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Le choix du lieu d’habitation

Chapitre 5 : Vivre ensemble

5.1. Le choix du lieu d’habitation

Quel pays choisir pour vivre la mixité conjugale interconfessionnelle ? France ? Pologne ? Maroc ? Algérie ? Tunisie ? Ou un pays tiers ? Autant de possibilités que d’origines

13 Varro G., Enfants et adolescents mixtes : une identité spécifique, op. cit.

14 Ibidem, p. 319.

15

Singly de, F., Sociologie de la famille contemporaine, op. cit. , p. 67.

et d’inventivité des personnes engagées en couple mixte. C’est une question qui émerge, le plus souvent, plutôt au début de l’histoire de vie à deux. Lorsque les partenaires prennent leurs premières décisions importantes ensemble, ils se penchent également sur le choix de leur futur lieu d’habitation. D’abord, ils réfléchissent sur les pays et ensuite sur les villes et les quartiers mêmes. Le choix d’un pays n’est jamais anodin, surtout pour un couple islamo -catholique. Préférer vivre en France, pays officiellement laïque et pourtant rythmé par les fêtes catholiques telles que Noël, Pâques, Pentecôte, etc., ou vivre en Tunisie, en Algérie ou au Maroc, pays explicitement déclarés musulmans17, c’est privilégier une culture, une religion ou une langue. Certains couples, dès le début de leur relation, ont les mêmes préférences par rapport à leur lieu d’habitation, et leur choix fait l’unanimité. Le consensus leur permet d’éviter de transformer le choix du pays en sujet problématique, un de plus. Malgré l’accord mutuel, les circonstances les obligent parfois à modifier leur projet d’installation dans un pays.

« On savait tout de suite qu’on allait s’installer en Tunisie. On ne se posait même pas de

question : France ? Tunisie ? Tunisie ? France ? Ce n’était pas un problème! Ce n’était pas

un dilemme ! On savait tous les deux, c’est la Tunisie, pas la France ! Oui ! Dans nos têtes,

notre séjour en France était provisoire, le temps qu’on puisse préparer notre départ pour la Tunisie. C’était bien clair… oui, pour tout le monde, pour nous, pour nos parents… on ne

préparait pas en cachette notre départ. On n’a pas acheté des meubles pour notre appartement en France, c’était inutile. On vivait en attendant le départ pour pouvoir s’installer correctement. Mais on attendait, attendait… et au lieu de partir on était toujours

en France, parce que ce n’était pas un bon moment… et puis un jour je suis rentrée de mon travail et j’ai trouvé des meubles dans notre appartement, et là j’ai compris, on ne part pas !

On reste en France. Voilà comment ça s’est passé, le projet qui est tombé à l’eau tout

simplement » (Nicole)

La plupart du temps, le choix du pays de résidence est déterminé par la possibilité de trouver un emploi stable18, de préférence pour les deux conjoints. En prenant en compte cette variable, la majorité des couples mixtes, dont le/la conjoint(e) musulman(e) est né(e) en France ou y est arrivé(e) en bas âge, décident de faire leur vie sur le sol de l’Hexagone. Malgré les origines de leurs parents ou d’eux-mêmes, le lien avec le pays de leurs ancêtres se

17Les pays du Maghreb, c’est aussi la division entre l’espace prive (celui des femmes) et l’espace public (celui

des hommes). « […] une jeune femme seule en ville est suspecte ; elle est sortie de son espace “naturel ”, la

sphère familiale. » Lahouari A., Les mutations de la société algérienne, famille et lien social dans l’Algérie

contemporaine, op. cit., p. 148.

18 Varro G. a fait le même constat dans son ouvrage Enfants et adolescents mixtes : une identité spécifique ?, op. cit., p. 307.

dissipe. Ils ont, tout naturellement, plus d’attaches en France qu’ailleurs. Ils sont français, ils le revendiquent et la question du choix du pays de résidence, pour eux, ne se pose même pas.

