• Aucun résultat trouvé

Dans cette section, la discussion se centre particulièrement sur le rhizome et sur ce qu’une méthodologie et une démarche d’analyse « par rhizome » de la formation discursive de l’enfant téléspectateur implique.

3.3.1. Qu’est-ce qu’un rhizome?

Le rhizome est un terme employé en biologie pour expliquer la multiplication végétative. Il renvoie aux principes de reproduction et de croissance horizontale de certaines plantes vivaces. Quand on voit la l’accompagner en attitude et pratique de création fait partie, de loin, des meilleures aventures vécues lors de mon enfance.

physiologie d’un rhizome, nous observons un nœud (un bulbe ou un tubercule), à partir duquel prolifèrent sans fin une multiplicité de tiges, dans de multiples directions. Ces tiges, qui au fur et à mesure de leur croissance quittent la plante mère, sont porteuses de bourgeons, et donc susceptibles de pousser loin de leur point d’origine. Une tige de rhizome peut devenir ainsi une autre plante, qui est indépendante de sa plante mère, sans pour autant perdre le patrimoine génétique de celle-ci (Prat, 2007). Dès qu’une tige prend possession d’un autre territoire et que ses bourgeons deviennent plantes dans ce nouvel endroit, la production de nouvelles tiges souterraines en toutes directions recommence.

À mon sens, ce système de multiplication végétative, en constante expansion, opère comme un faisceau de relations entre des composantes diverses, que l’on peut suivre. Je me suis appropriée les caractéristiques du rhizome tels que décrits en botanique, pour les transplanter dans ma proposition d’étude de la formation discursive de l’enfant téléspectateur. Cela est important, car d’une certaine façon, mon objet est mouvant et il résiste à ce que l’on dessine ses contours. Ces principes dont je vais me servir sont le mouvement (les tiges poussent d’un nœud, le quittent, se déplacent en toutes directions, bifurquent, se localisent ailleurs, les bourgeons qu’elles contiennent deviennent plantes et font surface); la multiplicité d’éléments en interconnexion qui participent à ce phénomène; la prolifération continue - et sans fin - de nouvelles plantes et rhizomes, l’absence de hiérarchie ou l’horizontalité; et la diversité et l’hétérogénéité de lieux de croissance possibles dans ce réseau.

Ce qui me semble aussi très fécond dans le rhizome pour alimenter mon propos, c’est que l’on peut ouvrir différentes portes d’entrée pour le parcourir : celle de son émergence en surface (c’est-à-dire en tant qu’une plante ou dans mon cas une figure d’enfant téléspectateur), celle du parcours de ses tiges souterraines et de leur interconnexion horizontale, celle de l’observation des nœuds, ou encore celle du réseau. Cela implique que l’on puisse appréhender le rhizome en de multiples sens et directions : en amont ou en aval du processus de sa formation et de sa multiplication, par exemple, ou bien à partir de la recherche de ses traces, dispersées en chemin, ou dans le temps et dans l’espace.

Gilles Deleuze et Félix Guattari (1976) vont déterritorialiser les principes botaniques du rhizome pour les « re-territorialiser » et les cultiver dans le domaine de leur philosophie. Il est important pour moi de mentionner à ce stade que je ne vais pas me référer à la philosophie de ces auteurs, ni à leur univers, loin s’en faut. Si j’emploie par la suite leur manière de s’approprier les principes du rhizome, c’est justement pour expliquer, à titre heuristique, ma façon de penser et d’aborder l’étude de la formation discursive de l’enfant téléspectateur, c’est-à-dire de faire une analyse « par rhizome » de celle-ci.

