne son acte: où C peut être une personne, une idéologie, l’histoire, un objet, un autre

pas de boulot avant, hein ! En Algérie, avant… on leur proposait du boulot ici… plein de choses comme ça… »52

En dehors de l’histoire du colonialisme, les réactions des musulmans face au mariage mixte islamo-catholique varient d’une famille à l’autre. Dans certains cas, ils se laissent influencer par les membres de la famille élargie, les voisins ou la communauté en général53. Sous le poids des représentations dévalorisantes du mariage mixte, répandues dans l’entourage proche, les parents préfèrent s’aligner sur l’opinion du groupe plutôt que de mettre en avant leurs propres convictions. La peur de « Que vont dire les autres ? » s’accentue dans lesquartiers aux tendances communautaristes. Dans ces endroits, les familles cèdent plus facilement aux pressions du groupe en dépit de leur propre avis54.

L’attitude parentale envers la mixité conjugale est également différente selon que l’enfant est un garçon ou une fille55. Cette pondération semble s’estomper progressivement. Il est vrai que les familles maghrébines interviennent de moins en moins dans les projets matrimoniaux de leurs enfants, surtout des garçons, et dans un moindre degré des filles56. Cela n’empêche pas de rencontrer des parents qui rejettent leurs enfants, aussi bien les filles que les garçons, à cause de leur choix de la mixité conjugale57. Ainsi, Samy, un jeune musulman marié avec Anna, une catholique, a été confronté au rejet de la part de son père.

« Mon père a réagi très mal à l’annonce de notre mariage. Dès le début, il était contre ma

relation avec Anna malgré mes explications. Toutes mes tentatives de le convaincre n’ont rien

donné, absolument rien ! Il est resté très têtu ! Je lui disais : “Attends, laisse-lui (à ma copine) au moins un peu de temps, peut-être elle voudra bien changer sa religion. On sait jamais !” Mais lui ne voulait rien entendre, toujours le même discours. Par contre, ma mère

est de mon côté. Elle a rencontré ma femme, elle lui a donné même des petits cadeaux ! Bien

sûr, tout ça, ça s’est passé pendant l’absence de mon père, car lui ne veut pas nous voir

ensemble dans sa maison ! Et pour notre mariage… bien sûr il n’est pas venu, ça c’était clair pour moi. Mais il a empêché ma sœur de venir ! La seule personne de ma famille qui a

souhaité y assister, et beuh non, mon père ne l’a pas laissée venir ! »

52

Témoignage cité par Laffort B., in Laffort B., Les couples mixtes chez les enfants de l’immigration algérienne,

op. cit., pp. 83-84.

53 « Aucun individu ne se conçoit en dehors du groupe et n’aspire à vivre en dehors de lui. » Lahouari A., Les

mutations de la société algérienne, famille et lien social dans l’Algérie contemporaine, Editions La Découverte, Paris, 1999, p. 73.

54 Le mariage islamo-chrétien peut être perçu comme une trahison à l’égard de la communauté tout entière. Cf. Bouamama S. et Sad Saoud H., Familles maghrébines de France, Editions Desclée de Brouwer, Paris, 1996.

55 « Les femmes sont astreinte, au bénéfice du patrilignage, à un service domestique, sexuel et surtout procréateur. » Lacoste-Dujardin C., Des mères contre les femmes. Maternité et patriarcat du Maghreb, Editions La Découverte, Paris, 1985, p. 97.

56 Cf. Khellil M., Sociologie de l’intégration, Editions Presses Universitaires de France, 1997.

57 « De tous les événements qui marquent la vie des familles maghrébines en France, le mariage est peut-être l’un de ceux qui révèlent le mieux l’existence de survivances et/ou d’adaptations des pratiques sociales héritées

Malgré l’atténuement de la tendance, les filles musulmanes en couples mixtes se heurtent au rejet de la part des parents plus fréquemment que les garçons musulmans, mais ces derniers ne sont pas complètement épargnés, comme en témoigne l’exemple ci-dessus.

« Pour les épouses maghrébines, le mariage mixte est de façon quasi systématique, la cause de ruptures familiales, parfois irréversibles ; plus encore cela, il est, vu par leur société

d’origine, comme le signe de la trahison sociale et du reniement religieux. »58

D’où la peur d’annoncer aux parents le souhait de vivre en couple avec un non -musulman. Certaines filles décident de ne pas le faire, en espérant que le temps sera leur allié. Ainsi, elles cachent leur relation à toute la famille ou juste à certains de ses membres, tant qu’elles le peuvent, au risque d’être démasquées au moment inopportun, pire, par une tierce personne.

« (Pascal) : et puis, et puis après un jour les parents de Jamâa ont découvert par

l’intermédiaire d’une autre personne…

(Jamâa) : et voilà ça claque chez moi, il a fallu que je parte en trois jours, il fallait que je prépare mon départ, il a fallu que je parte parce que ça s’est très, très mal passé ! J’ai pas

pris beaucoup de vêtements, je suis partie pratiquement sans rien et effectivement, c’est juste des bouquins d’école, le lycée en fait c’est tout, sinon un petit sac où il y avait que le nécessaire, le minimum pour commencer un petit peu à vivre. Heureusement je travaillais à

l’hôpital quelques week-ends et puis les vacances scolaires, ce qui me permettait de subvenir à mes besoins après…

(Pascal) : quand elle est partie de chez sa famille, et bon elle est arrivée chez moi, elle n’avait

pas de toit et puis on a vécu dix-huit, dix-sept, dix-huit mois chez ma mère avec Jamâa, ça

s’est bien passé. C’était pas facile, ma mère avait un point d’appréhension sur la religion musulmane parce qu’elle ne connaissait pas du tout, comme d’ailleurs moi aussi…

(Jamâa) : elle était très inquiète, des souvenirs assez douloureux même pour eux, comme pour moi, pour les deux côtés, pour eux…59

»

Les parents de Jamâa n’ont pas accepté son mariage avec Pascal, malgré le caractère sérieux de leur engagement qui dure dans le temps. La conversion est restée pour eux une condition sine qua non de leur bénédiction. Les mariés n’ont pas cédé aux exigences des parents de Jamâa et ils continuent à espérer que l’arrivée d’enfants pourra modifier leur attitude, d’autant plus que :

« D'après les différentes expériences du groupe, même s'il y a séparation quelque temps, les couples ne coupent jamais totalement les liens avec leur famille. »60

58 Varro G. (dir.), Les couples mixtes, op. cit., p. 42.

59Témoignage diffusé dans l’émission « La vie comme un roman » sur France 3, en février 2008.