« Où veux-tu qu’on aille ? Moi, ma femme et mes enfants, on est bien ici. J’ai toujours vécu

en France et je ne connais pas très bien l’Algérie… c’est le pays de mes parents, de mes grands-parents… mais pour moi c’est la France, je suis français et je ne me pose même pas

de question sur mon identité… ce sont plutôt les gens qui m’entourent qui continuent à me

poser des questions : “Tu te sens plutôt français ou plutôt algérien?” C’est du n’importe

quoi ! Comment ils peuvent continuer à poser cette stupide question ?! Je souligne que je suis attaché à mon pays, la France, et je souhaite mener ma vie ici, en tant qu’un vrai citoyen français, comme tous les autres, et il n’est pas question de partir ailleurs ! Je ne parle même pas arabe, comment tu veux que je fasse en Algérie ?! C’est absurde ! Il faudrait que les gens cessent de nous stigmatiser ! » (Ahmed)

La question du choix du pays de résidence se pose différemment pour les couples, dont un des conjoints, voire les deux conjoints, sont arrivés en France à l’âge adulte. Les origines continuent à influencer toutes les décisions de ces personnes. Souvent coupées de leur réseau familial ou amical, elles peinent à trouver leur place sur un autre sol que celui de leur patrie19. S’installer durablement en France reste un sujet problématique. D’un côté, ces personnes souhaitent retrouver leur terre natale, et de l’autre côté, elles sont conscientes de toutes les difficultés liées au retour. Tout d’abord, le/la conjoint(e) doit être prêt(e) à adhérer au projet : avoir envie de partir, d’apprendre la langue, d’adopter une nouvelle culture… ; et la liste est longue, selon la personne concernée, elle peut devenir interminable. En souhaitant revenir au pays des ancêtres de l’un des deux conjoints, il faut prévoir des choses basiques comme : l’habitation, le travail, la garde des enfants, etc., ce qui fait souvent repousser la mise en œuvre du projet. Quitter la France pour rejoindre la terre natale d’un des conjoints, c’est la réalisation d’un rêve pour l’un et un risque de déracinement pour l’autre, car le mal du pays peut toucher même les personnes les plus cosmopolites du monde.

« Une des caractéristiques fondamentales du phénomène de l’immigration est que,

hormis quelques situations exceptionnelles, il contribue à se dissimuler à lui-même sa propre vérité, double contradiction : on ne sait plus s’il s’agit d’un état provisoire mais qu’on se plaît à prolonger indéfiniment ou, au contraire, s’il s’agit d’un état plus durable mais qu’on

se plaît à vivre avec un intense sentiment du provisoire. »20

Notre échantillon comporte également des couples mixtes islamo-chrétiens qui lient les deux étrangers ou deux Français d’origine étrangère. Dans ce cas de mariage, le plus

19L’image des immigrés, surtout des immigrés maghrébins ne facilitent pas leur installation en France. Cf. Safi M., Le devenir des immigrés en France. Barrières et inégalité, Thèse de doctorat, 2007.

souvent, entre un Magrébin et une Polonaise, les conjoints décident de s’installer en France pour ne pas privilégier l’un des deux pays de référence des conjoints. L’Hexagone est, pour eux, un synonyme de neutralité culturelle et surtout religieuse. Les pays du Maghreb restent trop marqués par la culture arabe et la religion musulmane, et les pays de l’Europe de l’Est trop influencés par la religion catholique.