En ce sens, je m’aligne avec Perry (1993) qui suggère qu’en décrivant la pensée rhizomatique comme « a subterranean clump of bulbs or tubers, constantly proliferating and, although invisible from aboveground, always changing direction and form as a pell-mell assemblage of parts » (p.174), Deleuze et Guattari (1976) ont contribué à une épistémologie dans laquelle

l’assemblage de ses éléments ne suit pas des principes de subordination hiérarchique. J’entends par là que dans l’approche d’une idée, d’un objet ou d’une analyse « par rhizome », épistémologiquement n’importe quel élément d’un système, d’un réseau ou d’un assemblage, peut avoir une incidence sur les autres éléments en jeu et ce de manière indépendante de leur position réciproque. Il s’agit bien d’une pensée de la relation, de l’association entre des éléments, et de la multiplicité, ou du moins c’est ce que je veux évoquer lorsque j’emplois la métaphore du rhizome dans la méthodologie et les analyses.

Dans cette perspective, le principe de connexion horizontale entre les éléments du rhizome implique que « n’importe quel point d’un rhizome peut être connecté à n’importe quel autre, et doit l’être. C’est très différent de l’arbre, ou de la racine, qui fixent un point, un ordre » (Deleuze et Guattari, 1976:18). De la même façon, sous-jacente au rhizome nous retrouvons l’idée de la multiforme et des formes hétérogènes, du fait que « [le rhizome] en lui-même a des formes très diverses, depuis son extension superficielle ramifiée en tous sens jusqu’à ses concrétions en bulbes et tuberculoses » (1976:18). L’idée d’une ramification en tous sens renforce à mon sens le principe de la non- hiérarchisation dans un tel système, mais aussi l’aspect de son mouvement. En effet, il n’y a pas de centralité qui donnerait préséance d’un nœud, tige, bourgeon ou plante, sur un autre.

Ceci est fort important, au plan méthodologique, pour repérer les coordonnées de départ, ou les portes d’entrée multiples dans les réseaux de

configuration discursive de l’enfant téléspectateur, mais aussi pour les parcourir. Il s’ensuit que si les éléments qui participent à la formation de cet objet sont multiples et hétérogènes, et s’ils ont le même statut horizontal, je peux suivre leur articulation en partant de n’importe lequel de ces éléments, et ainsi, à terme, retracer différentes modalités de formation discursive de l’enfant téléspectateur. À ce sujet, les auteurs postulent que la dynamique d’un rhizome est un mouvement en état d’intrication, qui « n’a pas de commencement ni de fin, mais toujours un milieu, par lequel il pousse et déborde. » (Deleuze et Guattari, 1980:31) :

« Le rhizome connecte un point quelconque avec un autre point quelconque, et chacun de ses traits ne renvoie pas nécessairement à des traits de même nature, il met en jeu des régimes de signes très différents et même des états de non-signes. Le rhizome ne se laisse ramener ni à l'Un ni au multiple. Il n'est pas l'Un qui devient deux, ni même qui deviendrait directement trois, quatre ou cinq, etc. Il n'est pas un multiple qui dérive de l'Un, ni auquel l'Un s'ajouterait [n+1]. Il n'est pas fait d'unités, mais de dimensions, ou plutôt de directions mouvantes. » (Ibid.)

Les traits du rhizome qui renvoient à d’autres traits de nature hétérogène constituent un principe très important pour moi au moment de travailler avec les documents, mon matériau dans l’Archive (j’y reviendrai). Ce qui me semble aussi très intéressant chez Deleuze et Guattari, toujours d’après mon interprétation, c’est le vocabulaire qu’ils créent pour rendre compte d’une pensée ou d’une épistémologie rhizomatiques. Ainsi, pour évoquer la propriété de bifurcation et le déplacement des tiges en constant devenir, à partir d’un nœud et en multiples directions, ils vont se référer à des mouvements de lignes

de fuite12. La déterritorialisation et la reterritorialisation, termes aussi apportés par les auteurs, vont renvoyer de leur côté à un faisceau de production de formes, dans des processus mutuellement reliés, et qui n’a pas de fin. Que l’on pense au départ des tiges et des bourgeons d’un nœud, à leur parcours, à leur arrivée à un nouveau territoire, à l’émergence en surface d’une plante indépendante de celle mère, mais mutuellement reliée à celle-ci, tous ces agencements renvoient à la propriété nomade et à la fois conquérante d’espaces du rhizome par rapport à la question du territoire.