L’histoire de certains couples mixtes rencontrés durant mes observations et interviews confirme cette constatation. Le temps est devenu parfois l’allié de femmes musulmanes mariées avec des non-musulmans ; il a permis aux familles de référence de s’habituer progressivement au choix fait par leurs enfants. Les années écoulées, d’autres exemples de couples mixtes dans l’entourage et surtout l’arrivée des petits-enfants ont modifié l’attitude de certains parents. Une nouvelle génération a permis de reconstruire la relation brisée entre les parents et les enfants, et cela, dans tous les cas de figure (musulman/chrétien ou chrétien/musulmane). Le refus d’accepter l’union mixte aussi bien par une famille musulmane que catholique cesse d’être irrévocable s’il y a en jeu une nouvelle génération. Au début de son existence, le couple mixte est considéré, par les familles des conjoints, comme un défi parce qu’il engendre un risque de déséquilibre et de rupture par rapport aux transmissions religieuses, culturelles et sociales61; mais l’arrivée des petits-enfants ravive en eux l’espoir de sauvegarder leur héritage. J. Streiff-Fenart62souligne d’ailleurs que les conjoints subissent la plus forte pression des familles de référence dans le domaine de la socialisation de leur enfant. Les petits-enfants deviennent un nouvel enjeu pour les grands-parents qui souhaitent que les valeurs essentielles leur soient transmises, et le néant éthique ne s’installe pas.

« Moins prêts à des compromis, les grands-parents exercent des pressions pour que les petits-enfants soient élevés selon leurs normes culturelles. »63

Cette attitude peut devenir une source de conflits entre les groupes familiaux qui luttent pour imposer leurs propres modèles culturels64.

Cependant, dans certains cas, toutes ces circonstances réunies, les années écoulées, l’arrivée des petits-enfants, n’influencent guère la position initiale des familles, et la rupture perdure pour se transformer en rupture définitive. C’est une situation très douloureuse,surtout pour une fille issue du milieu, où la famille et les relations familiales jouent un rôle important65. Ainsi, certains couples ne survivent pas sous le poids du reniement par les familles de référence. La problématique de la rupture avec la famille ne concerne que rarement les hommes musulmans en couple avec une femme non musulmane66. Malgré

61 Cf. Delcroix C., Guyaux A., Rodriguez E., Le mariage mixte comme rencontre de deux cultures, op. cit.

62

Cf. Streiff-FenartJ., Familles pluriculturelles. Le cas des couples franco-maghrébins, in Migrants-Formation, 80, 1990.

63 Le Gall J., Transmission identitaire et mariages mixtes : recension des écrits, Document de travail. Août 2003.

64 Cf. Streiff-Fenart J., La nomination de l’enfant dans les familles franco-maghrébines, op. cit.

65 « La famille […] assigne et assure à chacun de ses membres sa place, sa fonction, sa raison d’être et, en une

certaine façon, son être. » Cf. Bourdieu P., Sociologie de l’Algérie, PUF, Paris, 1970, p. 13.

66« La reproduction du système social dans son ensemble avec ses normes et valeurs repose essentiellement sur le statut de la femme comme épouse au service de la lignée et comme mère gardienne de cette lignée. » Cf. Lahouari A., Les mutations de la société algérienne, famille et lien social dans l’Algérie contemporaine, op. cit., p. 70.

certaines évolutions des mœurs dans la communauté musulmane, ce sont toujours les enfants de sexe masculin qui éprouvent moins de difficultés à gagner l’acceptation des familles, même s’il y a toujours des familles irréductibles profondément endogames67

. En outre, un jeune homme musulman est moins influencé par la rupture définitive avec sa famille de référence. Selon B. Laffort, les cas de rupture entre les parents et les enfants, qui souhaitent construire leur vie à leur façon, étaient très fréquents dans la première génération d’immigrants maghrébins. Malgré l’évolution des circonstances, les difficultés relationnelles perdurent toujours dans la génération suivante (les enfants d’immigrants nés sur le sol français)68.

Le rejet parental reste une épreuve douloureuse pour les épouses musulmanes, qui les empêche de vivre pleinement leur histoire d’amour. Il arrive que ce type de problème se répercute sur les relations conjugales. B. Laffort a recueilli le témoignage d’une fille musulmane en rupture avec sa famille, marquée profondément par ce fait. Elle n’a jamais envisagé l’officialisation de son union par le biais du mariage à cause des difficultés relationnelles avec ses proches. Le refus de ses parents d’accepter son ami l’a bouleversée à tel point qu’elle a été obligée de suivre une thérapie.

«(Bruno Laffort) : et au niveau de tes parents, les difficultés sont venues plus de ton père que de ta mère ?

(Dalila) : oui, oui… ah oui! C’est à fond la culture arabe, et puis un point c’est tout…

(Bruno Laffort) : parce que des fois, on peut avoir l’impression que la mère, elle essaye de faire la charnière, de recoller un peu les morceaux…