« Au début, on ne savait pas vraiment où on va habiter. C’était une grande question parce qu’on était tous les deux étudiants, sans autorisation de travailler à temps complet, sans

avenir, quoi, comment tu peux vivre si tu n’as pas le droit de gagner ton pain ?! Alors on en a

parlé souvent, sur notre avenir… et j’ai eu vraiment peur car je ne voulais pas habiter au Maroc, c’est trop différent, je ne peux pas sortir toute seule, juste comme ça pour me promener, là-bas tu dois être accompagnée sinon ça craint, et si tu es toute seule il faut avoir un but précis de ta sortie : le travail, les cours… si tu veux traîner en ville, il faut choisir les

endroits très touristiques sinon ça ne passe pas, tu te fais interpeller par des inconnus

constamment… c’est invivable! Moi, qui aime sortir, c’est trop dur!!! C’est pour cela que je

voulais à tout prix rester en France, puisque la Pologne c’était trop compliqué : la langue, le

travail…Et heureusement on était naturalisé, mon mari a trouvé un travail qui pour la

première fois correspond à son diplôme… malgré toutes ces histoires de racisme, il a réussi, parce qu’au début il était dégoûté de faire n’importe quoi comme travail, de ne pas pouvoir

faire ses preuves dans un vrai métier, et c’est pour ça qu’il voulait partir d’ici, mais là il a réussi et j’en suis ravie ! Et au Maroc, on va peut-être partir pour la retraite, comme le font les Français (rire). » (Agnès)

Rester en France pour ce type de couples est un consensus qui fait de chacun des deux conjoints un immigré. Aucun d’eux n’est favorisé, ils restent ainsi déracinés, privés de leurs références, mais ils gagnent un terrain de partage au sein de leur union. La similitude de leurs situations les rapproche, enrichit leur compréhension mutuelle et renforce les échanges intraconjugaux.

« Hamid m’apportait souvent le réconfort après toutes les difficultés administratives, tu sais à chaque fois faire la carte de séjour… justifier tant de choses, parfois ridicules, parfois

révoltantes. A chaque fois c’était une épreuve, aller à la préfecture, c’était un stress pas

possible, vont-ils accepter mon dossier ou non ?! Parfois j’ai piqué des crises de colère parce qu’ils faisaient tout pour t’embêter. Et là Hamid, il comprenait bien parce qu’il a subi la même chose. Mais ensemble c’était plus facile, à la fin on a réussi même à rigoler quand la

préfecture nous demandait des choses bizarres ou quand les demandes étaient totalement illogiques. Ça ne sert à rien de s’énerver avec eux, au contraire, ça peut qu’aggraver la situation car ils feront tout pour t’embêter. » (Agnès)

Une fois la décision prise, les couples prennent leurs repères dans le pays choisi. Pourtant, la question du changement du lieu d’habitation peut réapparaître ultérieurement,

même chez un couple qui a déjà des années d’expérience de vie commune. Le mal du pays, les différentes difficultés rencontrées, dont le racisme, un des facteurs les plus importants, influencent la naissance du projet de revenir vers les origines de l’autre conjoint et de s’installer sur sa terre natale. Les années écoulées rendent, pour certains, plausible l’idée de quitter la France et de s’installer ailleurs. Ils préparent leur projet de départ pour leur retraite. Dès que les enfants deviennent indépendants, ils souhaitent mettre en œuvre leur envie de vivre le reste de leur vie dans un pays du Maghreb, terre natale de l’un des conjoints. En dehors des attaches familiales et amicales, ils veulent profiter de la bienfaisance du climat et de la chaleur humaine de la culture arabe. Dans certains cas, il n’y a qu’un seul conjoint qui quitte le sol français pour rejoindre son pays natal21. Ces personnes, à un âge avancé, partent effectivement pour pouvoir passer leurs derniers jours sur la terre de leurs ancêtres. Même si cette décision implique la séparation avec le/la conjoint(e), les enfants et parfois les petits-enfants, elles souhaitent mourir et être enterrées dans leur deuxième patrie. Cette démarche concerne peu de personnes engagées en couples mixtes, à peine deux dans notre échantillon.

Les générations suivantes, celles des enfants et des petits-enfants, installées en France, deviennent un facteur décisif dans l’abandon du projet de déménagement. Ils ne sont pas des protagonistes de l’éloignement conséquent de leurs parents. Une séparation spatiale de plusieurs milliers de kilomètres n’est pas envisageable. Ainsi, les parents se rendent à l’évidence et ils abandonnent ou remettent à plus tard leur idée d’une vie ailleurs.