Tous ces concepts, on le verra par la suite, vont s’avérer très importants pour ma démarche méthodologique et analytique, au point de les considérer des moteurs de celle-ci. En effet, ils vont me permettre de justifier, lors de mon travail de constitution de l’Archive, dont je traite dans la section suivante, la manière dont je vais m’y prendre pour associer les documents de différente nature, les temporalités et les lieux. Ces concepts rendent possible la mise en œuvre des gestes et des actions méthodologiques concrets, m’amenant à terme, et par association, à retracer des formations discursives de l’enfant téléspectateur chilien, hétérogènes.

Qui plus est, ce qui est particulier dans un rhizome d’après les auteurs, c’est que ses modes d’encodage peuvent être biologiques, politiques ou économiques, c’est-à-dire de nature très différente. Ils ajoutent que ces modes

12 Il est bien entendu que le statut donné par Deleuze et Guattari à la ligne de fuite et aux autres composantes et principes de leur rhizome, au sens où ils les entendent ne sont pas traités dans cette thèse. En effet, je ne fais pas ici un travail deleuzeguattarien, quoiqu’il me faille dire que l’intérêt porté par Deleuze à Foucault et le travail de Deleuze et de Guattari sur le rhizome m’intéressent.

d’agencement peuvent mettre en jeu non seulement des régimes de signes, mais aussi des statuts d’états des choses. En effet, à la différence de l’arbre et de la racine qui fixent un point : « dans un rhizome au contraire, chaque trait ne renvoie pas nécessairement à un trait linguistique : des chaînons sémiotiques de toute nature y sont connectés à des modes d’encodage très divers » (p.19). Pourquoi ne pas imaginer que lui aussi est encodé à partir d’un régime de savoir et pourquoi pas médiatique, ou encore journalistique ? De la même façon, je peux bien élargir les effets de cette propriété d’encodage hétérogène du rhizome aux construits discursifs et aux figures multiformes que l’enfant téléspectateur peut incarner.

Ceci étant dit, ce qui va émerger dans une analyse des formations discursives faite « par rhizome » ne peut pas être prévu, mais fait surface à terme, et à la suite d’une mise en évidence d’une association de relations constitutives de l’enfant téléspectateur.

3.3.2. Le rhizome comme métaphore et comme outil pour penser

« The essence of metaphor is understanding and experiencing one kind of thing in terms of another », nous disent Lakoff et Johnson (1980:5). Pour ces auteurs, les concepts qui orientent notre pensée n’appartiennent pas qu’au domaine intellectuel, mais ils « gouvernent » notre action au quotidien. Les métaphores nous sont utiles pour rendre explicites ce que nous percevons, notre manière de penser et ce que nous faisons. Parfois, suggèrent Lakoff et Johnson,

une métaphore vient en appui à la cohérence, notamment quand nous voulons mettre à plat les diverses composantes d’une expérience et en rendre compte aux autres, ou à nous-mêmes.

En tant que métaphore, le rhizome m’a aidée à rendre cohérents mes points de vue tant épistémologiques que théoriques, à expliciter une méthode, à parcourir analytiquement une formation discursive, c’est-à-dire un faisceau de relations où s’articulent différents éléments qui façonnent l’enfant téléspectateur du Chili « post-1990 », à réfléchir à mes parcours et à transplanter ses principes dans la constitution d’une Archive du jeune téléspectateur. Également, il m’a aidée à comprendre ma manière de penser, et à lui donner un nom :

rhizomatique.

Afin de bien développer l’application que je fais de la métaphore du

rhizome en tant que perspective pour comprendre la formation discursive de

(Figuresd’enfant téléspectateur) NOEUDS BOUT DE TIGE (Porte d’entrée) ( TIGES

(Ou éléments compositeurs)

Régime de Vérité-Énoncés – Événements d’actualité –

Contexte (lieux de constitution) - Éléments du dispositif de Foucault-

Le réseau-…et…, et…, et...et,…(…)

Figure 8: Hétérogenèse de l’enfant téléspectateur13

L’articulation discursive et non discursive d’éléments hétérogènes (tiges) dans le temps et dans l’espace donne lieu à des figures (nœuds) d’enfant téléspectateur. Tout bout de tige est équivalent à une porte d’entrée vers l’analyse, que l’on peut prendre comme point d’attaque du parcours de la dynamique (ou du flux dans lequel s’articulent des éléments) de la formation discursive de l’enfant téléspectateur dans ce faisceau.