« Je veux que mes parents soient présents, qu’ils participent dans notre vie ! Comment peut-on envisager de partir et laisser les enfants, pire les petits-enfants, et les voir une fois tous les, je ne sais pas, six, dix mois, ou peut-être plus. Ce n’est pas possible, leur vie est ici avec nous,

pas là-bas avec la famille éloignée. Non, non, non ! Quelle idée ! C’est plutôt un coup de folie qu’une décision raisonnable. » (Inès)

La question de quitter la France réapparaît également chez les couples mixtes moins âgés. Ils ont plusieurs années d’expérience de la vie commune, des enfants (en moyenne dix ans), et ils songent à tenter leur chance en dehors de l’Hexagone. Derrière une telle décision se cache généralement un projet, ou un investissement, ou encore une envie d’avoir une

21 La plupart du temps ce sont les hommes maghrébins qui prennent une telle décision et pour cause leurs épouses expriment souvent leurs craintes au sujet des rapports homme/femme au Maghreb. « […] la plupart des

femmes sont plus que jamais, au Maghreb, enfermées dans ce rôle de mère-avant-tout, indisponible pour d’autre tâches ou d’autres hommes (par exemple leurs maris); et les hommes sont […] trop souvent immatures,

agressifs (voire machistes) indisponibles pour une femme-compagne, dans l’incapacité de construire un couple. » Lacoste-Dujardin C., Des mères contre les femmes. Maternité et patriarcat du Maghreb, op. cit., p. 256.

meilleure vie. Les pays du Maghreb font rêver les jeunes couples en quête d’amélioration du standard du quotidien : le coût de vie moins élevé, la main-d’œuvre moins chère, les nombreux secteurs en plein développement (touristique, immobilier, médical…), pour ne citer que quelques facteurs décisifs qui permettent aux Européens d’envisager le lancement des projets sur la terre africaine.

«(Carole) Ça y est, on part pour le Maroc ! C’est fini la France, au moins pour l’instant, après on verra. On dit pas que c’est pour toujours, on sait jamais… si notre projet marche bien c’est super, mais si ce n’est pas le cas il faut s’adapter, pas de choix, quoi ! Mais on

croise les doigts, et on se lance. La maison d’hôtes c’est une idée pas mal, je trouve… j’ai peur juste de la concurrence, c’est pour ça, on ne claque pas la porte derrière nous. Si on n’arrive pas à tirer le profit, on fait des bagages et on revient, mais pour l’instant on reste positif, n’est-ce pas ?!

(Abdel) Oui, oui, on y croit à cent pour cent !

(Carole) Oui, tout à fait et on s’y lance ! »

Une fois le pays de résidence choisi, les couples mixtes cherchent à trouver une ville22, puis un quartier « idéal » pour vivre leur histoire de mixité. Certains, même s’ils sont peu nombreux, pour ne pas dire très rares dans notre échantillon, cherchent à s’éloigner des familles de référence23. Ce souhait est justifié par leur vision de la mixité conjugale. En fait, ils considèrent la construction d’un foyer mixte comme un défi, et ils souhaitent le relever dans les meilleures conditions, et dans leur cas, cela veut dire limiter les interventions des parents et de la fratrie. Se laisser envahir par des influences familiales, souvent contradictoires et destructrices, veut dire ne plus contrôler le cours de leur vie. Ces couples préfèrent éviter le déchirement entre le/la conjoint(e) et les parents, et ils commencent leur nouvelle vie sans être entourés par les membres de la famille, trop envahissants.

« (Tarik) Je préfère habiter ici, à Lyon, qu’à Paris, on est tranquille, on fait ce qu’on veut

sans se justifier à chaque moment : pourquoi ça et pas ça ? Et pourquoi pas ça ?! C’est

vivable pendant un moment mais pas pendant des années !