13 Source : http://propagandayataque.wordpress.com/2011/10/15/el-15m-15-o-y-la-difusion-en-

Dans cette représentation, j’ai recours à des couleurs différentes, pour illustrer ma perception visuelle de la conceptualisation abstraite que je fais de l’hétérogénéité d’éléments qui participent au façonnement du jeune téléspectateur. Chacun des noms de ces éléments est écrit en une couleur différente et je les associe à des tiges d’un rhizome. Si on lit l’expression Figuresd’enfant téléspectateur, on peut remarquer qu’elle contient toutes les

couleurs des éléments. Qu’est-ce que ça veut dire ?

Transposé à la dynamique de la formation discursive, dans ma figure chacun des éléments peut correspondre à une des tiges du rhizome. Rappelons que j’ai affirmé que n’importe quelle tige est susceptible de s’articuler et de participer ainsi à la co-formation de l’enfant téléspectateur. La dynamique de configuration de l’enfant téléspectateur que je propose au moyen de la métaphore du rhizome me fait aussi penser à une expression particulière donnée par Gilles Deleuze (1971) pour se référer à ce qu’est une personne: « Une personne est un point de départ pour une production de flux, un point d’arrivée pour une réception de flux, de flux de n’importe quelle sorte; ou bien une intersection de plusieurs flux. » (p.3).

Ainsi, dans l’intersection de flux de toutes sortes qu’est l’enfant téléspectateur, celui-ci émerge sous différentes formes ou figures (les nœuds). Les nœuds représentent bien ici l’espace d’émergence de cette intersection en constant agencement, mais c’est l’interrelation horizontale des tiges qui m’intéresse. Méthodologiquement parlant, cela implique que je puisse entrer

dans le faisceau d’éléments mutuellement reliés à partir de n’importe quel bout de tige (ou élément) et à partir de là parcourir leur articulation. En effet, j’avais affirmé que ces tiges partagent un même statut, autant horizontal que compositeur d’enfant téléspectateur. Si les portes d’entrée multiples et horizontales des tiges dans le rhizome m’intéressent, les lignes de fuite représentent en tout temps une possibilité d’une nouvelle articulation. Celle-ci peut aussi me renvoyer à des liens entre les éléments, dans d’autres dimensions.

3.3.3. La construction d’une Archive « par rhizome »

M’appuyant toujours sur la métaphore du rhizome et sur sa représentation rendue explicite dans la Figure 8 (page 119), j’explique à présent son application dans mon travail méthodologique et d’analyse. J’ai procédé par un travail d’analyse « par rhizome » de la construction discursive de l’enfant téléspectateur. D’ailleurs, dans les chapitres quatre et cinq suivants, je présente le fruit de cette démarche. Je considère ces deux chapitres comme étant l’Archive de ma recherche, c’est-à-dire le fruit des analyses, à terme, des formations discursives et de ses figures, tel que repérées en chemin.

Pour Osborne (1999), l’importance de l’archive en recherche est cruciale :

« Above all, the archive is a means of generating ethical and epistemological credibility […] For those who work in the historical disciplines, the archive is akin to the laboratory of the natural scientist, […] A centre of interpretation, then; that is of what archive is. » (p.51- 52)

Dans mon « centre d’interprétation » qu’est l’espace de la formation discursive de l’enfant téléspectateur du Chili « post-1990 », je fais appel à ce que Featherstone (2000) nomme Archive reason, dans le travail d’archivage des cultures: « Archive reason is a kind of reason which is concerned with detail, it constantly directs us from the big generalization, down into the particularity and singularity of the event » (p.51).