(Anna) En fait sa famille est très gentille, tout le monde veut nous aider, mais à force de

vouloir tout faire pour nous faciliter la vie, ils ne nous laissent pas respirer…

22 Les villes, voire les grandes villes, sont privilégiées car : « L’habitant d’une grande ville s’occupe de ses

propres affaires ; il ne s’occupe des infractions que si elles interfèrent avec celle-ci. C’est cette attitude typique des habitants des grandes villes que Simmel a appelée “réserve” […]. » In Becker H. S., Outsiders, op. cit., p. 146.

23 « En gardant ainsi ses distances, l’individu discréditable parvient du même coup à limiter les tendances

qu’ont les autres à se construire une image de lui », in Goffman E., Stigmate. Les usages sociaux des handicaps, op. cit., p. 121.

(Tarik) Oui, tu es gentil avec eux, ils veulent nous aider mais surtout ils veulent tout savoir sur notre vie, la contrôler… on a besoin d’un peu de calme pour pouvoir faire des choses à notre façon… »

Pour certains, le choix du quartier est aussi important que celui du pays. Les couples mixtes qui unissent une musulmane et un chrétien souhaitent parfois s’éloigner des endroits dominés par la présence de la communauté maghrébine24. Une telle préférence est liée à la stigmatisation des filles qui osent mettre en question la tradition du mariage endogame en choisissant un conjoint en dehors de leur milieu de référence. Malgré la revendication de leur choix conjugal, le poids des remarques quotidiennes25 peut peser lourdement sur la vie de leur foyer. En préférant éviter certains propos peu favorables du voisinage, ces couples optent pour un autre lieu de résidence. Cependant, les musulmanes mariées aux chrétiens ne sont pas les seules à vouloir échapper à la stigmatisation ; il y a même des hommes de confession musulmane qui penchent pour des quartiers « neutres », terme repris dans leur discours.

« Certains migrants désireux de s’assimiler choisissent de vivre dans des quartiers où ils ne rencontreront pas des compatriotes et s’efforcent de cultiver leurs relations avec des Français, rompant parfois complètement avec leurs anciennes relations d’immigrés. »26

C’est un comportement qui reste en accord avec la stratégie d’intégration par l’assimilation au majoritaire27

.

« (Samy) : Ah non, ça suffit de ces remarques “Tu t’es marié avec une Française alors ?!

Parce qu’il manque de jolies filles chez nous ?! Ah ?!” Ou “Tu as trahi ta communauté ! Tu

penses qu’à toi et pas à ton pays, tes origines!” Patati patata! Oh, j’en avais marre et je me

suis dit que je ne suis pas obligé de rester par ici, il y a tant de possibilités, on peut vivre ailleurs, et pas ici à écouter ces gens-là, comme s’ils ont rien d’autre à faire ! Je préfère des quartiers neutres qui ressemblent pas trop au bled, comme ça on gagne en tranquillité, voilà, la tranquillité ! On peut respirer sans que quelqu’un te dise quelque chose ! Une autre qualité de vie, moi, je veux que les gens me lâchent un peu, me laissent vivre, et vivre comme je le souhaite et pas autrement !

(Anna) : Au début, je ne faisais pas attention à tout ça, je rigolais même, parfois quand il se mettait en colère contre ces gens. Mais à force d’entendre tout ça, on a… on est fatigué, car c’est supportable une, deux fois mais pas plus !

24

« […] dans de nombreux secteurs urbains – comme les quartiers pauvres ou ethniquement homogènes – on retrouve quelque chose des caractères des petites villes : les habitants considèrent tout ce qui se passe dans leur voisinage comme leur propre affaire. » In Becker H. S., Outsiders, op. cit., p. 147.

25 Selon E. Goffman, ce sont les rencontres fortuites de la vie quotidienne qui constituent un certain type de