Pour Michel Foucault (1969), l’archive est plutôt un espace ouvert et une pratique laissant voir, à terme, le système général de la formation et de la transformation des énoncés 14:

« Entre la « langue » qui définit le système de construction des phrases possibles, et le « corpus » qui recueille passivement les paroles prononcées, l' « archive » définit un niveau particulier: celui d'une pratique qui fait surgir une multiplicité d'énoncés comme autant d'événements réguliers, comme autant de choses offertes au traitement et à la manipulation. » (p.171).

Il n’en reste pas moins que dans le travail de l’archiviste le document soit un élément de travail essentiel.

a. Le document

Dans la pratique, ma démarche a été peuplée de multiples parcours de recherche à l’intérieur du faisceau rhizomatique de configuration discursive de

14 Je me permets de noter à présent que quand je parle de présenter la production d’une Archive des formations discursives de l’enfant téléspectateur je ne m’aligne pas nécessairement avec certains de ces cadrages. Par exemple, lorsqu’il entend par archive « le système général de la formation et de la transformation des énoncés. » (1969:178). En effet, les énoncés sont pour moi une parmi plusieurs des composantes d’une formation discursive. Là où, par contre, je vais beaucoup m’inspirer du Foucault archéologique, tel que je l’approfondis par la suite, c’est sur ce qui constitue sa mise en question du statut du document, notamment dans le travail d’archivage.

l’enfant téléspectateur. C’est lors de ces parcours que j’interrogeais l’articulation de ces différents compositeurs. Or, quelle est la surface d’inscription et de circulation de ces éléments, c’est-à-dire le support de la matérialité discursive de l’enfant téléspectateur ? Le document. En effet, c’est lui qui m’a permis, concrètement, de choisir les portes d’entrées au rhizome de l’enfant téléspectateur, et de parcourir les flux discursifs articulés par les différents éléments qui le configurent.

Dans la perspective de l’application d’une démarche rhizomatique pour « saisir » la formation discursive, j’ai conféré au document un double statut : d’une part, celui de matérialiser l’articulation des différentes composantes de la formation discursive en circulation, et d’autre part, un statut rhizomatique. D’après ces propriétés méthodologiques accordées, dans mon terrain je ne sélectionne pas les documents au préalable, pour faire ensuite la dissection de leur contenu, les comparer, ou afin de chercher des relations entre eux à partir de contenus plus ou moins semblables. Cela équivaudrait à mon sens à la constitution d’un corpus, et ce serait, d’après une perspective rhizomatique, un contresens. C’est plutôt ce qui est inscrit sur le document qu’il faut interroger.

Or, il faut faire cela, de manière mouvante, en comprenant qu’il n’y a pas seulement d’inscription discursive hétérogène d’éléments sur le document, mais que ces éléments sont en circulation. Qui plus est, que de par le principe de ligne de fuite, des éléments du document peuvent me renvoyer à un autre document (intertextualité), à un autre endroit dans le réseau, à un autre élément de

configuration, à une autre porte d’entrée au rhizome, et ainsi de suite. De la même façon, le principe des différents modes d’encodage et de leur nature disparate, propres à la multiplication rhizomatique de Deleuze et Guattari (1976,1980), me permettent aussi d’établir des liens d’intertextualité entre des documents, lieux et temps hétérogènes.

Ainsi, méthodologiquement parlant, à la base mon unité d’analyse est le document15. Je le souligne d’emblée, car ce qui m’intéresse dans le document, c’est tout l’univers d’éléments configurateurs d’enfant téléspectateur inscrits et circulant dans celui-ci, et non seulement les énoncés là présents. En effet, rappelons à ce propos que les énoncés ne constituent pour moi que l’un des éléments participant à la configuraction des figures discursives de l’enfant téléspectateur. Si cela est ainsi, il s’ensuit que le document est capable d’héberger, et de supporter, autant l’inscription que la circulation matérielle de traits ou de traces appartenant aux autres éléments constitutifs d’enfant téléspectateur. C’est pourquoi, lors de mon parcours méthodologique, c’est bien